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Fiche film : Vent du Nord

En réalisant Vent du Nord, Walid Mattar a cherché à raconter le parcours de deux ouvriers, Hervé et Foued, l’un en France, l’autre en Tunisie. À travers l’histoire de la délocalisation d’une usine, le spectateur découvre le tissage de deux sociétés qui finissent presque par se confondre dans les mêmes espoirs brisés.

Vent du Nord traite de l’échange et de la circulation des personnes, des choses et des valeurs. La structure du film est née de la volonté de raconter cette circulation, qui régit le monde.

Vent du nord (2017)

Réalisateur(s) : Walid Mattar
Acteurs : Philippe Rebbot, Mohamed Amine Hamzaoui, Kacey Mottet Klein, Corinne Masiero, Abir Bennani
Durée : 1h29
Distributeur : KMBO
Sortie en salles : 28 mars 2018

Résumé : Nord de la France. L’usine d’Hervé est délocalisée. Il est le seul ouvrier à s’y résigner car il poursuit un autre destin : devenir pêcheur et transmettre cette passion à son fils. Banlieue de Tunis. L’usine est relocalisée. Foued, au chômage, pense y trouver le moyen de soigner sa mère, et surtout de séduire la fille qu’il aime. Les trajectoires de Hervé et Foued se ressemblent et se répondent.

Articles / Liens :

  • Avis express : Film à connotation sociale qui se veut un reflet à peine idéalisé de notre monde essentiellement régi par le flux des marchandises et des hommes. En l’occurrence ici l’histoire (méta) de la délocalisation d’une entreprise depuis le nord de la France vers la Tunisie pour des raisons évidentes de coûts du travail entraînant forcément la mise au chômage de ses ouvriers. Et puis celle plus intimiste de personnes qui font ce qu’elles peuvent pour s’adapter à ce contexte économique et social sans cesse fluctuant. La caméra chemine ainsi entre deux régions prenant par exemple comme axe une vue aérienne où l’on suit des conteneurs d’une région à l’autre, avec traversée en bateau en guise de bonus maritime.
    Il s’agit là d’un schéma scénaristique et de mise en scène pas toujours très inspirée surtout quand il se répète tout le long pour devenir une sorte de gimmick un peu paresseux. Mais là où Walid Mattar se reprend, c’est dans sa propension à dresser des portraits de part et d’autre de la méditerranée qui font mouche. Sa caméra s’humanise alors quelque peu et laisse parler ces hommes et ces femmes dont les motivations sont les mêmes où que l’on vive. Un sens quant à la démerde ici et là, la volonté d’aimer, toujours, et cette vision que l’herbe est forcément plus verte ailleurs (en vacances pour les uns, sous le sceau de l’immigration clandestine pour d’autres).
    Vent du Nord n’est pas un grand film social et encore moins une radiographie vue sous le prisme d’une critique marxiste de la mondialisation. Walid Mattar n’a pas cette ambition car de toute façon il ne veut ou ne s’en donne pas les moyens. Son film est toutefois une tentative salutaire de décryptage d’un monde qui disparaît tellement vite que seul le cinéma peut encore en rendre compte. Il le fait de surcroît avec un joli sens de l’humour mâtiné d’une forme de dérision salvatrice. De rite funéraire, Vent du Nord se transforme alors en tramontane certes gauchement utopique mais qui décoiffera peut-être nos certitudes dès le film suivant. SG3/5
  • Box-office : 16 257 entrées sur 73 copies à l’issue de sa première semaine d’exploitation. Voilà donc un film qui va passer très rapidement à la trappe mention oubli instantané. Et c’est bien dommage.

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