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Fiche film : Under The Silver Lake

Selon son réalisateur, Under The Silver Lake traite de la pop culture, qui est désormais la seule culture dans laquelle nous baignons tous, et du sens caché de chaque objet qui la compose : « certaines choses se passent à notre insu, sous la surface de l’eau. Le film raconte l’histoire d’un jeune homme insatisfait qui retient son souffle pour aller nager dans ces eaux sombres. »

La bande-originale d’Under The Silver Lake est signée Disasterpeace, l’artiste qui avait déjà composé la musique du précédent film de David Robert Mitchell, It Follows.

Under The Silver Lake emprunte les codes du film noir qui sont, d’après le réalisateur, les plus adaptés à la vision qu’il a de Los Angeles et de son histoire.

Under The Silver Lake (2018)

Réalisateur(s) : David Robert Mitchell
Acteurs : Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace, Callie Hernandez, Zosia Mamet
Durée : 2h19
Distributeur : Le Pacte
Sortie en salles : 8 août 2018

Résumé : À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales et de conspirations.

Articles / Liens :

  • Avis express : En seulement trois longs, David Robert Mitchell a incontestablement marqué son territoire de cinéma. Celui d’une Amérique hantée par ses fantômes. Dans The Myth of the American Sleepover (2011) il suit le temps d’une nuit d’été le parcours de quelques adolescents en quête d’aventures et de romance. En un film, Mitchell rendait ainsi le plus bel hommage qu’il soit à la génération John Hugues. Dans It Follows en 2014, ces mêmes ados ont grandi et tout en éprouvant le désenchantement inhérent au passage adulte se prennent aussi en pleine poire les désillusions de notre temps ainsi que le poids de l’Histoire laissé par leurs aînés. Dans Under The Silver Lake, les survivants survivent tant bien que mal, s’accrochent encore à l’illusion de l’amour et font de leur ville un terrain de jeu mortel peuplé de souvenirs d’enfances crypto-geeks.
    Et le pire dans tout cela c’est que Mitchell ne tombe jamais dans une quelconque sinistrose ou autre dépression. Le soleil de Californie sans doute qui accentue les ombres et immortalise la lumière aveuglante. Ses personnages ont l’apparence des icônes du cinéma classique hollywoodien où le film noir était le genre dominant et les films de monstres de série B et Z faisaient la fortune des cinémas de quartier. Et Mitchell joue de tout cela avec une délectation évidente, à la limite de l’indigestion parfois. Chaque plan recèle un clin d’œil ou une citation cinéphile. Chaque dialogue fait écho à cet âge d’or. Et Andrew Garfield d’incarner un mix improbable entre un John Garfield dans Le Facteur sonne toujours deux fois (1946) et le duo Abbott et Costello dans la série aux relents fantastiques des deux nigauds (Les Deux nigauds contre Frankenstein, Les Deux nigauds et la momie…).
    C’est dire la richesse de ce film (et encore ce texte ne fait qu’affleurer sa densité) et l’amour que porte Mitchell au cinéma, à ses personnages, à son histoire totalement improbable mais qui pourtant tient magnifiquement la route et à cette mise en abime d’un monde qu’il ne rejette pas mais qu’il préfère recracher, accoucher, malaxer à sa pogne quitte à larguer en route quelques spectateurs sans doute trop attachés à leur zone de confort. David Robert Mitchell est de ce fait l’un des rares cinéastes de notre époque à savoir en jouer si justement. À en comprendre très finement les rouages. À tel point d’ailleurs qu’il préfèrera ne pas en donner toutes les clés de compréhension histoire peut-être de nous laisser un peu de cet espoir irradié par le franc soleil de sa ville des anges. SG4/5
  • Box-office : Au sortir de sa 5ème semaine d’exploitation, Under The Silver Lake culmine à 196 781 entrées sur 180 copies (160 lors de la première semaine). C’est déjà bien plus que les 129 953 entrées de It Follows distribué en son temps par Metropolitan sur 107 copies sachant que le premier film de David Robert Mitchell est sorti chez nous directement en vidéo. On peut raisonnablement penser que le cumul probable se situera aux alentours des 205 / 210 000 entrées si les salles jouent encore le jeu plusieurs semaines. Pour Le Pacte, son distributeur, c’est très clairement une réussite avec ce pari osé et gagné d’avoir choisi de le sortir en plein cœur de l’été. Edit janvier 2019 : 206 714 spectateurs au final après 10 semaines d’exploitation.

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