The Thing

Sorties Ciné du 27 janvier 2016 : Eldorado

Autant les sorties ciné de la semaine dernière furent pour le moins peu enclines à nous motiver d’aller passer du temps dans les salles obscures, autant ce mercredi 27 janvier affiche un choix pléthorique et forcément bien plus aguicheur. Certainement trop d’ailleurs. En effet, on comptabilise pas moins de 25 films qui sortent en cette fin de mois de janvier. Une vraie gabegie qui ne peut qu’enterrer les œuvres les plus fragiles. D’ailleurs, si l’on tient compte des entrées premier jour dont nous disposons, c’est déjà très mal embarqué pour Jane Got a Gun, le fabuleux western avec Nathalie Portaman. D’ici à mercredi, d’autres tomberont certainement sur le champ de bataille et pas la fleur au fusil. Revue des effectifs histoire que personne ne meurt totalement oublié.

Les Saisons
La 5ème Vague
Encore Heureux
Jane Got a Gun
Spotlight
Tout en haut du monde
The Boy
Les Premiers, les Derniers
45 Ans
Les Délices de Tokyo
Experimenter
The Thing

Les Saisons - AfficheLes Saisons de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud – 1h37 (Pathé)

Après avoir parcouru le globe à tire d’ailes avec les oiseaux migrateurs et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies mantas, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud reviennent pour ce nouvel opus sur des terres plus familières. 

Grosse campagne promo pour ce doc nature. Pathé y croit et les exploitants itou (488 copies quand même). La Bande annonce fait penser à du National Geographic avec la voix suave et reposante de Jacques Perrin. Il faut dire qu’Océans et Le Peuple migrateur avaient réuni à eux deux plus de 5M d’entrées. Les Saisons engrange 46 458 entrées pour son 1er jour. C’est assez loin des départs beaucoup plus tonitruants des deux films précités. SG

La 5ème vague - AfficheLa 5ème Vague de J Blakeson – 1h57 (Sony Pictures)

Cassie Sullivan, adolescente de 16 ans, essaie de survivre dans un monde en proie à des invasions extraterrestres, appelés Les Autres, ayant déjà décimé la population et part à la recherche de son frère.

On est ici dans la mouvance des films pour ados et jeunes adultes du type Le Labyrinthe ou Divergente. Mais Chloë Grace Moretz tire quand même le film vers le haut pour lui donner un cachet moins artificiel. Et puis son personnage est un peu plus travaillé que d’habitude pour ce genre de productions qui jouent sur l’aspect serial. Vu la fin, on peut en effet s’attendre à une suite. Mais vu les chiffres au BO US (15M de dollars premier week-end pour un budget de 38M sans la promo), ce n’est pas non plus gagné. Chez nous, le film engrange 55 818 entrées sur 409 copies. Soit une estimation aux alentours de 400 000 entrées sur une semaine. C’est pas bézef mais pas honteux non plus. 2/5SG

Encore Heureux - Affiche Encore heureux de Benoît Graffin – 1h33 (EuropaCorp)

D’accord, Marie est un peu fatiguée de l’insouciance de son mari Sam, cadre sup au chômage depuis 2 ans. D’accord, elle est très tentée de se laisser séduire par ce bel inconnu qui lui fait la cour. D’accord, il y a aussi le concours de piano de sa fille… Un événement inattendu jette toute la famille sur un chemin encore plus fou.

Une production EuropaCorp. En gros cela veut dire que ça passe ou ça casse. Son réalisateur n’est pas un jeunot. Il a réalisé son premier long en 1998 mais n’a jamais dépassé les 3 205 entrées (pour Café  de la plage, son deuxième film). Encore heureux est sa troisième tentative en tant que réalisateur. Il a réuni deux têtes d’affiche et réalise déjà plus de 30 000 entrées sur 301 copies en 24h. Encore heureux comme dirait l’autre. SG

Jane Got a Gun - AfficheJane Got a Gun de Gavin O’Connor – 1h38 (Mars Distribution)

Jane Hammond est une femme au caractère bien trempé mariée à Bill, l’un des pires bandits de la ville. Lorsque celui-ci se retourne contre son propre clan, les terribles frères Bishop, et qu’il rentre agonisant avec huit balles dans le dos, Jane sait qu’il est maintenant temps pour elle de ressortir son propre pistolet.

