En cet été 2022 particulièrement torride, vous reprendrez bien un peu de Midnight Collection ? Ça tombe bien, Carlotta nous propose plusieurs titres, à commencer par Le Piège (Tourist Trap, 1979), un long-métrage sous (très forte) influence de ses illustres prédécesseurs.

Si le communiqué de presse de l’éditeur évoque un savant mélange de Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper, Carrie (1976) de Brian De Palma et L’Homme au masque de cire (1953) de André de Toth pour tenter de nous mettre l’eau à la bouche, Le Piège nous a aussi un peu (beaucoup) fait penser à Psychose (1960) de sieur Alfred Hitchcock. Avec son histoire de musée de mannequins de cire, le Slausen’s Lost Oasis, jadis attraction très prisée des touristes aujourd’hui en déliquescence tenue par un grand gaillard en salopette atteint de quelques « troubles » psychologiques vis-à-vis de sa femme et de son frère, difficile de ne pas dresser quelques parallèles avec le Norman Bates, son Motel où plus personne ne s’arrête et ses problèmes freudiens. Les parallèles toutefois s’arrêteront là tant il va sans dire que Le Piège n’est pas vraiment du même acabit que les (chef-d’) œuvres précités.

Si la performance de Chuck Connor dans le rôle du tenancier de l’établissement est délicieusement flippante sous ses airs débonnaires, le reste fleure tout de même bon la série B (on n’ira pas jusqu’à dire Z) d’exploitation qui enchaîne les scènes plus ou moins flippantes en vue d’occire ces sémillantes et incrédules jeunes filles, toutes légèrement vêtues comme il se doit (on a même droit à une séquence de nude swimming où l’on nous montre… rien du tout !). À commencer par la regrettée Tanya Roberts à qui ce genre de rôle aura collé à la peau (c’est le cas de le dire) durant une bonne partie de sa carrière. Le Piège se laisse donc regarder nonchalamment, une citronnade bien fraîche à la main ou un chocolat bien chaud si vous décidez de remettre sa vison à l’hiver prochain. Gaffe tout de même à ne pas vous en renverser sur vous. Pas du fait d’éventuels « jump scare » mais plutôt si vous piquez du nez.

De haut en bas :

• Blu-ray – Édition Carlotta Midnight Collection
• Blu-ray – Édition U.K. 88 Films

(Re)découvrir Le Piège par l’entremise de cette édition Blu-ray est certes le moyen le plus « confortable » à date même si les prestations techniques ne sont pas non plus mirobolantes. Si la très forte granuleuse de l’image scie plutôt bien au côté roots du film, les fluctuations du rendu nous ont néanmoins fait tiquer à plusieurs reprises. Ainsi qualifierons-nous de correct la propreté du master et la définition de l’image sur l’ensemble du film avec toutefois de très grosses baisses de régimes par endroits. Un exemple parmi d’autres : cette scène où Becky (Tania Roberts) fouille dans la maison et traverse un couloir (36min) : l’image laisse alors paraître quelques grosses tâches de copie tandis que le rendu est alors peu avenant. Dans le même ordre d’idée, la lisibilité lors des scènes en basse luminosité (autant dire une large majorité du film) est elle aussi très fluctuante. Et ne parlons pas des différents passages de cette version intégrale, visibles comme le nez au milieu du visage avec leur niveau de définition très en deçà et par endroits de gros blocs de compression. Nous ne les avons pas tous relevés mais en voici quelques-uns : 25min 25s, 41min 55s, 48min 20s, 63min 35s. Dernière « curiosité » que nous avons repéré au niveau du montage à 63min 34s avec un plan d’une ou deux secondes de Molly (Jocelyn Jones) qui descend de voiture par la portière passager et Mr Slausen côté conducteur. Un plan déjà entraperçu dans la séquence précédente. Quelle est donc cette curiosité ? On se consolera en se disant que l’image est au format respecté 1.85:1 là où l’édition U.K. sortie chez 88 Films en 2014 proposait un format open-matte en 1.78:1.

Le son s’en tire déjà un peu mieux avec une VO DTS-HD Master Audio 1.0 plutôt claire, aux dialogues limpides et où tous les bruitages sont bien perceptibles. En atteste l’omniprésence des différents insectes nocturnes que l’on entend très bien (ex : 22min). L’ensemble ne manque pas non plus de dynamisme (toutes proportions gardées) notamment lors des passages avec une musique bien stridente. La VF elle-aussi en DTS-HD Master Audio 1.0 offre un rendu plus étouffée. L’édition U.K. proposait quant à elle la VO en DTS-HD Master Audio 5.1 et PCM 2.0 mais dans sa version amputée de 4 minutes par rapport à celle de Carlotta. En revanche, nos voisins britanniques avaient droit à un commentaire audio du réalisateur, une petite featurette de 25min, une galerie photos et une bande-annonce là où Le Piège édition Midnight Collection ne propose en tout et pour tout qu’une simple bande-annonce. Un peu maigre, même si l’on devine bien volontiers que reprendre ces bonus et les sous-titrer en français auraient engagé des coûts supplémentaires non négligeables et que le retour sur investissement pour un tel film est tout sauf garantie.

Le Piège – Tourist Trap – Édition Blu-ray

Résumé : Parti chercher de l’aide à la station-service après avoir crevé, le jeune Woody est sauvagement assassiné par une poupée de cire aux étranges pouvoirs télékinétiques. Restés près de la voiture immobilisée, Jerry, Molly, Eileen et Becky décident de rejoindre leur ami et finissent par atterrir chez M. Slausen. Cet homme solitaire aux allures de cow-boy leur propose de les héberger pour la nuit dans sa maison, un ancien musée de cire rempli de mannequins à l’apparence quasi humaine…

Spécifications techniques :

• Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
• Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 1.0
• Sous-titres : Français
• Durée : 1h 29min 15s (montage intégral)

Bonus (HD et VOSTF) :

• Bande-annonce (1min 56s)

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080 (Édition Carlotta Midnight Collection)

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080 (Édition U.K. 88 Films)