Carton planétaire à sa sortie dans les salles obscures en 1990, film devenu instantanément culte, Ghost débarque aujourd’hui dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD correcte bien que perfectible.
Ghost - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
Testé à partir d’une édition définitive fournie par l’éditeur.
Ghost – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Synopsis : Sam Wheat, cadre dans une banque d’affaires new-yorkaise, et Molly Jensen, sculpteur, s’aiment. Mais tout bascule lorsque Sam Wheat est agressé dans la rue et abattu. A sa grande surprise, il devient un fantôme et réussit à communiquer avec une voyante hystérique. Il tente alors d’entrer en contact avec sa femme et découvre qui a voulu le tuer.
Disque 1 : Ghost en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
- Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 06min 37s
Bonus :
- Aucun
Disque 2 : Ghost en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 1.78:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 5.1
- Sous-titres : Français, Anglais
- Durée : 2h 06min 37s
Bonus (HD et VOSTF) :
- Commentaire audio du réalisateur Jerry Zucker et du scénariste Bruce Joel Rubin
- Pleins feux sur Jerry Zucker, le réalisateur de Ghost (6min 24s, 2020)
- Histoires de fantômes : Le making of d’un classique (13min 06s SD 2006)
- Alchimie d’une scène d’amour (6min 16s SD 2006)
- Bande-annonce cinéma (2min 30s VO)
Détails techniques :
- Taille du disque : 61,56 Go
- Taille du film : 61,22 Go
- Bitrate vidéo moyen : 46,09 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 11,59 Mb/s)
- Maximum CLL (Content Light Level) : 1000 nits
- Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 420 nits
- VO Dolby TrueHD 5.1 (24-bit) : 3,64 Mb/s
- VF Dolby Digital 5.1 : 640 Kb/s
A écouter pendant la lecture de cet article.
« Jerry Zucker ? Tu veux dire le Jerry Zucker de Y a-t-il un pilote dans l’avion ? »
C’est ce dont se remémore le scénariste, Bruce Joel Rubin, lorsqu’il apprend que Jerry Zucker allait réaliser Ghost, précisant même aussi bien dans le making-of que le commentaire audio avoir littéralement « pleuré » en apprenant la nouvelle (le scénariste en fait-il des caisses ? Pas impossible). De son côté, le réalisateur n’était guère plus enthousiaste à l’idée de l’acteur pressenti pour le premier rôle : « De mon vivant, le Patrick Swayze de Road House ne jouera pas ce rôle » déclarait-il alors. Le comédien précise d’ailleurs de son côté qu’il dut insister pour passer des auditions afin de convaincre qu’il était fait pour ce rôle. Entre un scénariste qui ne voulait pas du réalisateur qui lui-même ne voulait pas de l’acteur principal, il y avait mieux pour débuter la production d’un film.
Pour autant, les cinéphiles avertis savent pertinemment que de telles situations sont monnaie courante dans le Septième Art mais l’apprendre par le biais des suppléments de la bouche même des principaux intéressés est d’autant plus croustillant a posteriori, surtout au regard du triomphe du film dans les salles. Un petit rappel en la matière s’impose. Au box-office, Ghost récoltera $217M aux États-Unis (n°1 cette année-là), $505M dans le monde (n°1 là encore) et attirera 3 millions de spectateurs en France (n°10 annuel dans l’Hexagone), tout ceci pour un budget de « seulement » $22M. À titre de comparaison, l’année suivante, un certain Terminator 2 marquera l’histoire en devenant le premier film budgétisé à plus de $100M. Ce succès sera d’autant plus immédiat que l’alchimie entre le couple formé à l’écran par Patrick Swayze et Demi Moore marquera durablement les esprits, ne serait-ce qu’au travers de LA scène devenue culte (et parodiée à l’envi depuis). « On ne savait absolument pas que ça deviendrait une des scènes d’amour les plus célèbres » déclare ainsi le comédien qui se remémore tout comme sa partenaire un tournage où la glaise éclaboussait partout tandis que le scénariste rajoute, non sans un large sourire : « Il y avait un érotisme incroyable, eux deux qui formaient cette poterie très phallique ». Le réalisateur précise quant à lui que la scène d’amour en question devait être initialement plus longue mais qu’en définitive la métaphore érotique de ce préliminaire se suffisait à elle-même et ne nécessitait donc pas de prolonger plus avant de tels ébats à l’écran. Comme quoi le réalisateur du mythique Y a-t-il un pilote dans l’avion ? et ses gags hénaurmes savait également faire preuve d’une certaine finesse. Et puis comment ne pas évoquer la prestation de Whoopi Goldberg dont la performance et la gouaille sont restées dans toutes les mémoires.
30 ans plus tard, Ghost demeure pour les uns cette comédie romantique culte et pour d’autres une romance guimauve et tire-larmes. Ah ce baiser final entre Demi et son fantôme bien-aimé ! Qu’il a dû en faire couler de chaudes larmes dans les salles obscures à l’époque. Aujourd’hui encore, à moins d’être totalement insensible, difficile de ne pas voir une petite larmichette perler au coin de l’œil ou à tout le moins ressentir un petit pincement au cœur en revoyant la scène en question. Quel que soit l’appréciation que l’on porte sur le film, une chose est sûre : le Unchained Melody interprété par The Righteous Brothers est désormais à jamais indissociable de Ghost.
