Métal Hurlant (1981) de Gerald Potterton - Blu-ray 4K Ultra HD

Métal Hurlant : 4K rutilant

« Plus fort et indécent que jamais ». Voilà la phrase d’accroche que l’on pouvait trouver sur l’affiche américaine de l’époque de Métal Hurlant. C’est à peu de chose près les mêmes qualificatifs qui pourraient s’appliquer aujourd’hui encore à l’édition Blu-ray 4K Ultra HD qui vient tout juste de paraître. Explications.

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Métal hurlant - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Sony Pictures
Sortie le :20 avril 2022  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
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Son :
Bonus :

Métal hurlant en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’une édition française définitive fournie par l’éditeur.

« Il y a des films qu’il faut voir en étant défoncé. C’est ce genre de film ». Voilà ce que déclare John Bruno, réalisateur des effets spéciaux, à propos de Métal Hurlant au cours du très sympathique making of datant de 1999 que l’on trouve au sein des bonus. Il y aurait sans doute bien davantage à dire mais en une grosse demi-heure, celui-ci fait plutôt bien le tour du sujet, depuis la bande-dessinée originelle (française) jusqu’à la conception avec des équipes d’animation disséminées dans différentes villes (Londres, Paris, Los Angeles, New York, Toronto, etc.) en passant par le fait d’avoir filmé une véritable mannequin prénommée Carol Desbiens qui ressemblait aux dessins afin de servir de référence aux animateurs pour la scène où Taarna enfile sa tenue de guerrière vengeresse. Un personnage qui s’inspire d’ailleurs ouvertement du Blondin campé par un certain Clint Eastwood dans la trilogie du dollar de Sergio Leone.

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition Sony 2011
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition Sony 2022 (Master 4K)

Outre la production du film qui ne fut pas de tout repos, ne serait-ce que dans la recherche des animateurs, en très large majorité employés par un certain Disney, le making of revient avant tout et surtout sur le fait que Métal Hurlant représentait à l’époque (et sans doute quelque part aujourd’hui encore) « Le dernier souffle de la révolution contre-culturelle » dixit un responsable de Sony Pictures et cette volonté de faire un « film d’animation différent ». Les créateurs interviewés ne se cachent d’ailleurs aucunement de satisfaire là un véritable fantasme au masculin en dessinant des femmes nues à la poitrine plus que généreuse dans chacun des segments. Le regretté Ivan Reitman, disparu en début d’année et producteur du film, déclare ainsi que Métal Hurlant est « un mélange de science-fiction et de Playboy » ou encore à propos du segment intitulé Den : « Imaginez le cerveau d’un ado de 14-15 ans dans le corps de Schwarzenegger ».

Pour autant, réduire Métal Hurlant à une simple débauche graphique gratuite de violence et de sexe serait passer à côté de tout son sous-texte certes pas hyper finaud mais bel et bien présent. Avidité pour l’argent, le pouvoir, la conquête, les armes, la puissance absolue font partie des thématiques inhérentes à l’espèce humaine depuis la nuit des temps qui jalonnent chacun des huit segments comme autant d’histoire qui nous sont contées par le Loc-Nar, cette sphère incandescente verte fluo qui corrompt ou détruit tous ceux qui l’approchent ou veulent s’en emparer.

Quarante ans plus tard, si Métal Hurlant n’a certes rien perdu de son aura culte, tant sur le fond que sur la forme, les home-cinéphiles désireux de le (re)découvrir devront donc être conscients qu’il s’adresse à un public pour le moins « averti » avant d’enclencher la lecture. Sans pour autant aller jusqu’à sniffer des rails entiers de coke à même le sol comme le personnage de Zeks (doublé par Harold Ramis en VO), il convient en effet de rappeler que la déclaration sus-citée de John Bruno n’était pas que des paroles en l’air. Un credo de vie que les créateurs avaient fait sienne, tout comme les premiers spectateurs du film.

Cependant, c’est l’esprit parfaitement lucide et non enfumé que l’auteur de ces lignes a inséré la galette 4K de Métal Hurlant dans sa platine de salon. Lors de l’annonce officielle de cette sortie, Sony avait indiqué qu’une nouvelle restauration intégrale de l’image et du son avait été effectuée sous la supervision et avec l’approbation du producteur Ivan Reitman. Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.85:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un tout nouveau master 4K. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que du chemin a été fait depuis la précédente édition Blu-ray qui remontait à 2011.

La quasi-totalité des défauts de copie qui jalonnaient encore cette dernière ne sont plus que de mauvais souvenirs et l’on ne dénombre désormais que quelques défaillances éparses à peine perceptibles. Le bond en avant le plus spectaculaire est à mettre au crédit du nouvel étalonnage HDR Dolby Vision qui laisse apparaître une saturation et des contrastes comme jamais auparavant. Et lorsque l’on sait à quel point Métal Hurlant repose en grande partie sur un véritable festival de couleurs (qui a dit « psychédéliques » ?), le résultat n’en est que plus impressionnant. À commencer par le rendu vert fluo de la fameuse sphère, incarnation du mal absolu.

