Après la sortie l’été dernier du 2ème opus sur support Ultra HD, Universal poursuit l’exploitation du filon avec Les Dents de la mer 3 dans une édition Blu-ray 4K correcte mais qui fera sans doute grincer quelques dents…
Les Dents de la mer 3 - Édition boîtier SteelBook - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.
Les Dents de la mer 3 – Édition boîtier SteelBook – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Synopsis : Michael Brody et Sean Brody, les deux fils du chef de la police Martin Brody de la ville plaisancière d’Amytiville, ont bien grandis. Après que leur père ait affronté deux fois la terreur des mers, le Grand Requin Blanc, une espèce animale mangeuse d’hommes de plus de sept mètres de long, ils se sont installés en Floride où ils travaillent pour un célèbre parc aquatique englouti dans la mer, dirigé par Calvin Bouchard. Peu de temps après l’ouverture du parc, l’équipe récupère dans les fonds marins un bébé requin, qui meurt sur les tables du laboratoire scientifique du parc. La mère du requin veut récupérer son petit, et elle sait qu’il se trouve quelque part dans le parc. Celle-ci décide donc de passer à l’attaque et de détruire le Sea World…
Disque 1 : Les Dents de la mer 3 en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
- Langues : Anglais Dolby Atmos, Français DTS 2.0
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 1h 38min 21s
Bonus (HD & VOSTA) :
- Bande-annonce (1min 23s)
Disque 2 : Les Dents de la mer 3 en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 2.39:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0, Français DTS 2.0
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 1h 38min 20s
Bonus (HD & VOSTA) :
- Le film en version 3D
- Bande-annonce (1min 23s)
Détails techniques :
- Taille du disque : 61,12 Go
- Taille du film : 57,95 Go
- Bitrate vidéo moyen : 71,64 Mb/s
- Maximum CLL (Content Light Level) : 1000 nits
- Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 143 nits
- VO Dolby Atmos (16-bit) : 3,31 Mb/s
- VF DTS 2.0 (24-bit) : 448 Kb/s
La dernière fois que l’auteur de ces lignes avait vu Les Dents de la mer 3, c’était en juillet 2016, lorsque Universal avait sorti les opus 2, 3 et 4 en Blu-ray, 15 ans après leur sortie en DVD. En juillet 2024, un nouveau visionnage en Blu-ray 4K n’a rien changé à notre avis sur la chose. Si 50 ans plus tard, le chef-d’œuvre de Steven Spielberg parvient toujours à nous hérisser le poil dès les cinq premières minutes avec sa scène d’ouverture devenue mythique pour ne plus nous lâcher au cours des deux heures suivantes, ce troisième volet nous fait toujours autant (involontairement) rire avec ses vaines tentatives pour nous effrayer à grand renfort d’effets 3D.
Car faut-il le rappeler, Les Dents de la mer 3 fut tourné sur pelloche 35mm anamorphique à l’aide d’un procédé baptisé ArriVision 3D visant à proposer une expérience en 3D passive. Le film s’intitule d’ailleurs en version originale Jaws 3-D. Un détail qui a toute son importance à plus d’un titre. D’une part, l’édition Blu-ray sortie en 2016 offrait un rendu vidéo pour le moins calamiteux : bruit vidéo à outrance, définition et couleurs médiocres et un rendu général indigne du support. Le seul « avantage » résidait dans le fait que le Blu-ray en question offrait la possibilité de (re)découvrir le film au choix en 2D ou en 3D (à condition bien sûr de disposer du matériel ad hoc : téléviseur et lunettes). À ce stade, il convient de préciser que pour les besoins de cette chronique 4K, Universal nous a uniquement fait parvenir le disque 4K. Il y a donc fort à parier que cette édition Steelbook combo « Blu-ray 4K + Blu-ray » renferme le même disque Blu-ray que celui sorti en 2016.
Concernant le disque 4K, et bien que nous n’ayons trouvé aucune information officielle à ce sujet (si vous disposez d’une source FIABLE, n’hésitez pas à nous le faire savoir),on peut tout de même assumer qu’Universal soit parti d’un nouveau master. En atteste la différence de fenêtre de scan, avec bien plus d’image de toutes parts en 4K. Quant à savoir s’il s’agit là d’un nouveau master 2K ou 4K, obtenu à partir du négatif 35mm d’origine ou bien d’un interpositif, telles sont les deux questions qui restent à éclaircir. Mais la tendance actuelle étant plutôt aux masters 4K le plus souvent (quand les éléments sont disponibles) à partir du négatif originel 35mm, nous pencherions plutôt pour la deuxième option. Nous serions donc ici en présence d’une image au format 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10 à partir d’un nouveau master 4K.
