L’idée du scénario de Arès est venue à Jean-Patrick Benes de par la récente crise qui a touché de plein fouet la Grèce et l’Espagne. Le metteur en scène a ainsi imaginé la France devenant un pays pauvre. « Une France qui rejoint le cortège des nouveaux pays pauvres, un État en faillite avec quinze millions de chômeurs, encore plus de SDF dans les rues, une urbanisation chaotique, des multinationales qui rachètent la dette de l’État, prennent le pouvoir et changent les lois… » – Jean-Patrick Benes
Arès (2016)
Réalisateur : Jean-Patrick Benes
Acteurs : Ola Rapace, Hélène Filières, Micha Lescot, Thierry Hancisse, Eva Lallier, Ruth Vega Fernandez
Durée : 1h20
Distributeur : Gaumont Distribution
Sortie en salles : 23 novembre 2016
Résumé : Dans un futur proche, l’ordre mondial a changé. Avec ses 10 millions de chômeurs, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et résignation et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa sœur se fait arrêter et qu’il doit tout mettre en œuvre pour les sauver : elle et ses filles.
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- Avis express : On ne va pas se mentir, Arès ne va pas d’un coup d’un seul balayer presque deux décennies de cinéma français de genre moribond. On reste en effet dans la droite lignée d’une production franco-française qui au-delà de 4 millions d’euros de budget renâcle à tout simplement se donner les moyens d’insuffler autre chose qu’un « produit » qui peine à joindre les deux bouts entre production design famélique, scénario aux ambitions sans cesse revues à la baisse et mise en scène dictée par un tournage minuté au plus juste. Et pourtant, on a envie de défendre Arès. Justement parce que voilà un film épuré jusqu’à l’os qui trimballe du coup une forme d’efficacité pas dégueulasse. Parce que son anti héros évident et taciturne ne perd pas trop au change en ayant pour acteur un Ola Rapace (que le grand public a découvert dans Skyfall) à la carcasse de gladiateur des temps modernes savamment étudié. Et puis aussi parce que cette vision du Paris du futur fait sens et puise ses racines dans la situation économique et morale actuelle de notre pays donnant à Arès ce côté qui lorgne vers les films d’anticipation ricains des années 70 (Soleil Vert pour ne citer que le plus évident). Alors bien entendu, on ne dépasse jamais le stade des intentions. Arès restant un brouillon, tout juste une esquisse. C’est d’autant plus frustrant que l’on est persuadé qu’avec un peu plus de moyens et d’ambitions derrière, on aurait pu avoir droit à quelque chose qui tienne vraiment la route et pas juste un ersatz des Fils de l’homme. 2/5 – SG
- Entretien avec Ola Rapace et Jean-Patrick Benes
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