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Box office France du 10 au 16 décembre 2014 : Qu’Allah bénisse le Père Noël

Le Hobbit troisième du nom met donc comme prévu tout le monde d’accord et signe au passage le meilleur démarrage de la trilogie au sein de notre Box office. On remarquera aussi qu’il titille le score généré en première semaine par une certaine communauté dite de l’Anneau.

Le Seigneur des Anneaux : La communauté de l’Anneau avait en effet engrangé 1 978 162 entrées au même stade de son exploitation mais sur 862 copies. C’était pour info le moins bon démarrage de la trilogie. Preuve s’il en est que si la saga du Hobbit monte en puissance, elle n’en reste pas moins à des années lumières de son aînée. Reste que cette Bataille des cinq armées va certainement aller bien au delà des 5 millions de spectateurs quand les deux autres se sont éteints quelque peu avant cette frontière fatidique. Il est évident aussi que les fans de la première heure ont un peu trop vieilli pour ce genre de conneries ou alors c’est qu’ils avaient bien décelé que faire trois films pour adapter un livre aussi épais qu’une comptine pour enfants était un tant soit peu disons… mercantile. Quoi qu’il en soit, et de l’avis de beaucoup, ce troisième et dernier volet est le meilleur. Il y a de l’action molle à revendre, toujours autant de dialogues en langage Elfe et puis ce HFR 48fps qui dénature l’expérience même de l’expérience cinématographique. C’est bien simple, on a l’impression de se taper un de ces écrans de TV à la vente mal ou pas réglé que l’on peut trouver au hasard à la FNAC. Le rendu est tellement… vidéo et finalement si plat (et ce malgré la 3D) que cela annihile toute distance avec ce qui est filmé sans que paradoxalement on soit vraiment immergé dans l’action. Un ratage complet qui renvoi aux ressentis que pourraient avoir aujourd’hui un djeune découvrant les archives des directs de télévision des années 80. Bref, la 2D en 24 images par seconde au cinéma, on n’a pas fait mieux.

Dans un tout autre registre, il faut saluer la performance de Timbuktu. La moyenne de spectateurs par copie est là pour l’attester et pour être honnête on ne l’avait pas du tout anticipé. On parie que son distributeur Le Pacte non plus. En tout cas pas dans ces proportions même si à l’évidence sortir ce film en contre-programme du Hobbit était très judicieux. Il faut croire aussi que l’actualité aidant (la libération du dernier otage français) associée à une presse assez unanime aura poussé le français (le parisien en fait qui s’est déplacé en masse : 62 154 entrées sur 32 copies. Quasiment 50% des entrées globales) à faire sa bonne action de l’année. Timbuktu raconte en effet l’histoire d’un village tombé aux mains des extrémistes religieux qui imposent à leurs habitants la loi de la charia. Ce qui aurait pu être un brulot pamphlétaire et dénonciateur n’est au final qu’un film carte postale. La photo y est magnifique, la mise en scène élégiaque (cette partie de foot mimée en étant le symbole) et le propos est poétique en diable. Le film parfait pour les discussions avec petits doigts levés de dîners en ville mais très représentatif du cinéma imbuvable vu cette année.

Quoi qu’il en soit, la performance est telle, qu’elle aura éclipsé la sortie de Père Noël qui sur 300 copies de plus réalise 3 000 entrées de moins. Un camouflet énorme pour Mars Distribution qui attendait beaucoup de ce film de fin d’année signé par le réalisateur qui avait commis la comédie avec Boon et le volcan islandais à l’orthographe et la prononciation impossible (1 787 433 entrées au passage). Le problème c’est qu’en visionnant la bande-annonce, tout est dit (ou presque). À partir de là, difficile de faire bouger en masse les familles qui toutefois iront sans doute plus volontiers le découvrir dès que les vacances scolaires poindront leur bout du nez. Mais même ainsi, 500 000 entrées sera certainement le max.

Mais bon que l’on se rassure, Mars a plus d’une sortie dans son sac puisque La famille Bélier a déjà réalisé en 24h d’exploitation 117 201 entrées. C’est dire aussi si Le père Noël semble avoir été un peu sacrifié sur l’autel d’une co-production maison ultra chouchoutée depuis le premier pitch signé Victoria Bedos (oui la fille de…).

Autre film qui semble avoir rencontré son public c’est Qu’Allah bénisse la France. Par sa plastique et sa photo N&B le film d’Abd Al Malik (adapté de son propre roman) rend d’une certaine manière hommage à La Haine (il va même jusqu’à engager le même directeur de la photo Pierre Aïm). Ad Vitam a joué sur ce credo mais sans en abuser et puis Abd Al Malik est quelqu’un de connu. Il est ce que l’on peut appeler communément un artiste représentatif de la culture urbaine. Il est l’auteur de trois livres et de plusieurs albums de musique qui ont chacun fait date. Il est quelque part l’un des symboles de la France de la diversité, pas celle revendiquée par un certain Zemmour. Avec cette première semaine, son premier long peut raisonnablement aller chercher les 150 000 entrées. Plutôt une bonne nouvelle.

Précisons enfin qu’avec un total de 4 408 613 entrées, cette antépénultième semaine du box office avant les embrassades pour oublier 2014 est la 12ème meilleure marque hebdo de l’année. On ne voulait pas vous quitter sans vous donner cette info d’importance.

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