Les fans de Jean-Claude Van Damme vont être aux anges : Bloodsport sort (enfin) en Blu-ray 4K. Et pour l’occasion ESC déroule le tatami rouge avec moult éditions, le tout assortis de prestations techniques et de bonus de haute volée.
Bloodsport - Édition Limitée - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Affiche
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.
Bloodsport – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Synopsis : Franck Dux, un champion américain de karaté, n’a qu’une obsession : remporter le Kumite, un tournoi clandestin d’arts martiaux organisé à Hong Kong, une rencontre où tous les coups sont permis, y compris les coups mortels !
Disque 1 : Bloodsport en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
- Langues : Anglais Dolby Atmos & DTS-HD Master Audio 5.1, Français DTS-HD Master Audio Mono 1.0
- Sous-titres : Français
- Durée : 1h 32min 15s
Bonus (HD) :
- Bande-annonce française (49s, VF)
- Bande-annonce américaine (1min 38s, VO)
Disque 2 : Bloodsport en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 1.78:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais Dolby Atmos & DTS-HD Master Audio 5.1, Français DTS-HD Master Audio Mono 1.0
- Sous-titres : Français
- Durée : 1h 32min 15s
Bonus (HD) :
- Scènes commentées par Arthur Cauras et Mohammed Qissi (46min 32s, VF)
- La Légende Van Damme (45min 12s, VF)
- Entretien d’archive avec Jean-Claude Van Damme (4min 18s, VOSTF)
- Bloodsport 2, la suite avortée avec Van Damme (3min 26s, VF)
- Le point sur sa carrière, partie 9 (de l’empreinte de la mort, jusqu’à la mort) (27min 46s, VF)
- Bande-annonce française (49s, VF)
- Bande-annonce américaine (1min 38s, VO)
Disque 3 : Le Blu-ray de bonus (HD et VOSTF)
- Film en version VHS
- Image 1.33 encodée en AVC 1080/25p
- Langues : VF DTS-HD Master Audio 2.0
- Durée : 1h 29min 38s
- « Soit on réussit, soit on crève ici » : Entretien avec Mohammed Qissi (63min 44s, VF)
- « Wham, Bam ! Merci, Van Damme. De retour sur le ring ! » : Entretien avec David Worth (24min 25s)
- « Les lettres de sang. Écrire un classique de la Cannon » : Entretien avec Sheldon Lettich (46min 49s)
- L’héritage de Jean-Claude Van Damme (16min 04s, VF)
- Galerie d’affiches & Photos d’exploitation (2min 06s)
Détails techniques :
- Taille du disque : 61,30 Go
- Taille du film : 60,19 Go
- Bitrate vidéo moyen : 73,88 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 0,09 Mb/s)
- VO Dolby Atmos (24-bit) : 6,180 Mb/s
- VO DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit) : 4,80 Mb/s
- VF DTS-HD Master Audio 1.0 (24-bit) : 1,05 Mb/s
« Le personnage sur lequel est basé le film est un mytho qui a inventé l’histoire du Kumite de toutes pièces »
Si vous avez atterri sur cet article, cela signifie très probablement que vous connaissez déjà Bloodsport, également connu en France sous le titre Bloodsport – Tous les coups sont permis. Et que vous connaissez aussi sans aucun doute les nombreuses anecdotes et autres légendes urbaines qui entourent la production du film et sur lesquelles revient d’ailleurs le duo de Vandammophiles (oui oui le terme existe bien !) Emmanuel da Silva et Arthur Cauras dans un entretien de 45 minutes intitulé La Légende Van Damme : comment Van Damme a décroché le rôle auprès d’un certain Menahem Golan (coup de pied à un cheveu de sa tête, grand écart entre deux chaises dans son bureau, etc.), qui a vraiment chorégraphié les combats, Frank Dux détient-il vraiment tous les records indiqués à la fin, etc. Quant à ceux qui douteraient encore de la véracité de toute cette histoire, nous ne pouvons que les inviter à aller jeter un œil du côté du bonus intitulé L’héritage de Jean-Claude Van Damme où des combattants de MMA remettent l’église au centre du village : « Les arts martiaux c’est un milieu où il y a quand même pas mal de mythos […] Tu fais tes recherches sur Frank Dux et tu t’aperçois que le mec a un niveau martial incroyablement nul […] Le personnage sur lequel est basé le film est un mytho qui a inventé l’histoire du Kumite de toutes pièces ». Avant d’ajouter aussitôt : « Ça n’entache rien au film ». Ouf, les fans que l’on voyait déjà prêt à défoncer leur téléviseur peuvent se rassoir et savourer à nouveau pour la nième fois leur film culte.
