L'Arriviste (1999) de Alexander Payne - Blu-ray 4K Ultra HD

L’Arriviste : Aux urnes en 4K !

Après Downsizing en 2018, L’Arriviste est (seulement) le deuxième long-métrage réalisé par Alexander Payne à avoir les honneurs d’une sortie sur support Ultra HD avec une édition Blu-ray 4K globalement réussie.

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.

L'Arriviste - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Paramount Pictures France
Sortie :31 juillet 2024  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’une édition définitive fournie par l’éditeur.

Retrouvez nos captures 4K UltraHD en résolution native 3840 x 2160 pixels au format PNG non compressé sur notre Patreon

L'Arriviste (1999) de Alexander Payne - Édition 2024 (Paramount) - Capture Blu-ray 4K Ultra HD

L’Arriviste – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Synopsis : Tracy Flick est une étudiante ambitieuse à qui tout réussit. Son élection comme Présidente du Conseil des étudiants du lycée Carver ne fait aucun doute. Son professeur, Jim McAllister décide de donner une leçon à la petite peste et persuade un autre élève de se présenter. La course à l’élection s’intensifie, la fièvre monte de jour en jour. Les certitudes de Jim sont remises en cause, sa vie calme devient un enfer. Un film drôle et léger !

Disque 1 : L’Arriviste en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 42min 56s

Bonus :

  • Aucun

Disque 2 : L’Arriviste en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 42min 56s

Bonus (HD & VOSTF) :

  • Commentaire audio du réalisateur Alexander Payne
  • Qui s’intéresse à cette élection stupide ? (31min 04s, 2024)
    • Pas un simple film de lycéens (8min 40s)
    • Votez Flick : Casting 101 (10min 46s)
    • Voilà pourquoi c’est le destin (11min 50s)

Détails techniques :

  • Taille du disque : 62,01 Go
  • Taille du film : 61,68 Go
  • Bitrate vidéo moyen : 58,59 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 14,72 Mb/s)
  • Maximum CLL (Content Light Level) : 902 nits
  • Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 147 nits
  • VO Dolby TrueHD 5.1 (16-bit) : 3,65 Mb/s
  • VF Dolby Digital 5.1 : 640 Kb/s

« Barack Obama m’a dit à deux reprises que c’était son film politique préféré »

C’est sur cette anecdote que se conclut la toute nouvelle interview d’Alexander Payne et du co-scénariste Jim Taylor proposée au sein des bonus. Si ce genre de déclaration n’est pas nécessairement un gage de qualité du film et qu’Alexander Payne ne semble pas, loin s’en faut, prendre la grosse tête, il faut néanmoins reconnaître qu’un quart de siècle plus tard, L’Arriviste n’a rien perdu de son mordant tant cette « comédie humaine » qui « n’est pas un film de lycéens comme les autres » dixit les deux hommes demeure pleinement d’actualité. Hasard (ou non) du calendrier, cette sortie en Blu-ray 4K à l’occasion du 25ème anniversaire du film coïncide également avec une année électorale aux États-Unis.

Et si d’aucuns pourraient se demander le lien entre un long-métrage américain comme L’Arriviste et les évènements politiques Outre-Atlantique, il suffira de (re)voir le film pour s’apercevoir combien cette galerie de personnages, à commencer par les trois candidats à l’élection comme Président(e) du Conseil des étudiants du lycée, ne sera pas sans rappeler les discours, opinions et autres destinées de certaines figures politiques. Le projet fit d’ailleurs grincer des dents à l’époque puisqu’en déplaçant l’action du roman de Tom Perrotta du New Jersey dans son Nebraska natal, Alexander Payne ne s’attendait sans doute pas à la réaction du superintendant des écoles publiques d’Omaha qui fut horrifié en lisant le script à tel point qu’il fit interdire le tournage dans toutes les écoles publiques de la ville. La production devant alors se rabattre sur un établissement de Papillion, une ville limitrophe.

Comment imaginer en effet que cette campagne électorale opposant la première de la classe et le prof BCBG apprécié de ses pairs et des lycéens pouvait donner lieu à de telles exactions, mensonges et autres transgressions aussi bien au sein de l’établissement scolaire qu’en dehors ? Rappelons que d’un côté on trouve l’angélique tête blonde Reese Witherspoon qui n’en était alors qu’aux tout début de sa carrière et qui fait merveille dans le rôle de l’aspirante politicienne oh combien déterminée. De l’autre, ce n’est autre que Matthew Broderick (le studio voulait Tom Cruise ou Tom Hanks pour le rôle) qui, 13 ans après avoir campé le trublion Ferris Bueller (Payne admet ne pas avoir vu le film culte de John Hughes même au moment d’enregistrer le commentaire audio), nous régale tout autant dans le rôle du prof prêt à tout pour entraver cette accession au pouvoir au risque de sombrer dans une forme de folie. L’arriviste du titre français (Election en anglais) n’est pas forcément celui qu’on croyait. Ces deux personnages en entraînent bien d’autres dans leur sillage (collègues, amis, familles) pour constituer au final cette photographie collégiale, cette satire socio-politique truculente toujours d’actualité car appelée à se répéter perpétuellement comme le laisse entendre l’ultime séquence, re-filmée suite aux premières projections tests comme le souligne Alexander Payne dans le commentaire audio.