Comme on le précise en en-tête de ce papier, le film se gauffre déjà au BO. Pourtant, il s’agit là d’une fabuleuse proposition de cinéma, un western de surcroît, qui terminera sans aucun doute parmi les dix meilleurs films de l’année (oui selon moi, je sais). Un petit tour vers notre critique en cliquant ici. Vous seriez bien urbain. Merci. 4/5SG

Spotlight - AfficheSpotlight de Tom McCarthy – 2h08 (Warner Bros.)

Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde.

Retranscription d’un extrait du dossier de presse : Spotlight est inspiré de faits réels. En 2002, un réseau pédophile organisé au sein de l’Église catholique de Boston a été découvert et la rédaction du Boston Globe a décidé de mener sa propre enquête. Son but était d’aller au bout de cette affaire afin d’informer les lecteurs de ses découvertes. À défaut de preuves et d’enregistrements, le groupe de journalistes, baptisé Spotlight, a dû entrer en contact avec les supposées victimes des abus sexuels commis par les prêtres. Cette enquête, qui a durée douze mois, a été récompensée par le prix Pulitzer.

Bref c’est du lourd, du sérieux, du brutal. Séance de rattrapage qui s’impose ? Edit 17/02/2016 : Je veux mon neveu car si le film n’est pas une claque visuelle ni même narrative, il n’en demeure pas moins un joli condensé de ce qu’il faut faire au cinéma avec un tel sujet. C’est sobre, informatif, superbement interprété mais aussi ultra déprimant. Non par l’histoire que cela raconte (encore que) puisque nous sommes tous depuis au courant des dérives de l’Église pour se protéger du scandale au sein de ses rangs de prêtres et autres cardinaux pédophiles. Plutôt en fait par le constat que le journalisme dont on nous parle ici et qui ne remonte qu’à une quinzaine d’années a quasiment disparu avec le web et les réseaux sociaux. Que ce quatrième pouvoir admirablement mis en lumière par Les Hommes du Président dont Spotlight s’en fait forcément l’écho, n’est plus. 3,5/5SG

Ce n’est pas tant l’Oscar du meilleur film que celui du meilleur scénario que mérite amplement Spotlight tant le fond l’emporte sur la forme dans cette mise en lumière d’un journalisme dit « d’investigation » qui tend hélas à disparaître en ce début de 21ème siècle où l’information verse de plus en plus dans la superficialité. Pour autant, le film de McCarthy qui dénonce une véritable mainmise de l’église catholique à faire passer la mafia pour des enfants de chœur, n’en relativise pas moins l’importance de la religion et in extenso de la foi dans la société. 4/5 –  Stéphane Argentin

Tout en haut du monde - afficheTout en haut du monde de Rémi Chayé – 1h20 (Diaphana)

1882, Saint-Pétersbourg. Explorateur renommé, concepteur d’un magnifique navire, le Davaï, Oloukine n’est jamais revenu de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Sacha, sa petite-fille, décide de partir vers le Grand Nord sur la piste de son grand-père pour retrouver le fameux navire.

Mieux qu’une critique, on vous propose une interview fleuve du réalisateur Rémi Chayé par notre maître es animation sur le site, le bien nommé Nicolas Thys.

Edit 15 juillet 2016 : Très beau film d’animation qui allie forme et fond avec une élégance évidente et un charisme rarement vu en ce domaine. On est dans l’aventure façon Jack London relayée par un dessin entre épure du crayonné et magnificence des expressions et des mouvements. Un état de grâce permanent.  SG4/5

The Boy - AfficheThe Boy de William Brent Bell – 1h38 (Metropolitan FilmExport)

Pour essayer d’échapper à son passé, une jeune Américaine se fait engager comme assistante maternelle en Angleterre, dans une maison perdue en pleine campagne. À son arrivée, elle découvre qu’elle a été embauchée pour s’occuper d’une poupée de porcelaine grandeur nature.

