Westerns de légende

Westerns de légende en Blu-ray chez Sidonis : De la balle !

Cela fait 10 ans que la Collection dite Westerns de Légende a été crée par Alain Carradore, l’homme derrière les Éditions Sidonis Calysta. Et en 10 ans celle-ci est devenue l’une des plus conséquentes au monde avec près de 220 titres recensés à date. On en parlait d’ailleurs pas plus tard qu’il y a quelques mois avec la sortie du coffret ventru et ultra collector réunissant une trentaine de films en DVD et une encyclopédie rédigée par Patrick Brion que nous avions d’ailleurs eu la chance de rencontrer. 2016 ne devrait pas ralentir la cadence puisque janvier a vu déjà une première fournée de titres inédits édités uniquement en DVD alors que 5 nouveaux films sont sortis le 28 février mais cette fois-ci uniquement en Blu-ray. Là encore, le choix des films est excitant et la qualité est au rendez-vous. Le détail ci-dessous par ordre de préférence. Oui on est comme ça à DC.

1948 : Yellow Sky (La Ville abandonnée)
1924 : The Iron Horse (Le Cheval de fer)
1956 : The Last Wagon  (La Dernière caravane)
1960 : Comanche Station
1969 : 100 Rifles (Les 100 fusils)

Yellow Sky (La Ville abandonnée – 1948) de William A. Wellman – 1h38 (20th Century Fox)

Spécifications techniques :
– Image : 1.33:1 N&B encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français (quelques passages en VOST) et Anglais en DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français
– Durée : 98min

Bonus (en SD) :
– Présentation par Bertrand Tavernier (19min47s)
– Documentaire sur William Wellman (67min)

Résumé : Pourchassés par la cavalerie, une bande de six pilleurs de banque s’engage dans l’immensité du désert du Nevada. Arrivés dans une ville fantôme, ils rencontrent un vieux prospecteur et sa fille d’une beauté farouche. Sous la menace, ils ravitaillent les bandits en vivres, mais leur révèlent également l’emplacement d’un important magot. Si Stretch, le chef des hors-la-loi, jure sur la Bible de n’en garder que la moitié, le plus violent de ses hommes, Dude, veut la totalité…

Réalisé par un William A. Wellman qui en pleine seconde guerre mondiale avait déjà repoussé le genre dans quelques uns de ses retranchements avec L’Étrange incident, un western hargneux qui prenait déjà à contre-pied le mythe d’une Amérique fondée sur des bases saines et solides. À quand un Blu-ray chez Sidonis d’ailleurs ? Yellow Sky est moins radical, moins outrancier mais il n’en demeure pas moins un sacré bon morceau de western qui fait penser à un film noir. Via sa photo d’abord qui joue magnifiquement sur les contrastes entre les zones d’ombre de la nuit et l’infernale blancheur aveuglante des journées brûlantes. Elle est signée Joseph MacDonald que ce Blu-ray rend justice avec de surcroît une impression argentique efficace bien aidé par la présence d’un bon grain fermier et d’une définition travaillée.

Le Film noir on y pense aussi avec cette histoire assez poisseuse nonobstant son happy end qui gâche un peu. C’est en effet tendu du string entre associés voleurs qui se retrouvent bien malgré eux au sein de cette ville fantôme de l’autre côté de la Vallée de la mort à zyeuter pour certains la jeune fille farouche (magnifique Anne Baxter) du dernier prospecteur resté sur place. Et pour d’autres à convoiter le magot en or enfoui dans une mine qui s’est effondrée. Gregory Peck, bandit au grand cœur, affronte un Richard Widmark énormissime en psychopathe qui ne pense qu’à l’or. Wellman filme tout cela sans fioritures. C’est sec, épuré, sans dialogues en trop et avec des mouvements de caméra n’apportant aucun moment de répit au spectateur.

Wellman est certainement un réalisateur un peu sous estimé dans l’histoire du cinéma surtout au regard de ses contemporains comme Hawks ou Ford. Mais le doc qui lui est consacré et que Sidonis a rapatrié des bonus du DVD sorti la première fois en 2006 remet un peu les pendules à l’heure tout en donnant envie de découvrir ou revoir une bonne partie de sa filmographie placée sous le signe de la rigueur proche du documentaire et du peu d’empathie pour le système hollywoodien. L’intervention de Tavernier, autre bonus repris du DVD, complète l’ADN du bonhomme par des précisions et une analyse du film toujours aussi pertinentes.

On notera l’existence, entre autre, d’un Blu-ray allemand édité par Koch Media qui ne propose pas tout à fait le même cadre 1.33 comme le montre les captures comparatives ci-dessous. Qui a tort, qui a raison ?

Captures cliquables pour les visionner dans le format HD natif 1920×1080

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray SidonisSidonis

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray Koch MediaKoch Media

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray SidonisSidonis

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray Koch MediaKoch Media

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray SidonisSidonis

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray Koch MediaKoch Media

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray SidonisSidonis

Yellow Sky (La Ville abandonnée) - Capture Blu-ray Koch MediaKoch Media

The Iron Horse (Le Cheval de fer – 1924) de John Ford – 2h29 (20th Century Fox)

Spécifications techniques :
– Image : 1.33:1 N&B encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Muet avec accompagnement musical (DTS-HD MA 2.0 mono ou 5.1)
– Sous-titres : Français
– Durée : 149min

Bonus (en SD) :
– Présentation par Patrick Brion (8min17s)

Résumé : Davy voit son père se faire assassiner sous ses yeux. Plusieurs années après, le meurtrier, devenu riche, essaie d’escroquer la Central Pacific, qui construit le chemin de fer. Lorsque Davy est engagé par la même Central Pacific, les deux hommes se retrouvent face à face. Dès lors, une lutte à mort commence dans laquelle Miriam, amie d’enfance de Davy, et les indiens auront un rôle à jouer.

On pourrait affirmer que Le Cheval de fer est le film matriciel de John Ford. C’est à la fois vrai tant y trouve déjà la plupart des thèmes chers au cinéaste ainsi que cette mise en scène qui ne s’embarrasse que de peu de dialogues pour faire passer la plupart de ses messages par l’image. C’est aussi faux. Quand John Ford réalise Le Cheval de fer, il a déjà à son actif une cinquantaine de films pour la plupart perdus. On peut donc imaginer qu’il a forgé ses convictions de metteur en scène depuis un moment et que voici là une forme de premier aboutissement. C’est que Le Cheval de fer est tout de même son premier film de catégorie A. Entendre par là nantis d’un budget conséquent qui répondait en fait pour la Fox à La Caravane vers l’Ouest (The Covered Wagon) de la Paramount Pictures sorti en 1923.

Ce qui étonne aussi ici c’est la maturité  d’un cinéaste qui a déjà acquis des convictions de mise en scène assurées. On est frappé par ces mouvements de caméras qui donnent un montage vraiment linéaire quel que soit l’angle choisi. Ce qui implique que Ford aimait tourner à plusieurs caméras en même temps. Contrairement aux codes du cinéma muet, ses acteurs n’en font pas des caisses pour souligner tel ou tel sentiment. Au spectateur de deviner, aidé tout de même par les intertitres. Par contre, là où Ford a par la suite énormément évolué, c’est dans sa vision de l’indien. Il est en effet montré ici comme un empêcheur du progrès et un vulgaire voleur. On est encore ici très loin de l’image qu’il en donnera vers la fin de sa filmographie. Un peuple fier dépossédé de ses terres ancestrales, systématiquement trahi par l’homme blanc qui n’a pas hésité à le massacrer.

L’autre intérêt de ce Cheval de fer est qu’il raconte une des histoires fondatrices de ce jeune pays. Celui qui vit la construction du premier chemin de fer transcontinental, soit 3 000 km de voies ferrées permettant de relier le réseau ferré de l’est du pays à la côte Pacifique. Ce fil rouge va permettre d’une part à Ford mais aussi à la Fox de rendre un hommage appuyé à Abraham Lincoln qui donna l’impulsion définitive à ce projet titanesque qui révolutionna la situation économique et démographique du pays. Mais d’autre part aussi, de raconter une histoire à hauteur d’hommes entre romance, vengeance et coups bas. Tout ce qui fait les ingrédients d’une bonne histoire qui tient en haleine démontrant donc que Ford était déjà plus que jamais un extraordinaire storyteller.

On terminera en précisant que nous sommes le seul pays à bénéficier d’un Blu-ray de ce film. Le master n’est pas exempt de défauts mais pour un film datant de 1924, qui pour jeter la pierre ? D’autant que si les plans en longue focale ou d’ensemble manquent de définition, on est sur le cul à la vision des gros plans magnifiques qui confirment au demeurant que Ford a toujours été un efficace directeur d’acteurs. On appréciera aussi le travail sur le son où l’accompagnement musical est proposé en DTS-HD MA 2.0 mono ou 5.1 bien supérieur aux DD du DVD édité en 2010. Côté bonus on retrouve la présentation de Brion déjà vu donc sur le DVD qui reste assez instructive et didactique.

Cliquez sur les captures ci-dessous pour les visualiser dans leur format natif

The Last Wagon (La Dernière caravane – 1956) de Delmer Daves – 1h39 (20th Century Fox)

Spécifications techniques :
– Image : 2.35:1 Couleur encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français et Anglais en DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français
– Durée : 98min

Bonus (en SD) :
– Présentation par Bertrand Tavernier (26min55s)
– Présentation par Patrick Brion (10min15s)
– Bande annonce (2min19s, VO)

Résumé : Todd, un métis, a tué les trois hommes qui le poursuivaient. Il est arrêté par un shérif et se joignent à une caravane qui est par la suite exterminée par les indiens. Seules quelques personnes dont Todd et la jolie Jenny en réchappent. Bien que Todd ait sauvé le petit groupe, il va devoir rendre des comptes. L’intervention de Jenny sera décisive.

Delmer Daves n’est pas qu’un homme de westerns mais il faut bien avouer que ses réalisations dans le domaine ont marqué le genre à tout jamais, participant sans conteste à son âge d’or. En France, outre Sidonis qui a aussi édité en Blu-ray La Flèche brisée, Carlotta a sorti en 2015 Cowboy et 3H10  pour Yuma. 4 titres que l’on pourra compléter avec Jubal (L’Homme de nulle part) disponible uniquement (pour l’instant on l’espère) chez Criterion aux États-Unis.

La Dernière caravane prolonge les réflexions et les thèmes abordés dans La Flèche brisée que sont le racisme anti indien, conséquence de la peur de ce que l’on ne connaît pas ou peu. Richard Widmark joue le rôle de ce sang-mêlé prêt à tout pour se venger des blancs qui ont massacrés sa famille mais qui par la suite sauvera ces migrants venus de l’est dans leur chariot, rescapés de la fureur d’indiens repartis sur le sentier de la guerre à la suite d’exactions commises à leur encontre par des blancs. Comme toujours avec Daves, il y a des brebis galeuses dans les deux camps et s’il n’est pas toujours aisé de dégager autre chose qu’une zone grise, l’homme et le cinéaste croient fermement en l’humanité, quitte à ne jamais lâcher prise en grattant inlassablement le vernis nauséabond pour (re)trouver la pureté de l’âme. Tavernier nous apprend d’ailleurs dans sa présentation que l’homme avait des convictions fortes dont beaucoup venaient de son éducation très chrétienne.

Pour autant, ses films ne sont pas bigots mais plutôt empreints d’une moralité humaniste où la compréhension et l’ouverture vers l’autre sont essentiels. Un axiome de vie que Delmer Daves pousse ici aussi loin que possible en mettant en face des personnages que tout opposent d’abord mais qui finiront par faire les pas nécessaires vers l’autre. Si l’on enlève la séquence finale du procès un peu trop dégoulinante de bons sentiments, tout le reste est tenu avec force et et une prise de risque maximale. Widmark y est pour beaucoup dans ce ressentit où il peut passer d’une scène à l’autre d’un animal aux abois féroce au plus tendre des hommes. Daves filme aussi la nature dans ce qu’elle a de plus sauvage. Les cadres en scope et la photo shootée en technicolor sont juste à couper le souffle. Le Blu-ray issu d’ailleurs d’un master restauré s’en donne à cœur joie via un encodage qui magnifie tout cela de la plus belle des manières.

