Wild Men - Image une fiche film

Fiche film : Wild Men (2021)

L’idée que si nous courons un marathon, achetons un nouveau vélo de luxe, faisons une cure de détox ou déménageons dans une nouvelle ville, nos problèmes et nos responsabilités disparaîtraient tout simplement.
Mon co-scénariste Morten Pape, la productrice Lina Flint et moi voulions partir de cette observation et l’élargir en prenant un homme qui, plutôt que de gérer ses émotions, choisit de revenir à l’âge de pierre − Thomas Daneskov

Wild Men (Vildmænd – 2021)

Réalisateur(s) : Thomas Daneskov
Avec : Rasmus Bjerg, Zaki Youssef, Bjørn Sundquist, Sofie Gråbøl, Marco Ilsø
Durée : 1h42
Distributeur : Star Invest Films France
Sortie en salles : 24 août 2022

Résumé : Martin, en route pour un séminaire, décide dans un moment de folie de tout quitter et d’aller vivre comme ses ancêtres il y a des milliers d’années, avant que les supermarchés et smartphones ne viennent tout gâcher. Sa route croisera celle de Musa, un fugitif blessé, recherché par les autorités mais aussi par ses anciens complices. Leur odyssée les mènera aux confins de la forêt norvégienne, à la rencontre de policiers désœuvrés, de vikings, d’un lapin épris de liberté, et de truands éclopés.

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  • Notre avis : Mainte fois repoussé, Wild Men du danois Thomas Daneskov débarque enfin au cinéma précédé d’une belle réputation acquise dans divers festivals comme à Tribeca ou du côté des Arcs. C’est que voilà un quasi premier film (Eliten, son véritable premier long, n’est, à notre connaissance, visible nulle part) qui mélange avec un naturel confondant comédie, thriller plutôt sanglant et drame social. Un cocktail suffisamment atypique pour ne pas dire explosif (surtout à la fin) pour que cela ne nous ait pas tapé dans l’œil avec effet « waouh » à la clé.
    Wild Men commence pourtant pianissimo. Un quadra urbain jusqu’aux bouts des ongles décide de tout plaquer (boulot, femme et enfants) sur un coup de tête pour vivre en ermite dans la forêt. Le but étant de se reconnecter avec la nature et ses racines vikings. La comédie vient du décalage patent entre cet urbain qui a bien du mal à se passer de son iPhone et de son congélateur et qui n’a aucune idée de comment faire du feu. Dire qu’à ce moment de l’histoire nous partageons et comprenons ses déboires est en dessous de la vérité. Mais comme Wild Men n’est pas un documentaire sur un timbré de survivaliste (qui a dit pléonasme ?) et qu’il faut bien que l’histoire avance, entre alors en scène Musa, un fugitif traqué (paresseusement) par la police locale mais aussi (plus énergiquement) par ses anciens complices. D’un film « statique », on passe dès lors à une chasse à l’homme aux rebondissements assez jubilatoires qui vont emmener nos deux protagonistes jusqu’au fin fond du pays.
    Forcément, on va s’attacher à eux et à leurs trajectoires caractérisées par une mise en scène qui ne laisse jamais l’histoire, pourtant assez riche, prendre le pas sur l’image. On est même agréablement surpris de certains partis pris visuels qui permettent à Wild Men de s’affranchir très rapidement du métrage de petit malin propre bien souvent aux premiers essais derrière une caméra quand Monsieur ou Madame veut en mettre plein les yeux histoire de se faire remarquer. Ici, rien n’est gratuit (même pas la violence) et tout est justifié. Une rigueur narrative et visuelle qui permet au final une liberté d’abord surprenante, plus que bienvenue par la suite et pour finir totalement attendue. Et puis même quand ça charcle et que le sang gicle, Daneskov ne peut s’empêcher de glisser un cadre, un dialogue, une posture qui déclenche a minima le sourire mais sans annihiler l’effroi qui peut galoper sur l’échine du spectateur.
    Une sensation jubilatoire entretenue jusqu’au bout sans que pour autant Daneskov surenchérisse. Au contraire même puisque certaines décisions propres à l’intrigue sont décidées en off sans que pour autant cela ne génère une quelconque frustration. Et s’il est vrai que le ton ainsi déployé fait penser au cinéma des frères Coen, première époque, on adore aussi cet hommage au « buddy movie », sous-genre qui s’est épanoui aux États-Unis, dont Thomas Daneskov a parfaitement saisi les enjeux et la noblesse de ton. De quoi se dire que si l’attente pour le découvrir en salle fut longue, elle est plus que récompensée. 3,5/5
  • Box office : 5 004 entrées sur 40  copies en une semaine. La toute jeune société Star Invest Film qui distribue des longs métrages depuis le 7 octobre 2020 n’a jamais fait mieux que les 74 558 de Relic de Natalie Erika James. Wild Men est son 6ème fait d’arme qui ne devrait pas inquiéter le haut du classement.

Wild Men - Affiche

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