Le mois dernier, nous vous annoncions la sortie de la nouvelle extension de Destiny baptisée Les Seigneurs de fer. Depuis, nous avons pu nous aventurer en ces contrées d’inspiration nordique. Pour en revenir tout émoussé ?
Comme nous le rappelions dans notre précédent article, Les Seigneurs de fer est la quatrième extension à voir le jour depuis la sortie du jeu originel en septembre 2014 suivis quelques mois plus tard des deux premiers DLC, baptisés respectivement Les Ténèbres souterraines et La Maison des loups. Puis, en septembre 2015 sortait la troisième (grosse) extension intitulée Le Roi des corrompus. En septembre 2016, peu ou prou à la même date à quelques jours près, débarque donc cette nouvelle extension, Les Seigneurs de fer, accompagnée tout comme le précédent souverain d’une ressortie physique (et d’un repackaging à la clé) dénommée Destiny : La collection regroupant le jeu originel et les quatre DLC sus-cités. Une ritournelle annuelle qui semble suivre un calendrier bien huilé mais qui en réalité cache une gigantesque machinerie à deux vitesses. Petit rappel des faits pour les retardataires : Destiny est le fruit d’un juteux contrat entre Bungie, créateur de la mythique série Halo, et Activision signé en 2010 et courant sur une décennie en vue de concevoir une toute nouvelle licence vidéoludique de type FPS MMO de science-fiction. Ledit accord stipule par ailleurs qu’un nouvel épisode de cette saga verra le jour tous les deux ans à compter du premier volet qui devra paraître en 2013, accompagné de la sortie de quatre DLC entre chaque opus. Comme on peut le constater, entre la théorie et la pratique, il y a déjà comme un petit décalage, le premier Destiny étant sorti en 2014 et non 2013 tandis qu’un Destiny 2 aurait donc dû logiquement voir le jour en 2016 et non ces Seigneurs de fer.
Pourquoi un tel décalage ? D’une part parce que le premier Destiny est sorti le cul entre deux chaises, c’est-à-dire à cheval sur deux générations de consoles : PlayStation 3 et Xbox 360 d’une part, PlayStation 4 et Xbox One d’autre part. Résultat de la démultiplication des supports : plus de travail donc plus de temps et un moteur graphique pas forcément optimum pour les next gen. CQFD. De plus, comme beaucoup de nouvelles licences, le premier Destiny a dû « essuyer les plâtres ». Alors que tout le monde attendait de pied-ferme la nouvelle IP des créateurs de Halo, Destiny s’est certes avéré visuellement très convaincant grâce à un gros travail sur l’esthétique comme nous le rappelait Jesse van Dijk (Lead Concept Artist) mais finalement bien trop court et nanti de mécaniques (notamment communautaires) sans véritable éclat. Un jeu bicéphale assez fraîchement accueilli par la critique mais qui n’a pas empêché Destiny de connaître un certain succès auprès des joueurs. Et Bungie de travailler d’arrache-pied depuis, contrat oblige, sur sa nouvelle licence selon deux axes : d’une part rectifier tous les petits ratés des débuts au fil de l’eau tout en abreuvant régulièrement la communauté de nouveaux contenus et d’autre part, préparer la suite, ce fameux Destiny 2. Une hydre à deux têtes en quelque sorte dont les rouages furent (en partie) révélées dans un article de Kotaku publié en octobre 2015.
Et ces Seigneurs de fer dans tout cela ? Et bien disons qu’à l’image des détracteurs de chaque nouvelle saison de Game of Thrones (on en connait à la rédac mais on ne donnera pas de noms / Oh tu peux balancer je m’en fous – NDSG), la cigale se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue. Un an de patience pour quelques maigres heures de festin ! Pas vraiment de quoi nous tenir au chaud durant les longues soirées d’hiver sinon une intrigue sympathique au demeurant à base d’ARIA, une substance aux effets comme bien souvent aussi dévastateurs que néfastes, fil rouge narratif visant à aller détrôner les fameux Seigneurs de fer du titre, le tout au travers de décors une nouvelle fois très soignés mais qui fleurent malgré tout un peu trop le recyclage de maps. Pour autant, plusieurs petits indices tendent déjà à confirmer que la suite s’annonce (sous les meilleurs hospices ?) aussi lentement que sûrement, à commencer par cet écran au lancement qui nous précise que les consoles de la génération précédente (PS3 et X360) sont désormais abandonnées sur le bas-côté de la route. Comme l’indique la dernière page du communiqué de presse que nous avions reçu, les possesseurs du Roi des corrompus sur PS3 ou X360 peuvent désormais acquérir cette Collection à prix coûtant sur PS4 ou XBO, l’intégralité de leur équipement, progression et autres achats étant conservés dans l’upgrade. En revanche, tout retour en arrière (i.e. sur PS3 / X360) sera désormais impossible. Une façon comme une autre de « forcer la main » des joueurs mais qui fait sens puisque la génération PS3 / X360 s’éteint aussi lentement que sûrement. Ce sera toujours ça comme boulot en moins pour les équipes de Bungie et autant de temps en plus à consacrer à un Destiny 2 que l’on espère d’autant plus long, rutilant et inspiré. Rendez-vous est donc d’ores et déjà pris pour cette suite (très attendue ?) en septembre 2017.
Destiny : Les Seigneurs de fer est disponible depuis le 20 septembre 2016 sur PlayStation 4 et Xbox One.
Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version commerciale
Testé en version : 1.28
Taille occupée sur le disque dur : 51,01Go