Une poupée maléfique, cela ne vous dit rien ? Le filon de The Conjuring puis Annabelle (sans oublier la série des Chucky) semble continuer à vouloir irriguer le cinéma d’épouvante US. Niveau distribution, c’est Metropolitan qui s’y colle. Un duo qui semble faire des étincelles pour une fois avec 24 857 entrées premier jour sur 152 copies. Soit une visibilité à plus de 250 000 entrées au final. Inespéré pour le cheval ailé. Rattrapage sur son canapé et encore pas certain. SG

Les Premiers, les derniers - AfficheLes Premiers, les Derniers de Bouli Lanners – 1h37 (Wild Bunch)

Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. 

Un film de Bouli Lanners est toujours un événement en soi. La Bande annonce fait montre de quelque chose à la frontière de l’onirisme et de la trame quelque peu décalée. Comme toujours avec l’acteur / réalisateur Belge. C’est dire si l’on est tout penaud de ne pas encore l’avoir vu. SG

45 ans - Affiche45 Ans de Andrew Haigh – 1h35 (Ad Vitam)

Kate et Geoff Mercer sont sur le point d’organiser une grande fête pour leur 45ème anniversaire de mariage. Pendant ces préparatifs, Geoff reçoit une nouvelle : le corps de Katya, son premier grand amour, disparu 50 ans auparavant dans les glaces des Alpes, vient d’être retrouvé.

Un film tout en finesse où la caméra décortique avec liberté, élégance et subtilité les non-dits d’une histoire assez sombre. Charlotte Rampling est quant à elle magnifique en femme soudainement empêtrée dans les affres de la jalousie après 45 ans de mariage. Un OFNI en provenance d’Angleterre pour lequel il serait dommage de passer à côté  même si l’on ne comprend pas trop le timing de sortie chez Ad Vitam pour un film déjà disponible en Blu-ray dans son pays d’origine (certes, uniquement en VOSTA). 3,5/5SG

Les Délices de Tokyo - AfficheLes Délices de Tokyo de Naomi Kawase – 1h53 (Haut et Court)

Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable…

Un film sur la cuisine et sur la transmission entre les générations. C’est assez prévisible et déjà vu, surtout dans le cinéma japonais. Mais le traitement qu’en fait Kawase affolera littéralement vos papilles gustatives quand bien même vous rentriez dans la salle le ventre plein.  3/5SG

Experimenter - AfficheExperimenter de Michael Almereyda – 1h37 (Septième Factory)

En 1961, à l’Université de Yale, le professeur de psychologie Stanley Milgram conduit une expérience sur la question de la soumission à l’autorité qui deviendra la célèbre « Expérience de Milgram ». Très vite les résultats de ses recherches et les méthodes employées dérangent et déclenchent une vive polémique. Dénigré par certains, admiré par d’autres, le scientifique affronte la tourmente.

Assommant et surtout on n’y apprend pas grand chose de plus si l’on est familier avec la fameuse « Expérience de Milgram ». Ce qui manque cruellement en fait c’est l’absence d’enjeux même si l’on sent l’envie évidente d’être au plus près de la réalité historique. Un doc aurait certainement mieux fait l’affaire. Revoyez plutôt I… Comme Icare d’Henri Verneuil scandaleusement inédit en DVD/Blu-ray chez nous et invisible à la TV depuis des lustres (ah, on me souffle dans l’oreillette que D8 l’a diffusé le 25 août 2011. Merci la TNT). 2/5SG

The Thing - Afficche FR 1982The Thing de John Carpenter – 1h48 (Splendor Films – Rep. 2016)

Hiver 1982 au cœur de l’Antarctique. Une équipe de chercheurs composée de 12 hommes, découvre un corps enfoui sous la neige depuis plus de 100 000 ans. Décongelée, la créature retourne à la vie en prenant la forme de celui qu’elle veut ; dès lors, le soupçon s’installe entre les hommes de l’équipe.

Carpenter au sommet de sa forme pour un remake du film de Hawks et Nyby (La Chose d’un autre monde – 1952) aussi ingénieux que retors. Certainement le seul long du maître de l’épouvante (mais pas que) qui a su allier avec autant de brio œuvre personnelle et commande de Studio. Ressort en copie restaurée. (Re)distribué sur 3 copies itinérantes. Immanquable. 4,5/5SG

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