Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick – Blu-ray 4K Ultra HD

Orange mécanique : 4K ultra-violent

À date, la moitié de la filmographie de Stanley Kubrick est désormais disponible sur support Ultra HD. Certes, cela ne représente que six films en tout et pour tout mais non des moindres. En 2021, quelques mois à peine après la sortie de Docteur Folamour, c’est à présent au tour de Orange mécanique de débarquer en Blu-ray 4K Ultra HD à l’occasion de son 50ème anniversaire. Une édition qui se hisse presque à la hauteur de l’aura (sulfureuse) qui entoure ce film.

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Orange mécanique - Édition Titans of Cult - SteelBook - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Goodies

Éditeur :Warner Bros. Entertainment France
Sortie le :10 novembre 2021  
Catégorie :Titans of Cult

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
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Son :
Bonus :

Orange mécanique en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’une édition définitive import belge (sic) fournie par l’éditeur.

Trois ans après sa petite virée spatiale métaphysique qui fit date dans l’histoire du Septième Art, Stanley Kubrick revenait sur le plancher des vaches pour prendre le pouls de ses concitoyens et proposer sa vision « futuriste » de la société. De cette auscultation allait naître un nouveau choc cinématographique. Tout ou presque a déjà été dit quant aux nombreuses controverses et autres censures engendrées par Orange Mécanique à sa sortie en 1971. En cause : la violence et la nudité présentées à l’écran. Pour l’anecdote, en France, le film fut interdit en salles aux moins de 16 ans. Pour autant, avec ses 7,6M d’entrées il n’en reste pas moins le plus gros succès de Stanley Kubrick dans les salles françaises, loin devant les 3,5M d’entrées de Spartacus, et occupe toujours accessoirement la deuxième place des films interdits aux moins de 16 ans dans l’Hexagone derrière les 8,8M d’entrées de Emmanuelle (1974).

Réduire Orange mécanique à ses seuls excès graphiques serait toutefois passer à côté de tout son sous-texte social. Comme bien d’autres longs-métrages de SF des années 70, les intérieurs bariolés paraissent certes aujourd’hui bien kitsch. Mais à l’image d’un Soleil vert (1973) ou encore d’un Rollerball (1975), qui pour nier aujourd’hui que ces représentations de notre société du 21ème ne se pas sont avérées exactes un demi-siècle plus tard ? Il en va de même du film de Stanley Kubrick que ceux de Richard Fleischer et Norman Jewison. À savoir la vision (futuriste) d’une société où la violence sous toutes ses formes est devenue une « banalité » du quotidien dès le plus jeune âge et face à laquelle les pouvoirs publics sont plus ou moins impuissants. Un phénomène démultiplié à l’heure où cette violence (ultraviolence selon les termes du protagoniste principal) se propage instantanément par le biais des réseaux sociaux que leurs fondateurs sont là encore bien incapables (mais s’en donnent-ils vraiment la peine ?) d’en maîtriser les outrances. Mais peu importe les époques et les technologies mises en œuvre pour tenter d’inhiber tous ces excès, le final de Orange mécanique est là pour nous rappeler à la (triste) réalité inhérente à l’espèce humaine : chassez le naturel et il revient au galop !

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition Warner 2007
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition Warner 2021 (Master 4K)

Les avancées technologiques n’ont toutefois pas que des mauvais côtés. En témoigne cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Orange mécanique qui nous propose à date la vision la plus aboutie du film choc de Stanley Kubrick. Comme toujours, nous avons jeté un coup d’œil dans le rétroviseur histoire de dénicher ce qui s’est fait en matière de parutions home-cinéma et plus spécifiquement Blu-ray au cours des dernières années. Dans le cas de Orange mécanique, ce travail archéologique a été plutôt rapide puisqu’il n’existe en tout et pour tout que deux éditions Blu-ray majeures précédant cette sortie 4K : la première parue en 2007 et la seconde en 2011 à l’occasion du 40ème anniversaire du film. Deux autres éditions ont vu le jour, à tout le moins en France, en 2016 et 2018, mais il ne s’agissait ni plus ni moins que de rééditions arborant de nouveaux packaging Steelbook et aucune nouveauté technique ou éditoriale.

Un comparatif entre le Blu-ray de 2007 et celui de 2011 nous a immédiatement appris que le film proposait stricto sensu les mêmes caractéristiques techniques : même master, même encodage vidéo (VC-1) et mêmes pistes sons. Seule l’interactivité diffère avec des nouveaux bonus présents sur l’édition 40ème anniversaire (on y revient juste après). Quant au Blu-ray 1080p inclus au sein de cette édition combo Blu-ray 4K + Blu-ray de 2021, il s’agit là encore du même disque que sur les éditions 2007 et 2011, donc dépourvu du nouveau master 4K dont bénéficie la galette UHD. Un constat d’autant plus incompréhensible lorsqu’on se rappelle que Warner avait bien proposé le nouveau master 4K sur les Blu-ray 1080p de ces éditions Ultra HD de 2001 et de Shining sorties respectivement en 2018 et 2019. Il y a là un illogisme éditorial que l’on peine encore à comprendre !

