Paul Thomas Anderson n’avait jusque-là aucun intérêt pour le milieu de la mode, jusqu’à ce que le musicien Jonny Greenwood ne lui fasse une remarque sarcastique sur son accoutrement, le traitant de « Beau Brummell ». Il s’est alors renseigné sur les caractéristiques de ce célèbre dandy et s’est réellement piqué d’intérêt pour l’histoire de la mode.
Phantom Thread marque la 4ème collaboration entre Paul Thomas Anderson et le musicien Jonny Greenwood après There Will Be Blood, The Master et Inherent Vice.
Paul Thomas Anderson a réalisé, écrit et officié en tant que directeur de la photographie sur Phantom Thread.
Comme à son habitude, Daniel Day-Lewis s’est complètement investi dans son rôle, regardant notamment de nombreuses archives de défilés de mode des années 40 et 50, étudiant également les plus grands couturiers, effectuant un conséquent travail de recherches au Victoria and Albert Museum de Londres. Il a aussi appris comment confectionner des vêtements sous la houlette de Marc Happel, directeur du département costumes du New York City Ballet. Il a poussé la préparation jusqu’à créer lui-même une robe pour sa femme, Rebecca Miller.
Le personnage de Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis) est inspiré par le grand couturier espagnol Cristóbal Balenciaga (1895-1972).
Phantom Thread (2017)
Réalisateur : Paul Thomas Anderson
Acteurs : Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville, Harriet Sansom Harris
Durée : 2h11
Distributeur : Universal Pictures International France
Sortie en salles : 14 février 2018
Résumé : Dans le Londres glamour des années 50, le célèbre couturier Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril sont au cœur de la mode britannique, habillant la famille royale, les stars de cinéma, les héritières, les mondains et les dames dans le style reconnaissable de la Maison Woodcock.
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- Avis express : Inherent Vice, le précédent film de Paul Thomas Anderson, se voulait une relecture en forme d’hommage des films Noirs de la grande époque hollywoodienne. Loupé. The Master s’employait à donner une suite à La Ligne rouge de Terence Malick. Encore loupé. There will be Blood reprenait en partie la figure du prédicateur déjà abordée avec Tom Cruise dans Magnolia (et prolongé bien entendu par le regretté Philip Seymour Hoffman dans The Master) tout en se voulant une radiographie des racines profondes de l’Amérique. On a toujours autant de mal avec. Pour autant, PTA était et reste ce cinéaste à la marge qui s’il accouche bien souvent aujourd’hui de films baudruches n’en excite pas moins les neurones, rétines et autres poils du dos (pour les femmes on ne sait pas) à chaque nouveau projet annoncé. En cause Boogie Nights et surtout Punch-Drunk Love, un des sommets tout court du cinéma des années 2000 qui rappelle au demeurant dans sa démarche et ses intentions initiales celles de Phantom Thread.
L’idée en effet de narrer un personnage fictif de la haute couture dans le Londres des années 50 rencontrant et s’entichant de sa nouvelle muse rappelait en effet cette veine moins tape à l’œil à la sensibilité assumée (et non exacerbée) et plus centrée sur l’histoire et ses personnages. Peine perdue. Mais peut-être que l’attente a frustré et biaisé notre ressentie. Peut-être. Mais ce qui est certain c’est que voici un film musée qui momifie à peu près tout ce qui passe devant la caméra à commencer par ses acteurs qui osent à peine bouger de peur de faire péter les coutures d’une image ciselée, maniérée et sentant bon la naphtaline. On aurait pu alors espérer une forme de tempête qui gronde au moins en sourdine avec éruptions de temps à autre. À peine. Et puis de toute façon pour quelle finalité.
Celle de mettre en boîte un art. De filmer La Création et un de ses Dieux vivants. Loupé une nouvelle fois tant le geste n’est que trop étudié pour respirer une quelconque vie, une quelconque envie. Et le film de dévider une pelote qui n’en demandait pas tant jusqu’à en devenir exsangue, asséchée et cliniquement mort. C’est alors que le titre Phantom Thread prend toute sa signification. Quand il désignait ces petites mains travaillant jusqu’à pas d’heure au fin fond des manufactures du temps de la révolution industrielle, il qualifie ici un film ectoplasmique d’où n’émane qu’une forme de suffisance atone et inquiétante pour la suite d’une filmo de plus en plus sous respiration artificielle. 1,5/5 – SG
- Box-office : 133 424 entrées sur 148 copies soit la deuxième meilleure 1ère semaine d’exploitation pour un film de PTA derrière les 180 519 entrées de There will be blood avec déjà Daniel Day-Lewis mais distribué à l’époque sur 28 copies de moins. There will be blood qui avait pour info terminé sa carrière à 656 268 tickets vendus. Edit 30/04 : 396 194 entrées au cumul soit la deuxième meilleure perf en France pour un film signé PTA.
- Dossier de presse
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- La chronique Blu-ray : Un Blu-ray est prévu le 19 juin accompagné de quelques bonus tel une vidéo présentant les essais caméras avec commentaires de PTA.