Adieu Poulet (1975) de Pierre Granier-Deferre - Blu-ray 4K Ultra HD

Adieu Poulet : Lino dans un put*** de bon 4K !

Premier long-métrage de Pierre Granier-Deferre à avoir les honneurs d’une parution sur support Ultra HD, l’excellent Adieu Poulet (1975) bénéficie de surcroît d’une édition Blu-ray 4K brillante à tous points de vue.

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Adieu Poulet - Édition Limitée - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Rimini Editions
Sortie :05 juin 2024  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
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Son :
Bonus :

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Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.

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Adieu Poulet (1975) de Pierre Granier-Deferre - Édition 2024 (Rimini Editions) - Capture Blu-ray 4K Ultra HD

Adieu Poulet – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Synopsis : Le commissaire Verjeat, aidé de son adjoint Lefèvre se bat contre la corruption de sa ville, à la veille de nouvelles élections. Mis sous pression, il partira en donnant un coup de pied dans la fourmilière…

Disque 1 : Adieu Poulet en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.66:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Français DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
  • Durée : 1h 31min 25s

Bonus (HD & VF) :

  • Interview de Luc Arriba (30min 06s, 2024)
  • Interview Archive Lino Ventura – Pierre-Granier Deferre (11min 40s, 1976)
  • Présentation par Clélia Ventura (8min 31s, 2009)
  • Présentation par Francis Veber (21min 20s, 2018)
  • Bande-annonce originale (2min 59s)

Disque 2 : Adieu Poulet en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Français DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
  • Durée : 1h 31min 25s

Bonus (HD & VF) :

  • Interview de Luc Arriba (30min 06s, 2024)
  • Interview Archive Lino Ventura – Pierre-Granier Deferre (11min 40s, 1976)
  • Présentation par Clélia Ventura (8min 31s, 2009)
  • Présentation par Francis Veber (21min 20s, 2018)
  • Bande-annonce originale (2min 59s)

Détails techniques :

  • Taille du disque : 61,43 Go
  • Taille du film : 51,43 Go
  • Bitrate vidéo moyen : 73,18 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 0,09 Mb/s)
  • VF DTS-HD Master Audio 2.0 (24-bit) : 1,74 Mb/s

« Lino ne se fait pas acheter par une pute ! »

Ceux qui n’auraient pas saisi le clin d’œil de cette accroche ne connaissent sans doute pas cette célèbre anecdote à propos de la première mouture du script d’Adieu Poulet, rejetée par Lino Ventura, dans laquelle son personnage acceptait pour les besoins de son enquête les pots de vin de la gérante de la maison close interprétée par Françoise Brion. Il faut dire qu’au mitan des années 70, Lino Ventura trônait au panthéon des stars du cinéma français. Dans une interview datant de 2018 et reprise de la précédente édition Blu-ray au cours de laquelle il revient avec son humour usuel sur sa toute première rencontre avec « le monstre » Ventura comme il le qualifie affectueusement et leur première collaboration sur L’Emmerdeur (1973), Francis Veber n’est pas avare en anecdotes. On a retenu celle où une certaine Simone Signoret viendra jouer les arbitres au cours des sessions de travail entre Granier-Deferre et lui dans leur chambre d’hôtel. Veber évoque également ses propres influences (Chaplin, les Marx Brothers), revient sur le fait qu’il considère plus difficile d’adapter un roman (dans le cas présent celui de Raf Vallet au titre éponyme et inspiré d’un fait réel) que de rédiger un scénario original ou encore d’écrire une comédie plutôt qu’un polar sans oublier ses collaborations parfois tumultueuses avec certains réalisateurs.

