Battleship Island - Image une fiche film

Fiche film : Battleship Island

« Dès l’instant où j’ai vu une photo aérienne de l’île et découvert son histoire, j’ai compris qu’il y avait là une formidable histoire qui méritait d’être racontée. Je pense que la plupart des gens ne peuvent qu’être choqués en découvrant les images de l’île-Cuirassé et de son histoire. C’est aussi ce que j’ai ressenti et c’est cette simple photo qui m’a donné envie de m’engager dans ce projet.
J’ai toujours eu envie de réaliser un film sur ceux qui ont vécu l’occupation de la Corée par le Japon. Je tenais au réalisme, même si le film n’est pas un documentaire : je n’ai jamais cherché à m’inspirer de documentaires sur l’île-Cuirassé. L’intrigue s’inspire d’événements historiques, mais ce projet est avant tout une œuvre de fiction. Ce que j’ai surtout cherché à faire, c’est de pousser le spectateur à prendre quelques instants, après la projection, pour repenser à l’île-Cuirassé… » – Ryoo Seung-wan

Battleship Island (Gun-ham-do – 2017)

Réalisateur(s) : Ryoo Seung-wan
Acteurs : Joong-ki Song, Soo-an Kim, Jung-Min Hwang
Durée : 2h17
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Sortie en salles : 14 mars 2018

Résumé : Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de Coréens sont emmenés de force sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. L’île est un camp de travail où les prisonniers sont envoyés à la mine. Un résistant infiltré sur l’île élabore un plan d’évasion géant, afin sauver le plus grand nombre de prisonniers possible…

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  • Avis express : Pour ceux qui en doutaient, le cinéma sud-coréen est décidément d’une vitalité sans commune mesure avec ce qui se fait ailleurs. Même si à l’évidence, nous ne voyons en France que la partie immergée de la production, cela suffit pleinement à notre bonheur tant les petites et grandes claques qui nous sont admonestées marquent bien de leur empreinte nos joues de moins en moins habituées à de si belles prises de risque. On ne va pas ici refaire l’histoire de la chose mais on va juste se remémorer que rien que sur ces trois dernières années on a eu droit à quelques pépites comme Sea Fog (Shim Sung-Bo – 2014), Hard Day (Kim Sung-Hoon – 2014), The Strangers (Yeon Sang-Ho – 2016), Dernier train pour Busan (Yeon Sang-Ho – 2016) ou bien encore The Villainess de Jung Byung-gil découvert en séance de minuit à Cannes en 2017 et qui vient tout juste de sortir directement en DVD/Blu-ray chez WildSide.
    Soit quelques exemples qui montrent si besoin était que le spectre des genres abordés est large puisque tout y passe de la comédie policière au film géo-politique en passant par le film de zombies ou le néo-polar à tendance fantastico-craspec. Avec ceci dit un dénominateur commun qui veut toujours mettre le spectateur au centre de toutes les attentions. Et Battleship Island ne déroge pas à la règle. Film à très très grand spectacle, il s’inscrit dans la veine historique à tendance je mets les pieds dans le plat avec mes voisins japonais puisqu’il revient sur une période sombre de leurs relations. On est en effet en 1945, à quelques jours de la capitulation japonaise qui va aussi voir la fin de 35 ans de colonisation exercée par le pays du Soleil-Levant à l’égard de celui dit du Matin calme. Quant au Battleship Island du titre, il désigne une île du Japon où fut exploité un gisement houiller de 1880 à 1974 par le conglomérat Mitsubishi qui n’hésita pas à employer près de 800 travailleurs forcés coréens durant la seconde guerre mondiale dans des conditions proches de l’esclavage. 120 y trouvèrent la mort.
    Si le film de Ryoo Seung-wan n’y va absolument pas avec le dos de la cuillère en dépeignant les 15 derniers jours de cette île maudite à grand renfort de révoltes armées, batailles rangées, rebondissements en tous genres et trahisons à la pelle, il est tout autant indéniable de constater que la plupart des personnages sont extrêmement bien écrits donnant à l’ensemble un cachet de crédibilité on ne peut plus appréciable. Et puis la mise en scène n’en fait pas des caisses malgré l’énormité des moyens alloués (décors, pyrotechnies, sfx…). Au contraire même rendant justement justice à l’interprétation qui là aussi ne fait pas dans l’outrance. Battleship Island est donc de ces films tenus de bout en bout qui plus est, pour nous occidentaux, dépeint un pan de l’histoire de cette partie du monde des plus méconnus. Quant aux relations nippo-coréennes, pas certain que ce film contribue à une meilleure entente et encore moins à faire table rase d’un passé commun pour le moins douloureux. 3,5/5 – SG
  • Box-office : 2 075 entrées sur sa seule copie parisienne (Le Publicis sur les Champs) en 14 jours. Autant dire que pour une sortie technique réussie c’est une sortie technique réussie. On aimerait tout de même connaître les motivations ou peut-être même les contraintes contractuelles de Metropolitan dans cette affaire car franchement le film avait le potentiel pour au moins une dizaine de copies France. Espérons toutefois que celle-ci tourne par la suite en Province en deuxième ou troisième exclusivité comme on dit. C’est que Battleship Island est juste conçu, pensé et tutti quanti pour être vu en salles. Edit janvier 2019 : 3 397 entrées au final après 3 semaines d’exploitation. Y a des films qui ne réalisent même pas ce score sur une dizaine de copies…

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