À l’origine il y a comme souvent un bouquin qui s’appelle ici Le Lien Conjugal paru en 1959 de Jim Thompson. Robert Evans, alors à la tête de la Paramount, en acquiert les droits et en confie la réalisation à Peter Bogdanovich.
Le scénario de Guet-apens est signé par un certain Walter Hill que Peter Bogdanovich appelle à la rescousse en découvrant le script initialement écrit par Jim Thompson dont il n’aimait pas la fin. Steve McQueen, qui finalement reprendra le projet à son propre compte, fait alors engager Sam Peckinpah avec qui il venait tout juste de terminer le tournage de Junior Bonner.
C’est durant le tournage de Guet-apens en 1972 que Steve McQueen tomba sous le charme de sa partenaire Ali MacGraw qui était alors en couple avec… Robert Evans. Ils se marièrent l’année suivante.
La Cinémathèque française projettera Guet-apens dans le cadre d’une thématique réunissant 25 films de casses, hold-ups et braquages indispensables le 9 novembre 2024 (ou l’a projeté si vous lisez cette page après coup) via une copie DCP.
Guet-apens (The Getaway – 1972)
Réalisateur(s) : Sam Peckinpah
Avec : Steve McQueen, Ali McGraw, Ben Johnson
Distributeur : Prodis
Durée : 2h02min
Sortie en salles : 1er février 1973
Résumé : Le prisonnier Doc McCoy a accepté le marché que lui a proposé son avocat : commettre un hold-up en échange de sa remise en liberté. Il réussit le coup avec l’aide de sa jeune femme Carole. Mais il découvre vite qu’il a conclu un marché de dupes et que son arrêt de mort est signé…
Articles / Liens :
- Box office : Guet-apens engrange un impressionnant 37M de dollars au box-office ricain (soit 250M au cours d’aujourd’hui) et attire 1 294 253 spectateurs dans les salles françaises pour un budget de 3,3M de dollars.
- La chronique Blu-ray : Voici une édition Blu-ray parue en 2007. Soit au tout début du support quand celui-ci était encore en concurrence avec le HD-DVD qui proposait d’ailleurs aussi ce titre. Pour rédiger cette fiche film on a remis la main dessus pour s’y replonger et constater que l’image encodée en VC-1 tient encore la route et ce même si la définition y est fluctuante et que l’étalonnage est d’un autre temps. Encore que celui-ci garde nos faveurs surtout au regard des standards actuels où tout est passé à la moulinette et où les révisions sont monnaie courante. Ici le grain peut-être parfois « grossier », la température de couleur virer ostensiblement vers le jaune quand ce ne sont pas les visages qui ne tirent pas vers le rose carmin rappelant les aberrations du bon vieux NTSC. Il va sans dire qu’une restauration 4K s’imposerait avec l’espoir qu’un éventuel étalonnage Dolby Vision sur le futur Blu-ray UHD ne vienne pas gommer ou trop accentuer ces « défauts » qui font au final partie de l’ADN du film doublé du témoignage d’un autre temps.
Le son fait aussi figure d’une époque révolue avec ses encodages dans toutes les langues en Dolby Digital 1.0 mono. Attention cela s’écoute sans déplaisir d’autant que Warner propose en bonus une piste dédiée encodée en stéréo où l’on peut apprécier la musique de Jerry Fielding remplacée au dernier moment par celle de Quincy Jones. Attention elle n’est absolument pas mixée avec l’action et les dialogues du film mais elle est tout de même proposée selon le montage initial. Inutile de préciser que la VF propose le doublage d’origine mais que notre préférence va forcément vers la VO.
Notons enfin que niveau bonus on a un commentaire audio qui met en avant des exégètes de Sam Peckinpah pour qui son cinéma n’a aucun secret. C’est assez dense, fun et ultra informatif. Mais pour en profiter pleinement il faut maîtriser la langue de Shakespeare car point de sous-titres français pour vous/nous donner un coup de main. On citera aussi un doc (en VOST réunissant la veuve de Jerry Fielding, sa fille et la dernière collaboratrice de Sam Peckinpah. Sur les 30 minutes, 5 sont consacrées à Guet-apens avec le douloureux épisode du changement de score. Le reste est assez anecdotique. Citons enfin l’initiative plutôt intéressante de proposer la scène du casse mixée intégralement avec le score de Jerry Fielding. Intéressant car cela permet de se dire que le choix de Quincy Jones était loin d’être aberrant (voir ce que nous en disons au sein de notre critique ici).
Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080