Joyau carcéral réalisé par Franklin J. Schaffner, Papillon sort en exclusivité mondiale en France dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD de bonne tenue mais néanmoins perfectible.
Papillon - 50ème anniversaire - Blu-ray 4K Ultra HD
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Testé à partir d’une édition définitive fournie par l’éditeur.
Papillon – 50ème anniversaire – Blu-ray 4K Ultra HD
Synopsis : Henri « Papillon » Charrière, un malfrat de petite envergure, est jugé à tort pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Celui-ci est condamné à vie dans une prison d’une colonie française : le bagne de Cayenne. Mais Papillon n’a qu’une seule idée en tête : s’évader. Malheureusement, ses régulières tentatives sont toujours restées sans réussite. Devant son acharnement, les dirigeants l’envoient sur Devil’s Island, une prison dans la prison, dont jamais personne n’a réussi à s’échapper. Une épreuve terrible pour Papillon, qui découvre l’enfer de l’environnement carcéral…
Disque 1 : Papillon en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p SDR
- Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 5.1 & 2.0
- Sous-titres : Français
- Durée : 2h 30min 17s
Bonus (HD et VF) :
- Entretien avec Olivier Père, évocation de la carrière de Franklin Schaffner (42min 20s)
- Entretien avec Samuel Blumenfeld, évocation de la carrière de Steve McQueen (49min 05s)
- Entretien avec Vincent Didier, évocation d’Henri Charrière, auteur de l’ouvrage « Papillon libéré » (49min 17s)
- Bande-annonce (3min 52s VOSTF)
Détails techniques :
- Taille du disque : 60,95 Go
- Taille du film : 56,22 Go
- Bitrate vidéo moyen : 40,96 Mb/s
- VO DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit) : 2,11 Mb/s
- VF DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit) : 1,91 Mb/s
Papillon ou le troisième joyau signé Franklin J. Schaffner
À l’origine de tout, il y a bien sûr le célèbre roman d’Henri Charrière, dit Papillon, au titre éponyme publié en 1969 à mi-chemin entre autobiographie et fiction, qui a captivé les lecteurs du monde entier avec son récit de l’évasion du bagne de Guyane. Bien que son authenticité ait souvent été remise en question – certains doutant de la véracité des faits relatés –, le succès fut fulgurant, avec 2,5 millions d’exemplaires vendus en France et 13 millions à travers le monde. Le mythe de Papillon, devenu figure emblématique de résilience et de persévérance en milieu carcéral, allait bientôt prendre vie sur grand écran sous la houlette de Franklin J. Schaffner. Le réalisateur s’était déjà imposé dans le paysage cinématographique avec deux chefs-d’œuvre : La Planète des Singes (1968), satire sociale toujours d’actualité aux maquillages novateurs, et Patton (1970), portrait cinglant du célèbre général américain. Avec Papillon, Schaffner met une nouvelle fois à l’épreuve sa capacité à retranscrire des personnages complexes et à explorer des thématiques passionnantes.
Icône du cinéma, alors au firmament de sa carrière dans les années 60 et 70, Steve McQueen livre ici une prestation magistrale dans le rôle-titre, condamné pour un crime qu’il n’a pas commis. Ce personnage de dur à cuire, farouchement déterminé à survivre et à s’évader, colle parfaitement à l’image de McQueen. Face à lui, Dustin Hoffman, qui en est encore aux prémices de sa carrière, incarne le fragile mais indéfectible Louis Dega avec une sensibilité qui fait de lui un parfait contrepoint au Papillon rebelle et indomptable campé par McQueen. Cette dualité entre McQueen et Hoffman, où chacun tire l’autre vers des performances d’une intensité rare, confère au film une profondeur humaine palpable. Outre son casting exceptionnel, Papillon se distingue également par sa bande originale composée par Jerry Goldsmith, qui avait déjà collaboré avec Schaffner sur La Planète des Singes et Patton. La musique de Goldsmith accompagne chaque moment clé du film, et son thème principal, désormais reconnaissable entre tous, amplifie les émotions tout en ajoutant à l’ambiance oppressante et tragique de l’histoire.
