Au printemps dernier, quand Fast & Furious 8 débarqua dans les salles obscures, tout le monde à la rédaction de DC fit la moue et dégaina toutes les bonnes (et mauvaises) excuses pour ne pas bouger ses fesses jusqu’au ciné le plus proche : « j’ai piscine ! je dois m’occuper des gosses ! c’est week-end de lessive ! j’suis trop vieux pour ces conneries ! si c’est pas un film ouzbèke, j’y vais pas ! ». Avec la sortie du Blu-ray 4K Ultra HD, notre devoir professionnel reprend finalement le dessus en parallèle d’une petite séance de rattrapage. Et vous savez quoi ? Eh bien, c’est pas si mal que ça !
Fast & Furious 8 - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
NB : Les captures de cet article sont issues du Blu-ray 1080p.
Fast & Furious 8 : Plus c’est con…
Depuis le tout premier volet sorti en 2001, la saga Fast & Furious s’est retrouvée instantanément propulsée comme une nouvelle valeur sûre au box-office international. À tel point que chaque épisode se voit désormais gratifié d’un lancement quasi-simultané aux quatre coins du globe. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller jeter un rapide coup d’œil sur les dates de sortie de Fast & Furious 8 pour constater que le film a débarqué dans les salles de 65 pays en l’espace de deux semaines. Et à chaque fois, l’engouement du public est au rendez-vous puisqu’à l’exception du troisième volet, Tokyo Drift en 2006, les recettes n’ont cessé de grimper film après film pour atteindre un pic avec le 7ème opus qui pulvérisa alors plusieurs paliers : le cap des $300M aux États-Unis et le milliard de dollars, supposé plafond de verre, allègrement dépassé à l’international. Un score sans doute en partie boosté par la disparition tragique de Paul Walker mais qui n’en diminue pas moins les performances de la licence. Les totaux sont tout aussi impressionnants avec près de 20 millions d’entrées cumulées en France à date et plus de 5 milliards de dollars de recettes dans le monde.
On vous l’accorde, le tableau ci-dessus comporte beaucoup de zéros. Mais artistiquement parlant, qu’en est-il ? Une chose est sûre, depuis le premier opus, on ne regarde pas un Fast & Furious pour son scénar et encore moins pour la dramaturgie de la chose. Répétées à l’envi au sein de chaque nouveau film mais aussi dans les différents suppléments (on y revient juste après), les nobles intentions de « l’esprit de famille » sont certes fort louables, les tentatives dans le registre de l’émotion n’en demeurent pas moins au mieux maladroites au pire totalement ratées. Pour preuve la petite larmichette versée par Vin Diesel dans ce Fast & Furious 8 ne sera pas sans provoquer quelques (fous) rires (in)volontaires tant tout ceci sonne faux au sein d’une saga où l’on revient encore et toujours pour une seule et bonne raison : sa surenchère d’adrénaline, d’explosions, de nitro et de gomme laissée sur le bitume. Bref, du bon gros blockbuster testostéroné raz-du-bulbe S’il fallait donc résumer de façon quelque peu lapidaire l’esprit de la licence sans pour autant qu’un tel qualificatif soit le moins du monde péjoratif, on pourrait dire que « Fast & Furious, plus c’est con, plus c’est bon ».
Chaque nouvel opus tente ainsi de repousser un peu plus loin les limites du grand portnawak, bien aidé en cela par des coûts de production inflationnistes ($250M pour Fast & Furious 8). Mais un fric qui a au moins le mérite de se voir à l’écran. D’autant que la saga s’est toujours targuée de réaliser un maximum de ses impressionnantes scènes d’action en direct, le tout accompagné du désormais traditionnel message d’avertissement lors du générique de fin à l’attention des teubés de service qui seraient tentés de s’en inspirer : « Les cascades du film ont été réalisées par des professionnels, bla bla bla. Ne tentez en aucun cas de les reproduire ». Qui serait assez con pour tenter de refaire cette ouverture d’une bagnole en flammes, roulant à toute blinde (pléonasme pour la saga) dans les rues de Cuba en marche arrière ? Ou encore cette séquence new-yorkaise à un contre dix avec des grappins et 5 000 chevaux sous le capot (mais bien sûr, et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu !). Sans parler de ce final frigorifique avec un sous-marin nucléaire russe, un tank et une Lamborghini (dont il ne restera au final qu’une portière, sic !). Non franchement, ne cherchez pas à comprendre, tout ceci n’a ni queue ni tête mais en fait, on s’en tamponne le coquillard.