Qu’à cela ne tienne, direction donc la galette Ultra HD sur laquelle Warner nous propose une image au format respecté 1.66:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10 à partir d’un scan 4K du négatif original, le tout sous la houlette une fois encore de Leon Vitali qui pour rappel fut l’assistant de Stanley Kubrick durant de nombreuses années. Que dire sinon que c’est littéralement le jour et la nuit entre le master de 2007 et celui de 2021. Premier constat : le cadrage propose désormais un petit surplus d’image sur le plan horizontal et un peu moins sur le plan vertical. Rien d’exceptionnel mais les regards les plus aiguisés ne manqueront pas de percevoir ces petites différences. Deuxième constat : les différentes scories qui pointaient encore çà et là ont totalement disparu et ce nouveau master laisse désormais place à une copie d’une propreté virginale (n’ayons pas peur des mots quand on parle de Orange mécanique).

Troisième constat : nouveau scan 4K et nouveau master 4K oblige, le niveau de précision de l’image fait un bond en avant plus que probant. En témoigne ce long travelling arrière en ouverture qui part d’un gros plan sur le visage d’Alex (Malcolm McDowell) où l’on distingue désormais bien mieux les pores de la peau du personnage pour nous dévoiler peu à peu ses fameux droogies ainsi que leur repère de prédilection : le Korova Milk-Bar. Dans le même ordre d’idée, ces plans aériens du pénitencier (47min) ou encore ce travelling d’Alex sur les quais (95min) laissent apparaître une profondeur de champ plus qu’appréciable.

Quatrième constat : exit le voile jaunâtre visible tout du long sur le master de 2007, place désormais à des teintes beaucoup plus naturelles, bien aidées par le nouvel étalonnage HDR10 qui renforce juste ce qu’il faut les couleurs, à commencer par ces teintes criardes des décors intérieurs, notamment celui de l’appartement des parents d’Alex. Les plus exigeants regretteront sans doute l’absence d’un étalonnage HDR10+ et/ou Dolby Vision, comme ce fut le cas pour 2001 et Shining.

Last but not least, la granulosité du tournage pelloche 35mm est bel et bien préservée et permet ainsi d’apprécier la finesse du grain de peau dans toute sa richesse. Quelques plans çà et là laissent bien apparaître une image plus évanescente et de facto un peu moins nette mais comme toujours, il s’agit là d’une conséquence directe des choix photographiques et non d’une défaillance quelconque au moment de la phase de restauration et/ou de l’encodage par ailleurs excellent en tous points.

Côté son, l’appétence de Kubrick pour la musique classique est une fois encore magnifiquement mise en exergue au travers de la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1. Qu’il s’agisse des très nombreux morceaux de Beethoven dont raffole le personnage principal ou encore de l’ouverture de Guillaume Tell de Rossini lors de la séquence de « ça va-ça vient » en accéléré façon Benny Hill dans la chambre d’Alex à la 28ème minute en compagnie des deux damoiselles qu’il a levé chez un disquaire (où, pour rappel, l’on pourra également apercevoir un petit easter egg à 2001 sous la forme d’un 33 tours). La très riche bande originale à base de partitions classiques prend ici encore, tout comme c’était déjà le cas sur 2001, une amplitude d’une générosité qui décuple l’impact de la brutalité des images qui nous sont montrées. Des morceaux classiques pour certains réarrangés par la compositrice Wendy Carlos (qui collaborera à nouveau avec Kubrick sur Shining) et dont le thème principal que l’on peut par ailleurs entendre dès la séquence d’ouverture, est à jamais gravé dans toutes les mémoires.

Le reste de la bande son de Orange mécanique nous a semblé plus disparate avec des dialogues mixés assez bas (ce qui ne nous a pas semblé être le cas sur la piste PCM 5.1 présente sur le disque Blu-ray) tandis que des bruits aussi curieux que stridents font irruption à certains moments bien précis, comme par exemple lors de l’affrontement entre les deux bandes rivales dans cette gigantesque salle abandonnée à la 6/7ème minute ou encore lorsque Alex s’introduit dans cette ferme à la 42ème minute. Les puristes apprécieront de retrouver la VO monophonique proposée en Dolby Digital 1.0 au rendu (musical surtout) certes moins spectaculaire en comparaison de la piste 5.1 mais bien plus homogène en termes d’équilibrage musiques / dialogues. Enfin, la VF n’a pas bougé d’un iota d’un support à l’autre et est toujours proposée en Dolby Digital 5.1 pour un rendu honorable mais sans commune mesure avec le 5.1 de la VO.

