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Fiche film : Les Survivants (2022)

Les Survivants est le premier long-métrage de Guillaume Renusson. Il a auparavant réalisé trois courts-métrages. Il est par ailleurs le réalisateur de la saison 2 de 3615 Monique qui est diffusé depuis le 15 décembre 2022 sur OCS.

Les Survivants (2022)

Réalisateur(s) : Guillaume Renusson
Avec : Denis Ménochet, Zar Amir Ebrahimi, Victoire Du Bois, Oscar Copp
Distributeur : Ad Vitam
Sortie en salles : 4 janvier 2023

Résumé : Samuel part s’isoler dans son chalet au cœur des Alpes italiennes. Une nuit, une jeune femme se réfugie chez lui, piégée par la neige. Elle est afghane et veut traverser la montagne pour rejoindre la France. Samuel ne veut pas d’ennuis mais, devant sa détresse, décide de l’aider. Il est alors loin de se douter qu’au-delà de l’hostilité de la nature, c’est celle des hommes qu’ils devront affronter…

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  • Notre avis : C’est l’histoire d’un mec qui vient de perdre sa femme. L’accident qui lui a couté la vie l’a aussi marqué dans sa chair. Il a une fille qu’il peine à gérer. Bref le gars est au fond du trou sans avoir l’impression de pouvoir en sortir. Un week-end, il confie sa fille à son frère et décide de retourner au chalet de montagne familial histoire de… faire le point ? Ranger un intérieur resté en l’état depuis le drame ? Se trouver une corde ? Une nuit de tempête s’abat sur le chalet. L’homme est seul, isolé… quand un bruit plus fort que le vent le réveille de sa léthargie un peu fiévreuse. Un carreau cassé et l’intrusion d’une migrante (l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi que l’on a vu dernièrement dans Les Nuits de Mashhad de Ali Abbasi) passant par la montagne va alors bouleverser ses « plans » et … sa vie.
    Ce résumé Télé 7 jours de la grande époque façon « Si vous avez raté le début » risquerait de tromper son monde si on n’en disait pas un peu plus. Oui car ce premier long signé Guillaume Renusson n’est pas qu’une histoire de plus tournant autour du sujet sociétal phare du moment et certainement de ce siècle sur lequel beaucoup de jeunes cinéastes bien intentionné(e)s veulent se frotter. Bien intentionné(e)s certes mais bien souvent en oubliant ou en laissant sciemment sur le bas-côté (ce qui est pire) la notion même de ce que doit être une œuvre de cinéma. Quelque chose censé véhiculer dans son sillage des codes ou des convictions formelles sinon de fond pour mieux les pervertir ou les sublimer. Ce que Les Survivants érige finalement en marque de fabrique dès les premières images où l’on découvre le personnage joué par Denis Ménochet se mouvant avec peine dans une piscine où il rééduque son corps meurtri. Les plans sont sous-marins, les mouvements sont lents, grossiers, patauds tout en donnant l’impression d’une chorégraphie signifiante à même de tordre le cou au ressenti général. En une première séquence Guillaume Renusson imprime déjà sa marque de fabrique. Un mélange des genres au service exclusif de son histoire. Quelque chose qui éclatera définitivement à la face du spectateur quand il s’agira d’affronter la nature hostile mais aussi celle des hommes donnant au film son ton définitivement survivaliste.
    C’est peu de dire que voilà un angle de cinéma qui n’a que peu les faveurs des producteurs hexagonaux actuels. Ceux-ci préférant laisser cela aux anglo-saxons. Ce qui est bien dommage et d’autant plus rageant au regard de ces Survivants où Guillaume Renusson a parfaitement assimilé les rouages du thriller à tiroir savamment orchestré et à message. La volonté est à l’évidence ici de se « faire plaisir » tout en dénonçant une situation inacceptable qu’Emilie Frèche exposait d’ailleurs déjà il y a peu de temps dans Les Engagés. Film qui avait pour lui son naturalisme proche du documentaire mais auquel manquait un « je ne sais quoi » que l’on avait un peu de mal à définir mais qui nous saute littéralement à la gueule à la vision des Survivants : une grammaire visuelle et narrative haletante, immersive et oui bougrement fun à même de mettre instantanément et définitivement son spectateur dans la poche.
    Nous vient alors en tête Délivrance (1972) dans cette façon d’aller chercher au plus profond de soi-même la force de se défaire de ses atours d’homme civilisé, non pour revenir à l’état d’animal, mais pour se forger une nouvelle identité. Même si Les Survivants ne va pas aussi loin que le film de Boorman, le chemin qu’il emprunte laisse augurer le meilleur dans la future filmo de Guillaume Renusson. 3,5/5
  • Box office : 38 064 entrées sur 140 copies après une semaine d’exploitation. Affirmer que c’est très peu serait un pléonasme. Affirmer que c’est plus que dommage en serait un autre. Edit 16/01 : 53 904 entrées en 10 jours sur 182 copies. Edit 19/02 : 80 019 entrées sur 6 semainnes d’exploitation. Autant dire une misère. Edit 28/04 : 81 678 entrées au cumul après 8 semaines dans les salles.
  • La chronique Blu-ray : Compte tenu de la mauvaise tenue du film en salle, ne pas s’attendre à une édition Blu-ray. Un DVD éventuellement avant un passage du côté de Canal +.  Edit 28/04 : Et bien tout faux mon cher car un Blu-ray est bien annoncé pour le 4 mai. Moralité : ne jamais douter du Pacte…

Les Survivants - Affiche

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