« Imbécile ! Tu es la star du film ! »
Bloodsport, c’est bien sûr LE film qui propulsa la carrière alors naissante d’un certain Jean-Claude Van Damme, karatéka belge venu tenter sa chance à Hollywood et que le monde entier allait bientôt appeler JCVD et retrouver en tête d’affiche de quelques-uns des plus emblématiques blockbusters des années 90. Et qui mieux que son ami d’enfance, Mohamed « Michel » Qissi, pour nous raconter tout ça dans un entretien fleuve intitulé fort à propos Soit on réussit, soit on crève ici. Avec un bagou incroyable, le bonhomme revient avec moult détails sur leurs débuts à Hollywood, leur rencontre avec Menahem Golan où ce dernier finira par tendre le script de Bloodsport à Van Damme qui demandera alors tout penaud : « Quel est mon rôle dans le film ? ». Ce à quoi Golan aurait répondu : « Imbécile ! Tu es la star du film ! » mais sans pour autant y croire puisqu’il était initialement question que le film sorte directement en VHS (rappelons que nous sommes dans les années 80 et que la légendaire K7 vidéo est alors un véritable phénomène mondial).
« C’est de la merde ! »
Toujours selon Qissi, les gens de la Cannon (la boîte de prod de Menahem Golan et Yoram Globus) qui découvrirent le film terminé pour la première fois auraient d’ailleurs rapporté à Golan que le film « est de la merde ». C’est l’intervention d’un certain Samuel Hadida qui se montra très intéressé pour distribuer Bloodsport en salles via sa propre boîte de prod Metropolitan Filmexport qui finira par interpeller Menahem Golan quant au potentiel commercial du film. Et comme le dit le célèbre dicton : le reste appartient à l’histoire. Qissi revient longuement sur sa collaboration sur le film : les chorégraphies (que l’on doit en grande partie à Frank Dux), le remontage des scènes de combat, etc. avant d’enchaîner sur les autres films « cultes » de JCVD de cette période : Cyborg (1989), Kickboxer (1989) où pour rappel Qissi interprète le bad guy de l’histoire, Tong Po, et Full Contact (1990) où le frère de Qissi, Abdel, interprète l’ultime combattant du film, Attila.
Mais la partie la plus intéressante, la plus émouvante même est à chercher du côté des 15/20 dernières minutes de l’entretien : Qissi enjolive-t-il les faits ou bien rapporte-t-il stricto sensu ce qui s’est alors réellement passé avec Van Damme entrainant la rupture définitive entre les deux amis d’enfance ? Sans doute un peu des deux entre d’un côté un JCVD qui avait commencé à prendre le melon, flambait son argent dans de luxueuses résidences pour ses conquêtes et ne consommait plus uniquement du sucre en poudre et de l’autre un Qissi qui se sentira trahi par cet ami qui avait rompu leur fameux « pacte » et sera à deux doigts de commettre l’irréparable. Nous n’en dirons pas davantage afin de vous laisser le plaisir de la découverte. Et si les deux amis se sont rabibochés depuis et qu’un projet serait en préparation sur leur histoire à Hollywood, une chose est sûre, cet entretien fleuve est à nos yeux LE bonus à voir absolument. Pour le coup, nous serions même très curieux de découvrir la version « uncut » de cette interview alors que Qissi déclare en ouverture à Arthur Cauras qui réalise l’entretien : « J’préfère te donner trop que trop peu comme ça après tu prends ce que tu veux, tu gardes ce que tu veux et tu jettes ce que tu veux ».