Lino Ventura était d’ailleurs lui aussi bien connu pour son perfectionnisme. Comme se souvient sa fille, Clélia, dans une interview datant de 2009 et elle aussi reprise de la précédente édition Blu-ray de 2018, le bureau de travail de son père était ainsi surnommé « la salle des tortures » car les auteurs s’y arrachaient les cheveux, Lino demandant des retouches et autres justifications jusque dans les moindres détails du scénario. Exigeant avec les autres, il l’était aussi avec lui-même. Ainsi pour Adieu poulet, il accepta de se rendre disponible en plein été lui qui habituellement ne tournait jamais pendant les grandes vacances scolaires privilégiant cette période pour rester en famille. Il faut dire aussi que, comme le rappelle Luc Arriba, auteur de plusieurs romans et documentaires sur le cinéma, dans une toute nouvelle interview inédite, le comédien était clairement au centre du projet : il connaissait le producteur Alexandre Mnouchkine depuis L’Aventure c’est l’aventure (1972) de Claude Lelouch, Francis Veber, avec qui il avait déjà fait L’Emmerdeur (1973), ainsi que Pierre Granier-Deferre qui était assistant-réalisateur sur Un taxi pour Tobrouk (1961) et qui l’avait déjà dirigé quelques mois plus tôt dans La Cage (1975). Quant au choix de Patrick Dewaere, il semblait (presque) une évidence tant le comédien avait fait des étincelles aux côtés de notre Gégé national dans le mythique Les Valseuses (1974) et verra sa carrière propulsée au firmament dans les années suivantes sous la direction, entre autres, de Blier, Boisset, Annaud, Corneau, Sautet, on en passe et des meilleurs.

Et si les premiers jours furent quelque peu « tendus » entre les deux comédiens du fait des retards répétés de Dewaere pour se rendre sur le tournage le matin, retards qui irritaient Ventura, la complicité entre Patrick l’électron libre et Lino le métronome deviendra rapidement une véritable force dans la réussite de ce polar qui doit autant à ces « deux comédiens prodigieux qu’à la mise en scène de Granier-Deferre » dixit Veber en personne. On plussoie à 200% tant Adieu Poulet demeure un demi-siècle plus tard un film d’une grande clairvoyance dans sa description des flics de terrain et des accointances avec la justice (Claude Rich dans le rôle du juge) et le monde politique (Victor Lanoux dans celui du politicard). Dans l’interview diffusée sur la RTBF le 12 février 1976 (absente de l’édition Blu-ray de 2018), Granier-Deferre et Ventura abondent d’ailleurs en ce sens en évoquant ce « shérif » qui se rend compte qu’il doit passer de l’autre côté de la barrière s’il souhaite accomplir son travail. En définitive, ce n’est pas un hasard si cette histoire de deux flics qui naviguent en eaux troubles est aujourd’hui considérée comme un classique du cinéma mais pas que puisqu’il est également considéré comme un film culte dans le milieu, notamment aux yeux de l’ex-flic Olivier Marchal, la mythique réplique finale « Adieu Poulet » étant également celle que balancent les flics à leurs collègues qui sont mutés ou qui quittent leur fonction dixit Luc Arriba.

Outre les excellents bonus, repris de la précédente édition Blu-ray parue chez TF1 Studio en 2018 auxquels vient donc s’ajouter celle de Luc Arriba tout aussi recommandable dans sa propension à revenir sur la production du film et le repositionner dans le contexte cinématographique de l’époque, cette édition Blu-ray 4K Ultra HD d’Adieu Poulet se pare de surcroît de prestations techniques quasi-parfaites. Comme nous le rappelle la pancarte au lancement du film, celui-ci fit l’objet d’une restauration 4K à partir du négatif image et du magnétique français, travaux effectués en 2017 par Lumières Numériques. Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.66:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K obtenu à partir du négatif originel 35mm. Ce même master 4K avait déjà été utilisé par TF1 Studio pour son édition Blu-ray de 2018 et les différences sont à la marge avec l’image proposée par Rimini : une infime différence de cadrage à gauche et à droite mais aussi et surtout une image un peu plus « claire » du côté du Blu-ray 1080p, sans pour autant modifier la colorimétrie d’ensemble. Pourquoi un tel éclaircissement de l’image Haute Définition ? Mystère.