D’ailleurs, tout ce petit monde a l’air de s’en donner à cœur-joie à l’écran. À commencer par le trio Vin Diesel / Dwayne Johnson / Jason Statham qui distribue les bourre-pifs et autres pruneaux comme d’autres balancent des tartes à la crème. À ce titre, la séquence de Statham en baby-sitter protecteur est là encore à mourir de rires mais cette fois-ci totalement assumée comme telle. Les autres membres du casting s’éclatent eux aussi, même le temps d’une ou deux scènes, à l’image de Kurt Russell (déjà à l’affiche du n°7) ou encore d’Helen Mirren (qui n’est même pas créditée au générique !). Les amateurs de Game of Thrones (petite série confidentielle à la notoriété grandissante) croiseront eux aussi deux faciès bien connus : l’acteur norvégien Kristofer Hivju ainsi qu’une certaine Nathalie Emmanuel (elle aussi à l’affiche du précédent opus). Une petite bombe anglaise dont les mâles en rut auront pu apprécier tous les charmes au cours du deuxième épisode de la saison 7 de Game of Thrones (on vous laisse faire les recherches qui vont bien sur internet histoire de vous rincer l’œil). Mais la meilleure nouveauté de ce Fast & Furious 8 est assurément à mettre au crédit du personnage interprété par Charlize Theron. Contrairement à une tendance qui veut que les bad guy de service cabotinent un maximum, son personnage de super-hackeuse mondiale réussirait presque à nous faire flipper avec son self-control ; ses noirs desseins étant quant à eux toujours les mêmes : devenir le maître du monde, bla bla bla ! Pour preuve cette scène où, flingue pointé sur son front, elle annonce avec un calme olympien à un Vin Diesel en mode cocotte-minute prête à exploser qu’il aurait alors bien plus à perdre qu’elle s’il venait à tirer. Non il n’y a pas à dire, l’ajout de ce Cipher est sans aucun doute la meilleure idée du film. La seule vraie bonne idée diront certains. Pour le reste, Fast & Furious 8 n’est une fois encore rien de plus que de la poudre de perlimpinpin jetée aux yeux de spectateurs toujours plus avides de SDM (Scènes de Destruction Massive) pour un spectacle aussi décérébré que hautement jouissif.
Fast & Furious 8 : Blu-ray 4K & Dolby Vision
Et en matière de destruction, le Blu-ray 4K de Fast & Furious 8 en connaît un rayon, surtout côté décibels. Entre les différents véhicules qui passent et repassent d’une enceinte à l’autre et les chocs / explosions / coups de nitro qui s’accompagnent de descentes dans le bas du spectre à décorner les bœufs, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer avec une bande-son pareille. À l’image du film, tout ceci n’est certes pas fin pour deux sous mais si vous voulez éprouver la robustesse de vos enceintes et/ou la solidité de l’argenterie de tatie Danielle, vous n’aurez pas besoin d’attendre bien longtemps ni même de pousser très haut le potard car dès la course-poursuite d’ouverture, vous en aurez pour votre oseille. À tout le moins avec la piste anglaise DTS:X car une fois n’est pas coutume, la version française est le parent-pauvre de cette édition, devant à nouveau se contenter d’une simple piste DTS 5.1 mi-débit. On commence à prendre le pli de la part des majors hollywoodiennes, ce qui ne veut pas dire pour autant que cela nous plaise le moins du monde. Après tout, Universal n’avait-il pas proposé une VF en Dolby Atmos sur son Blu-ray 4K de Warcraft ? Alors, pourquoi ne pas systématiser cette bonne pratique à chaque nouveauté proposée sur le format ? Est-ce vraiment trop cher et/ou trop compliqué ? Ou bien alors, Hollywood n’en a rien à carrer des petits frenchies ?
