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Fiche film : Thunder Road

Thunder Road trouve son origine dans un court-métrage éponyme produit en 2016 et vainqueur du Grand Prix du Jury au Festival de Sundance cette année-là. Il mettait en scène le monologue d’un flic qui parle à l’enterrement de sa mère et qui se laisse déborder par ses émotions. Le long-métrage s’ouvre sur cette même séquence.

Le film tire son titre d’une chanson de Bruce Springsteen. Pour Jim Cummings, la musique de Springsteen parle des « travailleurs dans des petites villes qui ne s’en sortent pas… Ils n’ont pas un rond, ils conduisent leurs bagnoles, vont chercher leurs copines ; ils galèrent, sans trop savoir quoi faire de leur vie ». C’est en fondant en larmes en l’entendant un jour à la radio que le réalisateur a l’idée de l’utiliser dans son film.

Finalement, le morceau n’est même pas utilisé dans le film. Neuf prises ont été faites avec la chanson puis d’autres sans, au cas où l’équipe n’en obtiendrait pas les droits. La performance de la 17e prise fut la meilleure, au point que le réalisateur décida de se passer de la chanson, au grand soulagement de son producteur.

Thunder Road (2018)

Réalisateur(s) : Jim Cummings
Acteurs :  Jim Cummings, Kendal Farr, Nican Robinson
Durée : 1h31
Distributeur : Paname Distribution
Sortie en salles : 12 septembre 2018

Résumé : L’histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan qui essaie tant bien que mal d’élever sa fille. Le portrait tragi-comique d’une figure d’une Amérique vacillante.

Articles / Liens :

  • Avis express : Un tournage sur à peine quelques semaines débuté en novembre 2017 financé en partie par une campagne de financement participatif. Un montage à l’avenant. Une présentation en avant-première mondiale au festival South by Southwest en mars de cette année. Un passage par l’ACID et donc le festival de Cannes où il a été repéré par son distributeur français qui l’a acquis aussi sec. Thunder Road n’a pour le coup pas usurpé le qualificatif qui vient à l’esprit d’OVNI cinématographique. Au-delà de cet ADN bien trempé, ce premier long au budget de 180 000 dollars dépote surtout par l’énergie de son interprète principal qui s’avère être aussi son réal dont il maîtrise déjà parfaitement les codes.
    C’est que Jim Cummings a déjà derrière lui plus d’une dizaine de courts-métrages à son actif dont un de 12 minutes qui est à l’origine de ce long. Soit un plan séquence (tous ses CM ne sont d’ailleurs à chaque fois qu’un plan séquence) où un flic texan fait l’oraison funèbre de sa mère sur Thunder Road de Bruce Springsteen qu’elle adorait. Reshooté ici intégralement, il introduit ce personnage à fleur de peau, un peu excentrique en instance de divorce et qui se bat pour préserver un peu d’équilibre dans sa vie et dans celle de son adolescente de fille. Dit comme cela, Thunder Road pourrait s’apparenter à un drame frontal, larmoyant et replié sur soi. Il n’en est absolument rien.
    La « faute » donc à Jim Cummings qui fait de son film une sorte d’happening perpétuel entre une mise en scène jamais statique faite de plans-séquences jouissifs et d’un montage toujours ingénieux au service de ses personnages. Quand on sait que le gars ne se prétend absolument pas un acteur, on reste époustouflé devant sa « performance » mais aussi et surtout devant la direction qu’il indique à ses comédiens. Thunder Road en acquiert une fluidité remarquable malgré une fin un peu bateau mais dont on sent que le producteur / réal et acteur Jim Cummings avait besoin pour ne pas tomber dans une sorte de sinistrose béate, son spectateur avec. D’autant que le film en profite pour égratigner au passage cette Amérique profonde un tantinet redneck qui n’est pas sans rappeler le cinéma de Todd Solondz. Au hasard.
    C’est peu de dire que l’on attend la suite avec impatience. Lors de l’interview qu’il nous a accordée, il s’est murmuré un film de Studio où les 180 000 dollars de Thunder Road serviront à régler les frais de cantine lors du tournage. On espère alors que son flic moustachu et émotif lui tapotera de temps à autre son épaule gauche pour lui rappeler les bases de son cinéma inventif et généreux. SG3,5/5
  • Box-office : 4 248 entrées sur 65 copies dont 1 893 entrées sur 10 copies à Paris lors de sa première journée d’exploitation. Autant dire que voilà une belle première journée pour son distributeur Paname Distribution dont le pari de sortir ce film juste après son Grand Prix à Deauville est donc récompensé. Edit 15/12/21 : Au final Thunder Road aura réuni 80 196 spectateurs.

2 réflexions sur « Fiche film : Thunder Road »

  1. C’est si gentiment demandé que l’on va donc se fendre d’un petit quelque chose dans la semaine ;o)

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