Les Liaisons dangereuses 1960 - Image une test Blu-ray

Les Liaisons dangereuses 1960 (1959) : Coin de Mire Cinéma – Vague 9

À sa sortie en 1959, Les Liaisons dangereuses 1960 fit couler beaucoup d’encre tout en provoquant un vent de scandale au sein du cinéma français. Roger Vadim n’en était pas à son coup d’essai, lui le réalisateur trois ans plus tôt de Et Dieu… créa la femme où la nouvelle venue Brigitte Bardot devint du jour au lendemain une star mondiale était en effet dans son élément. À la différence toutefois que si Et Dieu… créa la femme se regarde encore aujourd’hui avec une certaine lascivité propre à la personnalité littéralement incandescente de BB, Les Liaisons dangereuses 1960 aura bien du mal à sortir de sa torpeur le spectateur du XXIè siècle. La faute sans aucun doute à une adaptation du célèbre roman de Choderlos de Laclos par trop datée et ancrée dans une réalité sociétale dont les codes ne parlent plus à grand monde. On notera d’ailleurs que l’année à la fin du titre fut rajoutée à la dernière minute au regard des attaques de la Société des Gens de Lettres qui rejetaient avec force cette adaptation estimant « abusif l’emploi du titre du roman pour un film qui en trahissait l’esprit ». Reste toutefois une mise en scène qui mérite encore le coup d’œil et surtout une bande son signée Thelonious Monk et Art Blakey and The Jazz Messengers qui à l’instar de celle de Miles Davis dans Ascenseur pour l’échafaud (1958) de Louis Malle, reste un bonheur d’écoute inaltérable que prolonge avec maestria cette édition. Tout du moins sur son versant technique.

Les Liaisons dangereuses - Digibook - Blu-ray + DVD + Livret

Éditeur :Coin de Mire Cinéma
Sortie le :18 mars 2022  

Au cinéma le : 9 septembre 1959

Résumé :  Valmont et sa femme Juliette forment un couple de libertins. Ils n’ont de loi que leur plaisir. Ils sont de parfaits complices pour choisir leurs victimes et imaginer les conquêtes et les abandons de leurs maîtresses et amants respectifs. À Megève, Valmont entreprend de conquérir la jeune Cécile. Il doit la souiller avant son mariage pour plaire à sa femme. Mais dans son entreprise, il rencontre Marianne. Cette femme est la vertu incarnée, mariée et heureuse ; en somme le gibier le plus savoureux pour un libertin. Bientôt des liens ambigus se nouent : Valmont ne désire-t-il Marianne que pour mieux la perdre, ou découvre-t-il enfin, le véritable amour, celui qui n’a pas d’arrière-pensées ?

Les Liaisons dangereuses 1960 - Affiche

Sans avoir la prétention de vouloir revenir sur le déroulé de l’intrigue, rappelons que nous avons affaire à un couple marié qui ne se gêne pas pour aller voir ailleurs. Une façon pour eux de rompre la monotonie d’une vie à deux qui forcément s’installe dans le but de préserver leur amour mais aussi d’avoir un regard omniscient, cynique et critique sur leurs semblables qui composent leur quotidien. Un cadre qui a toutefois une limite. Celle de ne pas tomber amoureux de leurs « proies ». Si le scénario de Vadim (accompagné de Claude Brulé et Roger Vailland) s’éloigne drastiquement du roman (il n’y est par exemple pas question de couple marié mais de deux libertins), il en garde toutefois la trame principale menant à la double tragédie finale sans que pour autant il n’arrive à nous embarquer jusque dans la psyché de ses personnages. Celle-là même qui nous bouleverse encore et encore à la toute fin du roman et qu’avait su si bien retranscrire Stephen Frears avec sa propre adaptation de l’œuvre en 1988 (sans oublier Valmont, la version mal aimée de Milos Forman qui sortira un an plus tard et qui ne cesse avec le temps de s’imposer comme un incontournable). La faute aussi certainement à cette volonté d’avoir situé l’histoire à l’époque contemporaine au sein de cette société de la haute bourgeoisie parisienne qui squattait et/ou fréquentait alors quasi exclusivement Saint-Germain-des-Prés ou Megève lors d’escapades alpestres. Et au sein de ce décor en toc s’y meut des gens qui s’ennuient et qui nous ennuient avec leurs affaires de fesses et leurs mariages arrangés.

Les Liaisons dangereuses 1960 - Capture Blu-rayRoger Vadim se met en scène lors des trois premières minutes de son film

On sortira toutefois de notre léthargie à l’écoute des notes endiablées assénées par Thelonious Monk derrière son piano et aux coups de baguette non moins frénétiques d’Art Blakey sur sa batterie. Alors qu’ils font le show en des bœufs de dingue dans des appartements cossus du VIè arrondissement, on ferme les yeux pour mieux se repaître de ce jazz bebop qu’ils ont littéralement inventé et qui reste plus que jamais aujourd’hui une référence absolue du genre. En ce sens Vadim a su indéniablement capter l’air de son temps. Mais malheureusement cela n’en fait pas pour autant un bon film ni même une œuvre à même d’être le témoin d’une époque. Les Liaisons dangereuses 1960 se joue en vase clos uniquement animé par des pantins d’une époque perdue et pour lesquels Vadim a eu la prétention d’en dénoncer les agissements. C’est peu de dire que ces « belles » intentions un tantinet moralisatrices pour ne pas dire incroyablement prétentieuses tombent bien vite à l’eau pour ne laisser la place qu’à une forme de ballet où des êtres désincarnés (Gérard Philipe et Jeanne Moreau en tête) se cognent sur les bords de l’écran un peu comme des insectes dans un bocal. Un sentiment au demeurant accentué par la mise en scène qui en joue fort adroitement mais sans donc jamais pouvoir trouver un relai au cœur des personnages et de l’histoire. Jusqu’au spectateur qui ne peut qu’assister impuissant à cette mascarade sans âme.

Les Liaisons dangereuses 1960 - Scénographie Combo

Un ressenti qui ne s’applique pas à la découverte de ce combo DVD + Blu-ray édité par Coin de Mire Cinéma. Si un supplément ou deux à même de contextualiser la production de ces Liaisons dangereuses 1960 manquent à l’appel, on se consolera (en partie) avec une image de toute beauté issue d’une restauration 4K effectuée à partir du négatif original. Le grain y est ciselé, les contrastes sont à l’avenant pour une définition tout bonnement délicieuse. Même pas une pétouille de pelloche à se mettre en travers de la rétine. Le mono encodé en DTS HD MA 2.0 n’est pas en reste se permettant même une magnifique dynamique lors des plages de jazz que l’on n’a pu s’empêcher de réécouter jusqu’au bout de la nuit jusqu’à ce que les voisins tambourinent à la porte. Enfin, il serait malhonnête de ne pas préciser que cette édition propose tout de même des « bonus ». Soit la possibilité de découvrir les actualités de la semaine de sortie du film ainsi que les réclames que l’on pouvait voir au cinéma cette année-là. Ceci dans le cadre de cette collection dite « La séance » où le but est de nous replonger dans une séance de cinéma type de ces années-là. Sans oublier la reproduction de l’affiche au format 29 x 21,5 cm, les photos d’exploitation sur papier glacé et le livret qui met en avant des documents d’époque tels qu’un roman photos des plus kitchoune.

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langue(s) : Français DTS-HD MA 2.0 mono / Audio description
  • Sous-titre(s) : Français pour sourds et malentendants débrayables
  • Durée : 1h48min 37s
  • 1 BD-50

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Bonus :

  • Journaux des actualités de la 37ème semaine de l’année 1959 (9min 42s – HD)
  • Réclames de l’année 1959 (10min 59s – HD)
  • Bandes-annonces :
  • Un livret reproduisant des documents d’époque (24 pages)
  • 10 reproductions de photos d’exploitations (14,5 x 11,5 cm)
  • La reproduction de l’affiche d’époque (29 x 23 cm)

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