Predator - Ultimate Hunter Édition (2010) - Capture Blu-ray

Predator : Un Blu-ray Ultimate qu’a pas une gueule de porte-bonheur

À l’occasion de la ressortie en salles ce 17 août 2016 de Predator, retour sur une édition Blu-ray parue six ans plus tôt et qui est le parfait petit guide illustré de ce qu’il ne faut SURTOUT PAS FAIRE en matière de restauration. Explications…

Predator - Affiche 1987Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, est-il vraiment nécessaire de présenter Predator (1987) ? Cette petite perle du cinéma d’action (fantastique) que l’on doit à celui qui, dans les années 80/90, était l’un des maîtres incontestés de ce type de cinoche burné forcément jouissif qui nous gratifia de quelques-uns des classiques du genre. À commencer par Piège de cristal (Die Hard, 1988), un long-métrage qui, outre de nombreuses suites et notamment l’excellent troisième opus (supérieur au premier ?) Une journée en enfer (Die Hard with a Vengeance, 1995), donnera carrément naissance à un tout nouveau genre en soit : le « film piège de cristal » qui se déclinera à toutes les sauces par la suite : sur un bateau (Piège en haute mer, 1992), dans un bus (Speed, 1994), dans un train (Piège à grande vitesse, 1995), dans un avion (Ultime décision, 1996), et même dans une cabine téléphonique (Phone Game, 2002) ! On doit également à McTiernan la toute première (et meilleure ?) adaptation d’un roman de Tom Clancy : À la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October, 1990). Pleinement conscient des aberrations du genre, le réalisateur ira même jusqu’à auto-parodier son gagne-pain avec Last Action Hero (1993) et une deuxième collaboration avec la star bodybuildée du cinoche d’action de l’époque : Arnold Schwarzenegger (Schwarzy pour les intimes). Six ans plus tôt, les deux hommes s’étaient retrouvés sur le plateau de ce Predator au pitch a priori simpliste au possible :

Le commando de forces spéciales mené par le major Dutch Schaeffer est engagé par la CIA pour sauver les survivants d’un crash d’hélicoptère au cœur d’une jungle d’Amérique Centrale. Sur place, Dutch et son équipe ne tardent pas à découvrir qu’ils sont pris en chasse par une mystérieuse créature invisible qui commence à les éliminer un par un. La traque commence.

À partir de ce point de départ digne de quantité de séries B des années 80/90, McTiernan ne cherche nullement les grandes explications et débute son film avec un plan d’ouverture aussi simple d’efficace d’un vaisseau, supposément extra-terrestre, qui débarque sur Terre. À son bord, on le devinera par la suite : le Predator, chasseur aussi redoutable que sanguinaire. Et c’est partie pour plus d’une heure de chasse à l’homme (armée) dans la touffeur écrasante de la forêt tropicale. Que dire sinon qu’au fil des nombreux visionnages, le joyau de McTiernan est à ranger dans la case classique instantanée qui n’a rien perdu de sa superbe avec ses scènes d’anthologie (l’attaque du village), ses punchlines qui font toujours autant mouches (la VF est à ce titre un régal) et son mano à mano entre Schwarzy et ce Predator « qu’a pas une gueule de porte-bonheur ».

Predator - Affiche 2016Pour la ressortie dans les salles hexagonales en cet été 2016, le distributeur Capricci est reparti du seul matériau mis à sa disposition par l’ayant-droit FOX, à savoir le tout nouveau master 2K réalisé pour les besoins du Blu-ray baptisé « Ultimate Hunter Edition » sortie en juillet 2010. Et si la perspective d’une nouvelle édition mettant au rebut la précédente parue deux ans plus tôt, dépourvue de bonus et nantie d’une image souffreteuse encodée en MPEG-2, paraissait une excellente idée sur le papier, dans les faits, tout le monde a très vite déchanté en découvrant ce qui s’apparentait à un véritable massacre. En effet, la première réaction pour le moins épidermique qui vient à l’esprit à l’apparition des premières images du film serait plutôt la suivante : Apportez-moi la tête du gars qui s’est chargé de restaurer l’image de cette édition « Ultimate hunter » ! Sérieusement, à ce niveau-là de bêtise, de deux choses l’une : soit ladite personne voulait faire une private joke qui a mal tourné, soit la Fox a oublié d’être pro sur le coup.

Certes, le master (2K donc) a bel et bien été revu avec, à l’arrivée, des défauts de copie gommés (mais d’autres qui sont apparus, cherchez l’erreur ! Cf. cette petite tache dans le coin supérieur droit à 13min 28s à droite de la tête de Schwarzy), des couleurs rehaussées, des contrastes accentués (avec à la clé une meilleure lisibilité lors des scènes en basse lumière) ainsi qu’une précision accrue grâce à l’utilisation du codec AVC. Mais non, non et re-non, le DNR n’est pas la solution miracle à tous les problèmes ! Schwarzy au musée Grévin, vous connaissez ? Et bien attendez de voir la première séquence (l’arrivée en hélico et le briefing qui s’ensuit) et vous allez comprendre votre douleur. C’est bien simple : de grain, il n’y en a plus une miette ! Le reste du film est à l’avenant de cette entrée en matière cauchemardesque. Est-il besoin de repréciser ici que Predator fut tourné à une époque où le mot « numérique » n’était pas la norme (le terme commençait tout juste à faire surface en matière d’effets spéciaux) et que par définition, la captation du film s’est faite sur pelloche avec tout le procédé de tirage photochimique qui s’ensuit et que, in extenso, l’image de Predator se doit d’être granuleuse à souhait pour respecter les intentions photographiques originelles de McTiernan et de son directeur de la photo Donald McAlpine ? Ce que ne fait absolument pas cette édition Blu-ray Ultimate Hunter.

Comparatif éditions 2008 et 2010

Ça nous fait donc une belle jambe de voir (enfin) ressurgir tous les bonus du DVD Collector parue en 2002 avec ses excellents commentaires audio, son making of, sa cohorte de petites featurettes, ses scènes coupées et autres bandes annonces, sans oublier un bonus inédit mais davantage destiné à « servir la soupe » du nouveau Predators (2010) réalisé par un certain Nimród Antal et qui sortait dans les salles cet été-là ! Quant à la partie sonore, une VO Dolby Digital 4.0 (encodée à 448Kb/s) fait également son apparition et, en termes de mixage, colle aux basques de la VO DTS-HD MA 5.1 et permet ainsi de se rendre compte que la stéréophonie Surround n’est toujours pas le point fort. En revanche cette même piste DTS-HD permet d’apprécier un surplus de dynamisme et de puissance plutôt bienvenu. La VF quant à elle est toujours proposée en DTS 5.1 (768Kb/s) et reste une nouvelle fois à la traîne avec des myriades d’effets qui passent à l’as en sus d’une infériorité patente.

C’est donc peu que de dire que cette ressortie estivale en salles de Predator à partir de ce même master 2K immonde car irrespectueux de la photographie originelle et qui avait servi à l’édition Blu-ray Ultimate Hunter parue en 2010 nous enchante moyennement. Tous les regards se tournent donc vers la FOX qui, à l’aune du remake en cours de préparation entre les mains de Shane Black pour une sortie prévue en 2018, serait bien avisée de profiter de l’occasion pour se fendre d’un tout nouveau master (4K) enfin digne de ce nom avec, pourquoi pas, une ressortie sur support Blu-ray Ultra HD à la clé. Pour ce joyau de McTiernan, ce serait bien la moindre des choses.

Notes :
– Image : 2/5
– Son : 4/5
– Bonus : 4/5

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Predator – Ultimate Hunter Edition Blu-ray

Éditeur : 20th Century Fox Home Entertainment
Date de sortie : 7 juillet 2010

Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Anglais DTS-HD MA 5.1 & DD 4.0, Français DTS 5.1
– Sous-titres : Français, Anglais
– Durée : 1h 46min 35s

Bonus (en SD et VOSTF) :
– Predators : premières images (1min 44s, HD)
– Predator : évolution d’une espèce : chasseurs d’une perfection absolue (11min 13s, HD)
– Commentaire audio de John McTiernan
– Commentaire sous-titré de l’historien du cinéma Eric Lichtenfeld
– S’il peut saigner, alors on peut le tuer ! : Le making of de Predator (28min 47s)

Au cœur de Predator :
– Action classée secrète (5min 21s)
– Arnold : du jamais vu (4min 42s)
– Indolore (3min 30s)
– La vie intérieure – Un hommage à Kevin Peter Hall (4min 26s)
– Camouflage (4min 54s)
– Bienvenue dans la jungle (2min 40s)
– Création de personnages (4min 41s)

Effets spéciaux :
– Effets spéciaux « costume rouge » : Predator (rouge) baisse les yeux (57s), Predator (rouge) dans la jungle (54s), Déplacement du Predator (rouge) touche finale (17s)
– Tests de camouflage : Effet de camouflage (35s), Différents niveaux de camouflage (1min 16s)

Courts extraits :
– John McTiernan : préparation du film (3min 05s)
– Le but ultime de Jesse (2min 18s)
– Stan Winston : le farceur de service (3min 02s)
– Ne buvez pas l’eau (1min 58s)

Scènes inédites & Scènes coupées :
– Fuir le Predator (1min 43s)
– Caméléon (28s)
– Construire un piège (2min 12s)
– Dévaler la pente (56s)

Bandes-annonces originales :
– Predator (VO, HD)
– Predator 2 (VO)

– Galerie de photos (HD)
– Portrait du Predator (HD)

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