Alain Delon devait originellement donner la réplique à un certain Jean-Paul Belmondo. Et Le Cercle rouge de devenir alors le tout premier long à réunir ces deux superstars du cinéma français (et mondial) de l’époque avant Borsalino (1970). Mais après de belles engueulades entre Bébel et Melville sur le tournage de L’Aîné des Ferchaux (1963), les deux hommes ne s’adressaient plus la parole et c’est Gian Maria Volonté qui tiendra au final le rôle du truand en cavale.
Dans le rôle du flic, Melville avait initialement envisagé Lino Ventura mais se ravisera à la dernière minute après que celui-ci ait joué un rôle similaire lancé aux trousses d’Alain Delon dans Le Clan des siciliens (1969) d’Henri Verneuil. Melville se tournera alors vers un comédien qui sortait là de son registre de grand amuseur populaire, Bourvil, qui sera ainsi crédité au générique sous le nom de André Bourvil, comme pour bien souligner ce changement de registre dans la filmographie du comédien alors déjà très affaibli par la maladie au moment du tournage.
Le Cercle rouge (1970)
Réalisateur(s) : Jean-Pierre Melville
Avec : Alain Delon, Bourvil, Gian Maria Volontè, Yves Montand, Paul Crauche, Paul Amiot, Pierre Collet, André Ekyan, François Périer
Distributeur : Les Films Corona
Durée : 2h20min
Sortie en salles : 21 octobre 1970
Reprise : 13 mai 2015 (Dulac Distribution)
Reprise en version restaurée 4K : 1er décembre 2021 (Carlotta Films)
Résumé : À peine libéré de prison, un truand monte un fabuleux hold-up avec l’aide d’un gangster évadé et d’un ancien policier alcoolique. Le coup réussit. Le receleur, effrayé par l’importance du butin, leur recommande de s’adresser à un spécialiste. Ce dernier n’est autre que le commissaire chargé de l’enquête.
Articles / Liens :
- Notre avis : Notre avis est à retrouver au sein de notre chronique Blu-ray et Blu-ray 4K UHD via le lien cliquable ci-dessous. 4,5/5
- Box office : Le Cercle a rouge avait enregistré 4 339 821 entrées lors de sa sortie en 1970 permettant à Jean-Pierre Melville de retrouver les hauteurs du box office français après le demi échec de L’Armée des ombres (1969) et ses 1,4 millions d’entrées. Il faut rajouter à cela 1 486 et 1 086 spectateurs lors des ressorties en 2015 et en 2021.
Un immense chef-d’oeuvre, en effet, on passera sur quelques incohérences, il est impossible de briser la fenêtre d’un wagon avec ses pieds, Volenté quand il sort du coffre où il s’est caché menace Delon avec un énorme colt, on se demande, vu qu’il sort de prison et est escorté, comment peut-il avoir une telle arme, comment la voiture qui poursuit Delon/ Volonté les truands à bord peuvent connaitre l’itinéraire des fugitifs, etc. mais ne boudons pas notre plaisir, très bon polar. Une anecdote, Bourvil, qui malheureusement allait bientôt décéder, ne put résister au plaisir d’une facétie envers Melville (un cinéaste peu amène, pour dire), sur les derniers plans, après avoir abattu « Machin » (1) supplia presque Melville de refaire ce plan, et à son partenaire qui lui demanda alors, comment il avait retrouvé les truands, réplique, « la tactique du gendarme, c’est d’être toujours là où on ne l’attend pas… » de la célèbre chanson.
(1) Pour repas divulgâcher le film.