La Dernière maison sur la gauche (2009) - Image une critique

La Dernière maison sur la gauche (2009) – Funny Games

Pour les plus jeunes, pour ceux qui ne le sauraient pas ou qui s’en foutent, La Dernière maison sur la gauche est le remake du premier long de Wes Craven. Voilà en effet un réalisateur qui ne semble laisser personne insensible et surtout pas une génération arrivée à maturité de cinéma puisque il s’agit là du deuxième film remaké en provenance de sa filmographie après La Colline a des yeux réalisé par notre Alexandre Aja national et en attendant Shocker ou encore Le Sous-sol de la peur.

La Dernière maison sur la gauche (2009) - Affiche

C’est que Wes Craven a incontestablement ouvert la voie dans les années 70 à un cinéma déviant, craspec et formidablement évocateur car puisant son inspiration dans l’actualité d’une société américaine en pleine réfutation de ses bases idéologiques. La Dernière maison sur la gauche en était la première pierre certes inaboutie mais qui a laissé une telle empreinte indélébile qu’elle a donc inspiré un illustre inconnu d’origine grec dénommé Dennis Iliadis (son seul fait d’arme en 2009 étant Hardcore nanti tout de même d’une réputation sulfureuse) qui a réalisé là un film choc, définitif et incontestablement réussi.

À cela plusieurs raisons mais la plus évidente tient en quelques mots : fidélité au matériau de base pour mieux s’en éloigner. En effet pas question ici de se replonger dans les vicissitudes du trauma post-Vietnam, pas question de remettre au goût du jour des idéaux qui n’ont de toute façon plus lieux d’être. Seul compte ici la thématique centrale posée et développée sans cesse par Craven tout au long de sa filmographie : les victimes peuvent devenir elles aussi des bourreaux aussi impitoyables que ceux qui sont à l’origine de cette transformation. La Dernière maison sur la gauche version Iliadis est dès lors un film gore, sans concession quant à la démonstration et l’effet recherchés. C’est ce qui fait sa faiblesse toute relative mais surtout sa force tranquille.

Le film avance sans regarder derrière-lui et les cadavres laissés sur le bas-côté. Rien n’est gratuit, ou plutôt si tout est gratuit mais fortement ancré dans un réalisme hypnotique qui nous fait dire que tout cela est arrivé ou peut arriver. Ce que le film de Craven essayait de (dé)montrer sans y arriver vraiment (l’homme est un loup pour l’homme et les plus féroces ne sont pas ceux que l’on croit), la réplique sismique Iliadis y arrive par des voies certes plus frontales (entendre par là, sans autres idéologies et volontés que celle de faire un film dit d’entertainment) sans pour autant dénaturer le propos voulu initialement. Bien au contraire.

La réussite est telle que l’on ne peut s’empêcher de penser à Funny Games de Haneke pour ce qui est de la tension crescendo et vite révoltante prenant à parti un spectateur cueilli à froid mais aussi à Igmar Bergman dont La Source est à l’origine de tout et qui bénéficie là d’une caisse de résonance à la démesure de ce chef-d’œuvre. Ce n’est pas là le moindre des compliments que l’on puisse faire à l’attention d’un cinéaste dont on attend toujours la confirmation !

La Dernière maison sur la gauche (The Last House on the Left – 2009) de Dennis Iliadis – 2h02 (Universal Pictures International France ) – 22 avril 2009

Résumé : Les Collingwood possèdent une maison isolée, sur les berges d’un paisible lac. Leur fille, Mari, et sa copine Paige ne vont pas tarder à se faire enlever par un psychopathe évadé, Krug, sa compagne Sadie, son frère Francis et son fils, Justin. Laissée pour morte, Mari tentera de rejoindre à la nage la demeure familiale, sa dernière chance de survie…

Note : 4/5

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