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Fiche film : Beetlejuice Beetlejuice (2024)

Beetlejuice Beetlejuice est la suite du film Beetlejuice (1988) qui lança Tim Burton dans le grand bain après ses débuts sur Pee Wee’s Big Adventure (1985). Trente-six ans séparent les deux longs métrages. Ce second opus voit revenir plusieurs visages incontournables du premier volet : Michael Keaton qui reprend le rôle emblématique du bio-exorciste Beetlejuice, Winona Ryder qui retrouve le personnage de Lydia Deetz et Catherine O’Hara qui incarne Delia Deetz. En revanche, Jeffrey Jones n’est pas au générique du film, en raison de son statut de délinquant sexuel. Son personnage est donc annoncé comme mort.

Beetlejuice Beetlejuice convie des visages de l’univers de Tim Burton comme sa nouvelle compagne Monica Bellucci, sa nouvelle muse Jenna Ortega qu’il a dirigée dans la série Mercredi sur Netflix ou Danny Devito qui a incarné l’inoubliable Pingouin de Batman le défi en 1992. En revanche, le film marque la première collaboration de Willem Dafoe ou Justin Theroux avec le cinéaste.

Beetlejuice Beetlejuice (2024)

Réalisateur(s) : Tim Burton
Avec : Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega, Willem Dafoe, Justin Theroux, Catherine O’Hara, Monica Bellucci, Danny Devito
Distributeur :  Warner Bros. France
Durée : 1h44min
Sortie en salles : 11 septembre 2024

Résumé : Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…

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  • Notre avis : On pourrait reprocher beaucoup de choses au dernier Tim Burton mais pas la générosité qui irrigue ses 104 minutes. Beetlejuice Beetlejuice a aussi pour lui une autre qualité essentielle, un retour aux sources assumé et érigé tel un totem de vérité qui fait office de fil rouge totalement foutraque. Un peu comme si Burton avait mis les doigts dans une prise histoire de réveiller le docteur Frankenstein qui sommeillait en lui depuis bien trop longtemps. Cela donne donc un film qui part un peu dans toutes les directions, abandonnant en cours de route une intrigue pour mieux l’expédier sur la fin, développant une autre en des circonvolutions parfois jouissives, parfois « over the top », parfois casse-gueules mais toujours dans un esprit de pure comédie horrifique et potache continuellement chargé de références et autres clins d’œil de cinéma.
    Un ensemble qui ne pourra que plaire aux « boomers » qui ont découvert le premier Beetlejuice au cinéma et qui depuis ont inlassablement porté la bonne parole d’un film marqueur pour le spectateur mais aussi pour son réalisateur qui enchainera par la suite une décennie totalement folle composée d’œuvres définitives et/ou inclassables dont malheureusement il ne sortira pas indemne. C’est qu’entre Beetlejuice Beetlejuice et, au hasard, Dumbo (2019), Alice aux Pays des Merveilles (2010), La Planète des singes (2001) ou dans une moindre mesure Miss Peregrine et les enfants particuliers (2016), Dark Shadows (2012) ou encore Big Eyes (2014), le fossé est juste abyssal. Et si tout ne fut pas non plus à jeter durant cette période puisque dans le lot il y a quand même le petit miracle Frankenweenie (2012) ou le très précieux Big Fish en 2003, Beetlejuice Beetlejuice s’apparente en comparaison à une décharge de foutre envoyée à la tronche de tous les studios (mention spéciale à Disney) qui pour la plupart l’ont contraint à se plier à leur doxa. Et quasi 20 ans de retenue, cela donne un flow presque ininterrompu et dégoulinant jusqu’en dehors du cadre avec tout en haut quelques séquences homériques propres à marquer les rétines à jamais.
    On pense à la première apparition de Monica Bellucci, qui en méchante absolue n’a finalement contre elle que d’avoir été un peu sacrifiée sur l’autel de la démesure. On y apprend que son personnage compte bien consommer son mariage avec son « beetlejuice » de mari auquel il avait mis fin d’une manière fort peu cavalière. Mais une fois « ressuscitée » (et quelle résurrection !) elle disparaît jusqu’à la longue séquence de fin qui restera gravée dans les annales. En fait l’histoire n’est qu’un alibi aussi géant que le vers de sable qui hante une nouvelle fois cet opus dans le seul but de reprendre le mariage entre Beetlejuice et Lydia (Winona Ryder) là où il s’était brutalement interrompu à la fin du premier film.  Et c’est peu de dire que Michael Keaton s’en donne à cœur joie dans ce personnage qui plus que jamais lui colle délicieusement à la peau bien aidé par un Burton qui le gratifie de scènes à ne pas toujours mettre entre toutes les rétines, surtout des plus jeunes. On se demande d’ailleurs encore comment Warner a pu laisser passer cela surtout pour un film estampillé « tous publics ». Et franchement on dit tant mieux. C’est qu’entre les refs évidentes et celles diablement bien troussées lorgnant du côté de Mario Bava ou du Carrie d’un certain Brian De Palma, Burton s’amuse comme un petit fou tout en se perdant de temps à autre.
    Le spectateur le moins averti en ressortira un peu groggy tout en se disant que la fête à l’écran ne lui était pas toujours destiné. Un peu à la manière du jeune puceau forcément un peu timide invité à sa première soirée qui joue au caméléon avec les murs de la pièce. Quand les plus au fait prendront leur pied du début jusqu’à la fin. On regrettera quelque peu cette bipolarisation de Beetlejuice Beetlejuice mais ne se disant que Burton a besoin d’un peu de temps pour (re)trouver un équilibre propre à nous réenchanter totalement. Dès le prochain film ? On rêve en effet de la magie incandescente et totale d’un Edward aux mains d’argent (1990) ou d’un spectacle certes virtuose mais au service de son histoire tel Batman, le défi, son chef-d’œuvre. Et là oui on se génuflexera à nouveau et au long cours malgré nos articulations de boomers douloureuses et décaties. 3/5
  • Box office : 637 788 entrées sur 831 copies à l’issue de la première semaine. On est sur les standards des derniers films de Burton, soit entre 550 000 et 750 000 entrées sur la 1ère semaine. Ce qui devrait donner au final, si tout va bien, un cumul aux alentours de presque 2M d’entrées. Edit 23/01 : 939 079 entrées au sortir du 2ème week-end.

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