Les Chiens de guerre - Image une test Blu-ray

Les Chiens de guerre (1980) en Blu-ray chez L’Atelier d’Images

Cantonné au rayon film de guerre bas du front dans toutes les bonnes crémeries spécialisées en VHS de la fin des années 80, Les Chiens de guerre disparaît des radars au pic du Laserdisc (mais pas aux États-Unis où il bénéficiera de deux éditions chez MGM / Image) pour revenir en DVD chez MGM France en 2002. Un Studio qui à l’évidence voulait surfer sur l’engouement de ce nouveau support en exploitant son catalogue à bas coût (image VHS et aucun bonus) mais qui permettait tout de même de revoir le film de John Irvin en VF et en VOST. Ce que les LD NTSC ne proposaient bien entendu pas. Depuis 2014, Les Chiens de guerre existe en Blu-ray aux États-Unis. Il a même été réédité en 2020 avec un nouveau scan 2K du même master chez Scorpion Releasing. C’est celui sur lequel L’Atelier d’Images s’est appuyé pour l’édition qui nous intéresse ici rehaussant au passage le pedigree d’une œuvre qui mérite bien plus que sa réputation héritée du temps des vidéoclubs.

Les Chiens de guerre - Édition Collector

Éditeur :L'Atelier d'Images
Sortie le :06 septembre 2022  

Au cinéma le : 28 janvier 1981

Résumé :  Jamie Shannon est un mercenaire de renom. Son job : parcourir le monde et participer à toutes les guerres qui peuvent l’enrichir. Il vient d’accepter la mission la plus dangereuse de toute sa carrière : organiser un putsch au Zangaro, état africain gouverné par un dictateur sanguinaire. Pour remplir son contrat, il doit recruter une équipe de dangereux mercenaires… de véritables chiens de guerre.

Les Chiens de guerre - Affiche

John Irvin fait partie de cette génération d’anglais venue squatter Hollywood à la fin des années 70. Et si son blaze n’est pas aussi immédiatement identifiable qu’un Ridley Scott, Alan Parker ou Hugh Hudson, il n’en demeure pas moins un cinéaste dont la filmographie mérite le détour. À commencer par Hamburger Hill (1987) qui reste encore aujourd’hui l’un des meilleurs films sur la guerre du Vietnam. Les Chiens de guerre est son premier long de fiction, lui qui s’est forgé une solide réputation par le documentaire et la télévision lors des deux décennies précédentes, se lançait alors dans l’adaptation du livre au titre éponyme de Frederick Forsyth, un auteur alors à succès dont les deux premiers romans avaient déjà été portés à l’écran. Si l’adaptation diffère quelque peu du bouquin, Les Chiens de guerre est sans aucun doute ce qui se fait de mieux dans ce sous-genre de la guerre menée par des hommes grassement payés pour la faire. Un phénomène à son plus haut durant les années 60 et 70, décennies qui virent l’effondrement du colonialisme en Afrique et l’arrivée de dictateurs promptes à s’entourer donc de mercenaires pour protéger leurs fesses quand leurs opposants ne faisaient pas autrement pour conquérir le pouvoir. Le journaliste et écrivain Philippe Lombard ne dit rien d’autre en préambule de son intervention au sein des bonus de cette édition citant au passage le célèbre mercenaire français Bob Denard mais omettant de mentionner le fameux Groupe Wagner, cette société militaire privée russe qui a par exemple repris dernièrement le flambeau au Mali afin de continuer la lutte contre les groupes armés islamistes à la suite du départ des soldats français de la force Barkhane ou qui semble prêter main forte à l’armée de Poutine dans son invasion contrariée de l’Ukraine.

Les Chiens de guerre - Capture Blu-ray Bonus L'Atelier d'Image

Du côté de John Irvin, l’intérêt de vouloir aborder ce sujet semble avoir été motivé par la densité et la richesse de son personnage principal interprété par Christopher Walken. Quelque chose que l’on ne croise pas habituellement dans ce genre de productions où les caractérisations sont bien plus binaires. Quelque chose qui va emmener Les Chiens de guerre en des contrées peu exploitées qui en font encore aujourd’hui un film à part et assez fascinant. Il faut dire aussi que l’acteur Walken y joue pour beaucoup. Avec son physique d’eunuque imberbe, son visage à l’expressivité rappelant les codes du cinéma muet et certaines séquences qui semblent faire le pont avec celles dites de la « roulette russe » dans Voyage au bout de l’enfer (1978) où rappelons-le il glana l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, Christopher Walken habite littéralement Les Chiens de guerre de son aura incontestable. En tant que chef de ce petit groupe de mercenaires aux velléités au final peu en phase avec l’essence même du métier qu’il s’est choisi, il donne au film une deuxième, puis une troisième couche de lecture finalement bienvenues. Si la réalisation à proprement parler d’Irvin n’a rien de notable, on peut toutefois retenir les deux séquences d’action/guerre (au début et à la fin) qui ont pour elles d’adopter un point de vue et une esthétique de l’entre deux : à savoir un mélange entre une inspiration très seventies (pyrotechnie généreuse mais souvent filmée en plans larges histoire de bien remplir l’écran) et des inserts qui annoncent ce que sera le film de guerre d’exploitation dans les années 80 façon Chuck Norris de la Cannon (explosions qui font virevolter des soldats cascadeurs planqués dans des silos de bacs à sable au moyen de câbles qui en HD se voient méchamment / utilisation d’armes improbables comme celle visible en tête de gondole de toutes les affiches du film…).

