Image une fiche film - Delirium

Fiche film : Delirium (1987)

Delirium ou Le Foto di Gioia a été distribué en France sous le titre Sentences de mort lors de sa diffusion sur feu La Cinq dans le cadre de l’émission « Les Accords du Diable ».

Delirium n’a pas eu les honneurs d’une distribution dans les salles de cinéma françaises.

Delirium (Le Foto di Gioia – 1987)

Réalisateur(s) : Lamberto Bava
Avec : Serena Grandi, Daria Nicolodi, Vanni Corbellini, David Brandon
Distributeur : Dania Film, Devon Film, National Cinematografica
Durée : 1h33min
Sortie en salles : Inédit au cinéma

Résumé : Gioia est propriétaire d’une revue pour hommes, Pussycat. Lors d’une séance photo, la jeune Kim est sauvagement assassinée. Le lendemain, Gioia reçoit un cliché du cadavre devant une photo géante la représentant. Quelque temps après, l’assassin recommence son méfait sur un autre modèle…

Articles / Liens :

Coffret 2 films de Lamberto Bava : Delirium + Body Puzzle

Éditeur :Carlotta Films
Sortie :01 octobre 2024  

  • La chronique Blu-ray : Même si cela n’est pas précisé, Delirium est issu d’un master restauré 2K, le même que celui utilisé par l’éditeur anglais 88 Films pour son Blu-ray édité en 2017. Si celui-ci fait le job, il est malheureusement obsolète avec l’arrivée en septembre de cette année du Blu-ray et Blu-ray 4K US édité par Vinegar Syndrome qui lui est parti d’un nouveau master restauré 4K effectué depuis le négatif original. Et quand on fait la comparaison cela pique plus qu’un peu les yeux : les contrastes y sont ainsi plus appuyés, les couleurs sont plus chaudes et équilibrées, l’étalonnage surtout lors des séquences de nuit est totalement différent et quant au travail sur le grain, il est beaucoup plus convaincant. Quelques captures comparatives ci-dessous vous permettront de constater tout cela par vous-même. Côté son, on sera heureux de constater que Carlotta propose les trois doublages (Vinegar forcément n’a pas besoin de la VF) encodés en DTS-HD MA 2.0 stéréo d’où ressort la version italienne à l’équilibre dialogues / ambiance plus qu’appréciable.
    Vinegar Syndrome, on est obligé d’y revenir, a bardé son édition d’un nombre de bonus conséquent dont un doc making-of passionnant qui fait intervenir entre autres Lamberto Bava, le directeur de la photo Gianlorenzo Battaglia ainsi que l’acteur George Eastman de son vrai nom Luigi Montefiori. Pour revenir à notre coffret édité par Carlotta, nous sommes certes heureux de retrouver Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele auteurs du livre Lamberto Bava, conteur-né : le frisson et l’émerveillement qui nous parlent avec enthousiasme du film, des influences de Bava et du contexte de la production italienne de l’époque, mais in fine si vous êtes familier avec l’anglais, on ne saurait que trop que vous conseiller de vous précipiter vers l’édition Vinegar Syndrome tant elle éclipse notre édition française à tous les niveaux. Bonus : Vous trouverez en scrollant tout en bas de cet article deux liens vidéos renvoyant sur le générique de début du film. Le premier est celui qui fut exploité dans les salles US visible sur le Blu-ray Carlotta, le second est celui que les spectateurs italiens découvrirent dans les salles de cinéma (visible sur le l’édition Vinegar Syndrome). Deux salles, deux ambiances…

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Delirium (1987) - Affiche

  • Notre avis : Autant Body Puzzle, présent lui aussi au sein de ce coffret, est oubliable (pour toutefois en savoir plus on peut cliquer ici), autant Delirium (aka Sentence de mort aka Le foto di Gioia) mérite le coup d’œil certes lubrique, mais quand même. Oui parce que si l’on devait classer le film de Lamberto Bava, on le rangerait dans le tiroir du thriller érotique, un genre qui avait le vent en poupe dans les années 80 et 90 aux États-Unis, pays de cinéma où l’Italie est toujours allée chercher ses inspirations. Surtout quand cela sentait bon la maille. Et pour cela les investissements consentis devaient être les plus bas possibles générant accessoirement des sous-genres devenus avec le temps des marqueurs dans l’histoire du cinéma mondial. Une gageure en soi quelque part.
    Delirium emprunte donc au clinquant et à l’esthétique pub de l’époque portée entre autres par la série Miami Vice que la villa avec piscine où se déroule la majeure partie de l’action rappelle inlassablement quand ce n’est pas la photo surchargée en filtre et les cadres esthétisants qui s’y engouffrent. L’autre mamelle nourricière et inspirationniste n’est autre que Basic Instinct que Bava ne cite aucunement mais que l’on a bien en tête. C’est que Delirium pousse le bouchon assez loin en matière d’imagerie érotique portée essentiellement par l’actrice Serena Grandi (remplaçant Edwige Fenech qui a fini par refuser le rôle écrit à l’origine pour elle) aux formes on ne peut plus généreuse qui venait de casser la baraque avec Miranda de Tinto Brass (dispo en Blu-ray chez Sidonis). Il va sans dire que l’intrigue, comme souvent pour ce genre film où les codes du giallo sont omniprésents, passe dès lors au second plan même si Bava n’est pas super à l’aise avec les séquences érotiques et que Serena Grandi n’a pas une palette de jeu inoubliable à la différence de ses courbes qui peuvent littéralement vous bruler la rétine.
    Encore que ce n’est pas tout à fait vrai et juste. C’est que si Delirium bénéficie à l’évidence d’un soin bien plus élevé que les productions d’alors au sein du cinéma italien, il frappe aussi par la volonté de Bava à se démarquer un tantinet des attendus du giallo en adoptant certes lors des meurtres le point de vue du tueur (ça c’est classique) mais dont la perception va dans le sens d’une imagerie fantastique proche du gothique. Les femmes que le meurtrier culbute peuvent ainsi présenter là un globe oculaire géant en guise de visage dont l’inspiration viendrait des créations surréalistes de l’artiste et réalisateur Man Ray (selon le chef décorateur Antonello Geleng) ou encore ici avoir une tête d’abeille un peu grotesque mais qui fait écho avec le raffinement de l’exécution à venir. Bon après quand on se rend compte que derrière l’abeille topless se cache la chanteuse Sabrina dont la chanson Boys Boys Boys et surtout le clip torride ont rendu mondialement célèbre, il serait inutile de vous préciser que l’analyse critique s’arrête recta (on aurait pu en effet vous parler du Voyeur de Michael Powell ou de Body Double de De Palma, deux films sur lesquels Bava lorgne avec insistance) pour n’apprécier que les courbes et les formes de ce Delirium dont le titre n’est finalement pas si usurpé que cela. Un film que les boomers et la génération X apprécieront. Les autres pourront écrire une thèse sur le monde de dégénérés qui les a précédés. 3/5

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.85.1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langue(s) : Anglais, français et italien DTS-HD MA 2.0 stéréo
  • Sous-titre(s) : Français
  • Durée : 1h33min 44s
  • 1 BD-50

Bonus (en HD) :

  • Chic et violent: Conversation entre Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (22min 09s – 2024)

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