Succès mitigé dans les salles en 2007, l’excellent Stardust réalisé par Matthew Vaughn débarque aujourd’hui dans une édition Blu-ray 4K qui, à défaut de briller au firmament du support UHD, délivre des prestations techniques convaincantes.
Stardust, le mystère de l'étoile - Édition SteelBook Limitée - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
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Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.
Stardust, le mystère de l’étoile – Édition SteelBook Limitée – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Synopsis : Il était une fois un petit village anglais si tranquille qu’on aurait pu le croire endormi. Niché au creux d’une vallée, il devait son nom inhabituel « Wall » au mur d’enceinte qui depuis des siècles dissuadait ses habitants de s’aventurer dans le royaume voisin, peuplé de lutins, sorcières, pirates volants et autres engeances malfaisantes. Un jour, un candide jeune homme, Tristan, qui convoitait la plus jolie fille de Wall, s’engagea à lui rapporter en gage de son amour : une étoile tombée du ciel. Pour honorer sa promesse, il fit ce que personne n’avait encore osé : il escalada le mur interdit et pénétra dans le royaume magique de Stormhold…
Disque 1 : Stardust en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
- Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 07min 39s
Bonus (HD) :
- Aucun
Disque 2 : Stardust en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 2.39:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 07min 41s
Bonus (HD et VOSTF) :
- Commentaire audio de Matthew Vaughn et Jane Goldman (co-scénariste)
- Franchir le mur : Le making of de Stardust
- A la recherche de la pierre (5min 25s)
- Un portail vers un autre monde (9min 02)
- Que font les étoiles ? (15min 24s)
- Une quête d’une extrême importance (9min 20s)
- Avez-vous vu une étoile tombée ? (16min 17s)
- Rien n’est vrai (10min 14s, SD)
- 5 scènes coupées (5min 32s)
- Bêtisier (5min 25s)
- Bande-annonce (2min 29s VO)
Détails techniques :
- Taille du disque : 60,05 Go
- Taille du film : 59,55 Go
- Bitrate vidéo moyen : 44,53 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 11,20 Mb/s)
- Maximum CLL (Content Light Level) : 1000 nits
- Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 578 nits
- VO DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit) : 3,60 Mb/s
- VF Dolby Digital 5.1 : 640 Kb/s
Dans la lignée de Princess Bride ?
Après son premier long-métrage très réussi, Layer Cake (2004), un thriller sophistiqué qui révéla notamment un certain Daniel Craig, Matthew Vaughn revenait avec un projet de plus grande ampleur et radicalement différent : Stardust, une épopée fantasy adaptée du roman de Neil Gaiman. Loin du réalisme sombre et un brin barré de ses précédentes productions pour un dénommé Guy Ritchie (Snatch, Arnaques, Crimes et Botanique) Vaughn s’aventurait ici dans un univers onirique, féérique et coloré. En s’attaquant à l’œuvre de Gaiman, célèbre auteur de science-fiction et de fantasy, il faisait le pari risqué de rendre hommage à un genre souvent sous-estimé par le cinéma grand public, mais porté par des classiques comme Princess Bride (1987), dont Gaiman lui-même a été inspiré, tout en précisant qu’il avait lu le roman avant de découvrir le film culte de Rob Reiner.
L’une des grandes forces de Stardust réside dans son casting. Dans le rôle de l’étoile Yvaine, Claire Danes brille littéralement par sa fraîcheur et son énergie. L’actrice, révélée dans le Roméo + Juliette (1996) de Baz Luhrmann et qui a souvent campé des rôles dramatiques dans des productions indépendantes, dévoile ici une facette plus légère et enjouée de son jeu. Elle est parfaite dans le rôle de cette étoile tombée du ciel, à la fois vulnérable et déterminée, lumineuse (au propre comme au figuré) dans chaque scène où elle apparaît. Mais ce sont sans doute les « seconds » rôles qui volent la vedette. Robert De Niro, en pirate excentrique et secret, livre une performance étonnante et jouissive. Habitué aux rôles plus sérieux et de « gros durs », il surprend ici en jouant un pirate gay au grand cœur, cabotinant avec une aisance déconcertante. Il se moque de lui-même et du personnage de macho qu’il incarne souvent à l’écran, tout en apportant une touche de tendresse à ce rôle loufoque. Michelle Pfeiffer quant à elle éblouit en sorcière maléfique. Son visage (et son corps), tour à tour éclatant et vieillissant, incarne parfaitement la lutte contre le temps qui hante son personnage, ajoutant une profondeur émotionnelle inattendue à une figure pourtant classique du genre. Au même titre que De Niro, la comédienne prend ici un malin plaisir à jouer le contre-pied de ce titre (amplement justifié) de « plus belle comédienne » que certains magazines n’ont eu de cesse de lui décerner au fil des ans. Enfin Mark Strong, en antagoniste impitoyable, est tout aussi délectable. Son interprétation du prince Septimus, prêt à tout pour s’emparer du trône de son père défunt, est empreinte de cruauté froide et d’humour noir. Il réussit à rendre ce personnage à la fois effrayant et fascinant, contribuant à l’atmosphère d’aventure rocambolesque du film.