« Les gens adorent Bloodsport et Kickboxer. Et c’est surtout grâce à JCVD, sa personnalité, son charisme, son apparence, son accent français et ses fesses ! »
Pour découvrir l’interview en question, il faudra toutefois se porter acquéreur de l’une des éditions qui propose le 3ème disque Blu-ray dédié aux suppléments. Pour ceux qui voudraient le détail complet de chacun des disques, direction notre listing détaillé un peu plus haut dans cet article. Où l’on notera tout de même que ESC a vu les choses en grand pour proposer moult bonus exclusifs à cette sortie Blu-ray 4K en France tout en reprenant deux suppléments que l’on trouvait sur l’édition allemande sortie chez Capelight Pictures l’an passé : un entretien avec le directeur de la photographie David Worth et un second avec le scénariste Sheldon Lettich et futur réalisateur de plusieurs films de JCVD : Full Contact, Double Impact (1991), The Order (2001), etc. Si ce dernier est incroyablement bavard, passant ainsi la première moitié de l’entretien à évoquer ses débuts à Hollywood tout en faisant la promo de son bouquin, From Vietnam to Van Damme, avant d’en venir à Bloodsport à proprement parlé, David Worth quant à lui nous abreuve de moult anecdotes sur la production : le tournage des scènes de combat en studio ou encore dans les « égouts de Hong-Kong » tout en se remémorant que le fils de l’éclairagiste était le seul à parler un tant soit peu anglais. Celui qui réalisera ensuite Kickboxer précise que le but était très clairement de rendre Van Damme le plus sexy possible à chaque scène : muscles saillants, corps luisant de sueur sans oublier bien entendu ce plan furtif où l’on entraperçoit ses fesses après une nuit en compagnie de la journaliste.
Tous les intervenants que l’on peut entendre au sein des différents suppléments le reconnaissent d’ailleurs bien volontiers : si Bloodsport (et dans une moindre mesure Kickboxer et Full Contact) est devenu le film culte qu’il est aujourd’hui, ce n’est clairement pas pour son scénario mais bel et bien pour ses scènes de baston et le charisme de JCVD (et pour ses fesses dixit le chef op), le tout pour une durée tout à fait correcte de « seulement » 92 minutes (on dit ça pour les gens allergiques aux films qui dépassent la barre symbolique des 90 minutes. Et l’on en connaît à la rédac !).
Et quel meilleur moyen pour (re)découvrir Bloodsport que cette édition Blu-ray 4K. D’autant plus que, pour une raison difficilement compréhensible, le film avait fait l’impasse sur le support Blu-ray en France et il fallait remonter à 2003 pour trouver la précédente édition sortie en DVD ou bien se tourner vers l’import étatsunien et un Blu-ray double programme réunissant Bloodsport et Timecop sorti chez Warner en 2010 contenant pour l’anecdote la vraie VF d’époque en Dolby Digital 1.0. Pour cette édition Blu-ray 4K Ultra HD, ESC est reparti des mêmes éléments techniques que l’édition sortie l’an passé en Allemagne chez Capelight Pictures.
Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10+ et Dolby Vision à partir d’un nouveau master 4K. Les différences avec le précédent master de l’édition Blu-ray de 2010 sont visibles à plus d’un titre. À commencer par une fenêtre de scan qui laisse apparaître bien davantage d’image dans toutes les directions. La copie est d’une propreté quasiment irréprochable de bout en bout. Tout juste avons-nous repéré deux ou trois petzouilles ici ou là. Le niveau de définition est vraiment magnifique avec une belle profondeur de champ lors des plans larges en extérieur à Hong Kong (le film a été tourné sur place) comme par exemple lors de cette course poursuite à pied de Dux pris en chasse par les deux agents fédéraux (42 / 43 minutes) dont l’un d’eux n’est autre qu’un certain Forest Whitaker alors au tout début de sa carrière. Quant aux plans serrés sur les muscles saillants des combattants à commencer par ceux de JCVD, jamais ils n’ont été si bien mis en valeur avec une restitution palpable de la peau et de la sueur. On appréciera d’ailleurs tout particulièrement le rendu argentique qui respecte le grain d’origine. Dans le même ordre d’idée, on appréciera de retrouver cette photographie légèrement évanescente au cours du flashback au début sur l’adolescence et l’entraînement de JCVD / Frank Dux. Quant à l’étalonnage HDR10 Dolby Visions, exit les teintes outrancières boostées du précédent master, place désormais à des teintes plus « naturelles » mais qui n’en demeurent pas moins joliment saturées et contrastées offrant ainsi une très belle lisibilité lors des scènes les plus sombres (les bas-fonds mal éclairés de Hong Kong pour rejoindre le Kumite à 23 / 24 minutes) ou encore les teintes verdâtres au niveau des éclairages lors des scènes de nuit. La seule question que l’on se pose encore est : pourquoi ne pas avoir proposé le format 1.85:1 d’origine en lieu et place de ce format 1.78:1 (que l’on trouvait déjà sur le précédent Blu-ray USA de 2010) ?
Côté son, la VO est proposée en Dolby Atmos et DTS-HD Master Audio 5.1. L’une comme l’autre envoie sérieusement du pâté aussi bien sur les musiques, à commencer par la célèbre chanson Fight To Survive, que lors des scènes de combats avec une foule qui se manifeste sur toutes les voies et des coups qui claquent bien jusque dans les basses fréquences. Tout ceci n’est évidemment pas d’une grande finesse mais si l’on regardait Bloodsport pour voir et entendre de la finesse, cela se saurait depuis le temps. À nos oreilles, la VO DTS fait preuve de davantage de punch tandis que la piste Dolby Atmos dispose d’une ouverture multicanaux plus prononcée. La VF doit quant à elle se contenter d’une piste DTS-HD Master Audio 1.0 monophonique (pour rappel le Blu-ray import US proposait la VF en Dolby Digital 1.0). Le résultat est sans surprise incroyablement plat et faiblard (on entend à peine les musiques) en comparaison des pistes anglaises. Mais la question à se poser est : existe-t-il mieux comme élément technique pour le doublage français ? Sans doute pas.
Côté bonus, comme nous le disions en introduction, ESC a déroulé le tatami rouge avec quantités de bonus exclusifs à l’édition française (scènes commentées, entretiens et autres documentaires) et a même poussé le côté nostalgique jusqu’à proposer le film dans une « version VHS » sur le troisième disque Blu-ray (image 1.33 encodée en AVC 1080/25p et VF DTS-HD Master Audio 2.0) pour ceux qui, tel l’auteur de ces lignes, avaient découvert le film sur ce support magnétique à l’époque (et usé la cassette jusqu’à la corde à force de revoir le film en boucle). Le deuxième disque Blu-ray propose quant à lui le film avec des caractéristiques techniques audio-vidéos identiques au premier disque Blu-ray 4K, à savoir le nouveau master 4K et les mêmes pistes audios.
Pour ceux qui s’étaient procurés l’édition allemande sortie l’an passé chez Capelight Pictures (et quelques mois plus tard au Royaume-Uni chez le même éditeur), les différences sont à la marge : celle-ci propose une piste anglaise PCM 2.0 (remplacée par la piste DTS-HD Master Audio 5.1 sur l’édition ESC). Sachez toutefois que cette édition import ne comporte strictement aucune piste française et aucun sous-titre français, ni sur le film, ni sur les bonus. Côté suppléments, outre les interviews du directeur de la photographie David Worth et du scénariste Sheldon Lettich reprises sur l’édition ESC, on trouve également un commentaire audio de Sheldon Lettich (scénariste) et Paulo Tocha (qui interprète Paco dans le film) ainsi que des interviews du compositeur Paul Hertzog (25min 08s), de Paulo Tocha (24min 17s) mais aussi et surtout de JCVD (31min 29s). Ces bonus n’ont pas été repris sur l’édition française. Pour les avoir regardés sur notre édition allemande, on ne peut pas dire que les trois premiers (le commentaire audio et les interviews du compositeur et de Paulo Tocha) apportent réellement grand-chose de plus aux suppléments proposés par ceux conçus par ESC. Quant à l’interview de JCVD (enregistrée en visioconférence), l’acteur se remémore peu ou prou les mêmes évènements que ceux relatés par Mohamed Qissi. Alors certes, les fans français du plus célèbre karatéka de la planète auraient assurément apprécié de retrouver cette interview sur l’édition française mais l’on devine bien volontiers que le coûts d’acquisition d’un tel bonus auprès de l’ayant-droit allemand devait être pour le moins salé sinon exorbitant pour ne pas dire indécent.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, pas moins de six éditions Blu-ray 4K Ultra HD de Bloodsport sortent en France : quatre éditions collector VHS, en vente exclusivement sur le site de ESC, une édition spéciale FNAC et enfin une édition disons « standard ». Si cette dernière contient les deux premiers disques (un Blu-ray 4K et un Blu-ray), seules les cinq premières renferment le troisième disque Blu-ray. Avis aux collectionneurs et aux fans de JCVD.
Les plus
- Une restauration 4K qui met KO.
- Le Blu-ray bénéficie du nouveau master 4K.
- Des pistes anglaises Dolby Atmos et DTS-HD MA qui tabassent.
- Des bonus à foison dont une interview de Mohamed Qissi incontournable.
- Une foultitude d’éditions.
Les moins
- Les fans auraient bien sûr aimé une petite interview récente de JCVD (mais qui doit sans doute coûter un bras).
- La VF en mono (mais difficile de faire mieux compte-tenu des éléments disponibles).
De haut en bas :
- Blu-ray – Édition 2010
- Blu-ray – Édition 2024
- Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2024