Quoi qu’il en soit, le master est d’une propreté (presque) inattaquable et tout juste avons-nous décelé çà et là quelques petzouilles de copie, comme par exemple cette trace furtive mais assez proéminente à 1min 57s à droite de l’image lorsque les inspecteurs gravissent les escaliers de la maison close. Dommage d’avoir laissé « traîner » ce genre de défauts quand on voit le travail accompli sur l’ensemble du master. Une scène d’ouverture qui donne par ailleurs le LA en termes d’excellence du rendu avec une granulosité que les amateurs d’argentique apprécieront, une définition aux petits oignons et des couleurs splendides. La suite du métrage est au diapason avec une profondeur de champ remarquable (cf. les arrière-plans lors des scènes sur les hauteurs de Rouen) ou encore des noirs bien denses (cf. la Peugeot 504 ou encore le costard de Lanoux). Toujours dans le registre vestimentaire, les chemises et autres vestes à carreaux sont impeccablement ciselées et aucun défaut de compression n’est visible, le bitrate vidéo moyen « confortable » de 73Mb/s y étant assurément pour beaucoup. L’étalonnage HDR Dolby Vision est lui aussi un régal et nous offre des couleurs denses et saturées à souhait (cf. la magnifique verdure du parc de cette maison de retraite à 24min) et laisse place à une magnifique lisibilité lors des séquences nocturnes (cf. tout le final).

L’excellente restauration de l’image est secondée par un travail tout aussi brillant du côté du son avec une piste française DTS-HD Master Audio 2.0 sans la moindre aspérité. Il faudra toutefois pousser très légèrement l’ampli de quelques décibels pour atteindre un volume d’écoute « confortable ». Ceci étant fait, les dialogues sont clairs et limpides en toutes circonstances, les musiques signées Philippe Sarde font preuve d’un panache surprenant pour du mono (cf. le générique d’ouverture) et les quelques scènes d’action et autres tirs d’armes à feu claquent à merveille. Fin du fin, on perçoit à la perfection tous les bruits ambiants lors des séquences en extérieur et notamment les bruits de la circulation. Tout juste pourra-t-on regretter la disparition de la piste audiodescription par rapport au Blu-ray TF1 Studio de 2018. Rimini n’a-t-il pas souhaité la reprendre ou bien pas obtenu les droits ?

Au final, cette édition Blu-ray 4K d’Adieu Poulet réalise quasiment le triumvirat parfait : une image proche de la perfection, une bande-son parfaite et des suppléments excellents, le tout au service d’un film qui ne l’est pas moins. En espérant que d’autres longs-métrages de Pierre Granier-Deferre, Lino Ventura et Patrick Dewaere lui emboîteront le pas sur support Ultra HD avec le même niveau d’excellence technique.

Les plus

  • Une restauration 4K remarquable.
  • Une piste son magistrale.
  • Des bonus passionnants.

Les moins

  • Les perfectionnistes auraient sans doute aimé voir disparaître les tout derniers scratches de copie.

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition 2018 (TF1 Studio)
  • Blu-ray – Édition 2024 (Rimini Editions)
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2024 (Rimini Editions)

Une réflexion sur « Adieu Poulet : Lino dans un put*** de bon 4K ! »

  1. ’’une restauration 4K à partir du négatif image et du magnétique français’’
    Pour ceux qui se demandent ce que veut dire’’ magnétique’’, ils parlent sûrement du son sur les bandes magnétiques qui ont servi au mixage sonore du film.
    Certains films sont remasterisés d’après la piste son optique de la pellicule, qui a été à l’origine des films parlants pendant trés longtemps avant que le son des films soit numérique.
    Sauf pour les films stéréo des années 50 ou le son était sur une piste magnétique collée sur la pellicule, piste qui coûtait cher et s’usait assez vite.
    Le Dolby surround des années 1970 a eu du succès auprès des studios car c’était 2 pistes optiques, qui s’usait moins vite et si l’appareil de projection était juste mono ça restait compatible.
    Bien que le Dolby Surround était de bien moindre qualité, d’ou le’’ gonflage’’ de certains films 35 mm sur pellicule 70 mm ,pour bénéficier d’un son sur 6 pistes sur bande magnétique que permet le 70 mm.

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