Quant au niveau de définition, il fait plaisir à voir même s’il conviendra là encore de rappeler que Métal Hurlant est un film d’animation au look graphique volontairement très « sale » et granuleux qui a par ailleurs eu recours à différentes techniques « old school » de l’époque tel que l’utilisation de caméras multiplanes. Des techniques dont le rendu en Blu-ray et a fortiori en 4K pourra en interpeller certains mais où l’on saura gré une fois encore au studio de ne pas avoir tenté de les améliorer à l’aide d’outils numériques modernes au risque de les dénaturer. C’est la raison pour laquelle certains plans ou certaines scènes laissent apparaître une définition un cran en deçà qui s’explique par les dessins originels. D’autres en revanche amènent un réel doute comme par exemple ce plan ultra flou du pilote du bombardier qui se dirige vers la porte du cockpit (45min 52s), comme si tout d’un coup l’image n’était plus proposée en 4K mais avec une résolution DVD. C’est bien là la seule baisse significative que nous ayons relevé au milieu d’un rendu autrement d’excellente facture.

Côté son, la nouvelle piste anglaise Dolby Atmos est plus qu’impressionnante. Et ce dès la scène d’ouverture et son vaisseau spatial avec une débauche proprement vertigineuse de puissance et de basses fréquences. Le recours au bas du spectre acoustique est d’ailleurs limite too much à la moindre occasion, comme par exemple cette simple ouverture de porte (28min 03s). Les effets de spatialisation multicanaux sont au rendez-vous tandis que la très riche B.O. et les compositions originales de Elmer Bernstein sont aux premières loges pour profiter elles-aussi de tous les bienfaits de cette nouvelle piste Dolby Atmos. Les pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 héritées du Blu-ray font plutôt pâle figure en comparaison. À noter également la présence de la piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 stéréophonique issue de l’exploitation salles de l’époque qui fait son apparition sur la galette 4K.

Côté bonus, outre le très réussi making of déjà évoqué précédemment, on retiendra les deux scènes coupées mais aussi et surtout l’intégralité (soit 1h30) du premier montage du film accompagné d’un commentaire optionnel de Carl Macek (scénariste du film Heavy Metal 2000), le tout intégralement sous-titrés en français. Des suppléments certes tous hérités de l’époque du DVD mais qui demeurent aujourd’hui encore de qualité. Tous sont disponibles sur le disque Blu-ray qui reprend les mêmes caractéristiques image et son que l’édition de 2011 et à ce titre ne bénéfice donc pas du tout nouveau master 4K. Une bien mauvaise habitude de la part de bon nombre d’éditeurs en matière de sorties Blu-ray 4K Ultra HD. Du côté de la galette 4K justement se trouve un tout nouveau bonus en compagnie de Ivan Reitman, Norman Reedus, Kevin Smith et d’autres fans, tous filmés en visioconférence (COVID-19 oblige) qui reviennent sur l’aura de Métal Hurlant. À défaut de véritable plus-value interactive, on appréciera l’effort consenti de vouloir proposer un « petit truc en plus ». Le vrai truc en plus aurait toutefois été, comme c’est le cas aux États-Unis, de proposer une édition Steelbook qui renferme également le film Heavy Metal F.A.K.K.2 (Heavy Metal 2000) certes uniquement proposé sur un disque Blu-ray mais c’est déjà ça.

Les plus

  • Un nouveau master 4K resplendissant.
  • Une nouvelle piste Dolby Atmos hénaurme, voire même too much !
  • Une interactivité héritée de l’ère du DVD mais qui fait encore parfaitement le job.
  • Un film culte.

Les moins

  • Absence de Heavy Metal F.A.K.K.2 (Heavy Metal 2000) pourtant dispo sur l’édition US.
  • Encore et toujours l’ancien Blu-ray privé du nouveau master.
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  • Métal hurlant - Édition Limité Steelbook 2 Films - Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 19 avril 2022  
Choisissez votre revendeur

  • Packshot absent
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 16 août 2022  
Choisissez votre revendeur

  • Packshot absent
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 25 mai 2022  
Revendeur

Métal Hurlant – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : Suite à l’arrivée d’un mystérieux engin venu de l’espace, une lueur verte nommée le Loc-Nar répand son pouvoir maléfique sur toute la surface de la Terre. Mais qui aura donc le courage de la stopper ?

Disque 1 : Métal Hurlant en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais Dolby Atmos, DTS-HD Master Audio 5.1 & 2.0, Français DTS-HD Master Audio 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 30min 21s

Bonus (HD et VOSTF) :

  • Métal Hurlant : Retour en arrière (9min 20s)

Disque 2 : Métal Hurlant en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 2.39:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 30min 21s

Bonus (SD et VOSTF) :

  • Métal Hurlant : Premier montage (1h 30min 21s, 1.33:1) avec commentaire optionnel de Carl Macek
  • Scènes supplémentaires (8min 42s)
  • La réalisation de Métal Hurlant (35min 39s)

Captures Blu-ray – Édition Sony 2011
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Captures Blu-ray 4K Ultra HD – Édition Sony 2022 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 3840×2160

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