Jean-Claude Van Damme

Van Damme fait le grand écart en Blu-ray de Black Eagle à The Order

Surfant sur une vaguelette de revivals 80s du côté des sorties Blu-ray du mois de juillet, Metropolitan a profité de l’occasion pour sortir quatre films de Jean-Claude Van Damme inédits jusque-là en Blu-ray dans l’Hexagone. Quatre titres qui, à leur façon, retracent les hauts et les bas de la carrière du karatéka bruxellois.

On a parfois tendance à l’oublier mais il fut un temps où Jean-Claude Van Damme (JCVD) était une valeur (relativement) sûre au box-office, aussi bien en France, aux États-Unis qu’à l’international. Cette époque pas si lointaine, c’était les années 80/90 où les « muscles de Bruxelles » (l’autre surnom de JCVD) faisaient le bonheur d’une certaine frange de cinéphiles au même titre que les clés de bras de Steven Seagal, les punchlines de Chuck Norris, la voix rauque de Sylvester Stallone (Sly pour les intimes) et le fort accent autrichien d’Arnold Schwarzenegger (Schwarzy pour les intimes). Une époque où l’épaisseur des scénarios était inversement proportionnelle au taux de testostérones à l’écran. Bref, des films où l’on ne venait pas tant pour admirer la performance de ces « acteurs » (le qualificatif en faisait d’ailleurs sourire plus d’un) que leur faculté à sauver la veuve et l’orphelin, à venger la mort d’un ami / membre de la famille / compatriote, et à se poser en redresseur de torts. Bref, des films qui faisaient le bonheur des vidéoclubs mais pas que (ah ce bon vieux trépignement d’impatience à l’approche du samedi pour aller louer en VHS le dernier Sly, Schwarzy, Seagal et autres JCVD et se faire un bon petit week-end bastons / bourre-pifs en famille !).

En jetant un coup d’œil aux filmographies respectives des différents malabars sus-cités, force est de constater qu’il y a clairement deux époques : l’avant et l’après passage au 21e siècle. Avant le tournant du millénaire, il y a des films qui, en salles, rameutaient plusieurs centaines de milliers de spectateurs à chaque fois, voire même un ou deux millions. Si si, on a vérifié. Vous ne nous croyez pas ? Quelques exemples parmi tant d’autres : Portés disparus (1984 – 837 000 entrées) et Invasion U.S.A. (1985 – 625 000 entrées) avec Chuck Norris ou encore Piège en haute mer (1992 – 1,3 millions d’entrées) et Terrain miné (1994 – 382 000 entrées) avec Steven Seagal. Même refrain du côté des filmographies de Sly et Schwarzy, accompagnés de scores souvent bien plus impressionnants. Idem pour JCVD dont la carrière décolla pour de bon avec Tous les coups sont permis (Bloodsport) en 1988. Une année qui verra pas moins de trois de ses longs-métrages débarquer dans les salles obscures hexagonales : Karate Tiger, le tigre rouge (No retreat, no surrender), Black Eagle, l’arme absolue (Black Eagle) et donc ce Bloodsport devenu « mythique » dans la filmo du bonhomme. Par la suite, au cours des années 90, pas moins de quinze longs-métrages avec JCVD en tête d’affiche sortiront en salles en France. Oui, vous avez bien lu : quinze films de 1990 à 1999 ! Avec à chaque fois des scores oscillant entre 200 000 et 1,7 millions d’entrées. On vous laisse faire le calcul. Ces titres de gloire ? Le quatuor Double Impact (1991 – 1,7 millions d’entrées), Universal Solider (1992 – 1,5M), Full Contact (1990 – 1,2M) et Street Fighter (1994 – 1,1M). Quand on vous dit que ces gros bras-là étaient des valeurs sûres du box-office, vous nous croyez à présent ?

