Summer of '84 - Image une fiche film

Fiche film : Summer of ’84

Yoann-Karl Whissell, Anouk Whissell et François Simard constituent le collectif québecois RKSS pour Road Kill Superstars. Ils se sont fait principalement connaître chez eux mais aussi à l’internationale avec T is for Turbo, court-métrage improbable et fortement geek qui a cartonné sur le web.

Ce coup d’essai (et bien d’autres) s’est transformé en premier long intitulé Turbo Kid, film qui s’inspire énormément des nanars à la sauce bolognaise du début des années 80 comme Les Guerriers du Bronx.

Summer of ’84 n’est pas un film écrit par eux mais qui reste totalement taillé sur mesure :  « Ç’a été un concours de circonstances chanceux, précise Yoann-Karl Whissell. On devait rencontrer un producteur à Los Angeles, mais il a eu un problème sur un de ses films. On s’est donc retrouvés avec son assistant et, comme le veut le dicton, “à L.A., tout le monde a un scénario”. Il nous a fait le pitch de Summer of ’84. Il avait tripé sur Turbo Kid… »

Summer of ’84 (2017)

Réalisateur(s) : Yoann-Karl Whissell, Anouk Whissell et François Simard
Acteurs : Graham Verchere, Judah Lewis, Caleb Emery, Cory Gruter-Andrew, Tiera Skovbye, Rich Sommer
Durée : 1h45
Distributeur : L’Atelier d’images (DVD/Blu-ray et VOD)
Sortie vidéo : 9 avril 2019

Résumé : Été 1984. Plusieurs adolescents disparaissent dans une petite ville des États-Unis. Le jeune Davey Armstrong est persuadé que c’est l’oeuvre d’un tueur en série et se met à soupçonner son propre voisin, policier en charge de l’enquête. Aidé de ses 3 inséparables amis, il décide d’enquêter pour faire la lumière sur ces disparitions. Mais cette quête de la vérité va s’avérer extrêmement dangereuse…

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  • Avis express : Avec le succès de la série Stranger Things, il était évident qu’on allait en bouffer des films faisant l’apologie de ces années où on avait tous appris un mot de mandarin avec « mogwai », où l’on redoutait que son voisin de jardin fut un vampire et où l’on pouvait passer son temps à user sa VHS pour décortiquer le fameux Crane Kick. Et que donc ce Summer of ’84 n’était absolument pas fait pour nous, nous qui conchions sur cette série même pas régressive, faussement nostalgique car manipulatrice en diable d’une décennie devenue en une saison (il paraît que la deuxième c’est pire) the time and space to be. Alors, me direz-vous, pourquoi avoir sauté le pas et finalement jeté un œil à ce Summer of ’84 ?
    D’abord parce que Turbo Kid, un premier long signé par ces trois réals qui avaient plutôt aiguisé notre appétence pour le mauvais goût tendance hommage aux nanars de notre enfance nichée justement au début des années 80. Et ensuite parce qu’au détour d’une interview donnée sur un site à la nationalité sirop d’érable, les trois loustics (dont une donzelle) ont définitivement mis en branle le semi cortex qui nous sert de bulbe rachidien en balançant ceci : « Netflix devait finir le tournage de Stranger Things au moment où nous commencions le notre. Plus on lisait sur la série et plus on avait de sueurs froides. On a mis du temps à la regarder, pour finalement se rendre compte qu’au-delà des parallèles évidents, les deux productions n’ont rien à voir entre elles. Le ton est tellement différent, et Summer of ’84 est ancré dans le réel, pas dans le surnaturel. On n’est pas du tout dans le même genre. »
    Et le pire c’est ce que c’est vrai. On pourrait même rajouter que si le début du film joue parfaitement avec les références et les codes attendus, la suite dévie gentiment puis dangereusement vers ce que les années 90 ont accouché de mieux avec des films comme Se7en et Le Silence des agneaux pour leur aspect film noir et final implacable. À mille lieux du hit Cruel Summer qui habille musicalement la première scène du film où un ado distribue le journal adossé à son BMX. Image d’Épinal s’il en est mais passage obligé pour mieux s’en débarrasser par la suite.
    Summer of ’84 est donc ce film hybride qui s’il recèle quelques faiblesses et un ou deux coups de mou principalement dus à une réalisation assez sage et à de jeunes acteurs manquant de profondeur de jeu, n’en demeure pas moins une excellente relecture (au hasard) des Banlieusards de Joe Dante version ado mâtinée de quelques fausses pistes savoureuses. Présenté à Sundance en janvier 2018, il n’a jamais vraiment trouvé le chemin des salles depuis mais qu’à cela ne tienne puisqu’il a cartonné sur le service OTT Shudder aux States et qu’il débarque enfin chez nous directement en DVD/Blu-ray. De quoi définitivement purifier l’affront rétinien admonesté par Stranger Things (oui c’est une obsession) ou à tout le moins de l’atténuer. SG 3,5/5

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