Chef-d’œuvre incontesté du Septième Art, Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot sort dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD techniquement pointue, même si certains aspects nous ont quelque peu interpellés.
Le Salaire de la peur - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.
Le Salaire de la peur – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Synopsis : En Amérique Centrale, une compagnie pétrolière propose une grosse somme d’argent à qui acceptera de conduire deux camions chargés de nitroglycérine sur 500 kilomètres de pistes afin d’éteindre un incendie dans un puits de pétrole. Quatre aventuriers sont choisis et entament un voyage long et très dangereux…
Disque 1 : Le Salaire de la peur en Blu-ray 4K Ultra HD
Spécifications techniques :
- Image : 1.37:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
- Langues : Français & Audiodescription DTS-HD Master Audio 2.0
- Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
- Durée : 2h 33min 03s
Bonus (HD & VF) :
- Présentation de Marc Godin (20min 55s)
Disque 2 : Le Salaire de la peur en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Français & Audiodescription DTS-HD Master Audio 2.0
- Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
- Durée : 2h 33min 03s
Bonus (HD & VF) :
- Regards croisés sur Le Salaire de la peur (19min 09s, 2017)
- L’extraordinaire ambition d’Henri-Georges Clouzot (20min 58s, 2017)
- Aux sources du choc originel (17min 01s VO, 2017)
- La restauration du film (7min 44s, 2017)
- Souvenirs d’Yves Montand (3min 11s)
- Bande-annonce originale (3min 23s)
Détails techniques :
- Taille du disque : 88,16 Go
- Taille du film : 83,63 Go
- Bitrate vidéo moyen : 69,64 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 0,10 Mb/s)
- VF DTS-HD Master Audio 2.0 (24-bit) : 1,56 Mb/s
Le film
Est-il encore nécessaire de présenter Le Salaire de la peur ? Ce chef-d’œuvre de Henri-Georges Clouzot est universellement salué comme l’un des sommets du Septième Art, admiré aussi bien par les cinéphiles et autres amoureux du cinéma que par les plus grands cinéastes à travers le monde. Sorti en 1953, le film a conservé, plus de soixante-dix ans après, toute sa force dramatique et sa puissance émotionnelle.
Le récit prend son temps, et c’est l’une de ses grandes forces. Durant près d’une heure, Clouzot installe minutieusement le décor : un village perdu d’Amérique Centrale, théâtre de la misère humaine, où règnent la pauvreté et l’ennui. Dans cet enfer tropical, les destins brisés se croisent et s’entremêlent. Clouzot dresse avec une précision d’entomologiste (cf. ce gros plan d’ouverture sur des insectes) les portraits des principaux protagonistes, notamment les deux binômes qui seront chargés de convoyer des camions chargés de nitroglycérine sur des routes impraticables. Cette longue exposition n’est jamais pesante : elle permet au contraire de s’attacher aux personnages, de comprendre leurs motivations et de vibrer à chaque instant lorsque le « convoi de la mort » se mettra en route.
Le film doit aussi beaucoup à la performance de ses comédiens, à commencer par Yves Montand dans l’un de ses premiers rôles majeurs, impressionnant de nervosité et de charisme brut. À ses côtés, Charles Vanel livre une interprétation bouleversante d’un homme brisé par la peur. Les dialogues, ciselés et acérés, traduisent avec une économie de mots l’urgence, la défiance et la fraternité forcée qui naissent dans des conditions extrêmes : « Mario, il t’emmerde ! » ou encore « Et nous, on n’est pas des morts qui marchent ? ».
Quant à la mise en scène de Clouzot, elle est d’une maîtrise absolue. Chaque séquence de tension est montée avec une rigueur implacable, transformant les moindres obstacles – un nid-de-poule, un tournant serré – en autant de scènes d’une intensité à couper le souffle, pour certaines à la limite de l’insoutenable (cf. la séquence de la mare de pétrole à la fin). Mais Le Salaire de la peur n’est pas seulement un modèle de thriller haletant : c’est aussi une œuvre profondément humaine, qui scrute avec acuité la lâcheté, le courage, et les limites de la solidarité.
