Eté 85 - Image une fiche film

Fiche film : Été 85

Été 85 est librement adapté du roman d’Aidan Chambers, La Danse du coucou, que François Ozon a lu en 1985, quand il avait dix-sept ans et qu’il a toujours voulu adapter.

Été 85 a été tourné en pellicule : « Aujourd’hui, on s’est habitué à l’image numérique, mais quand on fait un film d’époque, je trouve que la pellicule s’impose – j’avais déjà fait ce choix sur Frantz. J’étais ravi de revenir au super 16, qui était le format de mes premiers courts métrages. J’aime son grain si particulier. Dans les gros plans, cela donne quelque chose de très beau et sensuel sur les peaux, une nuance des couleurs que l’on n’a pas en numérique, qui a tendance à affadir un peu tout. »

Le film fait partie de la Sélection officielle Cannes 2020.

Été 85 (2020)

Réalisateur(s) : François Ozon
Avec : Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge, Valeria Bruni Tedeschi, Isabelle Nanty, Melvil Poupaud, Laurent Fernandez
Durée : 1h40
Distributeur : Diaphana Distribution
Sortie en salles : 14 juillet 2020

Résumé : L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85…

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  • Avis express : À l’évidence c’était le bon moment. Celui de se lover dans ses souvenirs de jeunesse et d’oublier un peu tout le (mauvais) buzz que son précédent film, Grâce à Dieu, avait pu générer. Été 85 peut donc se voir tel une cure de jouvence doublée d’un baume à l’âme. François Ozon est de cette génération que les années 80 a vu grandir pour devenir un homme. C’est le moment où le monde extérieur fait irruption de bien des façons dans votre chambre avec le plus souvent à la clé des certitudes qui vont façonner le reste de votre existence. Chez Ozon cela a pu passer par la lecture avec pour l’une d’entre elle, la volonté d’en faire un film. Côté spectateur, on peut se demander ce que le livre avait de si particulier / magique / séminal… tant le film ne raconte au final rien d’autre qu’un amour d’ado qui le temps d’un été va marquer au fer rouge ses protagonistes. Un truc mainte et mainte fois vu, raconté, partagé, analysé au cinéma ou ailleurs.
    C’est pourtant bien là que se situe tout le génie d’Ozon. Été 85 n’est en fait rien d’autre qu’un film que le cinéaste aurait certainement aimé voir à 15 ans pour devenir un peu comme La Boum dans ces années là, le film emblématique d’une jeunesse homosexuelle. Ben oui parce que Été 85 c’est deux gamins qui s’aiment le plus naturellement du monde, sans trop se prendre la tête ou du qu’en dira-t-on. Au demeurant c’est bien simple, Ozon n’aborde jamais le sujet alors que nous sommes dans cette France qui stigmatisait  à mots couverts ou non ces pédés responsables de la prolifération du SIDA. Oui, dans ces années là, on abordait l’amour entre personne du même sexe sous l’angle du désespoir et de la tragédie avec des films comme Les Nuits fauves de Cyril Collard.
    On pourrait dès lors voir Été 85 telle une dystopie, soit la réinvention d’un passé qui n’a jamais eu lieu mais dans lequel on adorerait pouvoir y ponctionner ce genre de souvenirs. Alors autant se laisser porter totalement par la mise en scène toujours aussi savoureusement invisible d’Ozon. Elle permet au récit de se développer avec toute la sérénité dont il a besoin et aux deux jeunes acteurs d’avoir un cadre de jeu d’une rare liberté. On suivra d’ailleurs avec intérêt la carrière en devenir de Benjamin Voisin. Sans oublier les seconds rôles qu’Ozon adorent choyer d’Isabelle Nanty en mère sublime à Melvil Poupaud en prof de français jusqu’à Valeria Bruni Tedeschi flamboyante.
    Été 85 est un joli fantasme de cinéma aux accents rohmériens. Un petit bonbon acidulé, et épique qui s’il réécrit l’histoire n’en demeure pas moins sincère et pétrit d’amour envers son prochain. Peut-être aussi la plus belle des suites à Grâce à Dieu. 3,5/5 SG
  • Box office : Été 85 est annoncé sur une 510 copies. On lui souhaite de faire aussi bien et même pourquoi pas mieux que Tout simplement Noir sorti le 8 juillet qui sur 474 copies réalise 185 000 entrées au sortir de son premier week-end d’exploitation. Le film de Ozon n’a pas bénéficié de la même couverture médiatique mais c’est quand même tout le mal qu’on lui souhaite. Edit 13 août : 304 043 entrées après 4 semaines d’exploitation. C’est loin d’être indigne mais pas non plus mirobolant. Le nombre de copies est par ailleurs passé de 510 à 573. Edit 30/09 : 364 030 entrées au cumul après 9 semaines d’exploitation. Une petite déception.
  • La chronique Blu-ray / Blu-ray 4K : Ne pas s’attendre à une édition 4K mais un Blu-ray est bien entendu  plus qu’envisageable. Edit 1er novembre : Et il est bien prévu chez Diaphana le 17 novembre 2020.

2 réflexions sur « Fiche film : Été 85 »

  1. Séminal, relatif à la semence, relatif au sperme. Que vouliez-vous dire par cette phrase bizarre ?

  2. Bonjour, vous avez tout à fait raison. Séminal peut s’entendre ainsi dans sa définition stricte. Mais au sens figuré séminal peut aussi dire « fondamental » comme c’est précisé ici : https://www.cordial.fr/dictionnaire/definition/s%C3%A9minal.php
    Et donc par fondamental, j’entends constitutif d’une identité qui ira pour le cinéaste jusqu’à vouloir absolument adapter cette lecture de jeunesse en film… Pour quelque part définitivement se l’approprier.

    Bien à vous

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