Et puis comme nous l’avons déjà un peu dévoilé plus haut, on retrouve en guise de bonus la présentation de Tavernier qui fut enregistrée pour la sortie du DVD en 2010. Celle-ci est passionnante car Tavernier parle d’un homme qu’il a bien connu et pour lequel il consacre d’ailleurs un chapitre conséquent dans son incontournable livre Amis Américains : Entretiens avec les grands Auteurs d’Hollywood. Son analyse du film est donc sans cesse ramené aux obsessions du cinéaste sans oublier de remettre le film dans le contexte américain de l’époque (ségrégation raciale par exemple). À côté, l’intervention très scolaire de Brion fait pâle figure.

Cliquez sur les captures ci-dessous pour les visualiser dans leur format natif

Comanche Station (1960) de Budd Boetticher – 1h24 (Columbia Pictures)

Spécifications techniques :
– Image : 2.35:1 Couleur encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français et Anglais en DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français
– Durée : 73min

Bonus (en SD) :
– Budd Boetticher par Bertrand Tavernier (23min34s)
– Présentation par Bertrand Tavernier (18min01s)
– Présentation par Patrick Brion (6min22s)
– Bande annonce (2min19s, VO)
– Bande annonce L’Homme de l’Arizona (2min11s, VO)
– Bande annonce La Chevauchée de la vengeance (2min07s, VO)
– Bande annonce Décision à Sundown (2min07s, VO)
– Bande annonce L’Aventurier du Texas (1min34s, VO)

Résumé : Jefferson Cody, chasseur de primes, négocie avec les Comanches la remise d’une femme blanche qu’ils avaient capturée. Lors du voyage qui les ramène vers le mari, ils sont rejoints par un hors-la-loi et ses acolytes, motivés par une importante récompense promise pour la libération de la femme. Mais le hors-la-loi se trouve être un ancien ennemi de Cody. Avec cette menace constante sur ses épaules et les Indiens sur le sentier de la guerre, le retour ne sera pas sans péripéties.

Septième et dernière collaboration entre Boetticher et Randolph Scott, Comanche Station n’est pas leur meilleure mais demeure sans conteste un parfait condensé de ce que le binôme nous avait proposé auparavant. On y retrouve quelques uns des thèmes véhiculés par le scénariste Burt Kennedy et embrassés par Boetticher comme la vengeance et l’itinéraire solitaire du héro que son passé tragique n’autorise aucune rédemption. Comanche Station reste aussi l’aboutissement d’une sorte de cheminement artistique où la sécheresse de la mise en scène associée à une histoire très noire et sans concession annonce déjà ce que sera le western des deux prochaines décennies dont le fer de lance sera un certain Sam Peckinpah.

Au-delà de ces quelques évidences, Comanche Station s’arroge le droit d’être un western minimaliste simplement porté par une histoire qui s’apparente à une forme de tragédie grecque. Cet homme à la recherche sans fin de sa femme enlevée par les indiens que jamais il ne semble pouvoir retrouver fait penser au mythe de Sisyphe. Il y a donc là comme un éternel recommencement qui aurait pu d’ailleurs faire le terreau d’une excellente série mais qui donne ici une fin ouverte et sombre. Pour autant, le film ne manque pas d’humanité mais que l’on retrouve surtout dans le discours des hors-la-loi qui regrettent cette vie d’errance. Un espace de toute façon laissé vacant par un Randolph Scott au jeu comme toujours minéral bien aidé il est vrai ici par son personnage monolithe uniquement motivé par sa quête désespérée.

C’est d’ailleurs ce que souligne avec toujours autant de justesse Bertrand Tavernier dans les deux interventions proposées ici en guise de bonus. L’un sur le film et l’autre sur le réal. Sur celui-ci, il revient avec émotion sur leurs relations devenues avec le temps amicales rappelant au passage qu’il fut le premier en France à proposer une interview au long cours du cinéaste qui fut imprimée au sein des Cahiers du Cinéma en 1969. L’anecdote veut qu’il lui envoya ses questions par courrier et que Boetticher lui renvoya ses réponses en audio qu’il enregistra depuis une prison mexicaine où il était enfermé car endetté jusqu’au coup alors qu’il essayait tant bien que mal d’achever son documentaire sur le célèbre matador mexicain Carlos Arruza. Le film s’appellera tout simplement Arruza et sera sa dernière réalisation.