Cependant, le film n’échappe pas à certaines critiques : on lui reproche de s’éloigner de la dure réalité du bagne, notamment à travers le personnage de McQueen, parfois plus léger que les circonstances ne le nécessiteraient. Certains ont vu dans cette désinvolture une trahison de l’authenticité que Charrière cherchait à transmettre, et le romancier lui-même dira à McQueen sur le tournage qu’il est encore très en deçà de la réalité. Malgré ces réserves, Papillon reste un joyau du cinéma. Son exploration sans concession de l’univers carcéral, sa réalisation immersive et la qualité de ses interprétations en font aujourd’hui un classique du Septième Art, qui continue de marquer les spectateurs par sa puissance narrative et émotionnelle. Bien plus qu’une adaptation, Papillon le film est une plongée dans l’âme humaine, un témoignage de non soumission face à l’oppression, porté par deux acteurs inoubliables et la vision de Franklin J. Schaffner, qui en a fait une œuvre intemporelle et essentielle.
Jusqu’à ce jour, pour revoir Papillon dans les meilleures conditions home-cinéma, il fallait se tourner vers l’édition Blu-ray parue chez TF1 Vidéo fin 2011, qui utilisait le même master que l’édition sortie chez Warner aux États-Unis quelques mois plus tôt. En 2024, LCJ Éditions propose le film sur support Ultra HD en exclusivité mondiale française (cocorico !). Avant d’aller plus loin, précisons que LCJ sort deux éditions en même temps, chacune proposant un seul et unique disque : d’un côté, on trouve donc une édition Blu-ray 4K et, de l’autre, une édition Blu-ray 1080p. LCJ nous ayant fait parvenir les deux éditions en question, nous avons donc pu effectuer les comparaisons d’usage. Et selon toutes vraisemblances, le master utilisé pour ces éditions 2024 est identique à celui de 2011. Un constat confirmé par cette petite inscription au dos de la jaquette : « d’après une source HD ». Nous sommes donc en présence d’une image au format 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p SDR à partir d’un master 2K.
Trois autres constats s’imposent également dès les premières minutes de visionnage. Primo, l’image a été recadrée et passe du format 2.39:1 en 2011 au 2.35:1 en 2024, ce qui entraîne une perte d’image à gauche et à droite du cadre. Secundo, le master a été réencodé et là où l’on pouvait encore apercevoir quelques défauts de compression en 2011, l’encodage de 2024 est déjà nettement plus probant. Tertio, cette édition Blu-ray 4K de Papillon ne propose pas de nouvel étalonnage HDR10 ou Dolby Vision et s’en tient donc au même étalonnage Rec. 709 de 2011. Une décision tout à fait louable plutôt que se hasarder dans un réétalonnage Rec. 2020 qui risquerait, en l’absence de solides références, de dénaturer les choix colorimétriques du réalisateur Franklin J. Schaffner et de son directeur de la photographie Fred J. Koenekamp avec qui il avait d’ailleurs déjà travaillé sur Patton.
Au final, quid du rendu vidéo ? Le master de 2011 tient encore plutôt bien la route, même upgradé en 4K. Ce pourquoi LCJ s’est certainement lancé dans l’aventure 4K en l’état. La copie est globalement propre, exception faite de quelques petzouilles çà et là tandis que le nouvel encodage offre une image (un peu) plus précise, aussi bien lors des gros plans sur les visages, à commencer par ceux du duo Steve McQueen / Dustin Hoffman, que lors des plans larges de la Jamaïque. Précisons en effet ici que la France ne donna pas son accord à la production pour tourner sur les lieux-mêmes du bagne de Cayenne (fermée en 1946). En l’absence d’étalonnage HDR, les couleurs n’en sont pas moins somptueuses aussi bien lors des scènes « enfermées » qu’en extérieur au milieu de la végétation tout en teintes brunes et vertes tandis que le ciel et l’océan (notamment au cours du dernier acte) laissent place à de magnifiques nuances de bleu, tout comme les gros plans sur le faciès vieillissant et les yeux (bleus) de McQueen.
