Gone Girl

Box office France du 08 au 14 octobre 2014 : Girls Power

Avec 3 157 296 entrées au total, le box office de cette semaine s’affiche enfin comme un bon cru retrouvant par la même occasion les moyennes hebdomadaires de cet été. Il est évident que l’offre nouveautés était alléchante entre le dernier Fincher, l’ultra buzzé Dolan et le spin-off du Conjuring : Les Dossiers Warren, tout était en effet réuni pour casser un tantinet la baraque. Ce que certains n’ont d’ailleurs pas hésité à littéralement commettre lors de certaines séances d’Annabelle. Méfiez-vous les jeunes, la poupée vous a à l’œil maintenant…

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David Fincher ne signe pas avec Gone Girl son meilleur démarrage en France, mais il n’en demeure pas moins le haut du panier pour un réal qui n’a de toute façon jamais fait moins d’un million d’entrées. Cela dit, Gone Girl fait mieux que Millenium et The Social Network qui avaient respectivement terminé leur carrière à 1 080 120 et 1 501 043 entrées. Si Gone Girl ne s’effondre pas en deuxième semaine, il est plus qu’évident que la marque du million et demi d’entrées sera atteinte voire dépassée. C’est bien tout le mal que l’on souhaite à ce nouveau petit bijou finchérien orchestré d’une main de maître par une Fox France dans ses petits souliers.

Plus surprenant est la deuxième place d’Annabelle. On est d’ailleurs prêt à parier que même Warner France ne l’a pas vu venir. Alors certes Conjuring : Les Dossiers Warren avait engrangé 377 560 entrées dès sa première semaine d’exploitation (1 163 218 entrées au total) mais de là à envisager 135 335 entrées de plus avec 22 copies en moins sans compter les cinémas qui l’ont déprogrammé en urgence dès le week-end pour cause de troubles lors de certaines séances, il y a un pas que même les plus optimistes ne pouvaient décemment pas envisager. Ceci étant dit, il est évident que depuis la vague Paranormal Activity ce genre de films attire l’ado en mal de sensations fortes. Outre le fait qu’il semble y trouver son écot, il n’hésite pas, le jeune, à y aller en bande histoire certainement de se rassurer un peu tout en foutant le boxon (cela va de paire). Après il faut choisir. Soit les laisser délimiter leur territoire en pissant sur les fauteuils et en s’alpaguant d’un bout à l’autre de la salle un peu comme à la maison, soit ils regardent ça derrière leur ordi via des procédés forcément, disons, limites. Dans l’histoire c’est Warner et pas uniquement France qui se frotte les mains car le coût de production d’Annabelle ne s’élève qu’à 6,5 millions de dollars pour un retour sur investissement de 166 millions dans le monde dont 92 millions à l’international. Et ce n’est pas fini.

Pour Mommy c’est une autre histoire. La campagne de presse fut tellement virulente (du genre si tu ne vas pas voir le dernier Dolan, tu n’es qu’une sous-merde zemourienne) que Diaphana a juste surfé sur l’énorme buzz pour attendre les retombées (on exagère à peine). Quelque part c’était risqué car le large public aurait pu rejeter toute cette agitation médiatique. C’était sans compter sur cette France qui suit celui qui gueule le plus fort (d’autant plus quand ils sont plusieurs) et de se précipiter dans les salles pour admirer un format 1.0 qui s’étire en un scope flatteur au grès des joies du héro. Pour y constater une morale rance ou tiède (c’est comme on veut), pour se vautrer dans une histoire passe-partout et pour se faire violer la rétine droite tant la gauche a déjà passé l’arme à gauche (c’est le cas de le dire) dès les premières minutes. Mommy ou la culture facho trendy hype du moment. Résultat, Dolan fait un démarrage canon et réalise déjà plus d’entrées que tous ses précédents films. La semaine prochaine ce sera certainement plus d’entrées que tous ses films réunis. Au secours !

Du côté du premier long signé Julien Neel c’est la bérézina. Lou ! Journal infime se prend en effet pleine poire le quasi coude à coude des trois premiers n’arrivant pas à convaincre bien grand monde à se plonger dans ce journal au jeu de mot qui finalement lui aura peut-être porté préjudice. Ou alors c’est que le brainstorming chez StudioCanal n’aura pas été assez intense pour programmer un tel film au sein d’une semaine aussi concurrentielle.

Hors top 10, même constat et même analyse pour Papa Was Not a Rolling Stone, premier film là aussi, signé Sylvie Ohayon que distribue Pathé. Dommage en effet d’envoyer ainsi au casse-pipe des films certes de comédie, mais à la fragilité évidente et qui aurait mérité un environnement plus « serein » pour s’épanouir.

Ps : en 16ème position on trouve un certain Samba. Le nouveau Toledano / Nakache s’octroie donc déjà 152 704 entrées rien qu’avec les avants-premières. Ça sent le raz-de-marée cette histoire (ou pas).

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