Après deux premières vagues sorties respectivement en juillet et septembre 2016 puis en 2018 avec À armes égales (1982) de John Frankenheimer, la Midnight Collection de Carlotta n’avait plus donné signe de vie… jusqu’à ce mois d’avril 2021 où elle refait surface avec un coffret réunissant les trois opus de la saga Angel, trilogie supposément culte des années 80. L’occasion d’une (re)découverte qui (ne) nous a (pas) laissé totalement indifférent en attendant The Boys Next Door (1985) de Penelope Spheeris le 19 mai.
Angel - La trilogie
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Nous n’irons pas par quatre chemins, l’auteur de ces lignes, biberonné dans sa prime adolescence aux VHS loués en très grande quantité au vidéoclub du coin dans les années 80, a un gros faible pour cette Midnight Collection. Et pour cause, il s’agit clairement là du public ciblé. Dans le cas d’Angel, il s’agissait toutefois d’une découverte totale. Et autant être cash d’entrée de jeu, les 3×95 minutes de cette trilogie furent l’occasion d’un bel ennui. Les intentions de départ sont pourtant forts louables. À commencer par le thème central du film qui reste hélas toujours d’actualité près de 40 ans plus tard : une adolescente contrainte de faire le trottoir pour subvenir à ses besoins après que ses parents l’aient abandonnée. La forme prise n’est pas déplaisante non plus entre une relecture du Magicien d’Oz où Dorothée et ses compagnons sur la route de brique jaune sont transposés ici sur Hollywood Boulevard qui prend des petits accents de Justicier dans la ville sur la fin. De surcroît, la caractérisation du personnage d’Angel est là encore soignée, notamment au contact du flic qui enquête sur ce tueur en séries et qui donne lui à des séquences certes un peu trop tire-larmes mais néanmoins touchantes a minima. Pour autant, la mayonnaise ne prend pas totalement et on attend la fin en tapotant sur son smartphone (oui on sait c’est mal).
Une fin qui n’en sera pas vraiment une puisque, succès oblige, une suite verra le jour, au grand désarroi du réalisateur qui avait signé plus ou moins à l’insu de son plein gré pour ce n°2 et qui ne mâche pas ses mots dans l’interview à l’encontre des producteurs et pour qui rien n’allait : le scénar, l’actrice qui dû être recasté car les producteurs n’ont pas voulu sortir leur carnet de chèque pour reprendre la même comédienne. Le résultat à l’écran est d’ailleurs à mi-chemin entre film ZAZ et un nanar tant dans les dialogues que les situations (sans parler de la musique qui repompe méchamment celle du Commando avec Schwarzy par endroits) qui culmine au cours d’un final, grand moment de portnawak dont on vous laissera le plaisir de la (re)découverte. On jettera dès lors un voile pudique sur le n°3 où Angel (interprétée par une nouvelle actrice, encore !) retrouve la trace de sa génitrice et apprend par la même occasion qu’elle a une sœur cadette qui est plutôt dans la mouise car aux mains d’une toute puissante maquerelle campée par Maud Adams. Le parallèle avec les vraies travers d’Hollywood est là encore certes patent mais le résultat à l’écran n’est ni fait ni à faire. Pour le coup, le réal des deux premiers films a préféré passer la main. On le comprend bien volontiers.
À dire vrai, les bonus constitués d’interviews des principaux artisans sont finalement plus intéressants à suivre, d’une part car ils sont plus courts que les films mais aussi et surtout parce que leur enthousiasme d’avoir pris part à une série devenue donc culte fait beaucoup plus plaisir à entendre que le résultat final à l’écran. On y apprend ainsi que le réalisateur Robert Vincent O’Neil a eu l’idée du film en voyant une adolescente tapiner sur Hollywood Boulevard. Ami depuis le lycée du réal, le co-scénariste, Joseph Michael Cala précise qu’ils ont eu à peine six mois pour boucler le script avant le début d’un tournage qui fut terminé quant à lui en un seul mois. Mais la déclaration la plus marquante est sans doute à mettre au crédit de l’actrice Donna Wilkes qui interprète le rôle-titre de Molly (lycéenne modèle le jour) / Angel (pute la nuit venue) qui précise s’être volontairement écarté d’Hollywood dans les années 90 pour ne pas élever sa fille dans un univers de conte de fées où les enfants stars finissent paumés et drogués. Bref un trio d’interviews de tout premier choix en compagnie du réalisateur, du coscénariste et de l’actrice principale complétée par une quatrième interview en compagnie du compositeur Craig Safan qui revient quant à lui sur l’utilisation de musiques synthétiques qui connaissaient alors leurs premiers balbutiements au cinéma.
