Le tome 3 (et son DVD, chroniqué un peu plus bas en détails car il contient beaucoup de choses : un documentaire, 6 courts métrages et deux pièces radiophoniques) de cette nouvelle édition Midi-Minuit Fantastique reliée, revue et augmentée est un tome-charnière dans la mesure où il unifie matériellement en un seul format l’ancienne séparation physique entre la première période du petit format (de 1962 à 1966, du n°1 au N°13) et la seconde période grand format (de 1966 à 1971, du n°14 au n°24), séparation qui était assurément gênante pour l’unité d’une bibliothèque. On y découvre pour la première fois, comme dans les deux tomes déjà parus, un certain nombre de documents photographiques en couleurs. Les documents photos ont été pour un grand nombre d’entre eux, re-photographiés à la source : leur définition et leur précision sont donc nettement supérieures à celles de la première édition. Les couvertures d’origine sont soigneusement reproduites afin que les collectionneurs retrouvent immédiatement l’ordre de chaque numéro et son esthétique originale au sein du tome, dans l’ordre de parution.
À DigitalCiné, on aime faire les choses pas comme tout le monde. En l’occurrence, dans le cas présent, à l’envers. Après vous avoir parlé fin mars de l’adaptation buggée avec Scarlett Johansson puis du joyau signé Mamoru Oshii quelques jours plus tard, l’heure est désormais venue de nous pencher sur l’œuvre à l’origine de tout : le manga Ghost in the Shell signé Masamune Shirow que l’éditeur Glénat a eu le bon goût de ressortir dans une collection revue et améliorée.
Le 14 octobre 2016 est sorti aux éditions Carlotta un dictionnaire collectif, supervisé par Pascal-Alex Vincent, comportant 101 notices biographiques, historiques et esthétiques, sur 101 cinéastes couvrant l’histoire du cinéma japonais des origines muettes à nos jours.
La revue Midi-Minuit Fantastique fut baptisée en 1962 en hommage au cinéma Midi-Minuit. Midi-Minuit était un cinéma parisien du boulevard Bonne Nouvelle, spécialisé dans le cinéma fantastique et le cinéma populaire : films d’horreur et épouvante, films de science-fiction, péplums, films érotiques, films d’espionnage, westerns américains et européens, films policiers violents, sans oublier des films d’arts et essais expérimentaux distribués ce circuit commercial populaire qui était celui du Midi-Minuit. C’est ce cinéma que j’avais tenté de faire revivre en 1985 au Bergère, après avoir convaincu son propriétaire Roger Boublil – qui venait de céder le véritable Midi-Minuit mais possédait encore les droits du nom – de rebaptiser Le Bergère, ce qui donnait dans le PariScope : Midi-Minuit, ex-Bergère. La résurrection fut brève. C’est encore ce cinéma dont Herbert P. Mathese a dressé la programmation (sélective et non pas exhaustive contrairement à ce que croyaient certains lecteurs) dans sa célèbre note monumentale de quatre ou cinq pages in José Benazeraf, la caméra irréductible (Éditions Clairac, 2007.
Taschen, vous connaissez ? Forcément. Éditeur de bouquins basé en Allemagne depuis plus d’une trentaine d’années, il s’est imposé à travers le monde avec ses publications prestigieuses sur l’Art, sur la photo où la fesse est en bonne place d’ailleurs, sur le cinoche… le tout à des prix souvent très bas car déclinant ses ouvrages en minimum trois langues lui permettant de les imprimer à plusieurs milliers d’exemplaires et de faire ainsi des économies d’échelle. Ce qui ne l’empêche pas de publier de prestigieux molosses de plusieurs kilos comme Greatest of All Time, soit 700 pages sur le boxeur Mohamed Ali vendu à 12 500 dollars. Le deuxième livre le plus onéreux au monde. En matière de cinéma, y a surtout sa collection dite Archives vendue aux alentours de 150 euros l’exemplaire et dont le dernier né se penche sur la figure tutélaire de Charlie Chaplin. On y reviendra sans faute car ce qui nous intéresse aujourd’hui est le non moins volumineux bouquin consacré aux meilleures séries télés sur les 25 dernières années. Tout un programme il faut en convenir mais forcément un tantinet casse-gueule.