Le constat d’ensemble serait donc globalement positif s’il n’y avait deux réserves. D’une part, le rendu nous a paru un poil trop lisse dans l’ensemble, certes moins qu’en 2011 du fait du nouvel encodage, mais tout de même en deçà du rendu argentique en adéquation avec le tournage 35mm que l’on serait en droit d’attendre selon les standards d’aujourd’hui. D’autre part, bien que nous n’ayons pas observé de défaut de compression particulier, le bitrate moyen n’en demeure pas moins assez bas. On se retrouve ici peu ou prou dans le même cas de figure que le Blu-ray 4K de Il était une fois dans l’Ouest sorti en mai dernier. À savoir un film de 2h30 encodé sur un disque double couche pour un bitrate moyen de 41Mb/s. Alors certes, on en voit certains venir d’ici qui vont nous dire : « on s’en fout de ces considérations techniques » (on leur adresse d’ailleurs un petit signe « amical » de la main et on précise bien de toute la main). Oui mais non ! Lorsqu’il s’agit de rendre pleinement justice à des joyaux cinématographiques de la trempe d’un Papillon, le home-cinéphile et potentiel futur acheteur d’une édition Blu-ray 4K est en droit d’attendre le meilleur et un bond en termes de prestations audio-vidéos suffisamment significatif pour justifier un (r)achat. On peut comprendre que l’utilisation d’un disque UHD triple couche entraîne un surcoût et des problématiques techniques supplémentaires. Mais en 2024, huit ans après le lancement du support Blu-ray 4K UHD, on est en droit de se demander si un bitrate plus élevé ne permettrait pas de retrouver un peu de cette respiration argentique au niveau du rendu.
Côté son, l’édition Blu-ray de 2011 proposait VO et VF en DTS-HD Master Audio 5.1 (la jaquette annonçait à tort la VO en DTS-HD High Resolution Audio 5.1). L’édition Blu-ray 4K de 2024 reprend ces mêmes pistes 5.1 tout en y ajoutant des pistes DTS-HD Master Audio 2.0 dans les deux langues. En 5.1, la VF offre un rendu plus frontal que la VO. Et si certains apprécieront sans doute l’amplitude que propose cette dernière, ne serait-ce qu’au niveau du rendu des magnifiques partitions signées Jerry, la spatialisation nous a semblé un peu « too much » à plusieurs reprises (comme c’était déjà le cas sur le Blu-ray de 2011). Quelques exemples parmi d’autres : ces bruits de machines à bord du cargo qui emmène les prisonniers au bagne au début du film, la pluie battante sur le pont du navire ou bien plus tard dans cette autre scène très pluvieuse (vers la 40ème minute). Dans le même ordre d’idée, les basses en font parfois des caisses, à commencer par certains passages musicaux. À ces moments-là, les dialogues sont presque « noyés » par la spatialisation 5.1 et il ne sera pas interdit alors de basculer sur les pistes 2.0, voire même d’écouter tout le film ainsi, un choix, rappelons-le, que ne proposait pas le Blu-ray de 2011. Sur ces pistes, le rendu y est certes moins puissant mais tous les éléments de la bande-son y sont présents pour un résultat bien plus homogène selon nous. Au final, quelle que soit la piste choisie, la bande-son offre un rendu clair et limpide permettant de profiter de tous les petits raffinements du mixage d’origine annoncé sur IMDB en 4-Track Stéréo mais diffusé en mono compte tenu du peu de salles de cinéma équipées techniquement de la sorte à l’époque.
Niveau bonus, exception faite de la bande-annonce d’époque, LCJ n’a pas repris les trois autres suppléments présents sur l’édition TF1 de 2011. N’ont-ils pas obtenu les droits ou bien les coûts étaient-ils trop élevés ? À la place, LCJ a élaboré trois nouveaux entretiens particulièrement ventrus consacrés respectivement à Franklin J. Schaffner, Steve McQueen et Henri Charrière pour une durée totale de plus de 2h20. Le premier en compagnie d’Olivier Père (journaliste, critique de cinéma et directeur d’Arte France Cinéma) se focalise sans surprise sur les trois joyaux de la carrière du réalisateur que sont La Planète des singes, Patton et Papillon. Le troisième, en compagnie de Vincent Didier auteur de l’ouvrage Papillon libéré : Bagne et Rédemption qui intervenait déjà dans l’excellent documentaire de 52 minutes présent sur le Blu-ray TF1, revient de façon très détaillée sur la vie d’Henri Charrière, son enfance marquée par la délinquance, sa condamnation au bagne pour un meurtre qu’il clamera toute sa vie n’avoir jamais commis et bien sûr ce roman (en partie autobiographique) dont le succès mondial soulèvera moult polémiques quant à la véracité des évènements relatés. Le deuxième entretien en compagnie du journaliste Samuel Blumenfeld, relate moult anecdotes sur le comédien Steve McQueen (où on apprend par exemple qu’il demandait un chèque uniquement pour lire les scénarios qu’on lui envoyait) alors au pic de sa carrière. Le portrait est au moins aussi pointu et détaillé que les deux autres. Pour autant, l’auteur de ces lignes a bien failli s’étrangler au-dessus de son bol de céréales. La raison : La Tour infernale (1974). Le long-métrage réalisé par John Guillermin et Irwin Allen (pour les scènes d’action) est en ce qui nous concerne un des monuments cinématographiques en matière de film catastrophe. Genre que l’on affectionne particulièrement (ben oui et on assume, non mais) avec de surcroît son parterre de stars jamais vu auparavant ni même depuis où McQueen campe le colonel des sapeurs-pompiers dans un film par ailleurs dédié aux combattants du feu qui « donnent leur vie pour que d’autres vivent » comme le rappelle l’inscription lors du générique d’ouverture (oui là aussi on assume avec larmichette tout ça, tout ça). Que M. Blumenfield n’apprécie guère ce fleuron du cinéma, c’est son droit le plus strict. Mais de là à déclarer que, on cite, « La Tour infernale n’est pas un bon film », il y avait là matière à stopper net le visionnage de l’entretien qui commençait donc très mal.
Notons pour finir que l’édition Blu-ray de 2011 proposait également un livret de 24 pages intitulé « Carnets de tournage » signé Robert Siegel et traduit de l’anglais par Jérôme Wybon dont le contenu est il est vrai peu ou prou repris dans les trois nouveaux entretiens. Cette édition Blu-ray 4K estampillée « 50ème anniversaire » prend enfin la forme d’un boîtier Amaray habillé d’un fourreau cartonné. D’aucuns auraient sans doute préféré un packaging plus luxueux (mais forcément plus onéreux) tel qu’un Steelbook ou au moins un Digipack. Il faudra pour l’heure se contenter de cette édition Blu-ray 4K de Papillon techniquement et éditorialement soignée, mais néanmoins perfectible.
Les plus
- Un film indispensable dans toute Bluray4Kthèque qui se respecte.
- 2h30 de bonus passionnants.
- L’ajout de pistes DTS-HD Master Audio 2.0 tant en VF qu’en VO que ne proposait pas le Blu-ray TF1 de 2011.
- Un « vieux » master HD qui tient encore plutôt bien la route…
Les moins
- … même si on n’aurait pas craché sur un nouveau master restauré a minima 2K ou mieux 4K.
- Où sont passés les bonus de 2011 (problème de droits) ?
De haut en bas :
- Blu-ray – Édition 2011 (TF1 Vidéo)
- Blu-ray – Édition 2024 (LCJ Editions)
- Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2024 (LCJ Editions)
C’est une exclusivité française car c’est tout bonnement un upscale !
Source Dvd Classic
’’LCJ a en fait pris l’initiative de financer son propre master 4K à partir d’un upscale du master 2K, produit en 2011’’
Cameron fait des émules malheureusement !