Outre cette fenêtre de scan qui permet désormais d’apprécier un format cinémascope bien plus « étendu », c’est clairement le jour et la nuit entre cette nouvelle image 4K et la précédente proposée en Blu-ray. Si l’on constate encore pas mal de petites taches çà et là, la copie est globalement très propre et les couleurs, bien aidées par le nouvel étalonnage HDR10, retrouvent leur aplomb avec des teintes chaleureuses, colorées et contrastées. Quant à la définition, elle est là aussi au rendez-vous, à l’exception de plusieurs plans faiblards, conséquence sans doute du procédé de tournage utilisé à l’époque. Le seul véritable reproche à nos yeux se trouve du côté du rendu bien trop lisse. Un lissage de l’image qui pourrait être dû à un dégrainage un peu trop appuyé et/ou à l’emploi d’un logiciel d’Intelligence Artificielle en vue de tenter de booster la définition.
En effet, au cours des derniers jours, les réseaux sociaux, forums et autres sites internet de tous poils se sont à nouveau instantanément enflammés (d’un autre côté, le web s’embrase si vite pour un rien à notre époque que tout est forcément à relativiser) en révélant que cette nouvelle image 4K aurait fait l’objet d’une remasterisation à l’aide d’outils d’Intelligence Artificielle. Notez bien l’emploi du conditionnel car si tout porte en effet à croire qu’un tel procédé a bien eu lieu, pour l’heure aucune confirmation officielle n’a été apportée. Pour étayer leurs propos, les pyromanes s’appuient sur des captures et des zooms x10 dans certaines portions desdites captures. Comme d’aucuns le faisaient parfois remarquer fort à propos : qui regardent des films en DVD / Blu-ray / Blu-ray 4K en faisant des arrêts sur image et des zooms outranciers dans certains portions de l’image afin d’en déceler les moindres défauts ? Loin de nous l’idée d’utiliser cette modeste chronique des Dents de la mer 3 pour alimenter encore davantage ou bien tenter d’éteindre un incendie allumé au moment de la sortie il y a quelques mois en Blu-ray 4K du Titanic de James Cameron. Il s’agit là d’un débat beaucoup plus vaste que plusieurs ont déjà tenté d’aborder, tantôt à l’aide de longs pensums indigents, tantôt via des propos beaucoup plus structurés et mesurés.
Dans le cas bien spécifique des Dents de la mer 3, voici notre humble opinion qui, bien entendu, n’engage que nous. Sur un plan purement objectif, l’image du Blu-ray de 2016 était si peu reluisante que le nouveau rendu 4K de 2024 nous a paru autrement plus accueillant en comparaison. Ce qui ne veut pas dire pour autant que tout ce que nous avons pu observer nous a plu mais le résultat final ne nous a pas pour autant fait grincer des dents. Sur un plan beaucoup plus subjectif, nous parlons ici des Dents de la mer 3, un long-métrage à l’intérêt artistique somme toute très relatif. Nous nous serions montrés beaucoup moins conciliants si le joyau de Spielberg avait fait l’objet de telles « bidouillages » numériques. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille passer sous silence de telles altérations des œuvres cinématographiques. Et si utilisation de l’IA il y a eu, le recours à de tels outils, encore au stade très expérimental à l’heure actuelle pour des résultats souvent assez hasardeux, sur un film conçu à la base en 3D n’était peut-être pas la meilleure combinaison qui soit. Mais une fois encore, sans être au courant de tous les tenants et aboutissants de cette sortie 4K, il conviendra de savoir faire la part des choses et de prendre un minimum de recul avant de ressortir les fourches et autres faux.
Côté son, le 4K bénéficie d’une toute nouvelle piste anglaise Dolby Atmos là où le disque Blu-ray doit se « contenter » d’une piste DTS-HD Master Audio 2.0. Les amateurs apprécieront d’autant plus que de nombreux effets de mise en scène visant à accentuer les effets de « jaillissements » 3D se retrouvent désormais secondés par des effets multicanaux très marqués. Tout ceci n’est pas toujours d’une grande subtilité en termes de spatialisation mais la puissance et l’amplitude sont au rendez-vous dès la scène d’ouverture en jet ski et jusqu’à l’explosion finale (93min 50s). La VF DTS 2.0 est complètement aux fraises avec un rendu plat et des effets quasi inaudibles : la musique lors de l’arrivée en fanfare de FitzRoyce (11min), les cris des mouettes (20min) limite trop présents dans les surrounds en VO ou encore la sirène qui sonne l’alerte (71min).
Côté bonus, il faudra se contenter du minimum syndical, à savoir une simple bande-annonce en VOSTA, accessible uniquement en optant pour les menus en anglais, comme c’était déjà le cas sur le disque Blu-ray. À noter que la version 3D est disponible uniquement sur le disque Blu-ray puisque le support Blu-ray 4K ne permet pas de proposer des films en 3D.
Les plus
- Un boîtier Steelbook, c’est toujours plus classe.
- Une VO Dolby Atmos.
- Une restauration 4K nettement plus regardable que la précédente édition Blu-ray…
Les moins
- … même si l’utilisation d’un logiciel d’IA ne plaira sans doute pas à tout le monde.
- L’ancien Blu-ray à la qualité d’image peu reluisante.
De haut en bas :
- Blu-ray
- Blu-ray 4K UltraHD