Dark Souls II : Scholar of the First Sin

Dark Souls II : Scholar of the First Sin : Hard, solitaire et révisionniste

Bien que dépourvu du qualificatif de « Remastered », Dark Souls II : Scholar of the First Sin n’en demeure pas moins une version revue et corrigée pour la next gen de Dark Souls II nanti, comme le veut la tradition, des différents DLC parus depuis. Oui mais pas que. Derrière cette sortie solitaire se cachent plusieurs (petits) changements.

Dark Souls II : Scholar of the First Sin : Opus révisionniste

En apparence, le timing de cette sortie n’aurait su être mieux choisi puisque survenant une semaine seulement après l’excellent Bloodborne. Soit les deux derniers titres en date de From Software, studio nippon réputé pour ses jeux pas vraiment réservés aux bleus. Nous ne reviendrons pas ici sur la difficulté, rédhibitoire de prime abord mais gratifiante sur le long terme, de leur dernier né. Difficulté qui se retrouve d’ailleurs en grande partie ici, même s’il faut bien reconnaître qu’après les souffrances endurées dans Bloodborne, on s’attelle à Dark Souls II : Scholar of the First Sin le mors aux dents, aux aguets, l’œil vif, les réflexes plus affutés que jamais, prêt à en découdre. Et où l’on survivra ainsi quelques minutes supplémentaires sur les terres de Drangleic. Soit un monde une nouvelle fois riche en péripéties diverses et variées qui, bien qu’inchangé dans ses grandes largeurs par rapport au Dark Souls II paru un an plus tôt sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC, n’en a pas moins subi quelques altérations ici et là.

Dark Souls II : Scholar of the First Sin

Si la progression en elle-même n’a été que légèrement modifiée (plus liberticide au départ avant de redonner toutes ses lettres de noblesse au terme de « monde ouvert »), c’est sans conteste dans sa propension à démultiplier le nombre d’individus rencontrés, à commencer par les adversaires potentiels, que s’observe le changement le plus manifeste apporté à Dark Souls II : Scholar of the First Sin. Volonté de profiter du surplus de puissance conféré par la next gen et/ou de corser un périple déjà passablement relevé à l’origine ? Toujours est-il que ce révisionnisme imposé aux joueurs ne sera pas sans rappeler celui subi par certaines œuvres marquantes, pour ne pas dire mythiques, du Septième Art. Le « porte-étendard » en la matière ayant pour nom Star Wars et son fossoyeur George Lucas qui n’a eut de cesse de réviser l’intégralité des épisodes de la saga au fil des ans depuis la ressortie de la trilogie originelle en salles en 1997 en amont de sa tristement célèbre Menace fantôme. Entre décors prolongés, créatures rajoutées et faciès remplacés, rares sont les segments de la saga à ne pas avoir subi de coups de bistouri numérique sous couvert de tendre vers LA version de Star Wars dont George Lucas avait toujours rêvée. Soit ! Mais imposer un tel dictat aux (très nombreux) fans de la première heure qui n’ont plus alors que de vieilles éditions VHS ou LaserDisc pour redécouvrir les épisodes IV à VI tel qu’ils l’avaient toujours connu jusque-là, c’est une toute autre histoire. En effet, depuis bientôt deux décennies, les versions non altérées de ces trois films sont virtuellement introuvables sur les supports modernes (entendre par là en DVD et Blu-ray) dans des conditions techniques décentes (NB : il est toutefois possible de mettre la main sur des versions dites « déspécialisées » faites par un fan).

Dark Souls II : Scholar of the First Sin

Un choix arbitraire de la part de George Lucas (en espérant que le rachat de Lucasfilm par Disney changera la donne, on peut toujours rêver) qui contraste diamétralement avec celui fait pour Blade Runner, totalement respectueux du public cette fois-ci. De 1982, année de sortie du film en salles, jusqu’à 2007, pas moins de quatre versions co-existent : une version américaine et une version internationale (avec une poignée de secondes plus « violentes » en sus), une version dite « Director’s cut » datant de 1992 (sans la voix off et le happy end) et la version « Final cut » sortie en 2007. À la différence prêt d’avec la saga de George Lucas que toutes co-habitent, à l’image de l’incontournable édition Blu-ray 30ème anniversaire parue en 2012 et qui renferme les quatre versions dans des conditions techniques de tout premier choix. Et si l’on peut parfaitement comprendre que le lifting apporté à Dark Souls II : Scholar of the First Sin abonde dans le sens du hardcore gaming cher au studio nippon (davantage d’adversaires = difficulté plus élevée), la question qui se pose néanmoins est de savoir pourquoi, moyennant quelques paramètres habilement ajustables par le biais des options, From Software n’a-t-il pas offert les mêmes alternatives que le chef d’œuvre de Ridley Scott ?

