Bien que les recettes en salles du troisième épisode aient enregistré un certain retrait par rapport aux deux premiers, le succès n’en fut pas moins suffisant pour qu’un quatrième volet soit mis en chantier. Après Brian De Palma, John Woo et J.J. Abrams, c’est au dénommé Brad Bird que Tom Cruise demanda de lui mitonner Mission : Impossible – Protocole fantôme. L’époustouflant Blu-ray 4K Ultra HD est l’occasion parfaite pour se replonger dans la première réalisation en prises de vue réelles de cet illustre chef étoilé.
Mission : Impossible - Protocole fantôme - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
NB : Les captures de cet article sont issues du Blu-ray 1080p.
Mission : Impossible – Protocole fantôme : La ratatouille de Brad Bird
Si le bonhomme n’avait jamais tourné de film Live Action avant Mission : Impossible – Protocole fantôme, le bonhomme était loin d’être un bleu. Après s’être fait les dents dans les années 90 sur quelques épisodes des Simpson, Brad Bird frappe un très grand coup en 1999 avec Le Géant de fer, « dernier chef-d’œuvre d’une époque désormais révolue. Celle d’une animation sans l’apport de l’imagerie de synthèse » comme l’écrivait notre Sandy Gillet national en décembre 2016 à l’occasion de la ressortie du film en salles (on vous proposera le test du magnifique coffret Blu-ray un jour peut-être). Fort de ce haut fait d’armes, son pote depuis les bancs de la fac, un certain John Lasseter, lui propose de faire un film pour le petit studio à la lampe bondissante qu’il avait co-fondé et qui était en train de révolutionner le monde de l’animation. Ce sera donc Les Indestructibles (2004), sixième long-métrage de Pixar et deuxième plus gros carton au box-office international du studio à l’époque avec $633M de recettes derrière les $900M du Monde de Némo (2003). Lasseter lui demande alors de remettre dans le droit chemin un autre projet qui bat de l’aile. Résultat : il fera de Ratatouille (2007) un mets trois étoiles au Guide Michelin.
En trois films d’animation, Brad Bird venait de s’imposer comme un chef trônant en bonne place au sein de l’animation mondiale. Pour autant, il ne voulait pas en rester là lorgnant déjà vers d’autres lendemains avec des acteurs de chair et de sang. Ses Indestructibles, hommage aux super-héros mâtiné d’espionnage, ayant tapé dans l’œil des grands patrons de l’IMF, ces derniers lui offrent alors la possibilité de concrétiser son rêve, mettre en images un film en prises de vue réelles, et lui confient la réalisation du quatrième volet de la saga : Mission : Impossible – Protocole fantôme (2011). Bird s’empare du sujet à bras-le-corps, retrouve l’univers de Guerre Froide et de menace nucléaire qui servait de toile de fond à son Géant de fer et livre alors le meilleur opus de la franchise depuis le premier réalisé par Brian De Palma. Son M:I 4 délaisse ainsi les affres du cœur qui servaient de moteur aux numéros 2 et 3 pour renouer avec le véritable esprit d’équipe de la série originelle tout en se penchant a minima sur les différents membres de son équipe au passé plus ou moins chargé, tel ce Brandt (Jeremy Renner) qui tiendra tête à Hunt avant de finalement se rallier à sa cause pour mieux lui prêter main forte (à distance) dans l’épisode suivant. Mais de tous, c’est sans conteste le personnage de Benji, introduit mais sous-employé au cours de l’épisode 3, qui constitue le meilleur atout de ce 4ème volet. Désormais agent de terrain et interprété par Simon Pegg, il apporte la touche d’humour particulièrement bien sentie qui faisait défaut à la saga jusque-là. Preuve de son immense valeur ajoutée au tableau d’ensemble, Benji est désormais de toutes les aventures de Hunt.
Et si ce dernier reste bien l’attraction phare de Mission : Impossible – Protocole fantôme (2011), ce quatrième volet parvient désormais à prendre ses distances avec son personnage emblématique et in extenso avec la saga, qui il faut bien l’admettre avait tendance à se prendre un peu trop au sérieux jusqu’ici. C’est alors le Brad Bird des Indestructibles que l’on retrouve, celui d’un cinéaste qui aime à rendre hommage à un genre, l’espionnage, tout en se moquant de ses dérives gadgeto-spectaculaires. La scène-clé du film, passage obligé de tous les épisodes, illustre parfaitement cette petite (r)évolution : celle d’un Ethan Hunt escaladant à mains nues l’extérieur de la tour Burj Khalifa (la plus haute tour du monde). Une séquence tournée sur les lieux mêmes à Dubaï pour laquelle la production devra casser / démontrer pas moins de 26 fenêtres à des étages encore en construction, non sans entraîner quelques inquiétudes de la part des propriétaires de l’édifice. D’abord réticent à l’idée d’être suspendu à plusieurs centaines de mètres au-dessus du vide à l’aide de simples gants « adhésifs », Hunt se mue peu à peu en objet d’autodérision. L’ascension puis la descente en rappel seront ainsi ponctuée de nombreux couacs (gants qui flanchent, corde trop courte, etc.) qui, par-delà l’aspect hautement spectaculaire et divertissant de la chose, revêtent désormais une tournure comique dans les différentes réparties avec ses équipiers, donnant ainsi à l’ensemble un vent de fraîcheur particulièrement bienvenue. S’ensuivra une toute aussi impressionnante et réussie course-poursuite (autre passage obligé de la saga) dans une tempête de sable (2 semaines de tournage pour cinq minutes à l’écran).
Le seul véritable point faible de ce Mission : Impossible – Protocole fantôme est à chercher du côté de son bad guy, assurément le moins intéressant de tous ceux rencontrés au sein de la franchise à date. La menace nucléaire supplante finalement les motivations d’un personnage très clairement en retrait comme en atteste son éviction d’une scène d’ouverture alternative en sa compagnie. Qu’à cela ne tienne, ce M:I 4 reste un bon cru mis en bouteille par Brad Bird et un magnifique tremplin pour l’excellent Mission : Impossible – Rogue Nation puisque le futur antagoniste de Hunt et son équipe, Le Syndicat, y est déjà annoncé lors de la scène finale.
Mission : Impossible – Protocole tout sauf fantôme en 4K
Non content d’être un bon épisode, Mission : Impossible – Protocole fantôme est de surcroît le tout meilleur Blu-ray 4K Ultra HD à date de la saga. Ce qu’il convient d’appeler un titre de démo. Et pour cause, nous sommes ici en présence d’un master 4K natif et d’une image au format respecté 2.40:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision. De surcroît, alors que l’industrie cinématographique vivait une petite révolution au début de la décennie en adoptant à vitesse grand V les caméras numériques, ce quatrième opus fut tourné en 35mm auxquelles s’ajoutent certaines séquences, les plus spectaculaires il va sans dire, filmées en 65mm. Que dire sinon que le résultat, déjà magistral en Blu-ray 1080p, est tout simplement à couper le souffle en Ultra Haute Définition avec une précision de l’image remarquable, un grain magnifique (tournage pelloche oblige) et un rendu des couleurs sublimé par l’encodage HDR Dolby Vision (cf. la robe verte de Paula Patton lors de la réception en Inde qui met bien en valeur les formes très avantageuses de la comédienne). Le niveau de définition 4K est tel que l’on aperçoit désormais d’autant mieux les faux raccords lors de la scène finale entre les quatre membres de l’équipe : un coup il pleut en arrière-plan et au plan suivant, il ne pleut plus !
Même refrain côté son avec une VO Dolby TrueHD 7.1 qui atteint une certaine forme de nirvana acoustique. Les puristes pourront toujours regretter que Paramount n’ait pas poussé le curseur jusqu’à proposer une piste Dolby Atmos mais en l’état, le résultat est tout simplement délectable avec une exploitation d’une très grande richesse de tous les canaux disponibles, s’agissant par ailleurs du premier épisode proposé en 7.1 (contre du 5.1 pour les trois précédents). Sans surprise, la VF reste quant à elle cantonnée à une simple piste Dolby Digital 5.1. Signalons également une petite curiosité : les sous-titres français sont orange sur le Blu-ray 4K ! Ils sont jaunes sur le Blu-ray 1080p. Allez comprendre.
Précisons que Paramount nous a uniquement fait parvenir le disque 4K et non l’édition Blu-ray 4K Ultra HD complète que l’on trouve dans le commerce. Selon nos informations, celle-ci renfermerait également le même Blu-ray 1080p déjà sorti en 2012. L’interactivité s’y résumait à trois bonus : un making of, Mission acceptée, qui se focalise en grande partie sur la scène de la tour à Dubaï et la séquence finale dans un parking à étages, Missions impossibles, axé sur la course-poursuite dans la tempête de sable et certains gadgets croisés au cours du film, et la scène inédite d’ouverture évoquée ci-dessus. Une édition plus complète renfermant un second Blu-ray dédié à des bonus supplémentaires existerait également Outre-Atlantique mais, sauf erreur de notre part, nous n’avons pas trouvé trace de ladite édition dans l’Hexagone. Votre mission, si vous l’acceptez, consistera à nous rapporter dans les commentaires ci-dessous, le contenu exact de l’édition Blu-ray 4K Ultra HD de Mission : Impossible – Protocole fantôme : celle-ci renferme-t-elle ou non le précieux disque de bonus additionnels ? Si vous ou l’un de vos agents étiez capturés ou tués, Digital Ciné nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Bonne chance.
Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080
Mission : Impossible – Protocole fantôme – Édition Blu-ray 4K Ultra HD
Résumé : Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l’opération Protocole Fantôme, Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l’agence et de déjouer toute nouvelle tentative d’attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l’agent doit s’engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d’IMF dont il n’a pas bien cerné les motivations…
Disque 1 : Le film en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 2.40:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
- Langues : Anglais Dolby TrueHD 7.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 12min 55s
Bonus :
- Aucun
Disque 2 : Le film en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 2.40:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais Dolby TrueHD 7.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 12min 56s
Bonus (HD et VOSTF) :
- Mission acceptée (29min 38s)
- Missions impossibles (6min 13s)
- Scènes inédites avec commentaire optionnel de Brad Bird (5min 12s)
- Packshot absent
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- Packshot absent
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Excellent test !
Et non, malheureusement, le disque de bonus est réservé au continent américain (et comporte bien plus de featurettes).
Merci infiniment pour cette précision.
J’avais un doute 🙂