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Fiche film : Moi, Tonya

Craig Gillespie connaissait à l’origine très bien cette affaire. Le réalisateur travaillait à l’époque dans la publicité et avait tourné une pub pour la soupe Campbell’s avec Nancy Kerrigan trois mois avant le déclenchement de l’affaire !

Le producteur Tom Ackerley évoque trois difficultés principales par rapport à la conception de Moi, Tonya : la construction même du film dont le scénario comporte 256 scènes, quatre compétitions de patinage et deux éditions des Jeux Olympiques ; les scènes de patinages ; la longue période sur laquelle se déroule le film (qui évoque le parcours de Tonya de l’âge de 4 à 44 ans) indissociable des problématiques liées aux effets maquillage, costumes et prothèses destinés à vieillir les comédiens.

Moi, Tonya (I, Tonya – 2017)

Réalisateur : Craig Gillespie
Acteurs : Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan, Paul Walter Hauser, Caitlin Carver
Durée : 2h00
Distributeur : Mars Films
Sortie en salles : 21 février 2018

Résumé : En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…

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  • Avis express : Pour ceux que le patinage artistique sur glace passionne autant que n’importe quel môme normalement constitué à l’idée de franchir les grilles de son école un jour de rentrée des classes, Moi, Tonya est fait pour vous. À cela plusieurs raisons. La première car tout le monde a déjà entendu, même dans le creux d’une conversation au bout d’une nuit bien arrosée, le nom de Tonya Harding. Un peu comme celui de Monica Lewinsky. Mais on veut bien admettre qu’être sa contemporaine peut aider. Du genre être né comme elle au début des années 1970 et ne pas s’être intéressé depuis les jeux olympiques de Lillehammer en 1992 au seul Philippe Candeloro qui avait lui empoché à l’époque la médaille de bronze. Au passage (ceci à l’attention des plus jeunes), oui Candeloro n’est pas que le gros bourrin sidekick de Nelson Monfort sur France TV. Il l’était déjà un peu sur la glace (certes mais au moins les interventions de Candeloro sont amusantes et moins consternantes que celles de 99% des commentateurs sportifs qui rappellent bien souvent un certain sketch des Inconnus / Note de SA). Comme l’était d’ailleurs Harding au port aussi altier qu’un tractopelle dans une mine de sel. Mais c’était aussi la première patineuse américaine a avoir réussi le triple axel. C’était en 1991 aux championnats de son pays. Une figure que très peu de nénettes en tutus vaporeux ont eu l’audace de réitérer depuis.
    Mais en fait c’est surtout pour la deuxième raison que son nom est resté dans l’histoire tout court puisqu’elle fut embringuée dans un scandale international dont l’origine est à rechercher du côté de son petit ami de l’époque qui s’était mis en tête d’occulter toutes concurrences au moins domestiques en faisant agresser la rivale sportive numéro une de sa bien aimée en la personne de Nancy Kerrigan. Ceci afin donc de donner toutes ses chances à Tonya Harding en vue des jeux olympiques de Lillehammer se déroulant quelques semaines plus tard.
    Quant à la dernière raison, elle se situe dans le film de Craig Gillespie aussi déjantée que son « héroïne » pouvait apparemment l’être. Il faut dire aussi que les interprétations de Allison « West Wing » Janney et de Margot « Tonya Harding » Robbie contribuent allègrement au vent de folie qui règne tout du long. Sans compter ensuite sur une réalisation frappadingue faite de cuts toujours justifiés, de caméras portés toujours intégrées à l’histoire et de fausses plages plus classiques car carrément démiurges donnant à ce Moi, Tonya une saveur très particulière. Soit un vrai-faux biopic qui ne s’embarrasse au final d’aucuns canons du genre pour donner libre cours à une imagination débordante doublée d’une vitalité jubilatoire.
    Pour autant, Craig Gillespie ne force jamais le trait s’interdisant même un véritable jugement. Il laisse ses personnage et donc son film vivre sans tout de même laisser sa mise en scène vagabonder. Il ne lâche rien collant même parfois d’un peu trop près à sa Tonya. Non qu’il manque de recul, mais peut-être de cet espace qui permet une respiration moins arythmique. Rien de rédhibitoire ceci dit tant le film emporte beaucoup de choses sur son passage à commencer par nos convictions de voyeurs un tantinet people (pour le moins) puisque donnant à cette Tonya une épaisseur rétablissant certainement quelques vérités bien senties. Moi, Tonya n’est pas un conte de fées mais une entreprise de dédiabolisation bien vue. Et au final de se demander comment Candeloro aurait commenté cet affrontement on ice ou l’agressée décrochera la médaille d’argent et où la redneck aimant les virées en 4×4 dans la boue finira 8ème. Justice divine ? Même pas dit ! 3,5/5 – SG
  • Box-office : 56 314 entrées sur 117 copies pour son 1er week-end d’exploitation. Pas fou fou mais la meilleure entrée en matière quand même pour le réal en France juste derrière son remake de Fright Night en 2011 et ses 89 371 entrées, mais sur 242 copies. De quoi espérer flirter avec les 200 000 entrées au final. Edit 15 janvier 2019 : 148 151 entrées enregistrées au compteur du distributeur Mars Films. Le bon bouche a marché pleinement mais la marche des 200 000 entrées était au final trop haute. 

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