Autant dire que le disque Blu-ray 4K qui sort en 2024 risque à nouveau de tourner en boucle dans certaines chaumières. Pour rappel, Ghost avait fait l’objet d’une première édition Blu-ray sortie en 2009 en France (2008 aux États-Unis) tandis qu’un Blu-ray issu d’un tout nouveau master 4K restauré et supervisé par Jerry Zucker avait vu le jour en 2020. Pour les besoins de l’édition Ultra HD, c’est ce même master qui a été réutilisé. Nous sommes donc en présence d’une image au format 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K. La seule inconnue reste de savoir si ce nouveau master 4K a été obtenu à partir du négatif 35mm originel ou non. Bien que globalement bon, le rendu général nous a toutefois fait tiquer sur certains aspects. Comparé au précédent master de 2009, celui de 2020 est d’une grande propreté et ne présente virtuellement plus aucun défaut de copie. La définition est au rendez-vous, aussi bien lors des (très) gros plans sur les visages (ou encore sur la frimousse du matou) que lors des plans larges dans les rues de la Big Apple. Le seul bémol mais qui n’est pas directement imputable à la restauration, concerne tous les plans truqués (conçus par ILM) qui présentent une définition en deçà.
La nouvelle fenêtre de scan fait également perdre un peu d’image aux quatre coins de l’écran tandis que le ratio 1.78:1 déjà visible sur l’édition Blu-ray 2009 ne respecte pas stricto sensu le ratio cinéma 1.85:1 d’origine et fera sans doute grogner les puristes. Le grain est quant à lui globalement présent, davantage en tout cas que sur l’édition de 2009, mais certains plans (notamment ceux sur les visages) nous sont apparus plus ou moins lisses. Est-ce dû à la captation d’époque ou bien à un recours un peu trop prononcé au DNR ? Le nouvel étalonnage HDR10 / Dolby Vision renforce juste ce qu’il faut les couleurs (le bleu nuit, les costumes noirs lors des funérailles, la tenue violine portée par Whoopi Goldberg, etc.) sans verser dans l’excès. En revanche on constate une tendance verdâtre plus ou moins visible selon les scènes. Était-ce la volonté du réalisateur au moment de cette restauration ? Le disque Blu-ray présent au sein de cette édition combo Blu-ray 4K + Blu-ray est sinon le même que celui édité en 2020 qui était donc issu de ce nouveau master 4K.
Côté son, point de changement par rapport à l’édition Blu-ray sortie en 2009. La VO Dolby TrueHD 5.1 profite avant tout aux musiques de Maurice Jarre avec une belle amplitude dès le générique d’ouverture avec cette caméra qui louvoie dans l’appartement poussiéreux à l’abandon ainsi que lors des deux scènes sur lesquelles on peut entendre Unchained Melody : la scène de poterie (12min) et la scène de danse (110min) où Sam utilise le corps d’Oda Mae. Certains passages bien spécifiques profitent également des bienfaits des 5.1 canaux : une bouteille en verre qui contient un penny et se brise en mille morceaux (66min), les passages dans le métro (35min et 72min) et plus généralement toutes les séquences en extérieurs avec comme souvent de nombreux bruits urbains. Pour le reste, la bande son pourra être qualifiée de relativement sage et fait surtout la part belle aux dialogues. Dans ces conditions, la VF Dolby Digital 5.1 n’a pas trop à rougir de la comparaison et ne sera d’ailleurs pas pour nous déplaire, ne serait-ce que pour l’incroyable travail de Maïk Darah, la comédienne qui double avec délice Whoopi Goldberg depuis plus de 35 ans maintenant.
Côté bonus (uniquement disponibles sur le disque Blu-ray), on retrouve la plupart de ceux présents sur l’édition Blu-ray 2009. À savoir un making of où l’on pourra entendre quelques-unes des anecdotes croustillantes évoquées plus haut ainsi qu’un focus sur la désormais mythique scène de poterie. Le commentaire audio du réalisateur et du scénariste est à nouveau présent et les deux hommes s’entendent visiblement à merveille désormais pour nous conter non sans humour les coulisses de la production. Un tout nouveau bonus conçu pour l’édition Blu-ray de 2020 a également fait son apparition : une petite interview de Jerry Zucker où le réalisateur revient pêle-mêle sur le trio de comédiens, le mélange des genres (drame et comédie), les effets spéciaux et le thème universel de l’amour. On retiendra toutefois la disparition de deux suppléments par rapport à l’édition Blu-ray 2009 : une petite featurette sur les expériences paranormales et une galerie de photos. Rien d’indispensable en soi mais pourquoi ne pas les avoir conservés ?
En définitive, cette édition Blu-ray 4K de Ghost est de bonne facture. Si les bonus et la section audio n’ont pas (ou peu) évolué depuis le Blu-ray sortie en 2009, le nouveau master 4K de 2020 fait la différence, même si certains aspects de ce dernier pourront en faire tiquer certains.
Les plus
- Des bonus sympathiques.
- Le Blu-ray bénéficie du nouveau master 4K.
- Un nouveau master 4K de qualité…
Les moins
- Avec toutefois quelques aspects pour le moins « curieux ».
- Deux bonus de l’édition Blu-ray 2009 se sont volatilisés.
De haut en bas :
- Blu-ray – Édition 2009
- Blu-ray – Édition 2024
- Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2024