Dune Jodorowsky 1975 - Affiche

Sorties Ciné du 16 mars 2016 : La Semaine sacrée

Que de bonnes choses dans les sorties ciné de cette semaine. C’est d’ailleurs sans aucun doute le mercredi le plus riche depuis ce début d’année. On peut ainsi facilement dénombrer entre cinq à sept films dignes d’intérêt en fonction du positionnement de son curseur perso. Nous, des semaines comme celle-ci on en redemande même s’il faut bien reconnaître que beaucoup de films passeront à la trappe avant d’avoir eu le temps de capter leur public. Le Printemps du cinéma qui bat son plein au moment où nous écrivons ces lignes ne pourra pas donner sa chance à tout le monde. On va donc essayer de leur donner une visibilité dans la mesure de nos moyens.

Top 30 Box Office Week-end du 16 au 20 mars 2016Top 30 Box Office Week-end du 16 au 20 mars 2016 / Sources CBO

Marseille
10 Cloverfield Lane
Au nom de ma fille
Triple 9
Midnight Special
Les Ogres
A perfect day, un jour comme un autre
The Lady in the Van
Jodorowsky’s Dune
Évolution

Marseille - AfficheMarseille de Kad Merad – 1h42 (Pathé Distribution)

Paolo se résout à abandonner quelques jours sa vie calme et harmonieuse au Canada, pour revenir à Marseille au chevet de son père accidenté. Une ville qu’il a fui, des années plus tôt, à la suite d’un drame, et avec laquelle il va se réconcilier.

Marseille n’en fait absolument pas partie (de cette liste de films dignes d’intérêt évoquée en intro). Mais alors pas du tout. Ceci étant dit, si voulez absolument faire honneur à la ville phocéenne cette semaine, inutile alors d’aller en salles, préférez la Trilogie de Pagnol qui vient de sortir en Blu-ray

Edit 03/08 : Vu dans un moment de faiblesse de vacances aoûtiennes sous la pression tout de même de la belle famille. Que dire sinon que c’est calibré pour passer en prime sur TF1 ou France TV. Que c’est téléguidé et attendu au possible. Que c’est mou du genou et que cela ne vaut pas un seul épisode de Plus belle la vie que je ne regarde de toute façon jamais. Ça et leur équipe de foot, les marseillais sont vraiment à plaindre en ce moment. Et c’est un parisien qui le dit. 1/5SG

10 Cloverfield Lane - Affiche FR10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg – 1h45 (Paramount France)

Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d’abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu’il lui a sauvé la vie. En l’absence de certitude, elle décide de s’échapper…

Un petit tour vers notre critique serait apprécié. Bande de moules. 3/5SG

Au nom de ma fille - AfficheAu nom de ma fille de Vincent Garenq – 1h42 (StudioCanal)

Un jour de juillet 1982, André Bamberski apprend la mort de sa fille Kalinka. Elle avait 14 ans et passait ses vacances en Allemagne auprès de sa mère et de son beau-père le docteur Krombach. Rapidement, les circonstances de sa mort paraissent suspectes. 

Vincent Garenq n’aime décidément rien tant que les combats au long cours d’un individu seul face à tout un système. Après le remarquable Présumé coupable et le tout aussi méritant quoique plus hiératique L’Enquête, son cinéma fait une nouvelle fois mouche avec ce combat d’un père pour tenter de confondre le violeur/meurtrier de sa fille. Et si les ellipses répétées et imposées par la durée (30 ans en 90min) nuisent par endroits à l’intensité émotionnelle, la démonstration n’en demeure pas moins une fois encore aussi implacable que bouleversante. Stéphane Argentin4/5

Triple 9 - AfficheTriple 9 de John Hillcoat – 1h56 (Mars Films)

Ex-agent des Forces Spéciales, Michael Atwood et son équipe de flics corrompus attaquent une banque en plein jour. Alors qu’il enquête sur ce hold-up spectaculaire, l’inspecteur Jeffrey Allen ignore encore que son propre neveu Chris, policier intègre, est désormais le coéquipier de l’un des malfrats.

Là encore on vous sera gré d’aller faire un tour vers notre critique pour voir si on y est. Merci bien. Sinon y a aussi la notule ci-dessous pour les gros flemmards. 3,5/5SG

Après le western, le post-apo et la prohibition, John Hillcoat nous livre un polar contemporain dont les situations et les personnages ne seront pas sans rappeler un certain Heat, le chef-d’œuvre de Michael Mann, mais sans pour autant le photocopier bêtement, lui préférant une approche nettement plus sèche et nerveuse dans la veine des polars 70/80s. Les amateurs du genre apprécieront pleinement le résultat à sa juste valeur. SA – 4/5

Midnight Special - AfficheMidnight Special de Jeff Nichols – 1h51 (Warner Bros. France)

Fuyant d’abord des fanatiques religieux et des forces de police, Roy, père de famille et son fils Alton, se retrouvent bientôt les proies d’une chasse à l’homme à travers tout le pays, mobilisant même les plus hautes instances du gouvernement fédéral.

