Tops cinéma 2021 - Image une dossier

Nos Tops (cinéma) 2021

Ben oui, on remet le couvert. Si le mot cinéma est une nouvelle fois entre parenthèse c’est que l’année 2021 fut encore une fois tronquée par un roi virus 19ème du nom qui nous a fermé nos salles de cinéma jusqu’en mai. De fait, on a donc donné la possibilité à ceux qui le souhaitaient de mélanger films vus sur plateformes, en Blu-ray 4K et bien entendu dans une salle de cinéma (quand même). Sans vouloir vous abrutir avec le discours ambiant qui nous serine que justement voici un lieu en perdition qui ne devrait plus jamais retrouver sa superbe d’antan, nous on s’adapte. La salle reste et restera mais il est possible d’assouvir son appétit de films ailleurs.

C’est en tout cas le credo et la liberté laissée à chacun des rédacteurs dans leur choix des 10 meilleurs films vus en 2021. Parmi eux, deux invités de marque. Chaque année en effet nous invitons des amis de Digital Ciné à venir partager leur cinéphilie et leur amour des films : Jean-Ollé Laprune est historien du cinéma (nous avions eu la joie de chroniquer un de ses ouvrages en 2020), il est par ailleurs le fondateur des chaînes Ciné+ Premier et Ciné Classic mais aussi le grand manitou de la plateforme de SVOD FilmoTV. Et puis surtout il a eu l’infime gentillesse (et nous l’immense honneur) de nous accompagner lors de notre rencontre en novembre 2020 avec Cédric Jimenez, le réalisateur de Bac Nord. Rencontre qui a donné un montage de près d’une heure que vous pouvez toujours visionner en cliquant ici. Est-il sinon besoin de présenter Philippe Rouyer ? Parmi ses multiples fonctions et occupations, on en citera trois : Président du Syndicat français de la critique de cinéma, pilier de l’émission Le Cercle sur C+ et collaborateur régulier au sein de la célèbre revue Positif. Autant dire qu’avec de tels compagnons de route, la rédaction de Digital Ciné n’a jamais eu aussi fière allure.

Jean-Ollé Laprune

Le jury de Cannes a été mal inspiré en ne plaçant pas plus haut un film aussi rigoureux et surtout aussi passionnant. Un film qui nous parle de communication entre individus, de la présence du passé, et qui en nous montrant ce qui nous paraît très spécifique, nous parle paradoxalement de façon terriblement proche.

Il l’a dit, Xavier Giannoli avait ce film en tête depuis longtemps. On n’en demeure pas moins stupéfait du traitement, inspiré et puissant, qu’il a réservé au roman de Balzac dont on ne se souvenait pas qu’il puisse se révéler aussi contemporain.

Bien sûr, c’est du spectacle, bien sûr c’est du cinéma social et politique. Mais c’est aussi de façon discrète, une nouvelle plongée dans la description de la nécessité familiale qui traverse l’œuvre encore brève de Cédric Jimenez.

Le film de Bernard Stora avance lui aussi de façon humble, dissimulée devant l’affrontement de deux comédiens. Derrière le thriller, le réalisateur n’en livre pas moins une parabole sur le pouvoir et sa vanité.

Mais comment font les cinéastes iraniens pour nous proposer, venant d’un pays à l’image pour le moins peu progressiste, des films d’une violence contestataire aussi radicale et profonde ? La Loi de Téhéran progresse comme un bulldozer en renvoyant dos à dos toutes les strates de la société iranienne.

Certains films passent malheureusement inaperçue, comme celui-ci, noir entre les noirs, dans lequel il est montré que les bons sentiments d’un personnage peuvent aussi conduire au chaos.