Après les sommets, comme le dit le proverbe, plus dure sera la chute. Une chute qui aura lieu au tournant du millénaire. Le contrecoup de l’après 11 septembre 2001 dans un monde en proie aux doutes et qui n’a plus vraiment d’yeux pour ces super-malabars ? Ou bien tout simplement la fin d’une ère de prospérité tout comme les décennies précédentes avaient connu l’âge d’or des comédies musicales, des péplums, des westerns, etc ? Sans doute un peu des deux mais toujours est-il que sitôt franchi le cap du 21ème siècle, tous ces super-héros d’avant les effets spéciaux bardés de CGI des Marvel et autres DC Comics ont vu leur filmographie se réduire comme peau de chagrin. À tout le moins sur grand écran. Depuis 2001, seuls quatre films avec JCVD à l’affiche ont eu les honneurs d’une sortie dans les salles obscures hexagonales avec à l’arrivée des scores sans communes mesures avec les deux décennies précédentes : Replicant (2001 – 100 000 entrées), L’empreinte de la mort (2004 – 27 000 entrées), L’Exam (2006 – 750 entrées : une sortie technique sur une seule et unique copie), JCVD (2008 – 163 000 entrées), Expendables 2 (2012 – 1,9 millions d’entrées) et encore, en tenant compte de ce dernier où le nom de Van Damme n’apparait pas en tête d’affiche. Dans le même temps, JCVD joue dans plus d’une vingtaine de longs-métrages. Où sont donc passés tous ces films ? Relégués à la case DTV (Direct-to-video), soit des films sortant directement en vidéo sans passer par la case « salles obscures ». Has been les superbes corps musculeux des 80s/90s ? Oui aux yeux des distributeurs (et des exploitants) mais assurément pas des éditeurs vidéo qui continuent à faire marcher leurs fonds de commerce avec ces vieilles gloires d’antan. Et la sortie chez Metropolitan de quatre titres de Jean-Claude Van Damme inédits jusque-là dans nos vertes contrées sur support Blu-ray de venir précisément retracer cette parabole qu’aura connu la carrière du karatéka belge.

Van Damme en Blu-ray chez Metropolitan Vidéo

Black Eagle / Full Contact (Van Damme) - Packshot Blu-rayBlack Eagle – L’Arme absolue de Eric Karson (1988) – Disponible depuis le 6 juillet 2016

Un chasseur américain se perd en mer au large de Malte. Il transportait un nouveau système de guidage de missiles. La CIA et le KGB mettent tout en œuvre pour récupérer le matériel. L’agent américain Ken Tani doit affronter le colonel Klimenko et son assistant Andreï qui ont volé le système et s’apprêtent à quitter Malte pour la Russie.

Alors qu’il n’a à son actif que quelques rôles figuratifs, pour la plupart non crédités tels que Rue Barbare (1984) ou encore Portés Disparus (1988, oui le film avec Chuck Norris en tête d’affiche), tout va basculer en 1988 pour Jean-Claude Van Damme avec les sorties coup sur coup (à quelques mois d’intervalles dans les salles françaises) de Karaté Tiger, Black Eagle et Bloodsport. Et si ce dernier est incontestablement LE film qui lança la carrière de JCVD (930 000 entrées en France), il ne sera pas interdit de (re)découvrir aujourd’hui les deux autres avec un regard plein de mansuétude. Dans le cas de Black Eagle, Van Damme occupe clairement un second rôle, n’apparaissant à l’écran que quelques minutes sur les quatre-vingt-dix que dure le film ; le temps de faire un grand écart, de montrer son impressionnante musculature, de balancer (et recevoir) un ou deux bourre-pifs face à un acteur japonais que tout le monde a oublié depuis avant de (attention spoiler) crever comme une merde happé par les hélices d’un bateau (fin du spoiler). En dehors des fans hardcores, on pourra difficilement dire qu’il s’agit là du long-métrage le plus mémorable de la filmographie de JCVD mais le fait que Black Eagle soit « vendu », aujourd’hui encore, sur le seul nom de Van Damme prouve bien l’aura acquise par la star belge.

Pas grand-chose à dire, ni même à espérer du Blu-ray qui réunit sur un seul et même disque Black Eagle et Full Contact et dépourvu de tout bonus à prix coûtant (14,99€) sinon un rendu vidéo acceptable (couleurs et définition dans la moyenne) avec une image plus ou moins bruitée. Côté son, si la VF a droit à une piste DTS-HD MA 5.1, le résultat n’est pas nécessairement beaucoup plus percutant comparé à la VO DTS-HD MA 2.0.