Pour toutes ces raisons Les Chiens de guerre mérite la revoyure ou pour les plus chanceux(ses) sa découverte d’autant que cette édition propose une image qui même si elle est issue d’un master qui date (un interpositif déjà utilisé par feu l’éditeur ricain Twilight Time en 2014) a donc bénéficié d’un nouveau scan 2K qui  ne manque pas de répondant. On a ainsi droit à des séquences magnifiquement définies et à la présence d’un joli grain qui donnent à l’ensemble un aspect organique qui sied à merveille à l’ADN du film. On pourra aussi constater des contrastes bien plus harmonieux que ceux vus sur l’édition Twilight Time.  Bien entendu tout n’est pas parfait avec la présence de pétouilles de pelloche qui attirent de temps à autre la rétine quand certains passages adoptent une définition plus éloignée des standards du support.

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous (Twilight Time Vs Atelier d’Image) pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Des constats encore plus visibles sur la version dite longue proposée en guise de bonus. En fait il s’agit de la version dite internationale qui différait de près de 14 minutes de celle exploitée chez nous ou aux États-Unis. Au passage il est dommage que Philippe Lombard n’aborde jamais le sujet (pourquoi ces deux versions ?). On veut bien croire que ce n’était pas l’angle voulu/choisi par l’éditeur en faisant appel à lui, mais on ne peut que le regretter. Quoi qu’il en soit, cette version fait montre d’un master certes plus marqué par le temps mais dont on appréciera là encore le rendu final. C’est que hormis le tout début du film et spécifiquement lors du décollage de l’avion emportant nos mercenaires sous un déluge de feu où la copie a vraiment morflé (présence d’une multitude de spots rouges que l’on pourrait attribuer à des tâches de moisissure incrustées à même la pellicule), le reste n’a pas à rougir de la comparaison avec la version cinéma.

Les Chiens de guerre - Capture Blu-ray Atelier d'Images (VL)Capture issue de la version longue où l’on pourra remarquer les multiples spots rouges sur la gauche

Les Chiens de guerre - Capture Blu-ray L'Atelier d'ImageLa même capture issue de la version cinéma

On ne saurait clôturer ce petit tour d’horizon technique sans aborder les pistes sonores mises à disposition par L’Atelier d’Image. Précisons d’emblée que Les Chiens de guerre a été exploité au cinéma en Dolby Stéréo en VO et on présume en VF bien que nous n’en ayons pas la certitude. Et de fait le Blu-ray propose bien une piste VO en DTS-HD MA 2.0 stéréo sur la version cinéma ainsi qu’une piste VF DTS-HD MA 2.0 mono. Et forcément la différence se perçoit immédiatement. On a positionné l’ampli en mode « Pro Logic » (à l’ancienne quoi) pour justement avoir un rendu Surround. Les enceintes arrières sont ainsi mises à contribution en VO alors qu’en VF tout se concentre sur les trois enceintes frontales à commencer par la centrale dédiée aux dialogues. Idem sur la version dite internationale à la différence toutefois que seule une piste VO est proposée. Encodée en DD.2.0 stéréo, elle est à l’écoute bien plus ample et généreuse (mais certainement moins précise et plus compressée) que sa consœur en DTS-HD MA 2.0. On ne saurait l’expliquer mais juste en faire le constat.

Dernière chose. On préfère la version longue / internationale car elle approfondit la psychologie du personnage joué par Christopher Walken (notamment sa relation avec son ex-femme interprétée par JoBeth Williams), elle donne aussi quelques scènes supplémentaires à celui joué par (cocorico) Jean-François Stévenin et rallonge la séquence guerrière finale en y adjuvant un soupçon supplémentaire de suspense. On est de fait très heureux que L’Atelier d’Image la propose pour la première fois en nos contrées en HD et en VOST.

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langue(s) : Anglais DTS-HD MA 2.0 Stéréo / Français DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titre(s) : Français
  • Durée : 1h44min 01s
  • 1 BD-50

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Quelques captures issues de la version longue

Bonus :

  • Le film en version longue (1h58min 45s – DD 2.0 stéréo – HD – VOST)
  • Quand les mercenaires attaquent par Philippe Lombard, journaliste et écrivain (13min 28s – HD – 2022)
  • Bande-annonce (2min 24s – HD – VOST)
  • Bandes-annonces éditeur :

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *