Pari réussit pour Warner qui malgré les turbulences critiques, le rejet de nombreux fans (entendre geeks) et sans avoir montré le film en amont (certainement pour ne pas se tirer une balle dans le pied et assurer au moins la première semaine), Batman v Superman s’en tire avec les honneurs. Il faut dire aussi que son dauphin assure, permettant par voie de conséquence un deuxième cumul de suite au Box office au-delà des 4M d’entrées (4 206 703 très précisément). Depuis le début de l’année on atteint 58 955 851 entrées, soit 6,6% de mieux que l’année dernière à la même date. De bons résultats qui ne doivent pas pour autant cacher la bonne ambiance qui règne actuellement entre distributeurs, exploitants de salles d’un côté et l’ensemble de la profession cinoche de l’autre.
Top 10 – Box office du 10 au 23 mars 2016 / Sources CBO
Avec un tel départ, et si ceux qui ne l’ont pas encore vu ne sont pas rebutés par le Snyder bashing ambiant, Batman v Superman devrait atteindre les 3M d’entrées à l’instar d’un Dark Knight premier du nom, qui avait pris un départ similaire avec quasiment le même nombre de copies. On rappellera pour la forme que Deadpool avait réuni 1 575 661 entrées lors de sa première semaine d’exploitation sur seulement 478 copies. Le film de Tim Miller en est aujourd’hui à 3 714 740 entrées. C’est juste histoire de remettre dans le contexte un démarrage certes satisfaisant mais très loin de la grande perf.
Ce qui semble être plus le cas pour Médecin de campagne qui prouve s’il en est besoin que le réal de Hippocrate (954 354 entrées) a décidément le vent en poupe, que son distributeur Le Pacte a formidablement bien joué le coup de la contre programmation et que François Cluzet a encore franchi un pallier devenant cet acteur pérenne qui peut dorénavant drainer les foules quasiment sur son seul nom.
Box office François Cluzet / Sources CBO
Deux autres films français émergent au sein de ce top 10. Certes les moyennes de spectateurs par copie sont plus décevantes mais gageons au moins pour La Dream Team que les vacances de printemps qui débutent pour la zone B ce 2 avril devrait lui donner un petit coup de pouce. Film familial s’il en est, le long-métrage de Thomas Sorriaux qui avait attiré 2 971 700 spectateurs avec les 11 Commandements (grâce à Michaël Youn il est vrai) en aura de toute façon besoin car avec une telle première semaine, le cumul envisagé ne devrait pas dépasser les 400 000 entrées. Et encore, on est large.
C’est beaucoup mieux du côté de Rosalie Blum puisque avec 78 copies de moins, le premier long signé Julien Rappeneau (oui, le fils de) engrange 6 000 entrées de plus. Si le bouche à oreille tient la route et que les exploitants ne le virent pas trop vite de leurs écrans, la barre des 500 000 entrées est envisageable. De toute façon SND, à la différence de Paramount pour La Dream Team, sait y faire avec ce genre de film. Il n’y a donc pas de raisons.
Au-delà du Top 10, aucune autre nouveauté ne fait son trou à part peut-être Chala, une enfance cubaine distribué sur 55 copies par Bodega Film qui attire 28 532 curieux pensant peut-être entrapercevoir le Président Obama. Nannn bon pas taper, on fait de l’humour pas drôle sur un film que l’on n’a pas vu et qui met soit dit en passant une belle branlée à Remember distribué par ARP (16 722 entrées sur 75 copies) et Aux Yeux de tous distribué par Universal (15 627 entrées sur 44 copies). Deux films il est vrai complètement bradés par leur distributeur respectif.
Ah et sinon Merci Patron ! rameute encore 38 600 syndiqués (+2% par rapport à la semaine dernière) pour un total de 193 629 entrées sur dorénavant 204 copies. Avec Demain qui se rapproche dangereusement du million d’entrées, on a là quand même la preuve que si on fait un peu confiance au spectateur en lui laissant le choix, celui-ci le rendra au centuple. Une façon d’indiquer qu’il est inutile de le pousser dans le dos ou même de le guider tel un aveugle en voulant semaine après semaine occuper massivement les écrans pour les mêmes films. C’est toujours dans ces cas faire injure à son intelligence et rogner plus que jamais cette diversité de cinémas qui faisaient il n’y a pas si longtemps encore notre force.