Depuis l’avènement de la VHS dans les années 80, les films de John Carpenter ont toujours été plébiscité par les fins connaisseurs au fil des supports dits « home-cinéma » : LaserDisc, DVD, Blu-ray. Le Blu-ray 4K Ultra HD ne fait pas exception à la règle et tandis qu’une grande majorité des longs-métrages que Big John a réalisé dans les années 80 sont d’ores et déjà disponibles sur le support, les éditeurs se penchent à présent sur la décennie suivante de sa filmographie. En commençant par Los Angeles 2013 dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD de bonne tenue mais qui nous a laissé sur notre faim. Explications.
Los Angeles 2013 - Édition Limitée - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Goodies
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
Testé à partir d’une édition française définitive achetée dans le commerce.
Inutile de se voiler la face, la seule et unique raison pour laquelle Los Angeles 2013 a aujourd’hui les honneurs d’une sortie en Blu-ray 4K Ultra HD, c’est parce qu’il s’agit de la suite du mythique / cultissime New York 1997 (en attendant une hypothétique chronique de l’édition 4K, voici déjà de quoi vous faire les dents avec nos chroniques Blu-ray import et StudioCanal). Seize ans après avoir sauvé POTUS (Donald Pleasance qui y aura tout de même laissé un doigt dans l’affaire) d’un Manhattan transformé en quartier de haute sécurité à ciel ouvert, Snake Plissken rempile pour une mission peu ou prou similaire une nouvelle fois à l’insu de son plein gré (on lui injecte un virus supposément mortel) mais cette fois-ci en Californie. Suite au très redouté Big One, le célèbre État américain est devenu une île coupée du reste du continent qui sert à son tour de gigantesque pénitencier où tous les criminels et autres rebus de la société sont déportés. Et Snake de partir en quête d’un dispositif particulièrement dévastateur capable de provoquer un gigantesque Big Bang planétaire ; appareil subtilisé par la fille même du nouveau POTUS en pleine crise d’ado prête à tout pour satisfaire son aspirant Che Guevara de mec face aux idéaux très politiquement corrects de son papounet.
De haut en bas :
- Blu-ray – Édition Paramount 2010
- Blu-ray – Édition Shout Factory 2020 (Master 4K)
- Blu-ray 4K UltraHD – Édition Paramount 2022 (Master 4K)
Pour autant, même les fans les plus fervents de John Carpenter reconnaissent bien volontiers que cette seule et unique suite qu’il réalisa au cours de sa carrière est loin d’être le long-métrage le plus mémorable de sa filmographie. Los Angeles 2013 n’est ni plus ni moins qu’une photocopie sur la côte Ouest de l’intrigue de New York 1997 qui enfile les scènes d’action toutes plus « bédéesques » les unes que les autres. Le summum étant assurément atteint avec cette séquence de surf sur une vague géante en plein downtown L.A. aux côtés d’un timbré de la glisse interprété par Peter Fonda. Los Angeles 2013 est d’ailleurs et avant tout l’occasion de (re)voir tout un « bestiaire » hollywoodien depuis Steve Buscemi jusqu’à Pam Grier (dans le rôle d’un trans, ancienne connaissance de Snake) en passant par Stacy Keach, Valeria Golino ou encore Bruce Campbell (dans le rôle d’un chirurgien esthétique à la recherche du « corps parfait » façon Dr Frankenstein). C’est au demeurant l’autre élément de satisfaction niché au cœur du récit, co-écrit à trois (John Carpenter, Kurt Russell et Debra Hill), à savoir que Los Angeles 2013 s’amuse à torpiller le rêve californien et ses corps de rêve et in extenso le rêve hollywoodien. La célèbre Cité des Anges y étant réduite en cendres fumantes jusqu’à son mythique panneau. En définitive ce n’est nullement un hasard si (attention méga spoiler pour ceux qui n’ont jamais vu le film) Snake Splissken, personnage antisystème par essence, décide lui-même de plonger cette société devenue bien trop pudibonde dans le chaos absolu, espérant ainsi le retour à une société moins « policée ».
Plus de 25 ans après sa sortie, difficile de ne pas voir dans Los Angeles 2013 comme une vision prophétique de notre société 2.0 d’aujourd’hui, dégoulinante de politiquement correcte alors que la Silicon Valley est précisément devenue l’épicentre mondial des GAFAM qui régissent (en partie) notre quotidien. Et si au final la décision radicale prise par « appelez-moi Snake » n’était pas une solution viable ? Et si le remake en préparation depuis des années de New York 1997 était la véritable nouvelle aventure du personnage mythique imaginée par Carpenter 15 ans plus tôt et non cette pseudo-suite branlante ? Et si la meilleure réincarnation de Snake était le joyau vidéoludique de Hideo Kojima sorti en 1998, Metal Gear Solid ?
Pour l’heure, revenons-en à cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Los Angeles 2013 qui ravira à n’en pas douter les amateurs de belles prestations audio-vidéos mais frustrera dans le même temps les home-cinéphiles en quête de belles éditions. En France, la précédente édition vidéo remonte purement et simplement au DVD sorti en… 2001 ! Pour trouver plus récent et sur un support de meilleure qualité, il faut se tourner vers le Blu-ray import américain sorti en 2010 et plus récemment encore vers une édition Collector parue chez Shout Factory en 2020. C’est donc tout naturellement ces trois éditions que nous avons comparées : le Blu-ray Paramount de 2010, le Blu-ray Collector de 2020 et le Blu-ray 4K Paramount qui sort cette année. Sur son site, Shout Factory annonce qu’un tout nouveau scan 4K du négatif original avait été effectué pour l’occasion. Et sans surprise, c’est de ce même matériau qu’est reparti Paramount pour son édition Blu-ray 4K qui propose donc une image au format 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir du même scan 4K du négatif original déjà utilisé par Shout en 2020.
La différence avec le précédent master de 2010 est probante à plus d’un titre. Primo, les quelques petzouilles de copie qui trainaient encore ici et là ne sont plus que de l’histoire ancienne. Deusio, sans pour autant avoir été radicalement revue, la colorimétrie apparaît renforcée dans toutes les teintes du spectre tandis que dans le même temps la luminosité d’ensemble apparaît désormais légèrement plus assombri. Ce qui en définitive sied plutôt à ravir à l’ambiance générale du film dont l’action se déroule pour rappel intégralement de nuit (tout comme pour New York 1997 soit dit en passant). Tertio, le niveau de définition est désormais rehaussé, master 4K du neg d’origine oblige, et l’on peut désormais discerner mieux que jamais les moindres détails de la chevelure et la barbe de trois jours de Snake. Le Blu-ray 4K, fort de sa définition native 4K et de son nouvel étalonnage HDR Dolby Vision, permet quant à lui de percevoir encore davantage les moindres petits détails en dépit de la faible luminosité ambiante, aussi bien lors des gros plans sur les faciès patibulaires des différents protagonistes que lors des plans larges sur un Los Angeles en pleine déliquescence (cf. cette scène dans le stade qui laisse apparaître une belle profondeur de champ à 55min). Certes les scènes ayant fortement recours aux trucages visuels (aïe aïe aïe la scène de surf à 68min) passent plus ou moins bien l’épreuve de l’ultra haute définition mais d’un autre côté, cela renforce encore davantage le côté « bande-dessinée » de Los Angeles 2013.
Côté son, la VO DTS-HD Master Audio 5.1 s’en donne à cœur joie à chacune des scènes d’action. Autant dire très souvent donc. Les différentes secousses sismiques qui surviennent à intervalles réguliers au cours du récit après le Big One du début (3min) envoie du lourd, à commencer par le caisson de basses tandis que la scène d’assaut final en deltaplanes (80min) détonne dans toutes les voies. Les musiques, co-composées par John Carpenter et Shirley Walker, font également merveilles avec une belle amplitude, et ce dès le célèbre thème musical d’ouverture mais également tout au long du récit avec des partitions aux sonorités très « westerns ». Au milieu de tout ce déluge de décibels, les dialogues demeurent parfaitement audibles en toutes occasions, pour le plus grand bonheur des fans de Snake, personnage à l’élocution pour le moins « cash » dira-t-on. La VF doit quant à elle se contenter d’une simple piste Dolby Digital 5.1 au rendu acoustique rachitique en comparaison de la piste anglaise.
Le Blu-ray inclus dans cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Los Angeles 2013 est identique à celui que l’on trouvait dans l’édition américaine de 2010 et à ce titre ne bénéfice pas du nouveau master 4K tandis qu’au niveau du son, la piste anglaise y est proposée en Dolby TrueHD 5.1 Le seul et unique bonus disponible sur chaque galette est une maigre bande-annonce, qui plus est en VO non sous-titré. Dommage que Paramount n’ait pas daigné à minima reprendre les bonus présents sur l’édition Shout Factory. À défaut de céder la parole aux principaux intéressés (Carpenter et Russell), la demi-douzaine d’interviews d’acteurs et de responsables des effets spéciaux pour un total d’environ 90 minutes n’en demeuraient pas moins fort plaisantes. Maigre lot de consolation, l’édition Blu-ray 4K dite « limitée » renferme un poster recto-verso (anglais d’un côté, français de l’autre), 5 cartes postales, 2 autocollants, le tout pour 35€. Un peu cher au vu du contenu diront certains. À noter qu’une édition « simple », sans les goodies, a également vu le jour un mois plus tard pour 5€ de moins. On ignore en revanche si le disque 4K contenu dans cette nouvelle édition est toujours affecté par le bug de la piste anglaise. Dans tous les cas, pensez bien à vérifier et le cas échéant à formuler votre demande d’échange (gratuit) auprès de l’éditeur (cf. cet article dans lequel nous évoquions le problème).
Les plus
- Un film de Big John, même moyen, ça ne se refuse pas.
- Un master 4K très réussi.
- Une édition limitée avec quelques goodies…
Les moins
- … proposée à un tarif un peu élevé pour finalement si peu.
- Une interactivité aux abonnés absents.
- Le Blu-ray date de 2010 et ne bénéficie pas du nouveau master 4K.
- Packshot absent
- Packshot absent
- Packshot absent
- Packshot absent
- Packshot absent
Los Angeles 2013 (1996) – Édition Blu-ray 4K Ultra HD
Résumé : Le fameux « Big One » tant redouté a eu lieu en 1998 et a isolé Los Angeles du reste des États-Unis. Quinze ans plus tard, les États-Unis se sont dotés d’un président particulièrement puritain et politiquement correct qui envoie tous les délinquants à Los Angeles, devenue l’île la plus dangereuse du monde. Cuervo Jones, anarchiste latino-américain, règne sur ce bout de terre et s’est mis dans la tête, avec l’aide de la fille du président qui s’est ralliée à sa cause, de neutraliser toutes les sources d’énergie artificielles de la planète.
Disque 1 : Los Angeles 2013 en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
- Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 1h 40min 39s
Bonus (HD et VO) :
- Bande-annonce (1min 34s)
Disque 2 : Los Angeles 2013 en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 1h 40min 42s
Bonus (HD et VO) :
- Bande-annonce (1min 33s)
Captures Blu-ray – Édition Paramount 2010
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080
Captures Blu-ray – Édition Shout Factory 2020 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080
Captures Blu-ray 4K Ultra HD –Édition Paramount 2022 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 3840×2160