Dark Souls II : Scholar of the First Sin

Dark Souls II : Scholar of the First Sin : En solitaire ?

L’autre question qui se pose alors dans la foulée est de savoir pourquoi l’éditeur, qui en possède pourtant les droits, n’a pas proposé une « intégrale » puisque le jeu est le troisième opus d’une trilogie désormais mythique qui vit le jour en 2009 avec Demon’s Souls suivi de Dark Souls en 2011 et Dark Souls II en 2014 ? Un problème de place ? Peu plausible quand on constate que Dark Souls II : Scholar of the First Sin occupe seulement 13Go. Il restait donc largement de quoi caser les deux autres opus. Un problème technique ? Peu plausible également puisque chaque opus existe sur PC et que l’on sait l’architecture des consoles next gen très proche de ces derniers. Un manque de temps pour peaufiner les trois titres ? C’est déjà plus probable si l’on considère qu’en dépit des efforts (ou non) du studio, chaque opus comporte son lot de bugs plus ou moins handicapants pour le plaisir du jeu et que, en la matière, Dark Souls II : Scholar of the First Sin n’est pas irréprochable lui non plus. À moins que l’éditeur n’entrevoit des ressorties unitaires upgradées des deux autres titres ?

Dark Souls II : Scholar of the First Sin

À défaut de coffret « ultime » de la trilogie Souls, Bandai Namco dégaine un Dark Souls II : Scholar of the First Sin certes un cran en deçà de Bloodborne mais qui n’en propose pas moins une expérience de jeu aussi prégnante pour peu que l’on fasse preuve là encore d’une grande abnégation, dans un registre moins lovecraftien et plus moyenâgeux. Un compagnon de route et un achat indispensable donc pour tout joueur sain de corps et d’esprit. Tout du moins pour tous ceux n’ayant pas peur de « vivre, mourir, recommencer » un nombre incalculable de fois !

Dark Souls II : Scholar of the First Sin est disponible depuis le 3 avril 2015 sur PlayStation 4, PlayStation 3, Xbox One, Xbox 360 et PC.

De plus amples informations sur Dark Souls II : Scholar of the First Sin sont disponibles sur le site officiel http://www.darksoulsii.com/fr/

Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version téléchargée
Testé en version : 01.00
Taille occupée sur le disque dur : 12,99Go

2 réflexions sur « Dark Souls II : Scholar of the First Sin : Hard, solitaire et révisionniste »

  1. c’est qui ce journaleux ? On ne pourra pas avoir la trilogie sur un même disque, pour la simple et bonne raison que Demon’s Soul est une licence exclusive à Sony, au contraire des Souls, qui sont multi-plateformes. On se renseigne avant d’écrire, Monsieur le plumitif…

  2. Bonjour,

    Primo, je ne suis pas journaliste. Tout du moins, je ne me suis jamais considéré comme tel et n’est par ailleurs jamais été détenteur de la moindre carte de presse. Ce qui ne m’empêche pas d’être un gamer passionné depuis ma plus tendre enfance. Ce que certains journaleux ne sont même pas… 🙂

    Deusio, comme votre très grande perspicacité n’aura pas manqué de le constater, l’ensemble du paragraphe auquel vous faites référence est rédigé sous une forme purement spéculative 😉 A la question que je pose et aux différentes hypothèses que j’avance, vous me répondez brut de décoffrage : « Bah c’est normal, Demon’s Souls est une exclu Sony ». Est-ce pour autant une raison suffisante qui empêcherait le jeu d’être remasterisé sur PS4 / XBO et ainsi de proposer la collection intégrale des anciens « Souls » sur consoles next gen ?

    Pour prendre l’exemple concret d’une licence qui me tient à cœur, comment expliquez-vous alors que la « Metal Gear Solid HD Collection » soit sortie sur PS3 et Xbox 360 alors qu’elle contient MGS2 et MGS3 qui étaient sortis à l’époque en exclusivité sur PS2 ? Je suppute là encore que certaines clauses du contrat qui liait jusque là Konami à Sony ont dû être abrogées.

    Mais si vous êtes au fait des termes du contrat qui lie From Software à Sony concernant Demon’s Souls, je suis bien entendu preneur de l’information.

    Bien à vous,
    Stéphane, aka « Monsieur le plumitif non journaleux » ;o)

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