Fidèle à son style, Matthew Vaughn ne se contente pas de livrer un simple conte de fées. Sa mise en scène est dynamique, inventive et par moments délicieusement subversive. Les scènes d’action sont chorégraphiées avec précision et très souvent saupoudrées d’une touche d’humour (noir). L’univers visuel qu’il construit est somptueux : des décors enchanteurs aux personnages fantastiques, chaque élément contribue à plonger le spectateur dans un monde de merveilles et de dangers. Le réalisateur joue habilement avec les codes du genre, alternant entre légèreté et moments plus sombres. À l’instar de Princess Bride, Stardust mêle aventure, romance et humour, tout en gardant un ton résolument moderne. Les dialogues sont vifs, parfois caustiques, et les situations souvent inattendues. Vaughn réussit à insuffler un rythme soutenu à cette histoire complexe sans jamais perdre le fil narratif, ce qui témoigne d’une réelle maîtrise du récit.
À sa sortie, Stardust fut accueilli avec enthousiasme par la critique. Nombreux sont ceux qui ont salué l’audace de Vaughn et la capacité du film à capturer l’esprit du roman de Neil Gaiman. La comparaison avec Princess Bride était inévitable, et beaucoup ont vu en Stardust une œuvre tout aussi réussie, sinon plus moderne, que le film culte de Rob Reiner. Le ton léger mais sincère du film, ainsi que ses personnages hauts en couleur, ont particulièrement séduit les amateurs de fantasy. Hélas, malgré ce plébiscite critique, Stardust a peiné à trouver son public au box-office. Avec un budget estimé à 70 millions de dollars, le film n’a pas rencontré le succès commercial espéré, ne récoltant qu’un peu plus de 137 millions de dollars dans le monde. Mais qu’importe son succès en salles, Stardust reste un film de fantasy remarquable, mêlant habilement le merveilleux à l’humour et à l’émotion. Vaughn réussit à proposer une aventure épique et visuellement splendide, soutenue par un casting en état de grâce. À l’instar de Princess Bride, Stardust est un conte que l’on prend plaisir à redécouvrir, tant il joue avec les conventions du genre tout en offrant une réflexion subtile sur le passage du temps et la quête de l’amour véritable. En définitive, Stardust s’impose comme un film de fantasy à part, aussi charmant que décalé, et qui, à l’instar de ses prédécesseurs, pourrait bien devenir un classique à redécouvrir au fil des ans.
Sur le marché de la vidéo, il fallait remonter à 2010 (aux États-Unis, 2021 en France) pour trouver la précédente édition Blu-ray. Quinze ans plus tard, Paramount propose donc une mise à niveau avec cette édition Steelbook Blu-ray 4K de Stardust qui renferme deux disques : un disque 4K et un disque Blu-ray. Pour les besoins de cette chronique, l’éditeur nous a uniquement fait parvenir le disque 4K tout en précisant que le disque Blu-ray était identique à la précédente édition. Après comparaison des deux supports sur plusieurs séquences, nous supputons très fortement que le Blu-ray 4K soit issu du même master qu’en 2010. Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10 à partir d’un Digital Intermediate 2K upscalé en 4K. Le constat qui nous amène à cette conclusion est assez simple : le cadrage est rigoureusement identique entre l’image 1080p et 2160p. Si un nouveau master 4K avait été conçu à partir des négatifs originaux, il y aurait été à 99,99% certain que la fenêtre de scan ait été différente. Alors que Paramount a très souvent pour habitude de procéder de la sorte, pourquoi ne pas l’avoir fait dans le cas de Stardust ? Le rapport coût d’une restauration 4K vs potentiel de ventes était-il si défavorable ? Ou bien la présence de nombreux trucages visuels (finalisés en 2K comme très souvent dans la profession) a-t-elle freiné une telle décision ?
Nous n’allons pas cracher dans la soupe pour autant car le master en question tient excellemment bien la route aujourd’hui encore : en plus d’une belle propreté, il laisse apparaître un léger grain que les amateurs d’argentique apprécieront à sa juste valeur. D’autant que Stardust fait partie de ces derniers longs-métrages à avoir été tournés en 35mm (des caméras Panavision Panaflex Millennium XL couplées à des objectifs Panavision C-Series et E-Series) avant la grande « bascule » de la profession vers le tout-numérique dans les années qui suivront. Le passage à la 4K affine encore cette restitution du grain tout en améliorant sensiblement le niveau de définition. Les différents trucages numériques apparaîtront toutefois un peu pâlichons en termes de définition selon les séquences. Le gain le plus prégnant résidera une fois encore dans le nouvel étalonnage HDR10 Dolby Vision qui renforce les différentes teintes de la photographie signée Ben Davis, déjà à ce poste sur le premier long réalisé par Matthew Vaughn, Layer Cake, et qui travaillera à nouveau avec le réalisateur sur son suivant, Kick-Ass. La première partie de film qui se déroule majoritairement de nuit présente ainsi une belle lisibilité tandis que les différents paysages extérieurs (filmés en Islande, Écosse et d’autres régions d’Angleterre comme nous le rappelle les bonus) laisse place à des teintes tantôt terreuses et verdoyantes tantôt grises pierre. Certains passages bien spécifiques laissent place à des variantes colorimétriques plus prononcées. On pense notamment à la garde-robe du dressing de Robert De Niro, les pouvoirs (verts incandescents ou rouges flammes) de la sorcière interprétée par Michelle Pfeiffer sans oublier la vision spectrale des frères décédés.
