En juin dernier, Gaumont Vidéo inaugurait une nouvelle collection Blu-ray intitulé « Gaumont Découverte ». Mais comme le dit si bien l’adage populaire, « il ne faut pas se fier aux apparences ». Car derrière ce dénominatif somme toute assez sobre se cache de petites pépites du patrimoine cinématographique hexagonal, édités en nombre (10 films par vague) et à un tarif particulièrement agressif (10€ par film). Une deuxième vague a vu le jour début septembre tandis qu’une troisième est d’ores et déjà attendue pour novembre. Comment Gaumont parvient-il a édité autant de titres en Blu-ray à un rythme aussi soutenu et à un tel tarif sans sacrifier la qualité technique ? C’est ce que nous avons voulons savoir en demandant directement à l’éditeur.
Retrouvez nos dossiers consacrés aux différentes vagues :
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°1 (Juin 2014)
- Les Belles de nuit (1952)
- Le Joueur (1958)
- Un témoin dans la ville (1959)
- Laisse aller… c’est une valse ! (1970)
- Il était une fois un flic… (1971)
- Le Grand blond avec une chaussure noire (1972)
- Le Retour du grand blond (1974)
- Eaux profondes (1981)
- Péril en la demeure (1985)
- Cuisine et dépendances (1993)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°2 (Septembre 2014)
- Le Dossier noir (1955)
- Le Miroir à deux faces (1958)
- Carambolages (1963)
- Le Vice et la vertu (1963)
- Oscar (1967)
- Hibernatus (1969)
- Quelques messieurs trop tranquilles (1973)
- La Gifle (1974)
- La Carapate (1978)
- La Maison assassinée (1988)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°3 (Novembre 2014)
- Le Chemin des écoliers (1959)
- Deux hommes dans Manhattan (1959)
- Toi… le venin (1959)
- Le Glaive et la balance (1963)
- Les Malheurs d’Alfred (1972)
- Coup de tête (1979)
- La Chèvre (1981)
- Clara et les chics types (1981)
- Les Possédés (1988)
- Le Bal des casse-pieds (1992)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°4 (Janvier 2015)
- OSS 117 se déchaîne (1963)
- Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964)
- Furia à Bahia pour OSS 117 (1965)
- Atout coeur à Tokyo pour O.S.S. 117 (1966)
- Pas de roses pour O.S.S. 117 (1968)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°5 (Mars 2015)
- Ni vu… ni connu (1958)
- Du mouron pour les petits oiseaux (1963)
- Le Grand restaurant (1966)
- La Valise (1973)
- La 7ème cible (1984)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°6 (Mai 2015)
- 9 garçons… un coeur ! (1948)
- Comme un cheveu sur la soupe (1957)
- Un Idiot à Paris (1966)
- Le Téléphone rose (1975)
- Le Coup du parapluie (1980)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°7 (Juin 2015)
- Quand passent les faisans (1965)
- Les Patates (1969)
- Eugenio (1981)
- Héroïnes (1997)
- Vatel (2000)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°8 (Août 2015)
- Signé Arsène Lupin (1959)
- Katia (1960)
- Arsène Lupin contre Arsène Lupin (1962)
- Le Monte-Charge (1962)
- Un monsieur de compagnie (1964)
- Les Caprices de Marie (1970)
- Pas de problème ! (1975)
- F… comme Fairbanks (1976)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°9 (Septembre 2015)
- L’Affaire des poisons (1955)
- Estouffade à la Caraïbe (1967)
- La Grande sauterelle (1967)
- Sous le signe du taureau (1969)
- L’Homme orchestre (1970)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°10 (Octobre 2015)
- La Cage aux rossignols (1945)
- La Verte moisson (1959)
- Bébert et l’omnibus (1963)
- Fleur d’oseille (1967)
- L’État sauvage (1978)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°11 (Novembre 2015)
- Un caprice de Caroline Chérie (1953)
- Le Fils de Caroline Chérie (1955)
- Le Dos au mur (1958)
- Les lions sont lâchés (1961)
- Les Copains (1965)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°12 (Février 2016)
- Pleins feux sur l’assassin (1961)
- Hardi Pardaillan ! (1964)
- Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause (1970)
- L’Agression (1975)
- Le Jumeau (1984)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°13 (Mars 2016)
- La Famille Fenouillard (1960)
- Le Justicier du Minnesota (1964)
- Roger la honte (1966)
- Peau d’espion (1967)
- La Boum (1980)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°14 (Avril 2016)
- L’Homme qui valait des milliards (1967)
- Le Plus vieux métier du monde (1967)
- Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (1971)
- Les Visiteurs (1993)
- Les Visiteurs II : Les Couloirs du temps (1998)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°15 (Juin 2016)
- Vive Henri IV… Vive l’amour ! (1961)
- Fantomas (1964)
- Le Gentleman de Cocody (1965)
- C’est pas moi, c’est lui (1980)
- La Boum 2 (1982)
- OSS 117 – Le Caire, nid d’espions (2005)
- OSS 117 – Rio ne répond plus (2009)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°16 (Mars 2017)
- Un seul amour (1943)
- Ouvert contre X… (1952)
- Strip-tease (1963)
- Fantomas se déchaîne (1965)
- Fantomas contre Scotland Yard (1966)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°17 (Avril 2017)
- Clérambard (1969)
- Salut l’artiste (1973)
- Les Vécés étaient fermés de l’intérieur (1975)
- Courage fuyons (1979)
- Dîner de cons (Le) (1998)
- Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°18 (Mai 2017)
- L’Étrange Monsieur Steve (1957)
- Une saison en enfer (1971)
- Mais où est donc passée la septième compagnie ? (1973)
- On a retrouvé la septième compagnie (1975)
- La Septième Compagnie au clair de lune (1977)
Interview de Jérôme Soulet, directeur de la vidéo et des nouveaux médias chez Gaumont.
Gaumont a changé de stratégie pour la sortie de ses titres dits de « catalogue » avec une première vague de 10 titres en juin à 10€ pièce alors qu’auparavant, nous avions droit à 2 ou 3 titres par trimestre à 20€ pièce. Pourquoi un tel changement ?
Jérôme Soulet : Ce sont deux collections distinctes. Une à 20€ GAUMONT CLASSIQUES. L’autre à 10€ GAUMONT DÉCOUVERTE BLU-RAY effectivement inaugurée cette année à un prix de lancement pour essayer de démocratiser le Blu-ray en général et le Blu-ray de films de répertoire en particulier. Il n’y a pas de changement de stratégie mais une volonté de GAUMONT VIDÉO d’essayer de satisfaire la cinéphilie / exciter la curiosité en haute définition pour tous les porte-monnaie en cette période plus que délicate pour le pouvoir d’achat des ménages.
Toutes ces sorties bénéficient-elles du même soin au niveau de la restauration image et son ?
Oui bien sûr et réalisé par notre partenaire : les laboratoires ECLAIR + DIAPASON. Les authoring sont réalisés chez la société SILVERWAY et le pressage par QOL : tout ceci est du 100% made in France…
Sauf erreur de notre part, aucun des 20 premiers titres de ces deux vagues n’ont bénéficié du programme initié par le CNC et l’État d’aide sélective à la numérisation des œuvres cinématographiques du patrimoine ? Est-ce un choix délibéré ?
C’est juste une question de programmation d’édition en fonction des plannings de disponibilité des œuvres restaurées. Nous avons de l’avance par rapport au programme du CNC car nous menons en parallèle notre programme de restauration au sein du « Grand Emprunt » avec la Caisse des dépôts et consignations depuis juin 2012 (là encore toujours avec notre partenaire ECLAIR + DIAPASON) et les titres édités sont également une possibilité dans notre line up.
Quid des bonus ? Allez-vous créer des suppléments inédits ou simplement reprendre les bonus déjà existants sur les éditions DVD ?
Au cas par cas, en fonction de ce dont nous disposons ou pas. Et toujours la présence du sous-titrage pour sourds et malentendants.
Qu’en est-il des premiers résultats de vente de la vague de juin ? Quelles sont les objectifs de vente ?
Un démarrage globalement satisfaisant avec surtout une poursuite des ventes récurrentes au-delà de 4 semaines dès lors que les enseignes les regroupent ensemble, sinon quand c’est noyé dans un bac… Les œuvres ont un potentiel tellement disparates que les chiffres « bruts » ont une pertinence limitée. Nous ferons un bilan début 2015 après la sortie commerciale de la dernière vague de l’année, le 5 novembre 2014, avec des œuvres aussi diverses que La Chèvre de Francis Veber, Coup de tête de Jean-Jacques Annaud, Le Glaive et la balance de André Cayatte, Les Malheurs d’Alfred de Pierre Richard, Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond, Toi le venin de Robert Hossein, Les Possédés de Andrzej Wajda, Clara et les chics types de Jacques Monnet, Le Bal des casse-pieds de Yves Robert et l’un de mes préférés, Deux hommes dans Manhattan. Sur 6 mois de commercialisation, au-dessous d’un millier d’unités par œuvre c’est un échec. La première vague de 10 films est sortie le 4 juin, la moitié a déjà franchi ce seuil en trois mois, ce qui est encourageant.
Le rythme de 10 titres par trimestre est-il un objectif à long terme quel que soit les résultats des ventes ?
La collection perdurera en 2015, année du 120ème anniversaire de la création de la société GAUMONT, mais devrait évoluer dans son rythme de sorties avec des vagues de 4 à 5 titres toutes les 5 à 7 semaines. Nous travaillons sur un programme prévisionnel d’édition de 35 à 45 films, nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous le 28 janvier 2015 avec la sortie des 5 « anciens » OSS 117.
Chez Gaumont, nous savons donner du temps au temps ! Si l’on reprend les historiques de ventes de la Collection GAUMONT A LA DEMANDE qui fête en octobre de cette année son 4ème anniversaire, une pure lecture comptable l’aurait condamnée avant même sa création. Force est de constater qu’elle a trouvé son public – plus de 271K unités vendues au 30 juin 2014 pour 230 films édités d’ici la fin de l’année – grâce à l’engagement des points de vente (GIBERT JOSEPH, FURET DU NORD, CULTURA, des LECLERC et CORA en province, des librairies indépendantes, etc.) que je remercie une nouvelle fois.
La Collection GAUMONT CLASSIQUES fêtera elle son 5ème anniversaire en février 2015 et nous préparons quelques surprises pour fêter cet événement et ses plus de 500K unités vendues! Nous sortons dans cette collection Gaumont Classiques le 19 novembre La Bohême de Luigi Comencini et un titre inédit en vidéo, Boris Godounov d’Andrzej Zulawski.
Envisagez-vous déjà des solutions alternatives pour ce genre de titres : VOD (locatif ou en achat définitif), Blu-ray à la demande (à l’image de la collection « DVD à la demande ») ?
Tous les titres restaurés HD et même certains en SD qui ont un master de qualité sont disponibles pour leur commercialisation digitale. Après il faut parvenir à un accord économique et nous ne pouvons pas obliger un service à les mettre en ligne ! C’est plus rentable de proposer un film récemment sorti en salles qu’un prix Louis Delluc d’avant les années 2000, mais les choses s’améliorent progressivement.
Concernant le Blu-ray à la demande c’est techniquement et économiquement injouable pour l’heure lorsque l’on s’adresse au seul marché français. La Collection GAUMONT A LA DEMANDE est un système de micro-édition particulier – là encore 100% made in France avec les laboratoires ECLAIR pour l’authoring et la société QOL pour le pressage – qui repose sur un équilibre instable (!) : le meilleur matériel acceptable sans restauration, les droits à jour, les remontées de demandes directes chez GAUMONT et ne nous le cachons pas les coups de cœur de l’équipe !!!
Un grand merci à Jérôme Soulet, Quentin Becker et Carole Dourlent.