La comédie, un genre ingrat ? Laurent Tirad y trace son sillon en relevant les défis les plus insolites, comme cette adaptation de Fabcaro. Elle se révèle sensible, évoluant dans des variations formelles pas si légères que ça

L’idée prévalait jadis qu’il était toujours bon de se tourner vers Ridley Scott pour prendre la mesure de l’air du temps. Elle demeure valable aujourd’hui, appliquée au Dernier Duel, prototype du blockbuster intelligent qui traite aussi de féminisme, de loyauté et de la vanité des apparences

On savait que Jacques Audiard était un grand réalisateur, même si son passé récent soulignait qu’on le lui avait un peu trop répété. Bien sûr, le début du film est brillant, les comédiens charismatiques. Mais on est surtout heureux d’un dernier tiers de récit dans lequel la sensibilité, la tendresse et les sentiments prennent le dessus de façon sincère.

À la question de savoir pourquoi il avait eu envie de refaire un tel classique, Steven Spielberg répond sur l’écran de façon évidente, pas tant sur la forme – le résultat est virtuose mais la version Robert Wise l’était aussi ! – que sur le fond : comme dans La Couleur Pourpre ou Lincoln il nous parle une nouvelle fois de racisme, de ségrégation, d’inégalités. Il nous souffle, par la présence de Rita Moreno qui joue dans les deux versions, qu’un lien existe entre le passé et aujourd’hui et que non, rien n’a vraiment progressé en quelques décennies !

Médecin de nuit - Affiche

Philippe Rouyer

Films vus en 2021, en salles exclusivement, par ordre alphabétique des titres. 10 films + 1 ex-aequo.

  • Drive my Car de Ryusuke Hamaguchi

Dans une merveille de construction dramatique, Hamaguchi passe par le théâtre (la mise en scène d’Oncle Vania) et des trajets en voiture pour faire tomber les masques de personnages confrontés à la difficulté de vivre. Aussi subtil qu’émouvant.

  • Dune de Denis Villeneuve

Enfin un blockbuster qui prend le temps de poser ses personnages et de faire partager leurs sensations. Denis Villeneuve séduit par la clarté de son propos (même ceux qui n’ont pas lu Frank Herbert s’y retrouvent) et la beauté de ses images. Un film de genre qui est aussi un film d’auteur.

Bruno Dumont filme une sorte de suite à sa Jeanne à travers l’histoire de France de Meurs, journaliste TV d’une chaîne info qui se perd dès qu’elle achoppe sur le réel. Léa Seydoux est extraordinaire dans son art d’exprimer sur son visage une multitude de nuances dans des décors qui ne sont souvent que de plates projections d’un monde de faux-semblants.

  • Illusions Perdues de Xavier Giannoli

La preuve qu’on peut réussir un film d’époque et l’adaptation d’un classique de la littérature, en gardant son originalité. Le faste de la mise en scène de Xavier Giannoli se sublime dans l’énergie des personnages qui portent l’émotion. L’excellence de la distribution dans son ensemble concourt à cette sensation de vertige.

  • La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi

La surprise de l’année. Un polar iranien qui se nourrit des ambiguïtés dans l’affrontement flic/voyou. Au point de brouiller tous nos repères.
La maestria des scènes des foules est stupéfiante. Notamment la rafle du début dans le camp des fumeurs de crack, au milieu des tuyaux de chantiers.

Comme toujours Pedro Almodóvar filme à merveille Penelope Cruz. Mais ce film marque un tournant dans son approche du mélodrame, sa manière de lier maternité et quête des origines. Tout en gardant son urgence et sa flamboyance, le mélo se dédouble en une confrontation avec l’histoire du pays. Pour la première fois, Almodovar aborde frontalement le Franquisme et c’est déchirant.

  • Les Olympiades de Jacques Audiard

Jacques Audiard passe par les bandes dessinées d’Adrian Tomine pour parler des trentenaires d’aujourd’hui. S’appuyant sur deux scénaristes-réalisatrices et sur un casting riche en nouveaux venus, il interroge le nouveau discours amoureux en sublimant, dans un somptueux noir et blanc, un quartier de Paris peu représenté au cinéma

Un film français sur des personnages japonais. Mais on l’oublie vite pour se laisser embarquer dans la folie d’un homme qui veut gagner sa guerre. Le contraste entre la démesure du propos et l’épure de la mise en scène aboutit à une fresque fascinante dont le charme s’intensifie à chaque nouvelle vision.