Avant d’en venir au plat de résistance, jetons un voile pudique sur les bonus. Soit plus d’une heure de bonnes petites featurettes promotionnelles, chacune introduite par l’un des protagonistes, et qui mettent en avant… et bien majoritairement les bolides et les courses-poursuites sans grande surprise. Tout ceci ne nous apprend pas forcément grand-chose sinon que trois vraies Lamborghini ont été utilisées (et ramenées en un seul morceau), que de vraies bagnoles ont été jetées du haut d’un parking pour la séquence new-yorkaise mais que ce passage bien précis a en réalité été tourné à Cleveland dans l’Ohio ou encore que toute la scène finale a nécessité la plus grande vigilance afin de ne pas rompre la glace. On se dirige alors du côté du commentaire audio en espérant en apprendre davantage. Que nenni ! Dès les premières secondes, le réalisateur donne le la en remerciant les producteurs, le studio, son scénariste, les monteurs, sa grand-mère, son chien, son coiffeur et tutti quanti. Et c’est parti pour 2h15 de louanges à tirelarigot. Personnellement, l’auteur de ces lignes a déclaré forfait au bout de 60 minutes devant le peu d’intérêt de la chose (on saluera cette conscience professionnelle ! NDSG)
« We’re gonna need a bigger car » déclare Dwayne Johnson lors de la scène finale, celle là-même qui oppose toute l’équipe à un gigantesque sous-marin nucléaire soviétique. Derrière ce clin d’œil, que l’on devine pour le coup pleinement assumé, à l’un des premiers blockbusters hollywoodiens de l’histoire qu’est Jaws (une question en passant : il sort quand en Blu-ray 4K ce chef-d’œuvre de Spielberg ?), se cache en réalité la véritable plus-value de cette édition Blu-ray 4K de Fast & Furious 8. À savoir son image maousse costaud. Enfin, pas tout à fait. Disons plutôt son encodage colorimétrique. En effet, à l’insertion de la galette dans la platine, quelle ne fut pas notre surprise en nous retrouvant face à une image tout simplement immonde ! Soit la même réaction que nous avions eu un an plus tôt lors de notre premier contact avec un Blu-ray 4K. La raison ? Il s’agit là du tout premier titre Dolby Vision qu’il nous ait été donné de tester à la rédac. Un procédé d’encodage de l’image doublement confirmé avec l’apparition à l’écran d’un petit logo, d’un côté de la part de notre lecteur Oppo UDP-203 et de l’autre par le téléviseur lui-même (cf. photo ci-dessous). Agréable surprise que voilà donc pour l’auteur de ces lignes en découvrant que son modeste téléviseur LG 4K acquis un an plus tôt est compatible Dolby Vision. Et puisqu’il s’agit là du tout premier film que nous rencontrons dont l’image soit encodée ainsi, on se retrouve alors face aux réglages d’usine qui, comme quasi-systématiquement, aboutissent à une image bien dégueulasse, à savoir outrancièrement lissée avec des mouvements fluidifiés au point d’avoir le sentiment de regarder un long-métrage d’animation 3D et toute une cohorte d’autres options activées par défaut qui dénaturent tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un beau rendu cinéma en 24i/s. Direction donc les différents menus / sous-menus du téléviseur pour ajuster tout cela. Une étape qui, par chance, se révélera moins fastidieuse que la première fois puisque bon nombre de réglages Dolby Vision du téléviseur en question sont identiques à ceux en mode HDR.
De retour au film, le résultat se révèle alors déjà nettement plus séduisant avec une image qui retrouve un vrai piqué cinéma, des mouvements beaucoup plus naturels mais aussi et surtout un rendu des couleurs, n’ayons pas peur des mots, littéralement à tomber à la renverse. Il n’y a pas à dire, dès la séquence d’ouverture cubaine, le Dolby Vision fait forte impression et laisse très loin derrière ce que propose le Blu-ray 1080p, avec des couleurs chatoyantes au possible, aussi richement saturées que contrastées. Par la suite, les séquences nocturnes ou encore le final sur la glace démontreront si besoin était que le Dolby Vision excelle tout autant dans les teintes sombres ou froides avec là encore un gap plus que probant en comparaison du Blu-ray 1080p. Bien malin en revanche celui qui pourra affirmer que le Dolby Vision surpasse ou non le HDR10 que nous avions pour habitude de rencontrer jusque-là. Il faudrait pour cela se livrer à un comparatif minutieux du même film avec le même matos et les mêmes réglages mais proposé avec les deux encodages distincts pour espérer pouvoir déceler une quelconque supériorité en faveur de tel ou tel encodage. En l’état, tout ce que nous pouvons en dire à l’heure actuelle, c’est que le Dolby Vision, c’est vachement beau.
En termes de définition, Fast & Furious 8 rejoint en revanche la longue liste de longs-métrages au potentiel gâché par un master 2K et donc upgradé en 4K. De fait, certaines séquences et/ou certains plans ne laissent plus apparaître une supériorité du rendu aussi écrasante face à l’image 1080p tandis que quelques trucages numériques ressortent une nouvelle fois d’autant mieux à une telle résolution (on pense notamment à certains plans de la course-poursuite dans les rues de New-York), n’en déplaisent aux différents intervenants en coulisses qui mettent en avant les très nombreuses cascades réalisées en prises de vues réelles. Un constat d’autant plus regrettable que l’on passe ainsi à côté d’un titre qui aurait pu devenir une véritable démo technique et démontrer tout le potentiel du Dolby Vision, logo que l’on voit de plus en plus souvent apposé sur les films (pour ceux qui restent jusqu’au générique de fin) et qui, contrairement au HDR10 libre de droits, requiert le paiement de royalties auprès de Dolby. Les géants du streaming que sont Amazon et Netflix se sont d’ores et déjà engouffrés dans la brèche. Aujourd’hui, le Blu-ray 4K fait de même avec cette édition de Fast & Furious 8 qui, sauf erreur de notre part, constitue le tout premier titre paru en France sur le support à être encodé ainsi. HDR, HDR10, Dolby Vision. Vous êtes largués ? Pour les plus téméraires, nous vous recommandons la lecture de cet article qui clarifiera peut-être un peu les choses sachant que Panasonic et Samsung viennent de leur côté d’annoncer le HDR10+. Bref, une nouvelle bataille high-tech qui, espérons-le, ne laissera pas le consommateur sur le carreau (on peut toujours rêver ! / NDSG).
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Fast & Furious 8 – Édition Blu-ray 4K Ultra HD
Résumé : Maintenant que Dom et Letty sont en lune de miel, que Brian et Mia se sont rangés et que le reste de l’équipe a été disculpé, la bande de globetrotteurs retrouve un semblant de vie normale. Mais quand une mystérieuse femme entraîne Dom dans le monde de la criminalité, ce dernier ne pourra éviter de trahir ses proches qui vont faire face à des épreuves qu’ils n’avaient jamais rencontrées jusqu’alors. Des rivages de Cuba aux rues de New York en passant par les plaines gelées de la mer arctique de Barrents, notre équipe va sillonner le globe pour tenter d’empêcher une anarchiste de déchaîner un chaos mondial et de ramener à la maison l’homme qui a fait d’eux une famille.
Disque 1 : Le film en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 2.40:1 encodée en HEVC 2160/24p
- Langues : Anglais DTS:X, Français DTS 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 15min 58s
Bonus (VOSTF) :
- Commentaire audio du réalisateur F. Gary Gray
Disque 2 : Le film en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 2.40:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais DTS:X, Français DTS 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 15min 57s
Bonus (HD et VOSTF) :
- L’esprit cubain (8min 04s)
- Dans la famille
- Les traîtres à la famille : Cipher et Dom (6min 35s)
- Sans chef : Les enfants perdus (5min)
- Les valeurs de la famille Shaw (3min 56s)
- La famille personne (5min 45s)
- Culture automobile
- Les voitures héros de Fast and Furious (10min 24s)
- Voitures zombies (5min 35s)
- Le Ripsaw (5min 22s)
- Tout sur les cascades
- La course sur le Malecon (6min 15s)
- Journal des cascades en Islande (6min 45s)
- Les rues de New York (5min 27s)
- Version longue des scènes de combat
- Combat dans la prison (3min 01s)
- Combat dans l’avion (2min)
- Commentaire audio du réalisateur F. Gary Gray
- Packshot absent
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Vous faites erreur il y a deja eut deux autres films a etre sortie en dolby vison sur support uhd
Moi moche et mechand 1 et 2
Comme nous n’avions pas reçu ces titres à la rédac, nous n’en avions pas connaissance.
Merci donc pour cette précision.
bravo & merci au rédacteur de l’article , j’en ai pleuré de rire…( le lien sur la poudre de perlimpinpin)
C’était (un peu) le but recherché 😉