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Nos Tops Cinéma 2017

A y’est, on a enfin rattrapé les derniers films que l’on avait loupé sur 2017. Il était donc temps. Ou pas d’ailleurs car là au moins au début du mois de février tout le monde est passé à autre chose. On est déjà à fond sur 2018 et 2017 semble déjà si loin. Quant à nous, on est des bien baisés et on a donc moult autres choses à faire que de mater des m***. Parce qu’il faut bien l’avouer, plus ça va, plus la prod ambiante cinoche nous excite autant qu’une vieille pute toute ravalée pour la énième fois et qui fait le tapin entre 2 et 4 heures du matin du côté du bois de Château-Gontier (et non cela ne sent pas le vécu). Pour autant, nos tops cinéma ne sentent pas le ressac faisandé. Nope, l’air y est plutôt frais et les embruns plus que revigorants. Ils vont vous fouetter l’intellect comme une bonne bifle digne de ce nom. C’est qu’à DC on bouffe du porc au petit dej et du #MeToo après avoir remballé tous les soirs la viande dans le torchon. On vous aura prévenu !

Nicolas Thys

1 – Psiconautas d’Alberto Vazquez et Pedro Rivero
Un super héros shooté et désespéré avant une fin du monde inéluctable dans un graphisme mignon. Le film le plus nihiliste et réussi de l’année.

2 – Faute d’amour d’Andrei Zviagintsev
Quand il s’agit de Zviaginstev, se prendre le poids du monde sur la figure et ressortir déprimé d’une salle est une expérience hautement appréciable.

3 – Dans un recoin de ce monde de Sanao Katabushi
Une magnifique chronique japonaise dans un style sobre et non dénué d’expérimentations formelles. Une grande réussite.

4 – Laissez bronzer les cadavres d’Hélène Cattet et Bruno Forzani
Un Cattet et Forzani avec un fil narratif légèrement moins mince que d’habitude et surtout qui tient toute la durée avec un merveilleux maniérisme qui hante chaque plan.

5 – Song to song de Terence Malick
Les 8 dernières années de Malick réunies dans une œuvre qui en offre la quintessence.

6 – Mise à mort du cerf sacré de Yórgos Lánthimos
Le réalisateur grec s’amuse à refaire la mythologie grecque dans l’Amérique contemporaine. C’est froid, distancié mais jamais trop et surtout très noir et drôle.

7 – Neruda de Pablo Larain
La plus belle fausse biographie du poète argentin et la deuxième preuve après Il Postino que pour parler de Neruda, il vaut mieux romancer la vie de ceux qui ont pu l’entourer.

8 – Ava de Léa Mysius
Le plus beau film adolescent de l’année aux influences cinématographiques qui lorgnent du côté de la nouvelle vague. Mais la réalisatrice, dont c’est le premier long, s’en détache et propose une œuvre rebelle, folle et politique qui s’éloigne des carcans habituels.

9 – La Lune de Jupiter de Kornél Mundruczó
Après White god et ses chiens échappés, le réalisateur hongrois – la Hongrie ayant brillé cette année avec aussi Corps et âmes – revient avec un film hybride entre les super-héros, le film politique et social et le drame contemporain tout en le dotant d’une forme ébouriffante.

10 – Heartstone – Un été islandais de Gudmundur Arnar Gudmundsson
Une histoire simple mais très bien écrite, un vrai regard sur le monde contemporain, une réalisation au poil et l’Islande dans toute sa splendeur.

Bonus : deux films vus en festival en 2017 qui ne sortiront jamais en salle en France

Night Is Short, Walk on Girl de Masaaki Yuasa (Carrefour de l’animation)
On ne sait pas trop où on est ni où on va mais on se laisse porter par cette bluette hautement alcoolisée, déjantée et hallucinée comme on en voit trop peu. Loin des standards de l’animation japonaise, on se retrouve dans un After hours ados totalement jouissif.

The Villainess de Jeong Byeong-gil (Cannes, séance de minuit)
Même Tarantino n’aurait pas osé. Le réalisateur va jusqu’au bout de son propos sans s’encombrer de limites esthétiques ou morales et sort un film totalement noir et frénétique.

Et juste derrière par ordre alphabétique :

A Beautiful day de Lynne Ramsay, A Ghost Story de David Lowery, L’Autre côté de l’espoir d’Aki Kaurismaki, Avant la fin de l’été de Maryam Goormaghtigh, Bangkok Nites de Katsuya Tomita, La Colère d’un homme patient de Raúl Arévalo, Creepy de Kyoshi Kurosawa, Corps et âmes d’Ildiko Enyedi, David Lynch – The Art Life, De toutes mes forces de Chad Chenouga, Good Time de Ben & Joshua Safdie, Le Grand Méchant renard de Benjamin Renner et Patrick Imbert, Ice Mother de Bohdan Sláma, I’m not a Witch de Rungano Nyoni, Jackie de Pablo Larain, La La Land de Damien Chazelle, Love Hunters de Ben Young, Loving de Jeff Nichols, Makala d’Emmanuel Gras, Le Parc de Damien Manivel, Paul Sharits de François Miron, La Région sauvage de Amat Escalante, Taxi Sofia de Stephan Komandarev, Transfiguration de Michael O’Shea, Un homme intègre de Mohammad Rasoulof, Upstream colors de Shane Carruth, Valley of stars de Mani Haghighi, We Blew it de Jean-Baptiste Thoret…

Stéphane Argentin

1 – La La Land de Damien Chazelle
Tour à tour drôle et émouvante, cette raillerie du rêve hollywoodien donne une banane d’enfer.

2 – Wind River de Taylor Sheridan
Une évocation du sort réservé aux amérindiens aussi clairvoyante qu’implacable nichée au cœur d’un polar qui nous tient en haleine du début à la fin.

3 – La Planète Des Singes – Suprématie de Matt Reeves
Un ultime chapitre qui clôt l’une des meilleures trilogies de SF qu’il nous ait été donnée de voir depuis longtemps.

4 – Dunkerque de Christopher Nolan
Une évocation prégnante de la célèbre opération Dynamo qui nous prend aux tripes de la première à la dernière minute.

5 – Baby Driver d’Edgar Wright
B.O d’enfer, polar tendu du string, scènes d’action sèches et nerveuses et des courses-poursuites comme on n’en avait plus vu depuis des lustres.

6 – Les Gardiennes de Xavier Beauvois
Xavier Beauvois nous livre un portrait de femmes aussi délicat que rugueux.

7 – Brimstone de Martin Koolhoven
Une évocation du fanatisme religieux aussi flippante qu’intense où Guy Pearce nous file la chair de poule à chacune des séquences où il apparaît.

8 – Ce qui nous lie de Cédric Klapisch
Entre amour de la terre et des siens, Klapisch renoue avec le meilleur de son cinéma.

9 – Le Sens de la fête de Eric Toledano et Olivier Nakache
Après le lénifiant Samba, Toledano / Nakache reviennent au sommet de leur art et de leur verve, magnifiquement déclamé par un Jean Pierre Bacri toujours aussi brillant.

10 – Logan de James Mangold
Une ultime aventure du célèbre X-Men griffu d’une noirceur et d’une viscéralité comme on aimerait en voir plus souvent en matière d’adaptation de comics.

Cédric Le Penru

1 – The Lost City of Z de James Gray
Parce que le cinéma, c’est exactement cela ! De l’épopée, de l’aventure, de l’exotique intelligent, de la découverte, du souffle et des plans qui le coupent… Et par ailleurs le plus beau plan final de l’année – incontestablement. Le film qui peut réconcilier n’importe qui avec le ciné.

2 – A Ghost Story de David Lowery
Parce que le cinéma c’est après l’exact contraire de la proposition précédente – une insigne économie de moyens au service d’une bouleversante histoire. Une proposition radicale qui touche droit à son but. Un drap – un plan séquence – un son d’ambiance ad hoc – et toute la magie de la lanterne magique est là !

3 – La La Land de Damien Chazelle
On chante, on danse – On ne tient pas en place sur son siège. Chantons sous la Pluie sur le périphérique de L.A un matin de soleil ! Rien à dire, le mec (Damien C) a la classe internationale. Lalala et Nananère…

4 – 12 Jours de Raymond Depardon
Que penserions nous d’une année sans un grand documentaire ? Il lui manquerait quelque chose indubitablement – Plongée vertigineuse dans le monde de la maladie psychique et de l’internement sous contrainte – Ciné vérité ? Non, mais situations véritablement interpellantes voire dérangeantes. Plus de questions que de réponses… comme d’habitude Depardon n’assène rien mais nous oblige à l’introspection et à la réflexion. Salutaire.

5 – Seul sur la Terre de Francis Lee
Le monde paysan en G.B; aujourd’hui. Beau, subtil et fort. Je n’en dis pas plus si vous ne l’avez pas encore vu…

6 – A Beautiful Day de Lynne Ramsay
Une cinéaste qui n’a pas froid aux yeux. Un Joachim Phoenix dantesque. Un découpage et une mise en scène qui servira aux profs de ciné pour les 30 ans à venir… minimum.

7 – Dunkerque de Christopher Nolan
Trois actions en parallèle. L’avion de chasse, la plage et la petite embarcation en carcasse… La Guerre vue par un des plus grands de sa génération.

8 – Wind River de Taylor Sheridan
Le troisième et dernier (pour le moment !) opus de la trilogie de l’Amérique aux abois. Précédé (au scénario) par Sicario et Comancheria, Sheridan passe derrière la caméra et nous balance un gros dernier coup de poing pour le K.O final !

8 – Au revoir là-haut d’Albert Dupontel
La guerre aussi – la première mondiale cette fois – Dupontel atteint son « grand oeuvre », son beau geste de cinéma. Toujours aussi fou de Chaplin – Toujours cet unique sens de l’absurde et du doux-amer. Avec cette fois plein de jolies références aux Beaux Arts de l’époque… un plus, indéniablement !

9 – Les Gardiennes de Xavier Beauvois
La même guerre que précédemment. Côté femme – Côté ferme. Beau, élégant et fluide ! Les situations qui s’installent. Les hommes qui partent puis reviennent… ou pas. Et la révélation de l’année : Iris Bry : bouleversante !

10 – Le Musée des merveilles de Todd Haynes
Le chef d’oeuvre absolu de l’année. Le mélo drame réinventé et transcendé. Des larmes et des frissons. Des mises en abîme sidérantes. Tout y est. Haynes est un génie. Placé en dernier; mais comme le dit la Bible – finira Premier !

Sandy Gillet

1 – Brimstone de Martin Koolhoven
Le western, ce genre qui s’est perdu dans les limbes du cinéma renaît toujours de ses cendres.

2 – Wind River de Taylor Sheridan
Le western, ce genre…

3 – Les Gardiennes de Xavier Beauvois
Un western rural bien de chez nous.

4 – Mise à mort du cerf sacré
Un western urbain teinté de mythologie grecque (forcément).

5 – Logan de James Mangold
Le western marvelien par le réal de Copland, autre fleuron du genre s’il en est.

6 – Dunkerque de Christopher Nolan
La guerre selon Nolan traité comme un western fordien.

7 – La Planète des Singes – Suprématie de Matt Reeves
Du western dans un futur pas si éloigné avec en guise de cavaliers, des singes.

8 – Love Hunters de Ben Young
Le réalisateur parle d’un thriller psychologique mais nous on affirme qu’il s’agit bien d’un putain de western sous le cagnard d’une banlieue australienne.

9 – Ce qui nous lie de Cédric Klapisch
Une variation de L’Homme des vallées perdues dans le vignoble français.

10 – La La Land de Damien Chazelle
Johnny Guitare meets Tout le monde dit I love you.

Aux portes du classement (par ordre alphabétique) :

  • A Beautiful day de Lynne Ramsay
    Il était une fois en Amérique
  • Coco de Lee Unkrich et Adrian Molina
  • La Colère d’un homme patient de Raúl Arévalo
    Death Wish
  • Les Derniers parisiens de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey
    Le Doulos
  • Detroit de Kathryn Bigelow
    Blue Steel
  • Le Grand Méchant Renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert
    Le (grand) roman de renard
  • Grave de Julia Ducournau
    Dans ma peau
  • Lou et l’île aux sirènes de Masaaki Yuasa
    Ponyo sur la falaise (mais sous exta)
  • Loving de Jeff Nichols
    Un homme (blanc) et une femme (noire)
  • Le Sens de la fête de Eric Toledano et Olivier Nakache
    La Folie des grandeurs
  • Le Serpent aux milles coupures de Éric Valette
    La Proie (Traquée)
  • Silence de Martin Scorsese
    La dernière tentation de Marty
  • We Blew it de Jean-Baptiste Thoret
    Sexe, mensonges et Hollywood
Flavien Bellevue

1 – I am not your negro de Raoul Peck
Le réalisateur haïtien Raoul Peck signe un documentaire choc en rappelant la lutte pour les droits civiques du peuple noir américain à travers le personnage et les écrits de James Baldwin. Echo manifeste d’un malaise toujours présent au pays de l’Oncle Sam.

2 – Dunkerque de Christopher Nolan
Un Nolan faisant moins de deux heures, qui l’eut cru ? Voilà l’une des plus fortes propositions cinématographiques de 2017 avec un montage dantesque au même titre que les moyens techniques de sa production. l’opération Dynamo comme on l’avait jamais vu au cinéma.

3 – We blew it de Jean-Baptiste Thoret
Radiographie originale et itinérante d’une Amérique qui s’apprête à élire Donald Trump…

4 – La Femme qui est partie de Lav Diaz
Contrairement à Dunkerque, voilà une proposition cinématographique hors normes qui a de quoi rebuter avec au compteur une durée de 3h46 (!) Dans un magnifique noir et blanc, le philippin Lav Diaz observe avec pudeur la reconstruction d’une femme en quête de liberté. Un pari fou quasiment réussi mais qui vaut le détour.

5 – La La Land de Damien Chazelle
Une comédie musicale inattendue qui est à la fois nostalgique et moderne pour mieux évoquer le spleen de l’artiste. Un autre pari risqué bien relevé de cette année.

6 – Detroit de Kathryn Bigelow
Encore une fois, Kathryn Bigelow signe un film coup de poing rappelant ici le cinéma de Samuel Fuller et Richard Brooks. Et encore une fois une histoire passée faisant écho au malaise actuel de l’Amérique…

7 – Le Caire confidentiel de Tarik Saleh
Sous couvert du genre polar, Tarek Saleh dénonce les corruptions à tous les étages de la société égyptienne. Haletant et passionnant.

8 – Love Hunters de Ben Young
Surprise estival de 2017 venu tout droit d’Australie, ce thriller suffocant fait preuve d’une efficacité redoutable de par sa mise en scène et son casting idoines.

9 – Logan de James Mangold / La Planète des singes – Suprématie de Matt Reeves
Deux blockbusters qui ont des partis pris suffisamment forts pour figurer dans ce top tout en démontrant que tout n’est pas perdu à Hollywood….

10 – The Lost City of Z de James Gray
Un projet de longue date que le cinéaste James Gray arrive enfin à porter sur grand écran avec un classicisme qui le plombe un peu à l’arrivée. Un biopic aussi épique qu’introspectif portée par un casting, des décors et une photo de qualité.

En bonus (parce qu’il n’y avait pas la place): Loving, Au revoir là-haut, Wind River, Laissez bronzer les cadavres, Le Serpent aux milles coupures, Grave, Voyage of Time de Terrence Malick, Nocturnal animals de Tom Ford, David Lynch – The Art of life.

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