Outre la toute nouvelle interview du réalisateur et du co-scénariste conçue spécialement pour cette édition Blu-ray 4K de L’Arriviste au cours de laquelle les deux hommes reviennent sur les grands pans de la production (adaptation du roman, casting, tournage, travail sur la photographie et le montage), on trouve donc ce commentaire audio d’Alexander Payne en solo enregistré en 1999 et que l’on pouvait déjà trouver sur les éditions DVD de l’époque. Les propos du cinéaste sont certes un peu décousus (avec des silences plus ou moins prolongés par endroits) mais n’en demeurent pas moins très intéressants quant aux coulisses de la production. Il y évoque entre autres différentes scènes coupées (dommage qu’on ne les retrouve pas dans les bonus), les lieux de tournage à Omaha et dans sa proche banlieue tout en mettant en lumière tout un tas de petits détails visuels (la présence récurrente des poubelles, les voitures sales, la tentation de la pomme en référence au Jardin d’Eden) sans oublier de souligner sa préférence pour les trucages optiques plutôt que numériques. À noter que ces deux bonus sont disponibles uniquement sur le disque Blu-ray.

Ce qui nous conduit tout naturellement au visuel de cette édition Blu-ray 4K de L’Arriviste. En France, le film était inédit en Blu-ray et il fallait donc se tourner du côté du DVD sorti en 2000. Outre-Atlantique, on pouvait se procurer un Blu-ray édité par Paramount sorti en 2009 avec piste française et sous-titres français tandis qu’en 2017, Criterion en proposa une nouvelle édition (cette fois-ci dépourvue de français). Une édition issue d’une toute nouvelle restauration 4K 16-bits obtenue à partir du négatif 35mm d’origine, le tout sous la supervision d’Alexander Payne. À défaut de disposer de l’édition Blu-ray de 2009, nous avons pu comparer avec l’édition Criterion de 2017 et selon toute vraisemblance, c’est ce même master 4K qui a été ré-utilisé par Paramount pour cette toute nouvelle édition Blu-ray 4K, aussi bien pour le disque 4K que pour le disque Blu-ray présent au sein de ce combo.

Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K obtenu à partir du négatif originel 35mm. La copie est d’une grande propreté et le rendu précis aussi bien lors des plans larges sur cette banlieue d’Omaha que lors des gros plans sur les visages (histoire de pouvoir observer encore mieux que jamais cette réaction allergique sur le visage de Matthew suite à la piqure d’une abeille). À noter que certains plans (28min et 92min) ont été spécifiquement filmés en 16mm (dixit le réalisateur dans le commentaire audio) et présentent de fait un rendu qui se distingue significativement du reste du film tourné en 35mm. Exception faite de l’épilogue new-yorkais aux teintes plus froides, le reste du métrage laisse apparaître une palette chromatique plus chaleureuse mais dans tous les cas l’étalonnage HDR Dolby Vision nous offre des teintes que l’on pourrait qualifier de « naturelles ». Entendre par là colorées et saturées juste comme il faut sans pour autant tomber dans l’excès, s’accordant en cela à la perfection avec les choix visuels du réalisateur et de son directeur de la photographie, James Glennon, qui tournera au final les trois premiers films de Payne : Citizen Ruth (1996), L’Arriviste (1999) et Monsieur Schmidt (2002).

Si le master 4K est selon toute vraisemblance identique entre l’édition Blu-ray Criterion de 2017 et l’édition Blu-ray 4K Paramount de 2024, deux aspects ont toutefois retenu notre attention : le grain et la colorimétrie. Sans pour autant verser dans le dégrainage à outrance, le rendu Paramount nous est apparu un peu plus lisse tandis que le rendu Criterion nous a semblé plus granuleux (cf. le grain de peau lors des gros plans sur les visages) et en cela davantage conforme au tournage argentique 35mm de l’époque. Quant à la colorimétrie, celle-ci nous a là encore apparu un peu plus saturée et contrastée du côté du Criterion, notamment dans les zones en basse lumière (avec à l’arrivée des noires plus denses). Quant à savoir pourquoi Paramount a jugé utile de « réviser » ces deux aspects visuels au lieu de reprendre stricto sensu le master 4K de Criterion, mystère.

Côté son, la VO est proposée en Dolby TrueHD 5.1 (le Criterion propose une piste DTS-HD Master Audio 5.1, remasterisée à partir de la piste originelle magnétique 35mm). Les musiques de Rolfe Kent (compositeur récurrent dans la filmo de Payne) offrent ainsi une très belle amplitude tout comme certains passages bien spécifiques qui profitent des possibilités multicanaux (cf. ces applaudissements lors des discours avant les élections à 36min). Mais le point essentiel de cette bande-son est bien sûr à mettre au crédit de ses dialogues qui sont parfaitement clairs et limpides en toutes circonstances, à commencer par les nombreux passages en voix-off. La VF proposée en Dolby Digital 5.1 n’a pas trop à rougir de la comparaison compte tenu de la prédominance des dialogues même si ces derniers sont peut-être un peu trop mis en avant.

Enfin, on pourra bien sûr regretter l’absence des autres bonus présents sur l’édition Blu-ray Criterion (documentaire sur la production du film, interview de Reese Witherspoon, etc.) mais en partie compensée par la toute nouvelle interview d’Alexander Payne et Jim Taylor.

Les plus

  • Deux bonus très intéressants.
  • Un nouveau master 4K d’excellente tenue…
  • Le Blu-ray bénéficie lui aussi du nouveau master 4K.

Les moins

  • Même si l’on pourra lui préférer la colorimétrie et la granulosité du Blu-ray Criterion.

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition 2017 (Criterion)
  • Blu-ray – Édition 2024 (Paramount)
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2024 (Paramount)

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *