Bienvenue à Marwen - Image une fiche film

Fiche film : Bienvenue à Marwen

Bienvenue à Marwen s’inspire du documentaire Marwencol réalisé par Jeff Malmberg en 2010. Les deux œuvres se basent sur la vie de Mark Hogancamp. Celui-ci s’est fait tabasser, dans un bar de Kingston, dans l’État de New-York, en 2000. Dès son réveil du coma, il construit avec obsession une ville du temps de la seconde guerre mondiale. Il peuple son lieu imaginaire avec des poupées représentant sa famille et ses amis et explique, à l’aide de mini drames, leurs relations variées. Ce jeu et les photographies qu’il prend aident Mark à améliorer la coordination de ses mains et de ses yeux, endommagés depuis l’accident, et de gérer les blessures psychologiques provoquées par l’attaque. Cette auto-thérapie confère à Mark une force physique et mentale ainsi que de l’endurance pour son long voyage éprouvant vers la réalité.

Robert Zemeckis découvre l’histoire de Mark Hogancamp en 2010 quand il tombe sur la diffusion du documentaire Marwencol sur PBS. Il est immédiatement fasciné. Le film n’est pas encore terminé qu’il y voit déjà le matériel pour un long-métrage de fiction. Il appelle Donna Langley, la présidente d’Universal Pictures, dès le lendemain, lui demandant d’acquérir les droits d’adaptation de l’histoire. Pour Zemeckis, il va s’agir de faire entrer les spectateurs dans l’univers de Mark Hogancamp, de donner vie à ses personnages et de voir le village et les différents récits qui s’y entrecroisent à travers les yeux de Mark.

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen – 2018)

Réalisateur(s) : Robert Zemeckis
Acteurs : Steve Carell, Leslie Mann, Eiza Gonzalez, Diane Kruger, Gwendoline Christie
Durée : 1h56
Distributeur : Universal Pictures International France
Sortie en salles : 2 janvier 2019

Résumé : L’histoire de Mark Hogancamp, victime d’une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, et qui, en guise de thérapie, se lance dans la construction de la réplique d’un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou lui-même.

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  • Avis express : Il ne serait pas exagéré d’affirmer que l’on avait un peu perdu de vu Robert Zemeckis. En fait depuis 2000 et Seul au monde. C’est qu’en 19 ans, le papa des Retour vers le futur n’a accouché que de films oubliables ou au mieux dispensables. Mais avec Bienvenue à Marwen, il signe littéralement un retour fracassant sur le devant d’une scène cinéma forcément un peu orpheline de cette patte qui a su faire de ses premières réalisations, des films générationnels. S’il n’est pas certain que Bienvenue à Marwen soit de ce pedigree, il n’en reste pas moins un film aux multiples facettes passionnantes à commencer par celle qui réunit l’ancien avec le nouveau Zemeckis.
    Il y a en effet dans Bienvenue à Marwen un peu de ce cinéma des années 80 qui a défini le paysage hollywoodien de cette époque. Entre insouciance façon relecture nostalgique des années 50 et innovations formalistes boulimiques propres à marquer d’une pierre blanche son temps. Il y a tout cela dans les poupées que Zemeckis a créées pour rendre compte de l’univers atypique et thérapeutique que s’est construit le personnage central. En ayant recours à des poupées « G.I jesques » fabriquées à l’échelle 1/6 à partir du visage et du corps numérisés des acteurs qu’il a fallu par la suite mouvoir selon une toute nouvelle technique de capture de mouvement et de jeu (qui inclut des mouvements plus subtils, comme les expressions faciales, les mouvements des mains…), Zemeckis s’est en effet une nouvelle fois employé à repousser les limites de l’impossible en la matière. À la différence toutefois ici que tout ceci est au service d’une histoire qui tient (enfin) la route sans jamais verser dans le pathos (au hasard Flight), le pachydermique (au hasard bis Beowulf), l’acte manqué (Apparences, non pas au hasard) ou l’incompréhension totale (Alliés).
    Pour autant, cette double décennie proche de la catastrophe est aussi bien présente dans Bienvenue à Marwen. Ne serait-ce que dans le choix même du sujet. Un alcoolique artiste dessinateur de son état se fait tabasser à la sortie d’un bar par des bas de plafond qui abhorrent son côté déviant (le monsieur adore porter des hauts-talons et aime à le signifier à qui veut l’entendre) et arty. L’homme reste à ce jour incapable de tenir un crayon et a perdu une grande partie de sa mémoire. Il s’est donc reconstruit en créant ce village fictif belge de la seconde guerre mondiale peuplée de femmes poupées qu’il doit protéger et qui le protège des méchants nazis. Lui et son double le capitaine Hogie,  parachutiste yankee tombé derrière les lignes allemandes mais qui compte bien leur rendre la vie dure. Il y a là chez Zemeckis la volonté de poursuivre cette introspection de l’âme humaine qui ne lui a pas trop réussi jusqu’à présent mais dont il semble avoir trouvé la recette ici.
    Zemeckis n’est plus un jeunot et ses films s’en ressentent. C’est qu’à vouloir embrasser le temps qui passe, on ne garde plus que l’amertume de la mort qui ne vous va plus si bien. Et Bienvenue à Marwen suinte encore de cette mélancolie du temps qui reste mais enfin saupoudrée de l’envie d’en profiter (enfin) jusqu’au bout et totalement. C’est tout l’enjeu et la leçon qu’en a certainement tiré Zemeckis a la vision du documentaire original qui lui a donné envie d’en faire ce film de fiction. Aller enfin et à nouveau de l’avant sans oublier ce qui nous définit et nous a construit. Poignant et miraculeux. SG 3,5/5
  • Box office : 11 593 entrées premier jour sur 233 copies, soit le plus mauvais démarrage pour un film signé Zemeckis en France. C’est aussi la combinaison de copies la plus faible quand The Walk, son précédent film, était distribué sur 458 copies pour terminer sa course à 137 084 entrées alors qu’il avait engrangé 19 761 spectateurs sur 24h. Autant dire qu’ici, il faudra un miracle pour que Bienvenue à Marwen fasse beaucoup mieux que 100 000 entrées.

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