Notes :
– Image : 3/5
– Son : 3/5
– Bonus : 0/5

Spécifications techniques :
– Image : 1.78:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Anglais DTS-HD MA 2.0, Français DTS-HD MA 5.1
– Sous-titres : Français
– Durée : 1h 33min 16s

Bonus :
– Aucun

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Black Eagle / Full Contact (Van Damme) - Packshot Blu-rayFull Contact de Sheldon Lettich (1990) – Disponible depuis le 6 juillet 2016

En poste dans le désert nord-africain, Lyon Gaultier déserte la Légion Étrangère Française quand il apprend que son frère a été sérieusement blessé à Los Angeles par le monde de la pègre dans lequel il avait plongé. Désireux de soutenir sa veuve, il s’engage dans une série de combats illégaux pour gagner de l’argent tandis que la Légion envoie deux émissaires pour capturer le déserteur à tous prix…

En l’espace de deux ans seulement, Van Damme est devenu une star. Après Bloodsport en 1988, Cyborg (280 000 entrées) et Kickboxer (910 000 entrées) assiéront définitivement la notoriété du karatéka belge dans le cœur de millions de fans aux quatre coins du globe l’année suivante. En 1990, JCVD enchaîne avec un film au titre une nouvelle fois sans équivoque quant au contenu : Full Contact. Tout ou presque est dit dans le résumé ci-dessus. Pour autant, ce serait aller un peu vite en besogne et oublier que, comme il aime à le raconter, Van Damme a dû faire des pieds et des mains (et pas mal de grands écarts) pour s’imposer à Hollywood et n’aime visiblement rien moins que refléter son propre parcours au travers de ses films. Car, non content de castagner à l’écran, JCVD ne rechigne pas à mettre son nez dans les histoires. Ainsi le retrouve-t-on crédité aux scénarios de certains de ses longs-métrages dont précisément Kickboxer ou encore Full Contact. À l’écran, cela se traduit par l’histoire de ce français, Lyon Gaultier, qui part pour les States, et devra se confronter à la misère et au racket des rues avant d’accéder, non sans mal et pas mal de bourre-pifs dans la tronche, à une certaine forme d’aisance financière, dusse cette dernière être issue d’activités illégales. Soit en quelque sorte le reflet de ces rêves et désillusions du Nouveau Monde. Tout ceci est certes simpliste et pétri de bons sentiments (Van Damme qui donne de l’argent à une petite SDF ou encore regarde sa nièce jouer à la bicyclette rose), donne lieu à des dialogues et des situations prévisibles et gentiment naïves au possible. Mais pour peu que l’on fasse preuve d’un tant soit peu d’indulgence (comme l’ensemble de la filmographie de Van Damme diront certains), tout cela fonctionne et, aujourd’hui encore Full Contact se regarde avec un charme désuet et un petit sourire en coin en criant : « Yes ! Mets-lui-en plein la gueule » lorsque Van Damme rétorque à Joshua qui a misé tout son fric sur son adversaire Atila : « Tu as eu tort ! ». C’était ça aussi, la « magie » du grand écart van dammien des années 80/90.

Côté Blu-ray, même motif, même punition que pour Black Eagle, présent sur le même disque que Full Contact, à savoir un rendu vidéo correct mais bruité et une VF DTS-HD MA 5.1 qui n’offre pas un écart démentiel par rapport à la VO DTS-HD MA 2.0.

Notes :
– Image : 3/5
– Son : 3/5
– Bonus : 0/5

Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Anglais DTS-HD MA 2.0, Français DTS-HD MA 5.1
– Sous-titres : Français
– Durée : 1h 44min 52s

Bonus :
– Aucun

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Le Grand Tournoi / The Order (Van Damme) - Packshot Blu-rayLe Grand Tournoi de Jean-Claude Van Damme (1996) – Disponible depuis le 6 juillet 2016

1925. Fuyant des truands, l’acrobate de rue Christophe Dubois échoue entre les mains du contrebandier Lord Dobbs, qui le revend comme combattant sur une île au large de la Thaïlande. Quand six mois plus tard leurs routes se croisent à nouveau, c’est un athlète endurci qui propose un marché à Dobbs : participer à la compétition ancestrale du Ghan-Ghen qui réunit les meilleurs combattants venus du monde entier et en voler le premier prix : un dragon d’or…