On trouve aussi une présentation par Patrick Brion qui, comme souvent, a bien du mal à être aussi intéressant. On a d’ailleurs du mal à comprendre cette volonté réaffirmée quasiment à chaque nouvelle édition de mettre Tavernier et Brion sur une même galette. Tous deux ont leurs qualités intrinsèques mais les connaissances encyclopédiques de Brion ne pourront jamais faire le poids face à celles qui suintent le vécu par tous les pores d’un homme aux multiples vies de cinéma (journaliste, attaché de presse, réalisateur…). Au-delà, on trouvera aussi les bandes-annonces de 5 des 7 films associant Budd Boetticher et Randolph Scott tous disponibles en DVD chez Sidonis (voir le détail dans les spécificités du Blu-ray plus haut) mais aussi une image issue du même master que Sidonis utilisa pour son DVD paru en 2010. Le résultat est un gain évident au niveau de la définition mais dans le même temps un dégrainage par trop évident qui momifie les visages et fige les arrières-plans. C’est préjudiciable mais pas au point de s’empêcher de (re)découvrir cette pépite qui reste inédite en Blu-ray dans le reste du monde.

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100 Rifles (Les 100 fusils – 1969) de Tom Gries – 1h50 (20th Century Fox)

Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 Couleur encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français et Anglais en DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français
– Durée : 110min

Bonus (en SD) :
– Présentation par Bertrand Tavernier (20min23s)
– Présentation par Patrick Brion (6min56s)
– Bande annonce (2min57s, VO)

Résumé : 1910. Un métis Yaqui, braqueur de banques, s’allie à son poursuivant, un shérif noir, pour aider les Yaquis contre l’armée mexicaine, elle-même aidée par l’armée allemande. Pour acheter 100 fusils, les deux complices dévalisent une compagnie de chemin de fer américaine. La belle et sulfureuse Sarita prendra fait et cause à leur côté pour les Indiens.

S’il s’agit certainement du film le plus « faible » de cette fournée, ces 100 fusils n’en réserve pas moins quelques séquences assez jubilatoires comme l’attaque finale contre l’armée mexicaine du coin vraiment spectaculaire. On pourra aussi apprécier les personnages haut en couleur pour ne pas dire caricaturaux. Mention spéciale à Burt Reynolds qui, s’il n’a pas le premier rôle, n’en tire pas moins la couverture à soi quand il apparaît à l’écran. La capture cliquable (forcément) ci-dessous en atteste.

Les 100-fusils - Capture Burt ReynoldsT’as d’beaux yeux, tu sais !

L’autre intérêt du film est bien entendu la présence improbable de Raquel Welch qui aime bien montrer son nombril pour mieux souligner ses formes généreuses. À ce titre, il y a la scène de douche en plein désert qui marque toujours autant les rétines que l’on pourra faire tourner en boucle. Comme le dit si bien Tavernier dans sa présentation du film en guise de bonus, « les arrêts sur image ne sont pas fait pour les chiens ».  Ou alors vous avez la possibilité de cliquer sur l’extrait ci-dessous que l’on a mis en ligne spécialement pour l’occasion.

L’autre aspect qui fut un tantinet polémique pour l’époque est la séquence dite de « sexe interracial ». Une première qui voyait donc un noir, shérif de son état, emballer la Raquel de la plus farouche des façons. Un peu comme si l’on devait dompter une jument indienne. Qui a dit que le western était un genre macho ? Et l’histoire dans tout cela ? Des indiens soumis aux exactions de l’armée mexicaine commandée dans la région par un général pour le moins vindicatif aidé dans sa tâche par un observateur militaire allemand bien blond et le représentant américain d’une compagnie américaine des chemins de fer. Un triumvirat que Tom Gries met en scène façon corrida mais avec un sens certain pour les scènes d’action. C’est léger de la cuisse et suffisamment alerte pour passer un moment plaisant. On n’est pas encore dans le western parodique ni même spaghetti, mais on n’en est pas loin.

Tout comme avec Commanche Station, on est ici en face d’une image assez dégrainée mais qui n’empêche pas d’apprécier le spectacle proposé. On a ainsi tout à loisir la possibilité d’apprécier les formes de Raquel, et franchement c’est bien là le principal. Sinon, les adeptes de la VF reconnaîtront la voix de Georges Aminel qui double celle du Shérif black joué ici par Jim Brown. Pour rappel, Aminel fut entre toutes les voix celle de Yul Bruner mais aussi celle d’un certain Dark Vador.

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