Récompensé par la Palme d’Or à Cannes en 1953 (récompense qui s’appelait alors « Grand Prix du Festival international du film ») et l’Ours d’or à Berlin, le film a rencontré un immense succès critique et public (près de 7 millions d’entrées en salles en France), gravant durablement son empreinte dans l’histoire du cinéma. Depuis, deux autres adaptations du roman de Georges Arnaud ont vu le jour. D’abord Sorcerer (Le Convoi de la peur, 1977) de William Friedkin, splendide relecture moderne qui rivalise (presque) avec l’original par sa noirceur et son âpreté. Puis, en 2024, un remake par Julien Leclercq, produit par Netflix, qui n’a pas su retrouver l’âme ni la tension du film de Clouzot, se contentant d’une relecture superficielle et sans âme. Pour l’anecdote, dans les suppléments, le journaliste du Monde Samuel Blumenfeld qualifie le livre de « mauvais » tandis que le romancier pour sa part dira que les adaptations de Clouzot et de Friedkin étaient respectivement un mauvais film et un navet.
Reste que, dans l’imaginaire collectif, Le Salaire de la peur de Clouzot demeure inégalé. Plus qu’un simple film d’aventure ou de suspense, il est un monument du cinéma mondial, un modèle de tension dramatique et d’humanité mise à nu. Un chef-d’œuvre du suspense. Une leçon de cinéma.
Les éditions vidéo
Le Salaire de la peur sort en France en 2025 dans une édition Blu-ray 4K coéditée par Seven7 et L’Atelier d’Images qui se présente sous la forme d’un boîtier Amaray avec étui renfermant deux disques : un Blu-ray 4K UHD-100 (triple couche) et un Blu-ray 1080p BD-50. L’image est issue dans les deux cas du master 4K élaboré en 2017 et utilisé par TF1 Studio pour son édition Blu-ray parue la même année qui se présentait sous la forme d’un boîtier Digibook renfermant deux disques : un Blu-ray double couche et un DVD. Une édition sortie au sein de la collection dite « Héritage ».
Avant cela, il fallait remonter à 2009 pour trouver une édition Blu-ray sortie chez Criterion outre-Atlantique. À noter que cette édition proposait une version raccourcie de cinq minutes. Un petit reportage est d’ailleurs présent au sein de cette édition pour évoquer les différences entre le montage français et états-unien. En février 2024, l’éditeur britannique BFI Video a sorti une édition Blu-ray 4K renfermant un seul disque, un Blu-ray 4K UHD-100 (triple couche), tandis qu’en mars 2025, c’est l’éditeur américain Criterion qui a sorti à son tour deux éditions distinctes. D’une part une édition Blu-ray 4K renfermant deux disques, un Blu-ray 4K UHD-100 (triple couche) et un Blu-ray 1080p BD-50, et d’autre part une édition Blu-ray.
À noter que les éditions TF1 de 2017, BFI de 2024, Seven7 / L’Atelier d’Images de 2025 ainsi que les deux éditions Criterion de 2025 sont toutes issues du nouveau master 4K élaboré en 2017 puisque l’on trouve en effet le même carton au lancement du film sur chacune de ces éditions qui proposent toutes le montage intégral du film de 2h33.
À noter enfin que pour les besoins de ce test, nous avons eu accès à un checkdisc 4K mais pas au disque Blu-ray, l’éditeur nous ayant toutefois précisé qu’il s’agissait du « même Blu-ray commercialisé précédemment ». De fait, notre chronique sur le versant Blu-ray est basée sur le disque présent au sein de l’édition TF1 Studio sortie en 2017.
Notre test a été effectué à partir d’un checkdisc 4K fourni par l’éditeur.
L’image
Le Salaire de la peur a été tourné sur pellicule 35 mm. Le directeur de la photographie est Armand Thirard (1899 – 1973). Une véritable sommité dans son domaine puisque, outre ses deux longs-métrages avec Henri-Georges Clouzot, Le Salaire de la peur et Le Mystère Picasso (1956), sa filmographie comporte quelques autres grands noms du cinéma (français) : Julien Duvivier, Christian-Jaque, Maurice Tourneur, Roger Vadim ou encore André Cayatte. Rien que ça !
Un carton en ouverture du film rappelle que la restauration a été effectuée en 4K à partir du négatif image nitrate et d’un contretype sonore par le laboratoire Hiventy (devenu TransPerfect depuis) en 2017. Dans le petit reportage consacré à la restauration du film inclus en bonus sur le disque Blu-ray et présenté par Benjamin Alimi, directeur commercial d’Hiventy, on nous apprend que le scan 4K a été effectué par immersion sur un scanner Scanity (le scan brut pèse plus de 13To !) tandis que la restauration à proprement parler a été effectuée à la palette graphique à l’aide du logiciel Diamant (plus de 500h de travail !) sans avoir recours à un filtre global qui altèrerait l’aspect argentique du rendu. L’étalonnage a été supervisé par Guillaume Schiffman, directeur de la photographie entre autres de nombreux longs-métrages de Michel Hazanavicius (les deux OSS 117, The Artist) et grand connaisseur et admirateur du travail de Henri-Georges Clouzot et de son directeur de la photographie Armand Thirard. Une copie 35mm de référence fournie par TF1 ainsi que des recherches dans les documents de travail de Clouzot et Thirard ont également été utilisés pour parachever cette étape.
Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.37:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K issu du négatif original 35 mm. Dès les premiers plans dans cette petite bourgade paumée d’Amérique centrale, le résultat est somptueux. S’il reste encore ici et là quelques petites scories de pelloche, la copie est globalement d’une propreté remarquable. Le travail de nettoyage et de restauration accompli à ce niveau est plus qu’appréciable tout en préservant du début à la fin le rendu argentique avec un grain bel et bien présent. Exception faite de certains plans un peu flous (comme bien souvent dû au tournage d’origine) ou encore de quelques fondus enchaînés parfois un peu balbutiants, la définition est vraiment splendide, aussi bien lors des gros plans (on n’a jamais vu la sueur sur les visages des personnages avec une telle précision) que lors des plans larges, comme par exemple toute la scène du virage serré en montagne. Le tout est secondé par une compression impeccable. Et pour cause, l’éditeur a opté pour un disque UHD triple couche et un seul bonus de 20 minutes seulement laissant ainsi un maximum de place pour encoder les 2h33 du film dans les meilleures conditions possibles. Du côté de l’étalonnage, le rendu du noir et blanc est lui aussi splendide. Le personnage de Jo interprété par Charles Vanel qui débarque de l’avion tout de blanc vêtu avant de revêtir un peu plus tard une chemise noire permet ainsi d’apprécier à sa juste mesure le travail accompli à ce niveau. Et que dire de la scène de la mare de pétrole huileuse d’un noir d’une intensité comme on ne l’avait jamais vu jusqu’ici.
Pour aussi idyllique qu’apparaisse de prime abord ce tableau, nous avons toutefois été quelque peu surpris en comparant les différentes éditions Blu-ray et Blu-ray 4K parues depuis 2009 aux États-Unis (Criterion), en Angleterre (BFI Video) ainsi qu’en France (TF1 Studio d’une part et Seven7 / L’Atelier d’Images d’autre part). Le cas du Blu-ray Criterion paru en 2009 est assez vite réglé puisque d’une part son ratio 1.33:1 ne respecte pas stricto sensu le ratio originel 1.37:1 et d’autre part il est issu d’un master que l’on qualifiera poliment de « fatigué ».
Le Blu-ray TF1 Studio de 2017 issu donc du nouveau master 4K est quant à lui autrement plus méritant avec une image de bien meilleure tenue et le respect du ratio originel 1.37:1. Le seul bémol concerne toutefois l’encodage avec quelques artefacts ici et là (cf. les lignes électriques qui pendent dans les rues du village au début du film) ou encore quelques macroblocs dans le ciel. Le problème vient selon nous des 70 minutes de bonus qui occupent près de 14 Go sur le disque double couche tandis que le film (qui pour rappel dure 2h33) occupe 29 Go. L’édition Blu-ray Criterion de 2025 s’en sort bien mieux sur ce point précis puisque les 1h45 de bonus occupent 9 Go et sont donc davantage compressés tandis que le film lui occupe pas moins de 35Go. CQFD.
Arrive ensuite les nouvelles éditions de 2024 et 2025 respectivement chez BFI Video, Seven7 / L’Atelier d’Images et Criterion. Toutes sont issues du même master 4K de 2017 à deux différences près. Tout d’abord l’étalonnage a de toute évidence été refait : il suffit pour s’en convaincre de comparer l’image du Blu-ray TF1 Studio de 2017 et celle du Blu-ray Criterion de 2025, toutes deux étalonnées en SDR. Là où l’étalonnage de 2017 nous semblait jusque-là excellent, il apparaît aujourd’hui « grisâtre » en comparaison de celui de 2024/2025 au rendu bel et bien noir et blanc cette fois. Ensuite, le cadrage a lui aussi été modifié. En effet, si nous sommes toujours en présence du même master qu’en 2017 (on retrouve les mêmes petits défauts de copie aux mêmes endroits) et que l’image conserve bien son ratio d’origine 1.37:1, le master de 2024/2025 a été « recadré » et laisse apparaître moins d’image qu’en 2017. À noter pour finir que contrairement à BFI et Seven7 / L’Atelier d’Images qui propose un étalonnage Dolby Vision sur le Blu-ray 4K, Criterion propose un étalonnage SDR (tout comme il l’avait déjà fait dernièrement pour Les 7 Samouraïs là où les éditions BFI et The Jokers proposaient un étalonnage Dolby Vision). Visuellement le résultat nous a semblé plus agréable à l’œil avec l’étalonnage Dolby Vision sans que la différence soit renversante pour autant.
Pour résumer, voici ce que nous avons constaté :
- Blu-ray Criterion (2009) : Image au ratio 1.33:1 issue d’un ancien master.
- Blu-ray TF1 Studio (2017) : Image au ratio 1.37:1 issue d’un nouveau master 4K de 2017.
- Blu-ray 4K BFI Video (2024) et Blu-ray 4K Seven7 / L’Atelier d’Images (2025) : Image au ratio 1.37:1 issue du master 4K de 2017 mais avec une image « recadrée » encodée en Dolby Vision.
- Blu-ray et Blu-ray 4K Criterion (2025) : Image au ratio 1.37:1 issue du master 4K de 2017 mais avec une image « recadrée » encodée en SDR.
- On vous invite à constater tout cela de visu en découvrant plus bas nos captures comparatives ad hoc.
Si le nouvel étalonnage de 2024 / 2025 fait donc plaisir à voir, le recadrage de l’image quant à lui nous a pour le moins interpellé. Nous avons donc signalé ces constatations à l’éditeur afin d’en savoir davantage. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés dès que nous aurons obtenu un retour de sa part.
Le son
Les musiques du Salaire de la peur sont composées par Georges Auric (1899 – 1983). Un nom là aussi bien connu dans le milieu puisque, outre ses multiples collaborations avec Henri-Georges Clouzot, on lui doit les musiques de La Belle et la Bête (1946) et Orphée (1950) de Jean Cocteau, Moulin Rouge (1952) de John Huston, Lola Montès (1955) de Max Ophüls, Du rififi chez les hommes (1955) de Jules Dassin ou encore La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury. Rien que ça (bis repetita) !
Deux pistes sonores sont proposées aussi bien sur le disque 4K que sur le disque Blu-ray : la VF en DTS-HD Master Audio 2.0 monophonique ainsi qu’une piste française audiodescription en DTS-HD Master Audio 2.0, le tout accompagné de sous-titres français pour sourds et malentendants. Comme indiqué sur le carton au lancement du film, la restauration sonore a été effectuée à partir d’un contretype sonore scanné à l’aide d’un scanner Résonance sans chercher le moins du monde à « bidouiller » le rendu comme le souligne Benjamin Alimi dans le petit reportage consacré à la restauration du film. Il en résulte un son clair et limpide, exempt de toutes défaillances acoustiques (souffle, craquement, etc.).
Le cas des musiques est vite réglé puisqu’il n’y en a que très peu. Les seules exceptions sont celles que l’on peut entendre à la radio dans le bar où se rendent tous les protagonistes, sur le générique d’ouverture ainsi que le célèbre Beau Danube bleu lors de la séquence finale. Des passages où les musiques ne manquent pas de panache pour du simple mono. Et si la première heure « d’exposition » est plutôt calme, la bande son s’active lorsque l’on perçoit pour la première fois hors-champ le rugissement des moteurs des camions (57ème minute). Dès lors, chaque péripétie traversée par ces deux monstres de métal donne lieu à des effets pour le moins percutants, à l’image de cette explosion d’un rocher qui bloque la route (118ème minute). Élément primordial du récit : les dialogues sont parfaitement clairs et audibles en toutes circonstances.
Les bonus
Le disque Blu-ray 4K propose un tout nouveau supplément : une Présentation de Marc Godin, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages consacrés au cinéma, qui revient sur le parcours de Clouzot au sortir de la Seconde Guerre mondiale (où il fut accusé de collaboration avec l’occupant nazi) puis sur la préproduction : le scénario co-écrit avec son frère, le casting (Gabin refusera le rôle de Jo car il ne voulait pas jouer un lâche). Il aborde ensuite la production du film (qui sera stoppée entre 1951 et 1952 car la production était au bord de la faillite) où Clouzot avait la réputation de s’engueuler avec tout le monde : acteurs et techniciens. Charles Vanel menacera d’ailleurs de quitter le plateau en voyant comment Clouzot malmenait ces derniers. Cette présentation se conclut en abordant la nouvelle adaptation réalisée par William Friedkin et sur l’héritage du film auprès des cinéastes du monde entier : Steven Spielberg, George Miller, etc.
Les autres suppléments se situent sur le disque Blu-ray qui pour rappelle est le-même que celui édité par TF1 Vidéo en 2017. On y trouve pour commencer trois interviews récentes. La première en compagnie de Jean Ollé-Laprune, historien du cinéma et Samuel Blumenfeld, journaliste au Monde, qui reviennent sur le tournage en extérieur en Camargue ainsi que sur certaines séquences en particulier (le final avec le brasier où Vanel apparaît subrepticement à cheval car c’était le seul sur le plateau à savoir monter un canasson !). La deuxième interview est celle du réalisateur Xavier Giannoli qui propose une analyse du cinéma de Clouzot en général et du Salaire de la peur en particulier ainsi que la façon dont le cinéaste filmait la beauté du mal, les corps des êtres humains en perte de contrôle tout en explorant l’âme humaine. La troisième interview est celle de Bong Joon-ho qui se focalise essentiellement sur la séquence de la mare de pétrole qui le traumatisa quand il découvrit le film pour la première fois à la télévision du haut de ses 10 ans. Outre le petit reportage consacré à la restauration du film ainsi que la bande-annonce d’époque, le dernier supplément est un court montage de deux interviews d’Yves Montand datant respectivement de 1970 et 1988 où le comédien revient sur sa rencontre avec Clouzot.
Une interactivité enrichissante donc même si, comme souvent, l’édition Criterion fait mieux en proposant notamment deux suppléments qui ont retenu notre attention : une interview de Michel Romanoff, assistant réalisateur (22min, 2005) et un documentaire issu d’une série intitulée Ces messieurs de la famille : Henri-Georges Clouzot : le tyran éclairé (52min, 2004). Deux bonus de choix que l’on aurait aimé retrouver ici.
Conclusion
Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot sort aujourd’hui dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD qui permettra de (re)découvrir ce chef-d’œuvre du Septième Art dans une qualité d’image et de son comme jamais auparavant. Un petit doute subsiste malgré tout concernant le recadrage observé sur l’image par rapport au master de 2017. Affaire à suivre…
Les plus
- Un chef-d’œuvre du Septième Art comme vous ne l’avez jamais vu.
- Des bonus de qualité.
- Une piste sonore monophonique claire et percutante.
- Une restauration de l’image de tout premier choix…
Les moins
- … où le nouveau cadrage nous a toutefois interpellé.
De haut en bas :
- Blu-ray – Édition 2009 (Criterion)
- Blu-ray – Édition 2017 (TF1 Studio)
- Blu-ray – Édition 2025 (Criterion)
- Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2025 (Seven7 / L’Atelier d’Images)