À noter que pour cette chronique, Warner nous a fait parvenir une édition définitive import Benelux et non l’édition Titans of Cult qui sort en France. Pas de quoi se venger en allant se jeter un « Moloko Plus » derrière la cravate puisque si cette dernière propose bien un packaging plus élaboré et quelques goodies en plus, les disques en eux-mêmes sont stricto sensu identiques. Quant à l’interactivité, elle est là encore en tous points similaire à l’édition sortie en 2007 et pour cause puisque le disque Blu-ray 1080p qui les renferme est identique. On retrouve donc le commentaire audio en compagnie de Malcolm McDowell, toujours dépourvu de la moindre option de sous-titrage car après tout pourquoi changer des mauvaises habitudes qui perdurent depuis 20 ans maintenant chez Warner, ainsi que les différents making of et autres documentaires que l’on trouvait déjà 14 ans plus tôt. En revanche, on perd les trois autres suppléments présents sur l’édition 40ème anniversaire et notamment le documentaire de 142 minutes intitulé Stanley Kubrick : A life in pictures.

Comme bien souvent cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Orange mécanique qui marque le 50ème anniversaire du film s’adressera avant tout et surtout aux possesseurs du matos ad hoc qui pourront ainsi (re)découvrir toute la puissance visuelle de cette satire ultraviolente de notre société par l’entremise du disque UHD. Quant à ceux qui posséderaient déjà l’une des précédentes éditions, et notamment le Blu-ray sorti à l’occasion du 40ème anniversaire, ils pourront passer leur chemin.

Les plus

  • Du Kubrick en 4K, ça ne se refuse pas (bis repetita).
  • Surtout lorsqu’il s’agit d’une œuvre aussi visionnaire quant à notre société actuelle.
  • Et encore davantage quand le film fait l’objet d’un master 4K aussi brillant.
  • Accompagné d’une belle interactivité…

Les moins

  • … même s’il manque plusieurs bonus de taille présents dans l’édition Blu-ray 40ème anniversaire.
  • Et que le commentaire audio n’est toujours pas sous-titré, font vraiment c**** chez Warner !
  • Sans oublier que nous avons droit au même Blu-ray qu’en 2007 dépourvu du nouveau master 4K. Mais franchement de qui se moque-t-on ?

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Orange mécanique – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : Au XXIe siècle, où règnent la violence et le sexe, Alex, jeune chef de bande, exerce avec sadisme une terreur aveugle. Après son emprisonnement, des psychanalystes l’emploient comme cobaye dans des expériences destinées à juguler la criminalité…

Disque 1 : Orange mécanique en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.66:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 & Dolby Digital 1.0, Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 2h 16min 35s

Bonus (VO) :

  • Commentaire audio de Malcolm McDowell et Nick Redman

Disque 2 : Orange mécanique en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.66:1 encodée en VC-1 1080/24p
  • Langues : Anglais PCM 5.1, Anglais & Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 2h 16min 36s

Bonus (SD et VOSTF) :

  • Commentaire audio de Malcolm McDowell et Nick Redman (VO)
  • Le retour d’Orange mécanique (43min 40s)
  • Making of d’Orange mécanique (28min 17s)
  • O Lucky Malcolm ! (86min 10s, HD)
  • Bande-annonce (1min, VO)

Captures Blu-ray – Édition 2007
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Captures Blu-ray 4K Ultra HD –Édition 2021 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 3840×2160

Une réflexion sur « Orange mécanique : 4K ultra-violent »

  1. Du grand Kubrick, en effet, mais… Mais, même si je suis un grand admirateur de Kubrick, ce film a un peu vieillit. Alors que reste étonnement « djeun » « The Shining », « Barry Lindon », « 2001 », « Orange mécanique » a un peu vieillit. Bien sûr restent mémorable les scènes de « ça va, ça vient », de l’inénarrable gardien de prison, la violence d’Alex, mais, mais. Quelques scènes sont un peu faciles, et laissent deviner la suite, comme, par exemple, lorsque Alex s’allonge à côté de son « éducateur », et protège – discrètement – des ses mains ses couilles(1) on comprend que sans faillir, son « éducateur » va brutalement tenter de frapper Alex à sa virilité. Ainsi de même les scènes finales quand il (re)rencontre à son domicile son ancienne proie. Ceci dit, un film à posséder et à voir les « djeuns » cinéphiles.
    (1) Un peu de culture, c’est notre bon Rabelais – qui en fait était un bonhomme abominable – qui fit glisser de sens ce mot, initialement, en vieux Français, couille était le diminutif de couillon, on ne disait n’y n’écrivait un petit couillon, mais un couille. Les grammairiens et historiens n’ont à ce jour pas réussit à faire jour sur ce glissement de sens. Alors que l’on comprend facilement le glissement de sens de « braquemard », un braquemard étant à l’époque un grand coutelas porté à la taille par une ceinture et pendant entre les jambes- pas besoin de dessin- idem pour bite, il suffit de regarder à quoi on amarre les bateaux dans les ports.

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