La Palme de l’audace et de la créativité pour ce film étonnant qui bouscule les notions de genre à tous les sens du terme pour évoquer l’étonnant parcours de vie d’une jeune femme, du pulsionnel au sacré. Avec la découverte Agathe Rousselle et un Vincent Lindon inoubliable en pompier bodybuildé.

Asghar Farhadi retourne dans son pays pour dénoncer les aléas de la justice iranienne dans une fable superbe qui sonde les ténèbres de l’âme humaine à l’heure des réseaux sociaux. On a beaucoup célébré la finesse du scénario, mais la mise en scène, qui s’appuie sur une hallucinante maître du cadre, est elle aussi enthousiasmante.

En bonus : 3 films merveilleux découverts en 2020 mais sortis en salles seulement en 2021

Le Diable n'existe pas - Affiche

Didier Verdurand

N’ayant vu qu’un seul film sorti en 2021, voici mon Top 10 des films que j’aimerais bien voir un de ces jours.

10 – Nos liens de Franck Llopis

Parce que j’ai toujours eu une affection pour le dernier de la classe. Avec 12 entrées, Nos liens est le dernier du box-office 2021

9 – Les Tuche 4 de Olivier Baroux

Parce que je me demande si c’est mieux que Les Bodin’s 3

8 – Les Bodin’s en Thaïlande de Frédéric Forestier

Parce que je me demande si c’est mieux que Les Tuche 4

7 – Présidents de Anne Fontaine

Parce que j’ai rarement été aussi mal à l’aise devant une bande-annonce. Est-ce aussi nul que ça en a l’air ?

6 – Illusions Perdues de Xavier Giannoli

Parce que j’ai envie de me réconcilier avec Balzac et que les critiques ont vraiment été enthousiastes. Et j’ai beaucoup aimé Vincent Lacoste dans la dernière bd de Riad Sattouf

5 – Boîte noire de Yann Goslan

Parce que c’est le film de genre français qui a eu le meilleur accueil critique et publique de l’année

4 – Bac nord de Cédric Jimenez

Parce que Sandy Gillet m’avait déjà dit en 2020 que c’était un super polar et qu’il avait flairé le succès. Chapeau Sandy !

3 – Le Dernier duel de Ridley Scott

Parce qu’on a rarement vu un film avec autant de bonnes critiques se planter ainsi au box-office et que forcément, ça m’intrigue

2 – House of Gucci de Ridley Scott

Parce que j’aime bien les vitrines Gucci et que le sujet m’intéresse plus que The Last Duel

1 – Dune de Denis Villeneuve

Parce que c’est le seul film de 2021 qui m’a vraiment donné envie d’aller au cinoche. Mais je préfère le voir (en salle car il ressortira sûrement) juste avant Dune 2

House of Gucci - Affiche

Stéphane Argentin

Pas d’ordre précis, simplement mes films « marquants » de l’année.

  • Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga

En s’écartant de la formule usuelle (moins de gadgets et de bond-girls) et en se focalisant davantage sur ses personnages et son intrigue, en découle l’un des meilleurs Bond de la saga, même si certains choix « couillus » ne plairont pas à tous les Bondophiles.

  • Bac Nord de de Cédric Jimenez

Une sorte de French Connection made in France avec une belle caractérisation de son trio de flics et une portée socio-politique qui en font un film coup de poing.

  • Boîte Noire de Yann Gozlan

Brillamment ficelé, filmé et interprété, ce polar français rappellera les grands thrillers paranos des années 70 (au hasard Les 3 jours du Condor).

  • CODA de Siân Heder (Apple TV)

Un excellent remake de La Famille Bélier.

Découvert pour la première fois en Blu-ray 4K, la satire signée Stanley Kubrick reste (hélas) d’une incroyable pertinence 60 ans plus tard avec ses crises à répétitions qui sont toujours à deux doigts de plonger le monde dans l’apocalypse (nucléaire iranien, tirs de missiles nord-coréens ou encore tout récemment la crise ukrainienne).

Dr. Folamour - Affiche

Flavien Bellevue

Désolé du retard. Comme l’an passé ce sera sans commentaires de ma part…
SG : Heuuu compliqué ma poule. J’ai exigé que tout le monde me ponde une petite phrase… Tu ne vas pas y couper !!!
24h plus tard : Voici enfin mon top définitif avec commentaires. Je suis épuisé et m’en retourne hiberner devant Netflix et Les Rois de l’arnaque qu’il faut que tu mates bordel…

1 – Le Dernier duel de Ridley Scott

Le retour de Ridley Scott sur grand écran se fait en grande pompe grâce à une mise en scène surprenante pour une critique sociale médiévale faisant terriblement écho à notre époque.

2 – Drive my Car de Ryusuke Hamaguchi

Le réalisateur de Senses et Asako livre un nouveau tour de force cinématographique des plus aboutis autour du deuil et de la création artistique. Remarquable !

3 – The Father de Florian Zeller

Pour son premier long-métrage, Florian Zeller adapte la pièce de Christopher Hampton avec une mise en scène inventive et déroutante, portée par un casting de haute volée, Anthony Hopkins en tête.

4 – The Underground Railroad de Barry Jenkins (Prime Video)

Malgré le format de la mini-série, Barry Jenkins s’affirme bel et bien comme un metteur en scène de cinéma pour évoquer la fuite d’une esclave dans une Amérique à la fois impitoyable et solaire.

5 – The French Dispatch de Wes Anderson

Difficile de se dire que Wes Anderson est reparti bredouille du dernier festival de Cannes avec ce film qui, comme toujours, est une lettre d’amour au cinéma sous toutes ses formes et qui foisonne d’inventivités avec un casting aux petits oignons.

6 – West Side Story de Steven Spielberg

Certains diront que ce n’est pas forcément un remake attendu mais la force de la relecture de cette célèbre comédie musicale tient dans son approche graphique plus viscérale, plus violente que la première adaptation de Robert Wise. Spielberg démontre encore une fois qu’il est un grand metteur en scène.

7 – Dune de Denis Villeneuve

Après Blade Runner 2049, Denis Villeneuve s’attaque à un autre monument de la SF et livre une version quasi monochrome du récit de Frank Herbert à la fois cérébrale et spectaculaire via un casting solide. Vivement la suite.

8 – Onoda – 10 000 nuits dans la jungle d’Arthur Harari

Pour son deuxième long-métrage, Arthur Harari fait le pari risqué mais réussi de raconter l’histoire incroyable du soldat japonais Hirō Onoda qui, ayant perdu tout contact avec sa hiérarchie, continua la lutte jusqu’en 1975 sur l’île de Lubang aux Philippines. Entièrement tourné en japonais, Harari livre un biopic militaire rare dans le cinéma français sur l’aveuglement, l’obsession et la croyance qui fait étrangement écho à ce qu’on peut voir, entendre ou lire aujourd’hui…

9 – Don’t look up: Déni cosmique d’Adam McKay (Netflix)

Le film d’Adam McKay est irrésistible par sa (trop) grande générosité à taper sur les réseaux sociaux et les médias auxquels nous sommes accros et qui nous plombent aujourd’hui avec la propagation des fake news. De Leonardo DiCaprio à Merryl Streep en passant par Jennifer Lawrence et Jonah Hill, le casting fait mouche pour notre plus grand plaisir.

10 – La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi

À la fois film policier, d’action et sociétal, le film de Saeed Roustayi arrive à démontrer les travers d’une société via une enquête haletante sur un trafic de drogue.

À noter également : Lamb de Valdimar Johannsson, Les Rois de l’arnaque de Guillaume Nicloux (Netflix), Falling de Viggo Mortensen, Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga, Bac Nord de Cédric Jimenez, Gagarine de Fanny Liatard et Jeremy Trouilh, Boîte noire de Yann Gozlan, Sous le ciel d’Alice de Chloé Mazlo, Last night in Soho d’Edgar Wright, Slalom de Charlène Favier, Le Discours de Laurent Tirard, 5ème set de Quentin Reynaud et La Nuit des Rois de Philippe Lacôte.

La Nuit des rois - Affiche

Sandy Gillet

1 – Bac Nord de de Cédric Jimenez

Western urbain qui ne dédouane personne et certainement pas les flics de la BAC que Jimenez dépeint ici. Mais film éminemment clivant et pas que sur son pendant cinématographique. Et franchement ça fait du bien.

2 – Bergman Island de Mia Hansen-Løve

Hommage à Bergman certes mais surtout ode au cinéma que Mia Hansen-Løve sublime encore et toujours par des morceaux de vie à la poésie universelle.

3 – Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier

Le destin amoureux d’une jeune femme traité comme un thriller fantastique. Drôle, tragique et un Joachim Trier assumant avec élégance l’image qu’il se fait du couple.

4 – Tromperie de Arnaud Desplechin

Magnifique adaptation du roman éponyme de Philip Roth qui permet à Desplechin de continuer à explorer ses thèmes de prédilections que sont l’amour, la mort et la vie. Dans cet ordre-là.

5 – Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga

James Bond sous les traits de Daniel Craig tire sa révérence avec un panache à contre-courant des attentes de chacun. De quoi satisfaire notre appétit de films dont on pourra réévaluer la portée d’ici quelques années.

6 – Le Dernier duel de Ridley Scott

Au-delà de l’époque traitée, on retrouve le Scott de Kingdom of Heaven au service d’une histoire qui fait opportunément écho aux aspirations sociales du moment. Habile et épique.

7 – The French Dispatch de Wes Anderson

Film demiurge, film iconoclaste, film organique (rappelons que Wes Anderson a tourné en pellicule), The French Dispatch est un véritable cri d’amour au cinéma.

8 – Boîte noire de Yann Gozlan

Un thriller haletant dans le milieu de l’aéronautique. C’est suffisamment rare et fort bien troussé pour que cela figure dans un top annuel.

9 – Barbaque de Fabrice Eboué

La comédie de l’année que l’on conseille surtout aux végans.

10 – The Father de Forian Zeller et Le Discours de Laurent Tirard

Impossible de départager les deux films alors que pourtant tout les dissocie. D’un côté la maladie d’Alzheimer traitée avec une conviction de cinéma époustouflante, de l’autre une comédie écrite, réfléchie et mise en scène pour un film qui suinte le cinéma par tous les pores. Ah ben finalement je comprends mieux pourquoi je n’arrivais pas à les départager…

Bonus : Les Mitchell contre les machines de Michael Rianda et Jeff Rowe

Ne cherchez pas plus loin, voici le meilleur film d’animation de l’année. Ultra fun, débordant d’humour, au graphisme généreux et vous savez quoi c’est sur Netflix…

Les Mitchell contre les machines - Affiche

Nicolas Thys

Malgré la demi-année cinématographique qui vient de s’écouler, le nombre de films qui pourrait potentiellement entrer dans notre top 10 est énorme. Une pensée donc à ceux qui sont mis de côté parmi la quarantaine présélectionnés. L’année a également été marquée par un très grand nombre de sorties simultanée et l’impossibilité de voir une douzaine de films qu’on aurait également pu imaginer figurer dans ce top. Tous les films cités sont sortis au cinéma avant le 31 décembre 2021.

1 – Le cinéma d’animation d’auteur

Entre Belle de Mamoru Hosoda qu’on a pleinement retrouvé après le désastreux Miraï, ma petite sœur, Le beau Peuple loup qui s’inscrit dans la lignée de ce que fait Tomm Moore, La Traversée, premier long métrage en peinture sur l’immigration signé Florence Miailhe et Le Sommet des dieux, belle adaptation de Tanigushi par Patrick Imbert, l’année aura encore été splendide.

2 – Le cinéma iranien

La Loi de Téhéran est l’un des grands polars de l’année, bien au-delà des machins français sur le même thème, Le Diable n’existe pas en est un peu le pendant autour de la peine de mort. Et on aura découvert, après 40 années d’oubli, L’Échiquier du vent de Mohammad Reza Aslani, aussi étrange et perturbant qu’envoutant.

3 – Il n’y aura plus de nuit d’Eléonore Weber.

La plus importante réflexion sur les images contemporaines et les nouvelles façons de filmer et de se cacher qu’il ait été donné de voir. À une époque où certains se recroquevillent sous un classicisme suranné et pompier (PTA, on t’a vu), Eléonore Weber parle du monde actuel.

4 – Lamb de Vladimir Johannsson.

Au-delà de ses polars, le cinéma nordique offre ci et là de magnifiques contes macabres. En voici encore un parfait filmé comme un huis clos dans la nature sauvage.

5 – La Fièvre de Petrov de Kirill Serebrennikov.

Jamais la fièvre et son état de fébrilité n’auront été aussi bien représentés. On ne sait pas dans quoi on s’embarque lors des premiers plans. On ne le sait pas trop plusieurs semaines après avoir fini le film il ne cesse de revenir en mémoire.

6 – France de Bruno Dumont.

Encore un film sur les nouvelles façons de filmer et de voir le monde ainsi que sur le manque de contrechamp offert par une télévision toujours plus manipulatrice. Léa Seydoux n’est jamais aussi bonne que quand elle interprète son propre rôle.

7 – Drive my car de Ryusuke Hamaguchi.

Pour Oncle Vania qu’on ne pourra jamais plus voir de la même façon, pour les Saab 900 et Toko Miura. Parce que sous une froideur folle, le film pourrait avoir tout pour déplaire mais que c’est le plus bel exercice de mise en scène de l’année et l’une des plus belles réflexions cinématographiques sur le théâtre.

8 – Titane de Julia Ducournau.

Parce que son formalisme fait mouche et que ses fantasmes et ses peurs ne valent pas moins que ceux des autres.

9 – Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh.

La plus belle façon de filmer une cité : le trou béant qu’elle laisse lorsqu’elle disparaît.

10 – Malignant de James Wan.

Après moult films d’horreur plutôt gentils mais bien trop formatés selon les standards hollywoodiens, voici qu’il parvient à se lâcher et à aller aussi loin qu’on se demande si ce grand bazar est d’une nullité kitsch absolue ou si c’est un grand film. On choisit la deuxième, aussi pour sa revisite référentielle de l’histoire du cinéma d’horreur.

La Fièvre de Pétrov - Affiche

Une réflexion sur « Nos Tops (cinéma) 2021 »

  1. Sans doute que les « critiqueurs » de ce site, qui ont descendu en flammes le nouveau « Dune » doivent se trouver un peu à l’étroit dans leurs chausses, vu que dans ce récap, ce film est cité moult fois comme un grand grand film…
    Hé oui, succès qui se confirme par les spectateurs et plein d’autres sites sur le cinéma…
    Sylvie Joly disait : le cinéma ? Mais c’est épatant, j’ai ma formule, elle vaut ce qu’elle vaut, chef d’oeuvre, pas chef d’oeuvre, chef d’oeuvre, tout le monde y va… Et là tout le monde y va. Mieux vaut écrire des phrases intelligentes que d’écrire des belles sornettes !
    Aller, on vous aime bien quand même, mais vos critiques absurdes vous ont fait perdre pas mal d’audience…

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