Si l’appréciation artistique de cette trilogie Angel sera donc toute subjective, sur le plan purement technique en revanche, il n’y a vraiment pas grand-chose à redire. Et pour cause, les trois films ont fait l’objet de restauration en bonne et due forme avec à la clé une restauration 4K pour le premier opus et 2K pour les deux suivants. Exception faite de quelques passages qui trahissent çà et là les outrages du temps (quelques défauts et autres instabilités de copie), le résultat en vraiment bluffant avec des images d’une propreté magnifique, une granulosité respectée, et un rendu des couleurs et des contrastes vraiment soignés, y compris lors des nombreuses scènes de nuit. Même constat du côté des pistes sonores, proposées en VO et VF DTS-HD Master Audio 1.0 monophonique sur tous les films. Le résultat à l’oreille est limpide, dynamique à souhait lorsque la BO ou les séquences s’y prêtent. Et si la VO offre un rendu plus homogène que la VF qui a tendance à être un peu trop aiguë, cette dernière ne démérite pas pour autant et propose même un doublage pas piqué des hannetons, notamment de la part des trois compagnons de route d’Angel : Mae / Kit / Solly. Enfin, côté bonus, outre les différentes interviews déjà évoqués plus haut, on trouve également une interview en compagnie de Betsy Russell sur le n°2 qui est d’un intérêt beaucoup plus limité, la comédienne laissant l’impression de ne pas en avoir grand-chose à faire de ce rôle qui intervint aux tous débuts de sa carrière. Pour finir notons également la présence de scènes coupées sur le premier volet, proposées curieusement sans le moindre dialogue mais accompagnée par les musiques du film. Non il ne s’agit pas d’un bug de la part de l’éditeur puisque l’édition américaine parue chez Vinegar Syndrome en 2020 présente la même singularité.
Angel – Coffret Trilogie – Midnight Collection
Angel (1984)
Résumé : Molly Stewart, 15 ans, mène une double vie. Lycéenne modèle le jour, elle devient à la nuit tombée Angel, une prostituée officiant sur Hollywood Boulevard. Alors qu’un dangereux tueur en série fait son apparition dans les rues de Los Angeles, assassinant sauvagement deux de ses amies, Angel refuse de céder à la peur…
Angel 2 : la vengeance (1985)
Résumé : Désormais étudiante en droit, Molly Stewart a définitivement tiré un trait sur son passé de prostituée. Son seul lien avec cette époque révolue est le lieutenant Andrews, l’homme qui lui a sauvé la vie il y a quatre ans et dont elle est restée très proche. Lorsque ce dernier se fait assassiner en service, Molly décide de partir à la recherche du meurtrier sous les traits d’Angel…
Angel 3 : le chapitre final (1988)
Résumé : Molly Stewart est installée à New York où elle est photographe. Lors d’un vernissage, elle croit reconnaître parmi la foule sa mère disparue. Après avoir obtenu quelques informations sur cette Gloria Rollins, Molly décide de la confronter et s’envole pour Los Angeles. Sa mère lui apprend que Michelle, sa petite soeur dont elle ignorait l’existence, court actuellement un grand danger. Le soir même, Gloria est retrouvée morte…
Disque 1 : Angel en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 1.0
- Sous-titres : Français
- Durée : 1h 32min 51s
Bonus (HD et VOSTF) :
- A la découverte d’un ange (30min 14s)
- Jouer sur les deux tableaux (12min 09s)
- Rencontre fortuite (16min 48s)
- Le thème d’Angel (9min 50s)
- Scènes coupées et chutes (6min 35s)
- Bande-annonce (1min 48s)
Disque 2 : Angel 2 – La vengeance en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 1.0
- Sous-titres : Français
- Durée : 1h 33min 42s
Bonus (HD et VOSTF) :
- A la poursuite de l’ange (8min 44s)
- Enfant de la balle (10min 01s)
- Bande-annonce (2min 32s)
Disque 3 : Angel 3 – Le chapitre final en Blu-ray
Spécifications techniques :
- Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
- Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 1.0
- Sous-titres : Français
- Durée : 1h 39min 26s
Bonus (HD et VOSTF) :
- Bande-annonce (1min 23s)
Captures Blu-ray
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