En définitive, l’image 4K présente un rendu dans la moyenne haute du support sans pour autant creuser un écart significatif avec l’image 1080p. Bien que nous n’ayons relevé aucun défaut de compression, le seul regret sera une nouvelle fois à mettre au crédit d’un bitrate qui n’a rien d’exceptionnel (56 Mb/s en comptant la surcouche Dolby Vision). Pourquoi diantre Paramount n’opte-t-il pas systématiquement pour des disques triple couche ? Le surcoût engendré est-il si conséquent ? Ou bien les risques d’incompatibilité avec certains lecteurs du marché (certains étant notoirement connus pour être des plaies avec les disques triple couche) sont-ils un véritable frein ?
Si l’image repart du même master que le Blu-ray de 2010, la section sonore fait de même puisque l’on retrouve les mêmes pistes audios que sur ledit Blu-ray. La VO DTS HD Master Audio 5.1 fait la part belle aux envolées musicales avec une mention spéciale au célèbre Can Can de Offenbach (à la 82ème minute) ainsi qu’à tous les passages ayant recours à la magie (et le film n’en manque pas). Dans les deux cas, tous les canaux disponibles sont sollicités avec vigueur. L’arrivée sur Terre de l’étoile Claire Danes envoie du lourd (18min) tandis que toutes les scènes à bord du bateau pirate volant de De Niro tirent elles aussi leur épingle du jeu. Sans compter le grand final dans le palais des trois sorcières entre sortilèges, duel à l’épée, bris de miroirs qui virevoltent dans toutes les enceintes et on en passe. En dehors de tous ces passages très musclés, les autres séquences, plus calmes en apparence, savent également exploiter les possibilités multicanales de la bande-son. Pour preuve la fête au tout début où quantité de petits bruitages viennent se nicher dans toutes les voies. Certains auraient peut-être apprécié un petit remix Dolby Atmos en vue d’élargir encore davantage l’expérience acoustique mais en l’état cette piste DTS-HD fait excellemment bien le boulot. La VF Dolby Digital 5.1 offre sans surprise une expérience un (bon) cran en deçà.
Côté bonus, le Blu-ray 4K n’en propose strictement aucun et il faudra donc s’en remettre au disque Blu-ray qui pour le coup est plutôt bien servi avec deux suppléments de choix. D’une part le commentaire audio en compagnie de Matthew Vaughn (réalisateur et co-scénariste) et de Jane Goldman (co-scénariste) est assez fourni et les deux comparses pointent du doigt les différences avec le roman, les scènes prévues mais finalement retirées et plus globalement les coulisses du tournage des différentes séquences. Si l’on notera bien quelques passages à vide, l’ensemble est suffisamment informatif pour mériter d’y laisser trainer une oreille, voire même les deux. D’autre part, on trouve Franchir le mur : Le making of de Stardust découpé en cinq parties pour une durée totale de 55 minutes qui revient successivement sur le roman de Neil Gaiman qui « voulait raconter une histoire de magie pour adultes » qu’il mettra quatre ans à écrire (de 1994 à 1998), son adaptation sur grand écran, le casting des rôles principaux (où Matthew Vaughn n’en revient toujours pas que des pointures telles que Robert De Niro et Michelle Pfeiffer aient accepté), le tournage (avec notamment la construction du gigantesque décor pour la scène finale dans l’antre des sorcières) et pour finir un focus sur les effets spéciaux en compagnie du renommé Peter Chiang où Matthew Vaugn précise bien qu’il souhaitait « n’utiliser le numérique que si c’était nécessaire ». On trouve également un petit doc intitulé Rien n’est vrai où Neil Gaiman et Charles Vess, dessinateur et illustrateur du roman, se promènent tous deux sur le tournage et nous montre l’envers de quelques décors et costumes. Un bêtisier, cinq scènes coupées et une bande-annonce (VO) complètent l’interactivité.
En définitive, cette édition Steelbook Blu-ray 4K de Stardust vaut avant tout et surtout pour l’upgrade visuel apporté par la galette 4K tandis que le reste (pistes audio et bonus) demeure inchangé par rapport à la précédente édition Blu-ray. Les collectionneurs amateurs de boîtier Steelbook (et bien sûr équipés du matos ad hoc) peuvent sortir leur carte bancaire sans trop hésiter. Les autres préfèreront sans doute patienter jusqu’à la sortie d’une édition Amaray à moindres frais.
Les plus
- Une édition boîtier SteelBook, c’est toujours plus classe.
- Des bonus très enrichissants (commentaire audio et making of).
- Des prestations techniques convaincantes…
Les moins
- Même s’il manque un vrai nouveau master 4K.
De haut en bas :
- Blu-ray
- Blu-ray 4K UltraHD
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