Le Ciel sur la tête - Image une test Blu-ray

Le Ciel sur la tête (1965) : Coin de Mire Cinéma – Vague 9

Il paraît que Le Ciel sur la tête fut une des sources d’inspiration du film Nimitz – Retour vers l’enfer. Cette affirmation non vérifiée n’en demeure pas moins séduisante tant le film de Don Taylor qui déboule sur les écrans 15 ans après celui de Yves Ciampi présente quelques similitudes assez troublantes. À commencer par cette façon de filmer catapultages et appontages depuis un porte-avion que le Top Gun de Tony Scott en 1986 finira d’élever au rang d’œuvre d’art. Et puis il y a aussi cette volonté de reprendre les codes du film de guerre en les mélangeant à ceux de la SF. Chez Ciampi la rencontre avec un phénomène extra-terrestre et chez Taylor un retour dans le temps au moment de l’attaque de Pearl Harbor. Mais au final ce qui finissait par marcher même cahin-caha sur le porte-avion Nimitz pour en faire une bonne série B que l’on aime revoir de temps à autre ne dépasse pas ici le grossier film de propagande à la gloire du porte-avion Clemenceau. Et ce même si Coin de Mire Cinéma nous propose une édition Blu-ray qui satisfait aux exigences techniques ainsi qu’a minima aux attentes éditoriales du support.

Le Ciel sur la tête - Digibook - Blu-ray + DVD + Livret

Éditeur :Coin de Mire Cinéma
Sortie le :18 mars 2022  

Au cinéma le : 20 janvier 1965

Résumé : 1965, après plusieurs mois de campagne en mer à travers le monde, le porte avion Clemenceau regagne sa base de Brest. Les avions sont expédiés à terre et le reste de l’équipage s’apprête à débarquer pour retrouver leurs proches. Soudain, un message top secret de l’État-Major des Armées arrive auprès du Commandant Ravesne. Quelques instants après, celui-ci ordonne de faire demi-tour et rappelle toute la flottille à bord. Il déclenche le poste de combat et fait équiper les avions de l’arme nucléaire. Une question est sur toutes les lèvres : que se passe-t-il ? Mais le commandant reste silencieux…

Le Ciel sur la tête - Affiche

C’est que Le Ciel sur la tête a à l’évidence bénéficié de conditions de tournage exceptionnelles afin de mettre en valeur ce qui était alors considéré comme le fleuron de la marine nationale avec son frère jumeau le porte-avion Foch. De la passerelle d’où siège le « pacha » aux fins fonds de ses cales où triment les mécaniciens en passant bien entendu par le pont d’envol, rien n’échappe aux caméras d’Yves Ciampi. Sans parler des prises de vue aériennes de toute beauté jusque dans le cockpit des pilotes qui si elles n’inventent rien en matière de cadrages ont pour elles d’êtres effectuées in situ à la différence de ce que l’on pouvait voir en ces temps là où la plupart des plans étaient soient effectués en studio, soit provenaient de stock-shots. Une fois dit (ou écrit) cela que peut-on dire de plus de ce Ciel sur la tête ? Inutile par ailleurs d’aller chercher un peu de contextualisation du côté des bonus (qui est à l’initiative du film ? comment Yves Ciampi dont on connaît finalement très peu la filmo s’est retrouvé à le réaliser ? …) si ce n’est une petite bio insérée au sein des nombreux documents d’archive que proposent rituellement ce genre d’éditions venant enrichir la collection dite « La Séance ». Soit la possibilité de visionner le film en mode séance d’époque avec ses actualités et ses réclames d’avant film ainsi donc que des reproductions de matériels promotionnels d’époque insérés au sein d’un livret (sans oublier affiche et photos d’exploitation du film).

Un flou même pas artistique qui vient se superposer à l’impression, une fois la vision du Ciel sur la tête achevé, d’avoir certainement découvert une production à part dans le cinéma français sans que pour autant elle n’en demeure mémorable. La faute à une histoire à dormir debout dont au final tout le monde se contrefout à commencer par les acteurs dont on devine aisément les sourires sous-jacents au détour de chaque dialogue ânonné au demeurant sans beaucoup de conviction. Il y avait pourtant du beau linge entre Bernard Fresson, Marcel Bozzuffi ou encore Jacques Monod même si à l’époque les deux premiers étaient d’illustres inconnus aux yeux du grand public. Ce même public qui ne semble pas avoir répondu présent à ce qui était vendu comme un grand film d’aventure si l’on s’en réfère justement aux documents reproduits au sein du livret. Le seul chiffre que l’on a trouvé niveau box-office est 90 092 entrées sur Paris en 3 semaines quand au même moment Week-end à Zuydcoote d’Henri Verneuil cumulait déjà à 690 710 spectateurs France. Oui la comparaison est cruelle pour ne pas dire injuste on sait. Mais quand les chiffres donnent raison à un excellent film, on ne va pas se priver pour le souligner. La chose est tellement rare.

Le Ciel sur la tête - Capture menu Blu-ray

La partie édito de ce Blu-ray comprend aussi quatre suppléments dont l’intérêt ne fait que grandir si on décide de les découvrir dans l’ordre chronologique. Issus pour la plupart des archives de la production audiovisuelle de nos armées (le fameux ECPA devenu ECPAD depuis 2001 où l’auteur de ce texte y a effectué son service militaire… ben vi il est plus tout jeune ce con), ils se décomposent en quatre films tous à la gloire du Clemenceau. Le premier se concentre sur les avions (les fameux Étendards IV et Alizés ancêtres du Rafale d’aujourd’hui que transporte le Charles de Gaulle) avec un focus sur les catapultages et appontages. On pense forcément à Top Gun car le film ne se gêne pas pour mettre en scène les hommes et les machines via des effets de ralenti ou des cadrages dynamiques. Mais si la mise en scène se veut spectaculaire, elle reste aussi didactique afin de bien montrer ce dont la marine française est capable.

Le deuxième comporte une voix off et élargit le propos en détaillant les capacités du porte-avion Clemenceau ainsi que l’historique de ses missions. À noter que pour ces deux premiers suppléments son réalisateur est Jean Raynaud soit celui qui est crédité sur Le Ciel sur la tête de la mention « Avec la collaboration technique de ». Ils semblent de surcroît être contemporains à la réalisation du film, soit vers la fin des années 60.

Le troisième supplément est celui dont on a le plus de mal à contextualiser. Il est plus récent (début des années 90) et de par sa durée se rapproche d’un sujet qui aurait été montré dans un JT de l’époque. Quoi qu’il en soit, il dépeint le Clemenceau lors de l’opération Balbuzard quand il opérait en mer Adriatique au moment de la guerre en Yougoslavie. On a droit à une musique en intro d’Éric Serra issue du Grand bleu. Ça se joue pour le coup Top Gun à mort et cela se concentre sur les hommes en jaune qui depuis le pont du porte-avion régulent le trafic tout en assurant la sécurité des pilotes et des avions. Bref c’est un document d’époque passionnant à suivre.

Le quatrième supplément semble être la version longue du précédent. Il revient entre autres sur le fameux appontage du capitaine de corvette Pierre Clary qui lors de sa mission de reconnaissance est touché par un missile sol-air en Bosnie-Herzégovine au-dessus de Gorazde mais arrive tant bien que mal à ramener l’avion à bord du Clemenceau. Un épisode qui vaut tous les « Ciel sur la tête » du monde.

Histoire d’être complet, il nous faut mentionner que le master utilisé provient d’une restauration 2K effectuée à partir d’un interpositif par l’éditeur avec la participation de Lobster (ayant droit Gaumont). On est donc un cran au-dessus de ce qui a été effectué sur La Roue dont nous vous en relations ici la relative déception technique. On a pu tout de même repérer assez facilement la présence de rayures verticales (surtout lors du générique) balafrant sans excès toutefois une image au format « franscope ». Le reste du métrage n’offre au final que très peu le flanc à la critique. Les couleurs, la définition et le joli grain donnent à l’ensemble un confort visuel appréciable. Idem sur la partie sonore où le mono encodé en DTS-HD MA 2.0 n’hésite pas à déployer ses ailes quand il le faut (ok elle était facile mais personne ne vous a obligé à lire ce papier jusqu’au bout).

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 2.35:1 (franscope) encodée en AVC 1080/24p
  • Langue(s) : Français DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titre(s) : Français pour sourds et malentendants débrayables
  • Durée : 1h49min 13s
  • 1 BD-50

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Bonus :

  • Au bal de Neptune (Archives ECPA – Blu-ray uniquement – 10min 38s – HD)
  • Les Ailes du Clemenceau (Archives Pathé – Blu-ray uniquement – 14min 44s – HD)
  • Le Bal des chiens jaunes (Blu-ray uniquement – 7min 21s – HD)
  • Le Tigre d’acier (Archives ECPA – 30min 46s – HD – 1997)
  • Journaux des actualités de la 3ème semaine de l’année 1965 (9min 51s – HD)
  • Réclames de l’année 1965 (8min 53s – HD)
  • Bandes-annonces :
  • Un livret reproduisant des documents d’époque (24 pages)
  • 10 reproductions de photos d’exploitations (14,5 x 11,5 cm)
  • La reproduction de l’affiche d’époque (29 x 23 cm)

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