Ritournelle de la semaine. Notre critique est à lire ici. Ben quoi, y a des semaines où ça bosse à DC. 4/5SA

Edit 26/06 : Au risque de casser un peu l’ambiance, je dois dire que Midnight Special m’a un peu  laissé sur le bas-côté de la route. La faute sans doute à une histoire peu convaincante. Dans sa critique, Stef le compare fort justement à Starman de Carpenter mais sans le côté mièvre de la relation alien / humaine voulue par le Studio de l’époque et tournée en dérision par le réal lui-même. C’est un peu le problème en fait. Voici un film de SF qui veut rendre hommage au cinéma des années 70 / 80 avec un sérieux qui plombe tout. Sans recul. Bien entendu, Rencontre du 3ème type, dont le film se réclame aussi, était de ce pedigree. Mais franchement, voilà certainement l’un des rares Spielberg que l’on ne revoit pas tant c’est chiant. Un film où le gars s’est vu plus beau et plus fort que les autres pour accoucher du seul film où le cinéaste a oublié en cours de route son génie pour raconter des histoires. Celle de Midnight Special n’est par ailleurs pas mauvaise, elle est juste attendue avec de surcroît des trous de gruyère qui affaiblissent drastiquement les motivations des personnages. D’ailleurs, sur le Blu-ray US, le réal donne des clés de compréhension en parlant des origines de chacun. Comme s’il reconnaissait ce manque dans son film. Du coup, on regarde cela avec un intérêt fluctuant ce qui permet toutefois d’avoir le temps d’admirer la mise en scène racée, une direction d’acteurs maîtrisée même si on en peut plus du numéro habité de Shannon et d’un final comme souvent roublard chez Jeff Nichols mais qui ici tient bien la route. On aurait aimé le défendre plus mais en l’état je suis au max. 3/5SG

Les Ogres - AfficheLes Ogres de Léa Fehner – 2h24 (Pyramide Distribution)

Ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le dos, leur spectacle en bandoulière. Dans nos vies ils apportent le rêve et le désordre. Ce sont des ogres, des géants, ils en ont mangé des hommes, des femmes, des enfants, du théâtre et des kilomètres.

La bande annonce donne le ton et le film ne devrait pas trop dévier de cet avant-goût. Que ceux qui l’ont vu (ils ne sont bézefs si l’on se réfère au tableau en début de ce papier) nous envoient leur texte. Le meilleur sera publié et il gagnera une place pour assister à une représentation de cirque en bas de notre rue. SG

A perfect day - AfficheA perfect day, un jour comme un autre Fernando León de Aranoa – 1h46 (Pathé Distribution)

Un groupe d’humanitaires est en mission dans une zone en guerre : Sophie, nouvelle recrue, veut absolument aider ; Mambru, désabusé, veut juste rentrer chez lui ; Katya, voulait Mambru ; Damir veut que le conflit se termine ; et B ne sait pas ce qu’il veut.

Film qui fut sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2015 à Cannes. Son réal est inconnu du grand public. Ce qui n’est pas le cas du casting. Est sorti sur 82 copies et ne semble pas rencontrer un quelconque public. (cf là encore les entrées du week-end en début de ce papier). Voilà voilà. SG

The Lady in the Van - AfficheThe Lady in the Van de Nicholas Hytner – 1h44 (Sony Pictures Releasing France)

Un homme découvre qu’une femme habite dans sa voiture, qui se trouve être garée dans l’allée de sa maison. Une relation étonnante va alors naître.

La Bande annonce un film sympathique (oui pas de répétitions, c’est une règle à DC), le feel good movie de la semaine en quelque sorte. Après, faudra nous expliquer comment une grosse boîte comme Sony repousse d’abord puis s’inflige ce genre de sortie quand le Blu-ray est dispo depuis deux semaines en Angleterre. Certes, on n’y trouve aucune VF ni sous-titres français mais quand même. Faut pas s’étonner des faibles entrées enregistrées à dimanche. Au lieu d’encombrer les salles, un e-Cinéma aurait peut-être fait l’affaire. SG

Jodorowsky's Dune - AfficheJodorowsky’s Dune de Frank Pavich – 1h25 (Nour Films)

En 1975, le producteur français Michel Seydoux propose à Alejandro Jodorowsky une adaptation très ambitieuse de Dune au cinéma. 

Présenté pour la première fois à Cannes en 2014 à la Sélection de la Quinzaine. Le doc a failli être aussi maudit que le Dune imaginé par Alejandro Jodorowsky pour des problèmes avec des ayants droits qui ne voulaient pas que l’on montre à l’écran le fameux et énorme story-board qui est le fil rouge de tout le film. Il semblerait donc que l’affaire se soit réglé pour la France mais il faut savoir que le film est dispo en Blu-ray depuis le 8 juillet 2014 aux États-Unis (avec des STF) et il a été montré dans pas mal de festivals. Tout ça pour dire que voici une sortie qui intervient bien après la bataille avec la certitude que tous ceux qui ont voulu le voir depuis ne se sont pas gênés pour le faire. Ce qui donne 8 000 entrées à dimanche sur 31 copies. Autant dire une misère. Il faut tout de même saluer cette sortie et ceux qui ne l’ont pas encore vu, courez-y car c’est juste de la balle surtout si vous êtes fans d’Alien, de Jodorowsky, de Frank Herbert, de Moebius, de Giger, des Pink Flyod, de David Carradine, d’Orson Welles, de Dali et de bien d’autres pour un film qui s’il n’a jamais vu le jour hante et influence tout un pan du cinéma de SF et fantastique depuis 40 ans. 4/5SG

Evolution - AfficheÉvolution de Lucile Hadzihalilovic – 1h21 (Potemkine Films)

Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans un village isolé au bord de l’océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Au cours des étranges et inquiétantes découvertes qu’il fera, Nicolas trouvera une alliée inattendue…

La Bande annonce laisse augurer de ce que l’on sait de la cinéaste compagnonne à la ville de Gaspard Noé. De fait, si on est allergique à son cinéma, il est certainement inutile d’insister. Pour les autres, c’est à n’en pas douter une nouvelle opportunité pour se branler la nouille. Ceci étant dit, voici un film qui sort à l’évidence des sentiers battus et dont l’ADN a de moins en moins voix de cité en nos salles. 8 copies, pas une de plus. Et c’est juste scandaleux mais interpelle aussi sur la soi-disante promotion à la diversité de notre cinéma dont se targue notre pays. SG

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