The Alfred itchcock Hour - Image Une

The Alfred Hitchcock Hour (1962-1965)

Elephant Films vient de réunir en un unique coffret l’intégrale des 3 saisons (93 téléfilms produits de 1962 à 1965 et presque tous inédits en France) de la célèbre série américaine policière présentée par Alfred Hitchcock. The Alfred Hitchcock Hour. L’ensemble est passionnant, historiquement comme esthétiquement. Il prélude à un projet plus ambitieux qui sera réalisé d’ici 2018 : éditer l’intégralité de la série diffusée entre 1955 et 1965 dans son ordre chronologique strict de production télévisée. Jean-François Rauger a assuré la caution cinéphilique de l’entreprise en présentant chaque DVD et en permettant que quatre chapitres de son livre, L’Oeil domestique, Alfred Hitchcock et la télévision (éditions Rouge profond, l’éditeur qui édite une intégrale révisée et augmentée de la revue Midi-Minuit Fantastique dont on vous en parlait ici) soient utilisés en guise d’introduction pour le passionnant et précis livret illustré qui présente ensuite succinctement chaque épisode. On y apprend, par exemple, que Shamley productions, société fondée en 1955 aux USA par Hitchcock pour la production de cette série, reprend le nom d’un village du Sud de Londres où son épouse et lui avaient acheté une maison de campagne en 1928.

The Alfred itchcock Hour

Lancée sur la chaîne de TV américaine CBS le dimanche 2 octobre 1955 à 21H30 sous le titre Alfred Hitchcock Presents, accompagnée de la célèbre petite mélodie Marche funèbre d’une marionnette composée en 1872 par Charles Gounod, cette série TV dura 7 saisons de 39 histoires (268 histoires au total car la quatrième saison ne comportait que 36 histoires au lieu de 39) constituant chacune un moyen métrage autonome durant environ 25 ou 26  minutes, en général tourné en 3 jours. En 1957, une saison concurrente nommée Suspicion fut lancée par la chaîne NBC : Shamley production et Hitchcock en produisirent également les épisodes, Hitchcock en tourna même un lui-même mais ils étaient présentés par l’acteur Dennis O’Keefe. Quant à la série CBS originale, elle changea de nom en 1962 et devint The Alfred Hitchcock Hour parce que la durée des épisodes augmenta, passant à environ 50 minutes (les 10 minutes restantes étant réservées aux coupures pub). Ils furent en général tournés en 6 jours. Cette nouvelle série comporta trois saisons consécutives. Elles furent connues en France sous le titre générique de… Suspicion qu’il ne faut surtout donc pas confondre avec la série NBC.

Ce sont ces trois dernières saisons qui constituent l’intégrale de ce coffret The Alfred Hitchcock Hour ([saison 1 = 32 histoires] + [saison 2 = 32 histoires] + [saison 3 = 29 histoires] = donc, au total, 93 histoires) qu’Elephant avait commencé par décliner en deux coffrets par saison depuis juin 2015.  Comme c’était son habitude depuis 1955, Alfred Hitchcock présentait et commentait in fine ces histoires. Ces présentations et commentaires qu’il n’avait pas le temps de rédiger lui-même, étaient écrits par un certain James B. Allardice. Ils constituent aujourd’hui, à notre avis, le point faible de la série : on ne partage d’ailleurs pas l’avis élogieux de Jean-François Rauger en ce qui les concerne. Hitchcok signa lui-même la mise en scène d’une vingtaine d’histoires. La majorité de ses contributions personnelles durent donc 26 minutes mais certaines durent aussi 52 minutes : elles ont été éditées en un coffret parallèle par Universal mais malheureusement pas classé dans l’ordre historique chronologique de production.  Lorsque Elephant aura réussi à éditer l’intégrale de la série complète des dix saisons de 1955 à 1965, ces épisodes se retrouveront à leur place chronologique correcte au sein de l’ensemble.

On se souvient que Psycho [Psychose] (USA 1960) d’Alfred Hitchcock avait été tourné dans des conditions assez proches de celles d’un moyen métrage de cette série, au point qu’on peut le considérer aujourd’hui rétrospectivement comme une sorte de porte-étendard. Le cinéphile francophone qui admire Psychose ne pouvait que souhaiter découvrir la totalité de sa série matricielle. Son examen révèle qu’elle entretient des liens parfois encore plus étroits qu’on pouvait le penser avec ce chef-d’œuvre. Ainsi Off Season, titre du dernier épisode de la saison 3, tourné en 1965, entretient avec Psychose un rapport assez étonnant : l’acteur John Gavin y descend dans un motel qui ressemble comme deux gouttes d’eau, pour l’extérieur, au motel de Psychose. Épisode produit par Gordon Hessler (impliqué dans la série dès 1955 comme lecteur puis producteur exécutif en 1965) et réalisé par William Friedkin ! Le premier nom parlera aux connaisseurs des classiques du cinéma fantastique anglais de 1970 ; on ne présente plus le second qui s’illustrait déjà dans le film noir en adaptant ici un scénario de… Robert Bloch, écrivain qui collaborait déjà régulièrement à la série depuis ses débuts et qui est aussi, comme on le sait, l’auteur du roman Psychose. La boucle est ainsi bouclée entre Psychose d’une part et la série Alfred Hitchcock Présente d’autre part.

« Secrets inavouables, passions destructrices, crimes (presque) parfaits, situations inquiétantes, résolutions surprenantes, faux coupables et véritables folies : le Maître du suspense poursuit avec son inimitable humour noir l’exploration des recoins les plus angoissants de l’âme humaine  » annonce le slogan publicitaire de la série.  Reconnaissons qu’il vaut aussi bien pour le long-métrage classique de 1960 que pour les 93 moyens-métrages d’environ 50 minutes composant ces 3 saisons de 32 épisodes (sauf la saison 3 qui n’en comporte que 29). L’ensemble oscille effectivement très régulièrement entre film noir policier et cinéma fantastique, d’horreur et d’épouvante, sans oublier une touche d’humour ou d’ironie parfois très noire, sans oublier non plus l’exigence d’un « retournement » final modifiant le sens de l’histoire au dernier moment.  Le matériel littéraire adapté – lorsqu’il s’agit d’adaptations : il arrive aussi que certaines histoires soient originales, ou alors modifiées à tel point qu’elles deviennent originales, selon les cas –  est essentiel : la série adapte des nouvelles contemporaines de séries noires, parfois fantastiques, écrites par Cornell Woolrich (alias « William Irish »), John Collier, Ray Bradbury, Robert Bloch, Roald Dahl, Harlan Ellison et bien d’autres encore mais elle peut aussi, à l’occasion, s’inspirer de classiques plus anciens écrits par des auteurs américains du dix-neuvième siècle (Ambrose Bierce) ou anglais (la nouvelle La Patte de singe de W.W. Jacobs, éditée en 1902 et qu’on trouve dans toute anthologie littéraire fantastique classique qui se respecte). Elles peuvent même reprendre un fait divers historique ou s’en inspirer : Jack l’éventreur ou bien l’affaire Burke et Hare, par exemple. Et, last but not least, le casting comporte la fine fleur du Hollywood des années 1955 à 1965 y compris ses plus belles actrices, qu’elles aient été stars reconnues ou simples starlettes, parfois dans des rôles considérés par les critiques américains comme étant les meilleurs de leur filmographie.

Alfred Hitchcock

Voici donc ci-dessous la liste des saisons et des épisodes présentés et numérotés par l’éditeur français dans leur ordre chronologique de présentation télévisée originale, ce qui donne à l’ensemble une remarquable valeur historique documentaire.

Précisons enfin que certains titres (peu nombreux) ne sont pas inédits puisqu’ils sont dotés d’une VF d’époque et d’un titre d’exploitation TV français, ce dernier étant mentionné, lorsqu’il existe, avant le titre original américain. Mais il s’agit, encore une fois, d’une infime minorité de titres. La majorité, à savoir les titres présentés en VOSTF seulement, était bel et bien inédite chez nous. Le n° de la saison précède le n° de l’épisode, suivi de son titre, des noms du réalisateur, du scénariste et/ ou de l’écrivain adapté, celui des vedettes masculines et féminines, parfois suivis d’une courte remarque historique ou critique.

Sur le plan de l’image, l’ensemble est au format original 1.37 N&B : les copies sont parfaitement nettoyées, les numérisations soignées, seules d’éventuelles poussières négatives ou positives subsistent sur un ou deux plans (cas de l’excellent épisode 3.22, par exemple). Le son est du mono 2.0 parfaitement nettoyé lui aussi.

The Alfred Hitchcock Hour - Coffret DVD Saison 1 Vol 1

Saison 1 – Volume 1  (septembre 1962 à janvier 1963)
  • 1.01 – A Piece of the Action (20 septembre 1962, VOSTF) de Bernard Girard avec Robert Redford, Gig Young, Martha Hyer, Gene Evans.

Scénario Inspiré par celui du Street of Chance (1930) de John Cromwell. Contrairement à ce qu’indique le dossier presse, ce téléfilm n’est pas le premier tourné par Robert Redford puisque sa filmographie TV débute dès 1960. Le cinéaste Bernard Girard s’est essayé au cinéma fantastique dans A Name For Evil (1973) avec Robert Culp et Samantha Eggar. Le casting est composé de quatre acteurs principaux emblématiques des années 1950 (Martha Hyer, Gene Evans) puis 1970 (Robert Redford, Gig Young).

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 1

  • 1.02 – Chez les fous (Don’t Look Behind You) (VF+VOSTF) de John Brahm avec Jeffrey Hunter, Vera Miles.

Réalisé par un cinéaste à qui on doit des classiques du cinéma fantastique américain des années 1940-1950 (The Lodger [Jack l’éventreur] en 1944 avec Laird Cregar, Hangover Square en 1945 encore avec Laird Cregar, The Mad Magician en 1954 avec Vincent Price) et une dizaine d’épisodes de Alfred Hitchock Presents entre 1959 et 1961. Le scénario instaure déjà les éléments thématiques de séries cinéma telles que Halloween, Vendredi 13 et Scream que la critique contemporaine dénomme « slashers ». En réalité, l’air du temps s’y prêtait puisque la même année, Mario Bava inventait le giallo avec La Fille qui en savait trop, bientôt suivi par Six femmes pour l’assassin.

  • 1.03 – Night of the Owl (1962, VOSTF) de A. Crosland Jr. scénario de Richard Fielder d’après une histoire de Andrew Garve, avec Brian Keith, Patricia Breslin, Mike Kellin, Philip Coolidge. Le réalisateur a signé 16 épisodes de la série antérieure Alfred Hitchcock présents.
  • 1.04 – J’ai tout vu (I Saw the Whole Thing) (VF+VOSTF) 1962 de A. Hitchcock, d’après une histoire de Henry Cecil, avec John Forsythe, Ken Smith, Evans Evans.

L’unique épisode de The Alfred Hitchcock Hour réalisé par le maître lui-même, intéressé par un scénario adapté d’une histoire originale de Henry Cecil (un ancien juge qui est l’auteur du chef-d’œuvre de la série noire Le Crampon, éditions Gallimard, collection série noire-NRF, traduction française Paris 1968) dont la structure est celle du classique japonais Rashomon d’Akira Kurosawa, à savoir une histoire racontée par plusieurs témoins dont les récits modifient à chaque fois le sens de l’action et faisant rebondir le suspense.

  • 1.05 – Le Traquenard (Captive Audience) (VF+VOSTF) de Alf Kjellin, scénario de William Link et Richard Levinson (les futurs scénaristes de la série TV Columbo), avec Angie Dickinson, James Mason.

Casting de stars qui signale d’emblée l’impact de la série auprès du grand public de l’époque.

  • 1.06 – Final Vow (VOSTF) de Norman Lloyd, scénario de Henry Slesar d’après son histoire, avec Carol Lynley, Clu Galager, Don Hanmer, Carmen Phillips.

Les thèmes alliés de la foi catholique et de la culpabilité face au mal étaient déjà le cœur du scénario d’un des films cinéma d’Hitchcock les plus célèbres : I Confess [La Loi du silence] (1953).

  • 1.07 – Annabelle (Annabel) (VF+VOSTF) de Paul Henreid, scénario Robert Bloch d’après une histoire de Patricia Highsmith, avec Dean Stockwell, Susan Oliver, Kathleen Nolan, Gary Cockrell.

L’acteur et cinéaste Paul Henreid avait déjà contribué brillamment au film noir américain, avec son extraordinaire interprétation dans Le Balafré (Hollow Triumph, 1945) de Steve Sekely.

  • 1.08 – Le Sauveteur (House Guest) (VF+VOSTF) de A. Crosland Jr., scénario de H. Slesar et M. Brandell d’après un roman original de A. Garve, avec MacDonald Carey, Adele Mara, Robert Sterling.
  • 1.09 – The Black Curtain (VOSTF) de Sidney Pollack, scénario de J. Murcott d’après une histoire de Cornell Woolrich, avec Richard Basehart, Lola Albright, Harold J. Stone.

Pollack, pas encore l’un des réalisateurs les plus en vue des années 1970, a également réalisé l’épisode 22 de cette première saison. Cornell Woolrich (alias « William Irish ») est l’un des plus grands écrivains de série noire américaine du XXe siècle, il a également touché au fantastique et à la criminalité psychopathologique : c’est à partir de son roman que Jacques Tourneur a filmé un de ses chefs-d’œuvre, L’Homme léopard, en 1943. Casting de premier choix.

  • 1.10 – L’Autre homme (Day of Reckoning) (VF+VOSTF) de Jerry Hopper, scénario de W. Link et R. Levinson,  avec Barry Sullivan, Louis Hayward, Claude Akins.
  • 1.11 – Ride the Nightmare (VOSTF) de Bernard Girard, scénario de R. Link et W. Levinson d’après une histoire de Richard Matheson, avec Gena Rowlands, Hugh O’Brian, John Anderson, Jay Lanin.

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 1Gena Rowlands

  • 1.12 – Hangover (VOSTF) de Bernard Girard, avec Tony Randall, Jane Mansfield, Robert P. Lieb, Myron Healey.
  • 1.13 – Bonfire (VOSTF) de Joseph Pevney avec Peter Falk, Dina Merrill, Patricia Collinge, Paul von Schreiber.

Peter Falk (avant qu’il devienne célèbre dans le rôle de l’inspecteur Columbo à la TV américaine puis mondiale) tient le rôle d’un prédicateur inquiétant, sans doute un peu inspiré par celui que jouait Robert Mitchum en 1955 dans La Nuit du chasseur. Le cinéaste Joseph Pevney a servi le fantastique à plusieurs reprises dans sa filmographie. Il avait notamment signé comme réalisateur de cinéma une intéressante biographie de l’acteur Lon Chaney : L’Homme aux mille visages, avec James Cagney dans le rôle de Chaney, biographie filmée présentée par Robert Evans, l’un des futurs producteurs du Parrain de Coppola pour la Paramount.

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 1

  • 1.14 – The Tender Poisoner (VOSTF, décembre 1962) de Leonard J. Horn, scénario de Lucas Heller, avec Howard Duff, Jan Sterling, Phillip Reed, Dan Dailey.

Duff avait été l’un des prisonniers filmés par Jules Dassin dans Les Démons de la liberté (1948). Le réalisateur L.J. Horn qui avait débuté en réalisant des épisodes de la précédente série Alfred Hitchcock Presents, fut ensuite un des plus importants cinéastes de séries TV des années 1970. Il réalisa d’assez nombreux épisodes de Mission : impossible, Mannix, Le Fugitif.

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 1

  • 1.15 – The Thirty-First of February (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de Richard Matheson sous le pseudonyme de « Logan Swanson » d’après une histoire originale de Julian Symons, avec David Wayne, William Conrad, Elisabeth Allen.
  • 1.16 – What Really Happened (11 janvier 1963, VOSTF) de Jack Smight, scénario de H. Sleasar d’après une histoire de Mary Belloc Lowndes avec Anne Francis, Ruth Roman.

Hitchcock avait déjà adapté en 1926 son The Lodger [Les Cheveux d’or] d’un roman de M.B. Lowndes. L’actrice Ruth Roman avait joué en vedette dans son Strangers on a train [L’Inconnu du Nord Express] le rôle de la fiancée du joueur de tennis compromis par un psychopathe. Le cinéaste Jack Smight servit le film noir et le film fantastique dans les années 1965 à 1970 mais d’une manière inégale.

The Alfred Hitchcock Hour - Coffret DVD Saison 1 Vol 2

Saison 1 – Volume 2  (janvier 1963 à mai 1963)
  • 1.17 – Brouillard (Forecast : Low Clouds and Coastal Fog) (18 janvier 1963 VF+VOSTF) de Charles F. Haas, scénario de Lee Herwin, avec Inger Stevens, Dan O’Herlihy, Richard Jaeckel.

Casting passionnant : Inger Stevens sera la star tragique de certains des meilleurs films de Don Siegel et Ted Post à la fin des années 1960, Dan O’Herlihy jouera le sorcier dément de Halloween 3, Richard Jaeckel est l’un des acteurs fétiches de Robert Aldrich. La mise en scène est signée par un inconnu mais le scénario est très hitchcockien.

  • 1.18 – A Tangled Web (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de James Bridges, avec Robert Redford, Zohra Lampert, Terry Morse.

Casting intéressant (Redford est en vedette cette fois-ci alors qu’il n’était qu’en second rôle dans l’épisode 1.01) et scénario écrit par James Bridges, le futur auteur des scripts de L’Homme de la sierra et Le Cerveau d’acier, par la suite de scripts moins originaux mais au service de plus grosses machines hollywoodiennes, qu’il dirigera parfois comme cinéaste.

  • 1.19 – To Catch a Butterfly (VOSTF) de David Lowell Rich avec Bradford Dillman, Diana Hyland, Edward Asner, June Dayton.

David Lowell Rich réalisera un étrange film noir flirtant avec le fantastique en 1968 : Les Griffes de la peur. Le thème des enfants dangereux ou inquiétants surfe évidemment sur le succès critique et commercial des Innocents (1961) de Jack Clayton d’après Le Tour d’écrou d’Henry James et sur celui de Le Village des damnés de Wolf Rilla d’après John Wyndham.

  • 1.20 – The Paragon (VOSTF) de Jack Smight, scénario de Alfred Hayes d’après un roman de Rebecca West avec Joan Fontaine, Virginia Vincent, Linda Leighton.

Joan Fontaine retrouve Hitchcock, sinon comme metteur en scène du moins comme producteur, presque vingt ans après Rebecca et Soupçons. Trois ans plus tard, elle tournera en vedette le curieux, rare et intéressant Hammer film fantastique anglais, Les Sorcières [Pacte avec le diable] de Cyril Frankel.

  • 1.21 – I’ll Be Judge – I’ll Be Jury (VOSTF) de James Sheldon, scénario de Lukas Heller d’après une histoire originale de Elisabeth Levy, avec Peter Graves, Albert Salmi, Ed Nelson, Sarah Marshall.

Intéressant scénario avec en vedette Peter Graves (Mission : impossible) opposé à Albert Salmi dans le rôle d’un tueur inquiétant.

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 2 - I'll be judge I'll be jury

  • 1.22 – Diagnosis: Danger (VOSTF) de Sidney Pollack, scénario de Roland Kibbee avec Charles McGraw, Michael Parks.

Roland Kibbee – nom souvent lu au générique de bien des épisodes de séries TV de la période 1960 à 1975 – ne s’est pas trop fatigué pour l’idée de base de cet épisode qui devait pourtant être le pilote d’une nouvelle série qui ne s’est jamais faite. Il reprend l’idée du classique du film noir américain Panique dans la rue (1950) d’Elia Kazan. Charles McGraw a ici autant de présence que dans les films noirs classiques qu’il a interprétés durant les années 1945-1955. Second épisode réalisé par Sidney Pollack.

  • 1.23 – The Lonely Hours (VOSTF) de Jack Smight, scénario de William Gordon d’après une histoire de Celia Fremlin, avec Nancy Kelly, Gena Rowlands, Joyce Van Patten, Juanita Moore.

Casting exclusivement féminin car le scénario tient en hors-champ / hors-caméra toutes les figures masculines, sauf le bébé.

  • 1.24 – The Star Juror (VOSTF) de Herschel Daugherty, scénario de James Bridges d’après le roman français de Francis Didelot, avec Dean Jaeger, Betty Field.

Georges Lautner venait d’adapter le même roman l’année précédente dans Le Septième juré, Les dates sont fondamentales pour comprendre l’histoire y compris celle du cinéma : le film de Lautner est sorti aux USA en 1964 seulement, ce qui fait que James Bridges pouvait avoir l’opportunité d’adapter l’idée originale dans cet épisode de 1963.

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 2 - The Star Juror

  • 1.25 – The Long Silence (VOSTF) de Robert Douglas, scénario de Charles Beaumont et William Gordon d’après une histoire de Hilda Lawrence avec Michael Rennie, Natalie Trundie.

Le scénariste Charles Beaumont a collaboré à la série Edgar Poe de Roger Corman. L’histoire présente des similitudes avec la situation dépeinte dans Breakdown, l’épisode 7 de la saison 1 de Alfred Hitchcock Presents. L’acteur Michael Rennie est bien connu des cinéphiles, y compris pour la section fantastique et science-fiction de sa filmographie. On retrouvera dix ans plus tard environ l’actrice Natalie Trundie dans La Conquête de la planète des singes de Jack Lee Thompson.

  • 1.26 – Oscar (An Out for Oscar) (VF+VOSTF) de Bernard Girard, scénario de David Goodis d’après une histoire originale de David Kane, avec Henry Silva, Linda Christian, John Marley, Larry Storch, David White, Alan Napier.

On a un peu oublié qui furent Alan Napier (série TV Batman), David White (série TV Ma sorcière bien-aimée), Larry Storch (série TV F Troop) mais ils étaient à l’époque très célèbres. Le cinéphile français se souvient en revanche très bien d’Henry Silva (en vedette dans L’Insolent de Jean-Claude Roy, plus tard dans L’Anti-gang aux cotés de Burt Reynolds mais aussi pour ses apparitions remarquables dans des films de Henry King, John Frankenheimer…), de John Marley (qui joua pour John Cassavettes mais aussi le rôle du producteur de cinéma dans Le Parrain de Coppola). Linda Christian avait joué le rôle de la princesse dans Les Esclaves de Babylone de William Castle, en 1953.

  • 1.27 – Death and the Joyful Woman (VOSTF) de John Brahm, scénario de James Bridges d’après une histoire originale d’Edith Pargeter, avec Gilbert Roland, Laraine Day, Don Galloway.

Sur John Brahm, lire supra la remarque à la notice de l’épisode 1.02. Sur James Bridges, lire la remarque à l’épisode 1.18.

  • 1.28 – Last Seen Wearing Blue Jeans (VOSTF) de A. Crosland Jr., scénario de Lou Rambeau d’après une histoire de Amber Dean, avec Michael Wilding, Anna Lee, Katherine Crawford.

Anna Lee avait joué pour Fritz Lang (Les Bourreaux meurent aussi) et pour la série Val Lewton (Bedlam de Mark Robson) ainsi que pour John Ford (Le Massacre de Fort Apache). Second épisode se déroulant au Mexique après I’ll Be Judge, I’ll Be Jury, le présentant d’une manière très noire.

  • 1.29 – The Dark Pool (VOSTF) de Jack Smight, scénario de William D. Gordon d’après une histoire de Alec Coppel, avec Lois Nettleton, Anthony George, Madlyn Rhue, David White.

Encore un épisode prenant l’alcoolisme pour thème, comme l’épisode de la première saison intitulé Hangover.

The Alfred Hitchcock Hour - Saison 1 Vol 2 - The Dark Pool

  • 1.30 – Dear Uncle George (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de James Bridge, R. Levinson et W. Link, avec Gene Barry, John Larkin, Patricia Donahue.

Joseph M. Newman a signé de bons westerns de série B (Fort Massacre, Le Shérif aux mains rouges, Tonnerre apache) à la fin des années 1950 et au début des années 1960, ainsi que le classique Universal de la SF Les Survivants de l’infini, co-réalisé par Jack Arnold (et édité chez Elephant Films). Il a réalisé d’excellents épisodes de cette série.

  • 1.31 – Run for Doom (VOSTF) de Bernard Girard, scénario de James Bridges d’après une histoire de Henry Kane, avec John Gavin, Diana Dors, Tom Skerritt, Scott Brady.

Casting démentiel : Diana Dors, ici dans le rôle d’une veuve noire, était l’une des starlettes les plus érotiques des années 1960, John Gavin avait été la vedette du Psychose de Hitchcock, le jeune Tom Skerritt n’est pas encore l’officier supérieur du vaisseau de Alien, pas encore non plus le vigilante du très violent Philadelphia Security.

  • 1.32 – Death of a Cop (24 mai 1963 VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de Leigh Brackett d’après une histoire de Douglas Warner, avec John Marley, Richard Jaeckel, Victor Jory, Peter Brown, Paul Hartman.

Scénario signé par L. Brackett à qui l’on doit les scripts du Grand sommeil (en compagnie de William Faulkner, soit dit en passant) et du Rio Bravo de Howard Hawks. Ce n’est pas forcément une référence dans la mesure où Hawks avouait n’avoir jamais rien compris à l’action du Grand sommeil. Ici, la ligne dramatique est plus simple mais plus violente aussi (un policier dont le fils a été tué par des gangsters, décide de venger celui-ci coûte que coûte), suivant l’évolution du film noir américain à cette époque.

The Alfred Hitchcock Hour - Coffret DVD Saison 2 Vol 1

Saison 2 – Volume 1  (septembre 1963 à février 1964)
  • 2.01 – A Home Away from Home (27 septembre 1963, VOSTF) de H. Daugherty, scénario Robert Bloch d’après une histoire originale de Robert Bloch, avec Ray Milland, Claire Griswold, Mary LaRoche, Virginia Gregg.

Bloch signe ici une adaptation libre d’un conte « grotesque et sérieux » d’Edgar Poe (Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume) qu’il admirait au point d’avoir achevé l’unique conte inachevé de Poe, Le Phare. Bloch louche également du côté de l’expressionnisme allemand puisqu’il venait d’adapter une nouvelle version du Cabinet du docteur Caligari en 1962. L’acteur Ray Milland, à cette époque, outre sa filmographie classique dans le genre policier, y compris avec Hitchcock, venait de tourner en vedette de L’Enterré vivant, un des meilleurs films de la série Edgar Poe réalisée par Roger Corman. Musique de cet épisode composée par Bernard Herrmann, le compositeur favori de Hitchcock à l’époque et qui au passage signe les partitions de 6 épisodes de cette saison.

  • 2.02 – A Nice Touch (VOSTF) de Joseph Pevney, scénario et  histoire de Mann Rubin, avec Ann Baxter, George Segal, Charlene Holt.

Le scénario de Rubin est tiré de sa nouvelle parue dans un n° du Alfred Hitchcock Magazine. Casting mélangeant figures des années 1940-1950 d’une part, des années 1960 d’autre part, comme souvent dans cette série.

  • 2.03 – Terror at Northfield (VOSTF) de Harvey Hart, scénario de Leigh Brackett d’après une histoire de Ellery Queen, avec Dick York, Jacqueline Scott, R.G. Armstrong.

Dick York assez étonnant, loin de son célèbre rôle comique de « Jean-Pierre », le mari dans la série TV Ma Sorcière bien-aimée. Musique de cet épisode composée par Bernard Herrmann.

  • 2.04 – You’ll Be the Death of Me (VOSTF) de Robert Douglas, scénario de William D. Gordon d’après une histoire de Anthony Gilbert, avec Robert Loggia, Sondra Blake, Pilar Seurat, Carmen Phillips, Barry Atwater, Kathleen Freeman.

The Alfred Hitchcock Hour - S2 - Vol 1 - Anne Francis dans Blood Bargain

 

  • 2.05 – Blood Bargain (VOSTF) de Bernard Girard, scénario de Henry Slesar d’après son histoire, avec Albert Salmi, Anne Francis, Ed Nelson, Barney Martin, Richard Kiley.
  • 2.06 – Nothing Ever Happens in Linvale (VOSTF) de H. Daugherty, scénario de R. Levinson, W. Link, R. Twohy, avec Gary Merrill, Phyllis Thaxter, Fess Parker, George Furth.

Une variation sur le sujet de Rear Window [Fenêtre sur cour] dont l’action ne se passe plus à New York mais dans une petite cité provinciale. Musique de cet épisode composée par Bernard Herrmann.

  • 2.07 – Starring the Defense (VOSTF) de Joseph Pevney, scénario de Henry Slesar d’après son histoire, avec Richard Basehart, Russell Collins.

Curieuse histoire d’un acteur devenu avocat et décidé à « jouer » pour faire innocenter son client du meurtre de son fils. Joseph Pevney, émule de Tod Browning, s’intéresse au rapport fiction-réalité, comme il s’y était intéressé dans sa biographie filmée de Lon Chaney, mentionnée plus haut dans la notice sur l’épisode 1.13.

  • 2.08 – The Cadaver (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de James Bridges d’après une histoire de Robert Arthur, avec Michael Parks, Ruth McDevitt, Joby Baker.

Encore une mise en garde (sévère et assez gratinée) contre l’alcoolisme.

  • 2.09 – The Dividing Wall (VOSTF) de Bernard Girard, scénario de Joel Murcott d’après une histoire de George Bellak, avec James Gregory, Katharine Ross, Norman Fell, Chris Robinson.

Un thème de film noir classique : trois voleurs dérobent un coffret-fort. Mais dedans, se trouve quelque chose d’imprévu. Hommage discret au Kiss Me Deadly [En Quatrième vitesse] de Robert Aldrich ? James Gregory venait de jouer un curieux rôle d’homme politique en partie infantile dans The Manchurian Candidate [Un Crime dans la tête] de John Frankenheimer.

The Alfred Hitchcock Hour - S2 - Vol 1 - Godbye George

  • 2.10 – Au revoir, Georges (Good-Bye, George) (VF+VOSTF) de Robert Stevens, scénario de William Fay d’après une histoire de Robert Arthur, avec Robert Culp, Patricia Barry, Elliot Reid.

Le scénario est digne d’un film de Aldrich de l’époque et constitue une chronique acide et critique de plus d’Hollywood vue par elle-même. Seul épisode de cette saison 2 ayant été télédiffusé en France et donc doublé en VF d’époque.

  • 2.11 – How to Get Rid of Your Wife (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de Robert Gould, avec Joyce Jameson, Bob Newhart, Jane Withers, Mary Scott.

Tourné dans la maison-décor de Leave It To Beaver, une série familiale bon enfant assez célèbre aux USA entre 1957 et 1963. Avec Joyce Jameson, la blonde sexy vue cette même année 1963 en vedette féminine dans Comedy of Terrors de Jacques Tourneur et en 1962 dans l’un des trois sketches (celui du Chat noir) constituant les Tales of Terror [L’Empire de la terreur] de Roger Corman d’après Edgar Poe.

  • 2.12 – Three Wives Too Many (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de Arthur Ross d’après une histoire originale de Kenneth Fearing, avec Theresa Wright, Dan Duryea, Linda Lawson, Jean Hale.

Casting de haute volée pour un scénario démentiel, allant encore plus loin, à partir d’un thème identique, que celui du Bigamist de Ida Lupino en son temps. Ross avait été l’un des scénaristes de L’Étrange créature du lac noir, dix ans plus tôt.

The Alfred Hitchcock Hour - S2 - Vol 1 - The Magic ShopLeslie Nielsen

  • 2.13 – The Magic Shop (VOSTF) de Robert Stevens, scénario de John Collier et James Parrish d’après une histoire de H.G. Wells, avec Leslie Nielsen, Peggy McCay, John Megna, David Opatoshu.

Un des rares épisodes de la série mettant en scène un élément franchement surnaturel, d’après l’écrivain anglais classique H.G. Wells, le romancier auteur de L’Homme invisible, de L’île du docteur Moreau, de La Machine à explorer le temps.

  • 2.14 – Beyond the Sea of Death (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de William D. Gordon et Alfred Hayes d’après une histoire originale de Miriam Allen DeFord, avec Mildred Dunnock, Diana Hyland, Jeremy Slate, Abraham Sofaer.

Le titre s’explique parce que l’action, assez étonnante, se passe en partie en Bolivie.

  • 2.15 – Night Caller (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de Gabrielle Upton et Robert Westerby d’après une histoire de G. Upton, avec Felicia Farr, Bruce Dern, David White, Leslie Barringer.

L’acteur Bruce Dern jouait cette année-là un petit rôle au cinéma dans un film noir très psychanalytique de Hitchcock, Marnie [Pas de printemps pour Marnie] et un rôle un peu plus dense  (mais encore assez bref, car il se faisait tuer à coup de hachoir peu de temps après le début du film) pour Robert Aldrich dans son thriller psychologique  Chut… chut, chère Charlotte !

  • 2.16 – The Evil of Adelaide Winters (7 février 1964 VOSTF) de Laslo Benedek, scénario de Arthur A. Ross d’après sa pièce radiophonique, avec Kim Hunter, John Larkin, Gene Lyons, Sheila Bromley.

Un thème déjà traité dans l’histoire du film noir américain : celui de la parapsychologie et du charlatanisme. L’action n’est pas contemporaine mais se déroule à la fin de la Seconde guerre mondiale.

The Alfred Hitchcock Hour - Coffret DVD Saison 2 Vol 2

Saison 2 – Volume 2 (février 1964 à juillet 1964)
  • 2.17 – The Jar (14 février 1964 VOSTF) de Norman Lloyd, scénario de James Bridges d’après une nouvelle de Ray Bradbury, avec Pat Buttram, Colin W. Paxton, William Marshall, Jane Darwell.

La nouvelle adaptée de Bradbury appartient au recueil Le Pays d’octobre. Musique de cet épisode composée par Bernard Herrmann. En 1986, le cinéaste Tim Burton réalisera un remake de cet épisode pour la nouvelle série Alfred Hitchcock présente.

  • 2.18 – Final Escape (VOSTF) de William Witney, scénario de John Resko d’après une histoire de T.H. Cannan Jr. et Randall Hood, avec Edd Byrnes, Stephen McNally, Robert Keith, Nicolas Colasanto.

Réalisé par un vétéran qui fut un des artisans historique du sérial américain, dont la filmographie possède une savoureuse section fantastique. Edd Byrnes avait été la vedette d’une saison TV connue à l’époque : 77 Sunset Strip, mettant en scène des détectives privés durant 6 saisons. Il est entouré par de solides acteurs plus matures dont l’excellent Stephen McNally (Violent Saturday [Les Inconnus dans la ville], de Richard Fleischer, en 1955, par exemple) qui avait été, dans sa jeunesse, avocat, inversant donc la proposition de Starring the Defense (épisode n° 2.07) examiné un peu plus haut.

  • 2.19 – Murder Case (VOSTF) de John Brahm, scénario de James Bridges, R. Levinson et W. Link, avec John Cassavettes, Gena Rowlands, Murray Matheson, Ben Wright.

Scénario classique (mettant en scène une actrice de théâtre souhaitant tuer son époux avec l’aide de son ancien amant) mis en scène par un héritier de l’expressionnisme, qui donne l’occasion à Cassavettes et son épouse Gena d’accomplir une des performances dramaturgiques dont ils avaient alors le secret et qu’ils exploitent ici comme ils l’exploitèrent sur une dizaine de titres cinéma, parfois expérimental, souvent réalisés par Cassavettes lui-même.

  • 2.20 – Anyone for Murder ? (VOSTF) de Leo Penn, scénario de Arthur A. Ross d’après une histoire de Jack Ritchie, avec Barry Nelson, Patricia Breslin, Richard Dawson, Edward Andrews.

Ne pas confondre Leo Penn et Arthur Penn qui furent contemporain. « No relation » comme on dit en anglais. Celui-ci est un homme de cinéma, celui-là davantage un homme de séries télévisées : il a pratiquement contribué à toutes les séries TV connues en France dans les années 1960-1970.

The Alfred Hitchcock Hour - S2 - Vol 2 Beast in ViewKevin McCarthy

  • 2.21 – Beast in View (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de James Bridges d’après une histoire de Margareth Milar, avec Richard Kyley, Kevin McCarthy, Kathleen Nolan, Brenda Forbes, Georges Furth.

Thème du scénario : la persécution d’une femme par une autre. Kevin McCarthy avait été le héros, presque dix ans plus tôt, du Invasion of the Body Snatchers [L’Invasion des profanateurs de sépultures] de Don Siegel.

  • 2.22 – Behind the Locked Door (VOSTF) de Robert Douglas, scénario de Joel Murcott d’après une histoire de Henry Slesar, avec Gloria Swanson, James McArthur, Lynn Loring, Whit Bissel.

Avec Gloria Swanson en mère possessive, la star de Sunset Boulevard [Boulevard du crépuscule] dont une photo ornait la couverture du premier numéro des Cahiers du cinéma d’André Bazin. Musique de cet épisode composée par Bernard Herrmann.

The Alfred Hitchcock Hour - S2 - Vol 2 A Matter of Murder

  • 2.23 – A Matter of Murder (VOSTF) de David Lowell Rich, scénario de Boris Sobelman, avec Telly Savalas, Darren McGavin, Pat Crowley, Patrick McVey.

L’acteur Telly Savalas joue de petits rôles pour des cinéastes des années 1960 aussi divers que Robert Aldrich (Les 12 salopards), Jack Lee Thompson (Les Nerfs à vif) et devient vedette d’une série TV où il interprète Kojak, un détective privé, ce qui lui fait reprendre le rôle qu’il tenait chez Lee Thompson, la fameuse sucette en plus.

  • 2.24 – The Gentleman Caller  (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de James Bridges d’après une histoire de Veronica Parker Jones, avec Roddy Mc Dowall, Ruth McDevitt, Diane Sayer, Naomi Stevens.

L’acteur Roddy Mc Dowall est la vedette de cet épisode : il sera Cornélius dans la série cinéma 1968-1975 de La Planète des singes, le médium terrifié de La Maison des damnés en 1971.

  • 2.25 – The Ordeal of Mrs. Snow (VOSTF) de Robert Stevens, scénario de Alvin Sargent d’après une histoire de Hugh Wheeler (alias « Patrick Quentin »), avec Jessica Walter, Patricia Collinge, Don Chastain, George Macready.
  • 2.26 – Ten Minutes from Now (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de Arthur A. Ross d’après une histoire de Jack Ritchie, avec Donnelly Rhodes, Lou Jacobi, Lonny Chapman, Neile Adams.
  • 2.27 – The Sign of Satan (VOSTF) de Robert Douglas, scénario de Barré Lyndon d’après une histoire de Robert Bloch, avec Christopher Lee, Gia Scala, Gilbert Green, Adam Roarke.

Un studio d’Hollywood, impressionné par sa prestation dans ce qui semble être un film amateur sataniste, fait venir le comédien Karl Jorla mais… la secte existe réellement et se manifeste dangereusement. Démentiel scénario écrit spécialement pour l’acteur anglais Christopher Lee, devenu une star dès 1957-1958 grâce à The Curse of Frankenstein [Frankenstein s’est échappé] et à Dracula [Horror of Dracula / Le Cauchemar de Dracula] réalisés tous deux par Terence Fisher. Pour les fans du comédien d’une part, de la Hammer film d’autre part, un épisode « must have », visible pour la première fois en France en vidéo et en VOSTF !

  • 2.28 – Who Needs an Enemy ? (VOSTF) de Harry Morgan, scénario de Arthur A. Ross d’après une histoire de Henry Slesar avec Steven Hill, Joanna Moore, Richard Anderson, Dee Carroll.

The Alfred Hitchcock Hour - S2 - Vol 2 Bed of Roses

  • 2.29 – Bed of Roses (VOSTF) de Philip Leacock, scénario de James Bridges d’après une histoire de Emily Neff, avec Patrick O’Neal, Torin Thatcher, Kathie Browne, George Lindsey.

L’acteur Torin Thatcher a joué pour Billy Wilder et Henry King mais c’est peut-être son rôle de sorcier dans le film de Nathan Juran Le 7ème voyage de Sinbad qui demeure le plus mémorable. Patrick O’Neal a lui aussi tourné pour d’importants cinéastes (John Huston, Otto Preminger, Sidney Pollack) mais les connaisseurs se souviennent qu’il fut, deux ans après cet épisode, la vedette de l’unique film fantastique d’horreur et d’épouvante de sa filmographie cinéma, à savoir La Chambre des horreurs de Hy Averback.

  • 2.30 – The Second Verdict (VOSTF) de Lewis Teague, scénario de Henry Slesar et Alfred Hayes d’après une histoire de H. Slesar, avec Martin Landau, John Marley, Sharon Farrell, Frank Gorshin.

Signé par le futur cinéaste du thriller violent Philadelphia Security et, d’après Stephen King, de Cujo ! Casting intéressant : Martin Landau (Mission : impossible, Ed Wood) et John Marley (Faces, Le Mort-vivant, Le Parrain).

  • 2.31 – Isabel (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de Henry Slesar et William Faye d’après un roman de S.B. Hough (alias « Rex Gordon » lorsqu’il signe des romans de S.-F.), avec Bradford Dillman, Barbara Barrie, Edmond Ryan, Les Tremayne.

L’acteur Bradford Dillman a joué aussi bien, dans sa longue carrière, un criminel nietzschéen (Le Génie du mal) pour Richard Fleischer, Saint François d’Assise (version signée Michael Curtiz) que le biologiste devenant le père d’une nouvelle génération de cafards monstrueux (Les Insectes de feu) pour Jeannot Swarcz ou le solitaire misanthrope tentant de sauver sa petite fille des dents de rasoir des piranhas mutants dans le film homonyme de Joe Dante.

  • 2.32 – Body in the Barn (3 juillet 1964 VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de Harold Swanton d’après une histoire originale de Margareth Manners, avec Lilian Gish, Kent Smith, Maggie MacNamara, Peter Lind Hayes.

Lilian Gish fut une star du cinéma muet notamment dans les films les plus importants de D.W. Griffith mais a donné au parlant quelques rôles non moins mémorables (la dame charitable qui recueille les enfants pauvres abandonnés dans La Nuit du chasseur). Musique de cet épisode composée par Bernard Herrmann. Kent Smith fut un second rôle chez Nicolas Ray mais avait été un excellent premier rôle chez Jacques Tourneur dans Cat People [La Féline] où son personnage se nommait, détail curieux, « Oliver Reed ».

The Alfred Hitchcock Hour - Coffret DVD Saison 3 Vol 1

Saison 3 – Volume 1 (octobre 1964 à février 1965)
  • 3.01 – Return of Verge Likens (5 octobre 1964, VOSTF) de Arnold Laven, scénario de James Bridges d’après une nouvelle de David Grubb, avec Peter Fonda, Robert Emhardt, George Lyndsey, Nydia Westman,

Le cinéaste Arnold Laven est surtout connu pour The Monster That Challenged the World [Le Monstre du lac salé / Le Secret du lac salé] (1957) mais il a été impliqué dans de nombreux films et téléfilms de tous les genres. David Grubb est l’auteur du roman original La Nuit du chasseur mis en scène au cinéma en 1955 par Charles Laugthon. Peter Fonda est ici très jeune et n’est pas encore le représentant de la contre-culture hippie des années 1965-1970. Robert Emhardt a joué dans des films aussi divers et bons que 3H10 pour Yuma (1957), The Intruder (1962), It’s Alive [Le Monstre est vivant] (1974).

  • 3.02 – Change of Address  (VOSTF) de David Friedkin, scénario de M.S. Fine et D. Friedkin d’après une histoire de Andrew Benedict, avec Arhtur Kennedy, Phyllis Thaxter, Royal Dano, Michael Blodgett.

Ne pas confondre David Friedkin et William Friedkin : celui-ci est un homme de cinéma, celui-là un homme de télévision. Mais William, on le verra, a participé comme cinéaste à cette série.

  • 3.03 – Water’s Edge  (VOSTF) de Bernard Girard, scénario de Alfred Hayes d’après une histoire de Robert Bloch, avec Anne Sothern, John Cassavettes, James Brown, Rayford Barnes.
  • 3.04 – The Life Work of Juan Diaz  (VOSTF) de Norman Lloyd, scénario de Ray Bradbury d’après son histoire, avec Barry Nelson, Patricia Breslin, Richard Dawson, Edward Andrews.

Ray Bradbury n’a pas écrit que de la SF, il a aussi donné des nouvelles fantastiques, d’horreur et d’épouvante ou même ce curieux « conte moral macabre » ainsi que le définit assez bien le dossier de presse du coffret. Certaines furent traduites en français dans l’anthologie Robert Bloch et Ray Bradbury, Aux portes de l’épouvante, Bibliothèque Marabout, section Fantastique, éditions Gérard & Cie, Verviers, Belgique 1970.

  • 3.05 – See the Monkey Dance  (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de Lewis Davidson d’après son histoire, avec Efrem Zimbalist Jr., Roddy McDowall, Patricia Medina, George Pelling.
  • 3.06 – Lonely Place  (VOSTF) de Harvey Hart, scénario de Francis Gwaltney d’après une histoire de C.B. Gilford, avec Theresa Wright, Bruce Dern, Pat Buttram.

Theresa Wright avait été la vedette féminine de L’Ombre d’un doute (1943) que l’historien Georges Sadoul considérait comme le meilleur film de la période américaine d’Hitchcock. Sur Bruce Dern, voir notre remarque historique sur l’épisode 2.15. Le cinéaste Harvey Hart a dirigé 5 épisodes de The Alfred Hitchcock Hour et ceux de nombreuses autres séries TV des années 1960 et 1970.

  • 3.07 – The McGregor Affair  (VOSTF) de David Friedkin, scénario de M.S. Fine et D. Friedkin, avec Elsa Lanchester, Andrew Duggan, William Smith, John Hoyt.

Une mini-version de l’affaire Burke et Hare, en 1827 à Edimbourg (Écosse, Royaume-Uni) ! Elle avait été l’objet du Body Snatcher [Récupérateurs de cadavres] (1945) de Robert Wise, du The Flesh and the Fiends [L’Impasse aux violences] (1959) de John Gilling, et de bien d’autres versions plus ou moins réussies dont une réalisée par Freddie Francis. Elsa Lanchester était l’épouse de Charles Laughton et avait joué le double rôle de Mary Shelley et de la créature féminine dans La Fiancée de Frankenstein (1935). David Friedkin et M.S. Fine sont cinéphiles : ils récupèrent sinon les cadavres, du moins les classiques du cinéma fantastique pour les adapter dans un cadre TV. Épisode indispensable à l’amoureux de l’histoire du cinéma fantastique américain.

The Alfred Hitchcock Hour - S3 - Vol 1 - Misadventure

  • 3.08 – Misadventure  (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de Lewis Davidson, avec Lola Albright, Barry Nelson, George Kennedy, Michael Bregan.

Lola Albright avait joué la même année aux côtés d’Alain Delon dans Les Félins de René Clément. Sur George Kennedy, voir notre notice nécrologique bio-filmographique parue ici-même.

  • 3.09 – Triumph  (VOSTF) de Harvey Hart, scénario de Harvey Hart d’après une histoire de Robert Branson, avec Ed Begley, Jeanette Nolan, Maggie Pierce, Tom Simcox.

L’action se déroule non pas aux USA contemporaines mais… en Inde. Jeanette Nolan avait débuté sa carrière cinéma en jouant Lady Macbeth dans le Macbeth (1948) d’Orson Welles : elle tourna ensuite presque 200 films et téléfilms à Hollywood. Maggie Pierce avait joué aux côtés de Vincent Price dans le sketch Morella du beau Tales of Terror [L’Empire de la terreur] (1962) de Roger Corman. Ed Begley joua aussi bien pour Robert Wise dans Odds Against Tomorrow [Le Coup de l’escalier] (1959) que pour Ted Post dans Pendez-les haut et court (1968). Tom Simcox joue aussi bien ici que dans l’épisode 3.28 examiné un peu plus bas. Au physique, il ressemblait étant jeune à l’acteur Stephen Boyd. Il tourna ensuite près de 70 films et téléfilms, dont, en 1965, peu de temps après cet épisode, dans le western d’Andrew McLaglen, Shenandoah [Les Prairies de l’honneur].

  • 3.10 – Memo from Purgatory  (VOSTF) de Joseph Pevney, scénario de Harlan Ellison d’après son histoire, avec James Caan, Lynn Loring, Tony Musante, Walter Koenig, Harlan Ellison.

Un écrivain qui veut écrire sur la déliquance juvénile infiltre un gang de jeunes criminels. Tiré d’un livre autobiographique d’Harlan Ellison, l’auteur de la nouvelle Soldier of Tomorrow qui a inspiré James Cameron pour le scénario de Terminator (1984) au point que Ellison a gagné son procès et que son nom figure désormais au générique du film. On le connaissait en France dès les années 1970 pour son recueil de nouvelles, Ainsi sera-t-il, Bibliothèque Marabout, série Science-Fiction.  James Caan très jeune, déjà excellent acteur. Tony Musante jouera par la suite pour Richard Fleischer, Robert Aldrich, Larry Peerce et Dario Argento.

  • 3.11 – Consider Her Ways  (VOSTF) de Robert Stevens, scénario de Oscar Millard d’après une histoire de John Wyndham, avec Barbara Barrie, Gladis Cooper, Robert H. Harris, Gene Lyons.

Un épisode assez original, plus proche de l’esprit de la Twilight Zone que de celui de cette série qui offre décidément de belles suprises. Adapté de Wyndham, l’auteur du roman The Midwich Cuckoos (1957) dont Wolf Rilla avait tiré en 1960 son Village des damnés, admiré par Carpenter au point qu’il voulut le refaire.

  • 3.12 – Crimson Witness  (VOSTF) de David Friedkin, scénario de M.S. Fine et D. Friedkin d’après une histoire de Nigel Elliston, avec Martha Hyer, Peter Lawford, Joanna Moore, Roger C. Carmel.

Un ingénieur playboy se fait progressivement voler son travail, sa femme et sa maîtresse par son propre frère… Martha Hyer fut une interprète appréciée par Douglas Sirk.

  • 3.13 – Where the Woodbine Twineth  (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de James Bridges d’après une histoire originale de David Grubb, avec Eileen Baral, Margaret Leighton.

Sur David Grubb, voir notre remarque annexée à l’épisode 3.01. Enfance et surnaturel étaient des thèmes à la mode depuis Les Innocents (1961) de Jack Clayton adapté du roman Le Tour d’écrou d’Henry James.

The Alfred Hitchcock Hour - S3 - Vol 1 - Final Performance

  • 3.14 – Final Performance  (VOSTF) de John Brahm, scénario de Clyde Ware, d’après une histoire de Robert Bloch, avec Sharon Farrell, Franchot Tone, Roger Perry, Kelly Thordsen.

Recommandable a priori à cause du cinéaste signataire et à cause de l’auteur de l’histoire originale. Franchot Tone avait joué, au cours de sa carrière, aussi bien dans Les Révoltés du Bounty (1935) et Les Trois lanciers du Bengale (1935) que dans Advise and Consent [Tempête à Washington] d’Otto Preminger.

  • 3.15 – Thanatos Palace Hotel  (1er février 1965 VOSTF) de Laslo Benedek, scénario de Arthur A. Ross d’après une histoire d’André Maurois, avec Angie Dickinson, Steven Hill, Barry Atwater, Bartlett Robinson.

Ambitieuse histoire « à tendance philosophique » précise le dossier de presse qui ignore que cette histoire d’André Maurois avait déjà été adaptée au cinéma en 1959 par un film franco-italien intitulé Sursis pour un vivant (1958) avec Dawn Addams, Henri Vidal et Lino Ventura. Les scénaristes d’Hollywood ne lisait pas forcément la NRF des éditions Gallimard (qui publiait Maurois) mais ils allaient au cinéma voir les films européens. Reste que voir une histoire d’André Maurois reprise par l’un des scénaristes de L’Étrange créature du lac noir demeure un cas d’école assez savoureux que seule cette série pouvait nous offrir ! Il est vrai que Maurois était lui-même anglophile et angliciste. Bref… surtout l’occasion de voir Angie Dickinson (Rio Bravo, The Killers [A bout portant] version Don Siegel, Le Point de non-retour, sans oublier Dressed To Kill [Pulsion]) au mieux de ses formes dans un rôle un peu marienbadien.

The Alfred Hitchcock Hour - Coffret DVD Saison 3 Vol 2

Saison 3 – Volume 2 (février 1965 à mai 1965)
  • 3.16 – One of the Family  (8 février 1965, VOSTF) de Joseph Pevney, scénario de Oscard Millard d’après James Yaffe, avec Lilia Skala, Jeremy Slate, Katrhyn Hays, Olive Deering.

Sujet : soupçons d’infanticide à l’encontre d’une nourrice. Thème assez cruel pour l’époque.

  • 3.17 – An Unlocked Window  (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de James Bridges d’après une histoire de Ethel Lina White, avec Dana Wynter, T.C. Jones, Louise Latham, John Kerr.

Une infirmière veillant un malade dans une grande maison, craint d’être la victime d’un maniaque déterminé à les supprimer. D’après l’écrivain Ethel L. White que Hitchcock avait lui-même adapté dans le savoureux Une femme disparaît (1938) mais James Bridges reprend ici un peu le canevas du The Spiral Staircase [Deux mains, la nuit] (1946) de Robert Siodmak, adapté du roman de White, Some Must Watch. Tourné dans une maison qui ressemble à celle de Psychose (1960) avec la starlette Dana Wynter qui avait été la vedette féminine du Invasion of the Body Snatchers [L’Invasion des profanateurs de sépultures] en 1956.

The Alfred Hitchcock Hour - S3 - Vol 2 The Trap

  • 3.18 – The Trap  (VOSTF) de John Brahm, scénario de Lee Kalcheim d’après une histoire de Stanley Abbot, avec Anne Francis, Patricia Manning, Robert Strauss, Donnelly Rhodes.

Anne Francis toujours aussi belle dix ans après Planète interdite.

  • 3.19 – Wally the Beard  (VOSTF) de James H. Brown, scénario de Arthur A. Ross d’après une histoire de Stanley Abbott, avec Larry Blyden, Kathie Browne, Berkeley Harris, Katherine Harris.

James H. Brown fut assistant et réalisateur de seconde équipe pour Hitchcock sur certains de ses films les plus importants tels que Les Oiseaux (1963).

  • 3.20 – Death Scene  (VOSTF) de Harvey Hart, scénario de James Bridges d’après une histoire de Helen Nielsen, avec Vera Miles, John Carradine, James Farentino, Buck Taylor.

Le jeune James Farentino (plus tard shérif du terrifiant Dead and Buried [Réincarnations] (1981) de Gary A. Sherman) opposé à l’hitcockienne actrice Vera Miles (Le Faux coupable, Psychose) qui avait joué dans le premier épisode de la série Alfred Hitchcock présente en 1955 et à l’acteur shakespearien John Carradine qui joua dans les classiques Universal du cinéma fantastique américain, par exemple dans La Maison de Dracula. En outre, scénario se déroulant à Hollywood, dans le milieu des acteurs fortunés : une pièce de plus à rajouter à une anthologie virtuelle qui serait centrée sur « Hollywood Babylone » vue par elle-même.

  • 3.21 – The Photographer and the Undertaker (VOSTF) de Alex March, scénario de Alfred Hayes d’après une histoire de James Holding alias « Ellery Queen Jr. », avec Jack Cassidy, Harry Townes, Alfred Ryder, Jocelyn Lane.

Un croque-mort et un photographe sont unis par un lien secret… ne pas, à la lecture de ce sujet, céder à la facilité en songeant au jeu de mots « Alex March ou crève » si souvent entendu ou lu dans diverses revues françaises de cinéma.

  • 3.22 – Thou Still Unravished Bride (VOSTF) de David Friedkin, scénario de Morton Fine et D. Friedkin d’après une histoire de Avram Davidson, avec Sally Kellerman, Ron Randell, David Carradine, Michael Pate.

Épisode jouant intelligemment sur le mythe et l’esthétique de Jack l’Éventreur. Comme dans la version de Robert S. Baker et Monty N. Berman (la meilleure jamais filmée au vingtième siècle), civilisations anglaises et américaines sont mises en présence : ici Sally Kellerman (qui jouera bientôt l’unique victime survivante de L’Étrangleur de Boston dans le film de Richard Fleischer de 1968) incarne une Américaine férue de Keats, de Shelley et de poésie anglaise romantique, désireuse de découvrir Londres tandis que son fiancé, inspecteur de police londonien (joué par l’acteur d’origine australienne Ron Randell), enquête sur des crimes commis par un psychopathe (David Carradine, remarquable). Le restant du casting vaut aussi le détour. Deux plans salis par des poussières encore présentes, mais le restant en parfait état technique. Les plans d’ensemble sont minoritaires mais aussi soignés que les plans rapprochés ou que les gros plans. Et, comme souvent, belle direction photo N&B. David Friedkin n’est pas William mais son nom mérite pourtant d’être retenu, ne serait-ce que pour ce téléfilm.

The Alfred Hitchcock Hour - S3 - Vol 2 Completely Foolproof

  • 3.23 – Completely Foolproof  (VOSTF) de A. Kjellin, scénario de Anthony Terpilof d’après une histoire de Andrew Benedict, avec J.D. Cannon, Patricia Barry, Geoffrey Horne, Myron Healey.

Cet épisode aurait été « remaké » en 1979 (disons « refait » pour parler encore un peu français) dans l’épisode 12 de la saison 4 de la série Bizarre, Bizarre supervisée par l’écrivain Roald Dahl.

  • 3.24 – Power of Attorney  (VOSTF) de Harvey Hart, scénario de James Bridges d’après une histoire de Selwyn Jepson, avec Richard Johnson, Geraldine Fitzgerald, Fay Bainter, Josie Lloyd.

Richard Johnson a tourné aussi bien pour John Sturges (dans La Proie des vautours) que pour Robert Wise, notamment The Haunting [La Maison du diable] (1963).

  • 3.25 – The World’s Oldest Motive (VOSTF) de Harry Morgan, écrit par Lewis Davidson, avec Linda Lawson, Robert Loggia, Henry Jones, Kathleen Freeman.

Considéré par certains critiques américains comme le meilleur rôle de l’actrice Linda Lawson. Le scénariste de cet épisode écrira, en 1971, celui du Hammer Film, La Fille de Jack l’éventreur [Hands of the Ripper] de Peter Sasdy. Histoire d’abord assez inquiétante mais qui s’achève en forme de parabole critique, ironique. Robert Loggia tiendra de beaux seconds rôles dans la version DePalma de Scarface et dans Envoûtés [The Believers] de John Schlesinger.

  • 3.26 – The Monkey’s Paw-A Retelling (VOSTF) de Robert Stevens, scénario d’après l’histoire originale de W.W. Jacobs, avec Leif Erickson, Jane Wyatt, Lee Majors.

Vaut surtout par le casting et une ou deux scènes ayant un petit côté « happening » car concernant l’adaptation de la nouvelle fantastique classique de Jacobs, elle est sans surprise et on peut lui préférer l’excellent sketch, qui sera plus original tout en respectant la même source et la même structure, des Histoires d’outre-tombe (1972) de Freddie Francis.

  • 3.27 – The Second Wife (VOSTF) de Joseph M. Newman, scénario de Robert Bloch d’après une histoire originale de Richard Deming, avec June Lockhart, John Anderson.

Un des sept épisodes de The Alfred Hitchcock Hour, scénarisés par Robert Bloch, le correspondant de H.P. Lovecraft, l’auteur du roman Psychose et l’un des grands scénaristes du cinéma fantastique américain comme anglais des années 1960. Mise en scène simple, modeste mais servant avec une admirable précision le script. Performance d’actrice de June Lockart, névrotique.

  • 3.28 – Night Fever (1965 VOSTF) d’Herbert Coleman, scénario de Gilbert Ralston d’après une histoire de Clark Howard, avec Colleen Deewurst, Tom Simcox, Joe De Santis, Tom Stewart.

Mise en scène assez soignée, scénario intelligent reposant sur une révélation de dernière minute. Performance remarquable des deux acteurs principaux. L’actrice Colleen Deewurst connaîtra une assez belle carrière dans le film noir policier ou fantastique (la barmaid droguée dans Un silencieux au bout du canon de John Sturges, l’hôtesse blasée de bar du Terreur sur la ligne [When A Stranger Calls] de Fred Walton). Jacques Baudou estimait, selon Jean-François Rauger, que l’allongement de la durée des épisodes, à partir de 1962, avait privilégié le raffinement psychologique aux dépends du suspense. Cet épisode suffit à prouver que Baudou se trompait ou alors que sa connaissance de la série était incomplète.

  • 3.29 – Off Season (10 mai 1965, VOSTF) de William Friedkin, écrit par Robert Bloch, avec John Gavin, Tom Drake, Richard Jaeckel.

Dès le début, certains travellings nocturnes de rues américaines annoncent ce que fera Friedkin dans French Connection et dans Cruising. L’argument (une bavure policière) qui ouvre ce moyen-métrage, se retrouvera à la fin de French Connection. John Gavin est extraordinaire en policier discrètement psychopathe : le fait qu’il déménage avec sa fiancée dans un motel qui ressemble à celui de Psychose, tenu par un hôtelier assez inquiétant initialement, est une évidente « private  joke » de Bloch comme de Hitchcock producteur que le cinéphile appréciera en connaisseur. Richard Jaeckel est excellent dans un second rôle ambivalent.

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