Le Grand Tournoi marque indubitablement une étape majeure dans la carrière de Van Damme puisqu’il s’agit du tout premier long-métrage réalisé par la star elle-même. Pourquoi pas ? Pour autant, difficile de ne pas déceler dans ce passage derrière la caméra comme une resucée du film qui lança sa carrière, Bloodsport, où il incarnait un certain Frank Dux. Un nom que l’on retrouve également crédité aux côtés de Van Damme au scénario de ce Grand Tournoi. JCVD scénariste, réalisateur et acteur pour rendre hommage au personnage qui lui valut la gloire. La boucle est pour ainsi dire bouclée. Dès lors, on se fiche un peu de la première moitié du récit ou encore du fil rouge narratif avec un Roger Moore en vieux flibustier magouilleur, ce qui compte, ce sont ces affrontements de différents styles de combats (sumo japonais, capoeira brésilienne, etc.) que nous réserve la deuxième moitié du film avec en point d’orgue un affrontement final contre le méchant colosse de service. Là encore et à l’instar de Full Contact, il ne sera pas interdit de (re)découvrir le film avec un regard amusé et plein de mansuétude.

Le film étant un peu plus récent, le Blu-ray du Grand Tournoi qui contient également The Order présente des qualités techniques un cran supérieur au duo Black Eagle / Full Contact mais sans pour autant que le résultat soit transcendant outre-mesure. Le rendu vidéo est un poil meilleur avec une image moins bruitée tandis que VO et VF en DTS-HD MA 5.1 laissent entendre une belle exploitation des différents canaux disponibles même si le recours aux surrounds manquent souvent de subtilité.

Notes :
– Image : 3,5/5
– Son : 3,5/5
– Bonus : 0/5

Spécifications techniques :
– Image : 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Anglais & Français DTS-HD MA 5.1
– Sous-titres : Français
– Durée : 1h 34min 45s

Bonus :
– Aucun

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Le Grand Tournoi / The Order (Van Damme) - Packshot Blu-rayThe Order de Sheldon Lettich (2001) – Disponible depuis le 6 juillet 2016

Rudy Cafmeyer qui a toujours eu un goût prononcé pour le risque et l’aventure, part à la recherche de son père archéologue. Ce dernier a disparu au Proche-Orient juste après avoir découvert un ancien manuscrit, ultime et très convoité chapitre d’un livre sacré appartenant à l’Ordre de la Trinité.

Alors là, pour le coup, l’auteur de ces lignes va être totalement transparent puisque The Order fut une découverte. Il faut dire aussi que, comme évoqué plus haut, le tournant du millénaire avait totalement redistribué les cartes de ces stars tout en muscles des deux décennies précédentes et c’est donc sans surprise que The Order débarquera en France en 2003 sans passer par la case « cinéma ». Autres temps, autres mœurs comme on dit. Que retenir de ce DTV van dammien ? Pas grand-chose sinon un ersatz d’Indiana Jones et la Dernière Croisade où JCVD s’en donne visiblement à cœur joie en totale décontraction, décochant une fois de plus les bourre-pifs entre deux sourires ultra brite et autres courses-poursuites, à pied, en moto ou en DS (avec comme passager un certain Charlton Heston dans l’un de ses derniers rôles), le tout grimé dans les accoutrements les plus improbables et face à des comédiens déjà croisés dans certains de ses films précédents tel que Abdel Qissi qui incarnait l’ultime adversaire dans Le Grand Tournoi ou encore Brian Thompson aperçu dans Full Contact et que les amateurs d’X-Files connaissent bien pour son rôle récurrent du Bounty Hunter Alien. En coulisses, on retrouve un certain Sheldon Lettich à la mise en scène à qui l’on doit Full Contact ou encore Double Impact (1991) tandis que le scénario est cosigné par Van Damme lui-même. De là à dire qu’on ne change pas une formule qui gagne en réunissant tous les « talents » d’antan…

Film le plus récent, le Blu-ray de The Order présente sans surprise les qualités techniques les plus probantes de toutes avec un rendu vidéo plus qu’appréciable en dépit d’une définition et d’une compression hiératique d’une scène à l’autre tandis que côté son, VO et VF DTS-HD MA 5.1 font le job comme on dit lors des nombreuses scènes d’action.

Notes :
– Image : 4/5
– Son : 4/5
– Bonus : 0/5

Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Anglais & Français DTS-HD MA 5.1
– Sous-titres : Français
– Durée : 1h 29min 39s

Bonus :
– Aucun

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